[Swarthout, Glendon] - 11h14
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[Swarthout, Glendon] - 11h14
Titre : 11h14 (The Skeletons)
Auteur : Glendon SWARTHOUT
Traductrice : France-Marie WATKINS
Parution : en anglais (américain) en 1979, en français en 1980 (Gallimard) et 2020 (Gallmeister)
Pages : 336
Présentation de l'éditeur :
Jimmy ne sait rien refuser à son ex-femme Tyler. Même quand elle lui demande de se rendre au Nouveau-Mexique enquêter sur la mort de son amant, il finit par céder. Il est vrai que l’histoire est intrigante : Tyler est persuadée qu’il s’agit d’un meurtre, dernier rebondissement de la tragédie sanglante qui a opposé ses deux grands-pères au début du siècle. Jimmy débarque donc à Harding, la petite ville natale de Tyler, avec son look new-yorkais et sa Rolls de collection. Et la trouille au ventre. À juste titre d’ailleurs, car très rapidement, on essaie de le tuer lui aussi.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Glendon Swarthout naît à Pinckey, dans le Michigan, en 1918. Sa première activité professionnelle est un job d'été dans un resort du lac Michigan, où il joue de l'accordéon dans un orchestre pour dix dollars la semaine.
Diplômé de l'université du Michigan à Ann Arbor, il commence par écrire des publicités pour Cadillac. Après une année de cette activité, il se lance dans le journalisme puis dans la rédaction de ses premiers romans. Il publie son premier roman, Willow run, en 1943.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est envoyé en Europe et participe à un seul combat dans le sud de la France avant d'être renvoyé aux États-Unis. À son retour, il enseigne à l'université du Michigan et écrit de nouveaux romans. C'est après la première adaptation cinématographique en 1958 de l'une de ses œuvres, Ceux de Cordura, qu'il peut se consacrer pleinement à l'écriture.
Swarthout devient un auteur prolifique et s'illustre dans quasiment tous les genres littéraires de fiction à l'exception de la science-fiction. Il laisse derrière lui une œuvre foisonnante et inclassable. Il est néanmoins surtout reconnu comme un des plus grands spécialistes de l’Ouest américain et du western.
Il est l'auteur de seize romans, dont plusieurs best-sellers. Neuf d’entre eux ont été portés à l’écran, dont Le Tireur, qui fut le dernier film de John Wayne et The Homesman, second film de Tommy Lee Jones. Deux fois nommé pour le prix Pulitzer, lauréat de nombreux prix littéraires, Glendon Swarthout meurt le 23 septembre 1992 en Arizona.
Avis :
Jimmy, le narrateur, est un paisible auteur de livres pour enfants qui vit à New York. Lorsque l’amant de son ex-femme Tyler trouve la mort au Nouveau-Mexique, il accepte, dans l’espoir de reconquérir la jeune femme, de partir enquêter sur place : Tyler est en effet persuadée qu’il s’agit d’un meurtre, lié aux deux procès qui, en 1910 et 1916, ont violemment opposé ses deux grands-pères. Parvenu à Harding, le village natal de Tyler, Jimmy comprend très vite qu’il a mis les pieds dans un dangereux bourbier.
Avec un humour décalé absolument irrésistible, l’auteur nous embarque, aux côtés d’un homme a priori peu fait pour l’aventure, dans un Ouest américain où le polar ne va cesser de se mêler au western, en incessants allers retours entre deux drames survenus au début du XXe siècle, et les dangers d’une enquête contemporaine qui dérange bien du monde, y compris un juteux réseau d’immigration clandestine depuis le proche Mexique : habile moyen de nous faire comprendre au passage que l’Ouest américain « civilisé » d’aujourd’hui n’est pas toujours si différent de l’ancien Ouest « sauvage », régi par la loi des armes, et que le droit n’a pas permis le triomphe du Bien sur le Mal, comme le pensait ingénument le narrateur avant ses mésaventures.
Tenu en haleine par un suspense consommé que l’auteur se joue à entretenir avec la plus grande espièglerie, le lecteur se retrouve d’emblée envoûté par un talent et une plume qui, jouant des clichés et des codes tant du polar que du western, font oublier les quelques improbabilités du récit. Le résultat est un livre aussi drôle qu’addictif, qui se dévore avec un plaisir sans mélange, et vous donne l’envie d’enchaîner aussitôt avec tous les autres ouvrages de Glendon Swarthout.
Merci à PartageLecture et à Gallmeister pour cette découverte qui s'avère pour moi un grand coup de coeur. (5/5)
Re: [Swarthout, Glendon] - 11h14
Je n’ai pas aimé du tout le premier chapitre. Le héros m’a semblé détestable et le style vulgaire. Une histoire de baise ? Bigre, et je m’étais engagée à la lire en entier…
Et puis, j’ai adoré le reste. Tout le reste. D’un coup, comme ça, je suis passée de la crainte à un très grand plaisir de lecture. Quand je pense que ce roman de 1979 n’était jamais paru en poche en France ; en tout cas, pas dans son intégralité. Une chance pour moi d’ailleurs, je ne l’aurais peut-être jamais lu s’il ne venait pas d’être réédité…
Glendon Swarthout était vraiment un narrateur hors pair. Quel style, quel punch, quelle maîtrise dans l’art de raconter une histoire ! J’en veux encore ! Une intrigue extrêmement originale et un héros qui ne l’est pas moins pour ce qu’on pourrait appeler le « dernier western ». J’ai savouré chaque ligne, j’ai pris mon temps pour lire chaque page et vraiment, je me suis régalée.
Le héros… rien que pour lui, il faut lire ce roman. L’écrivain New-yorkais qui se vante de sa lâcheté et se promène dans des vêtements de haute couture multicolores m’a étonnée et séduite à chaque page. Les autres personnages sont très chouettes également. L’intrigue m’a menée de surprise en surprise. Arrivée aux ¾ de ma lecture, j’ai commencé à craindre (et oui, encore) d’être déçue par une fin improbablement bidouillée. Comment conclure tout ça sans me décevoir ? Et pourtant… jusqu’à la dernière ligne, l’auteur a réussi à me surprendre et à me plaire.
Je relirai Swarthout, j’écris son nom en tête parmi mes écrivains favoris. Oubliée ma première impression ! D'ailleurs, même ce premier chapitre se justifie en définitive. Il prend sa place dans le tout.
Mille mercis à Partage Lecture et aux éditions Gallmeister pour cette belle découverte !
Et puis, j’ai adoré le reste. Tout le reste. D’un coup, comme ça, je suis passée de la crainte à un très grand plaisir de lecture. Quand je pense que ce roman de 1979 n’était jamais paru en poche en France ; en tout cas, pas dans son intégralité. Une chance pour moi d’ailleurs, je ne l’aurais peut-être jamais lu s’il ne venait pas d’être réédité…
Glendon Swarthout était vraiment un narrateur hors pair. Quel style, quel punch, quelle maîtrise dans l’art de raconter une histoire ! J’en veux encore ! Une intrigue extrêmement originale et un héros qui ne l’est pas moins pour ce qu’on pourrait appeler le « dernier western ». J’ai savouré chaque ligne, j’ai pris mon temps pour lire chaque page et vraiment, je me suis régalée.
Le héros… rien que pour lui, il faut lire ce roman. L’écrivain New-yorkais qui se vante de sa lâcheté et se promène dans des vêtements de haute couture multicolores m’a étonnée et séduite à chaque page. Les autres personnages sont très chouettes également. L’intrigue m’a menée de surprise en surprise. Arrivée aux ¾ de ma lecture, j’ai commencé à craindre (et oui, encore) d’être déçue par une fin improbablement bidouillée. Comment conclure tout ça sans me décevoir ? Et pourtant… jusqu’à la dernière ligne, l’auteur a réussi à me surprendre et à me plaire.
Je relirai Swarthout, j’écris son nom en tête parmi mes écrivains favoris. Oubliée ma première impression ! D'ailleurs, même ce premier chapitre se justifie en définitive. Il prend sa place dans le tout.
Mille mercis à Partage Lecture et aux éditions Gallmeister pour cette belle découverte !
Pistou 117- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Swarthout, Glendon] - 11h14
Lu dans le cadre du partenariat entre le forum et les éditions Gallmeister :
J'ai lu 11h 14 en peu de temps, et la lecture m'a tenue en haleine : ce roman policier avec des accents de Far West est à la fois dépaysant et intelligent, tout en maniant un humour décalé qui fait mouche, et en permettant une réflexion approfondie sur la justice, et le poids des secrets.
Quand toute une communauté tient autour de secrets entretenus pour masquer l'activité frauduleuse de quelques-uns, il ne fait pas bon enquêter, ne serait-ce que pour les beaux yeux de Tyler, l'ex-épouse de B. James Butter, le héros masculin du roman. Ce dernier va le découvrir à son tour, lorsque la belle, son ex-femme durant 3 mois, lui demande d'enquêter sur la mort de son dernier amant, écrivain policier qui enquêtait pour elle dans sa ville natale, à Harding au Nouveau-Mexique.
Dans l'espoir de reprendre une vie conjugale avec Tyler, parce qu'il est encore fou d'elle, B. James Butter accepte à contrecœur de se rendre à son tour à Harding, et de s'informer sur l'antagonisme profond qui régnait entre les deux grand-pères de Tyler, l'un juge et l'autre avocat. Pourtant, une fois sur place, alors qu'il semble l'archétype même de l'anti-héros, tant il est décalé avec sa Rolls, ses costumes hallucinants (élégance tape-à-l'œil dans le style des années 70) et sa montre qui donne parfaitement l'heure... il affronte malgré ses peurs la violence qui règne sur place et les menaces très concrètes qui s'exercent à son encontre.
Peut-être est-ce cependant le fait d'être aussi peu discret qui lui sauve la vie, parce que le faire disparaître à son tour se remarquerait ; peut-être aussi attire-t-il la sympathie... Toujours est-il qu'il parvient à rassembler suffisamment de faits, jusqu'à démêler ce qu'il s'est vraiment produit, entre les deux procès impliquant les grands-pères paternel et maternel de Tyler, pour pouvoir confronter un des coupables et obtenir la vérité, tout en défendant chèrement sa peau... Le charme dont il fait preuve auprès de la gent féminine n'y est pas pour rien, puisqu'il reçoit les conseils et l'aide ponctuelle d'une jeune et jolie bibliothécaire (mariée) et la connaissance pointue du milieu d'une seconde bibliothécaire - âgée mais non moins midinette - aux cheveux "rose nichon" (d'après l'intéressée elle-même, qui a son franc-parler).
La construction du roman est virtuose : je ne saurais dire qu'on est totalement surpris par l'intrigue policière, je crois que l'intérêt du roman se situe ailleurs ; toutefois, la construction autour de l'heure, du temps, est très ciselée et maîtrisée. Le thème du Far (Wild) West, du passage de l'état sauvage à l'état de droit, de la justice arbitraire et personnelle à coup de revolver à celle du tribunal est magistralement traité, et l'on ne s'y ennuie pas un instant. S'y ajoute un sujet d'actualité, puisque la proximité de la frontière entre les États-Unis et le Mexique donne lieu à d'autres trafics bien plus actuels.
Je vote "très apprécié" pour ce qui est presque un coup de cœur, quoique le roman policier ne soit pas tout à fait mon univers de référence. Je sais que je relirai ce roman, dense et riche, qui à mon avis ferait un bon Tarantino.
Je remercie les éditions Gallmeister pour ce partenariat, pour la découverte de l'auteur, et pour cette belle collection visuellement très agréable (j'adore le design des couvertures) !
J'ai lu 11h 14 en peu de temps, et la lecture m'a tenue en haleine : ce roman policier avec des accents de Far West est à la fois dépaysant et intelligent, tout en maniant un humour décalé qui fait mouche, et en permettant une réflexion approfondie sur la justice, et le poids des secrets.
Quand toute une communauté tient autour de secrets entretenus pour masquer l'activité frauduleuse de quelques-uns, il ne fait pas bon enquêter, ne serait-ce que pour les beaux yeux de Tyler, l'ex-épouse de B. James Butter, le héros masculin du roman. Ce dernier va le découvrir à son tour, lorsque la belle, son ex-femme durant 3 mois, lui demande d'enquêter sur la mort de son dernier amant, écrivain policier qui enquêtait pour elle dans sa ville natale, à Harding au Nouveau-Mexique.
Dans l'espoir de reprendre une vie conjugale avec Tyler, parce qu'il est encore fou d'elle, B. James Butter accepte à contrecœur de se rendre à son tour à Harding, et de s'informer sur l'antagonisme profond qui régnait entre les deux grand-pères de Tyler, l'un juge et l'autre avocat. Pourtant, une fois sur place, alors qu'il semble l'archétype même de l'anti-héros, tant il est décalé avec sa Rolls, ses costumes hallucinants (élégance tape-à-l'œil dans le style des années 70) et sa montre qui donne parfaitement l'heure... il affronte malgré ses peurs la violence qui règne sur place et les menaces très concrètes qui s'exercent à son encontre.
Peut-être est-ce cependant le fait d'être aussi peu discret qui lui sauve la vie, parce que le faire disparaître à son tour se remarquerait ; peut-être aussi attire-t-il la sympathie... Toujours est-il qu'il parvient à rassembler suffisamment de faits, jusqu'à démêler ce qu'il s'est vraiment produit, entre les deux procès impliquant les grands-pères paternel et maternel de Tyler, pour pouvoir confronter un des coupables et obtenir la vérité, tout en défendant chèrement sa peau... Le charme dont il fait preuve auprès de la gent féminine n'y est pas pour rien, puisqu'il reçoit les conseils et l'aide ponctuelle d'une jeune et jolie bibliothécaire (mariée) et la connaissance pointue du milieu d'une seconde bibliothécaire - âgée mais non moins midinette - aux cheveux "rose nichon" (d'après l'intéressée elle-même, qui a son franc-parler).
La construction du roman est virtuose : je ne saurais dire qu'on est totalement surpris par l'intrigue policière, je crois que l'intérêt du roman se situe ailleurs ; toutefois, la construction autour de l'heure, du temps, est très ciselée et maîtrisée. Le thème du Far (Wild) West, du passage de l'état sauvage à l'état de droit, de la justice arbitraire et personnelle à coup de revolver à celle du tribunal est magistralement traité, et l'on ne s'y ennuie pas un instant. S'y ajoute un sujet d'actualité, puisque la proximité de la frontière entre les États-Unis et le Mexique donne lieu à d'autres trafics bien plus actuels.
Je vote "très apprécié" pour ce qui est presque un coup de cœur, quoique le roman policier ne soit pas tout à fait mon univers de référence. Je sais que je relirai ce roman, dense et riche, qui à mon avis ferait un bon Tarantino.
- Attention SPOILER :
- Je n'adhère pas du tout au choix de James B. de ne pas révéler à Tyler le secret de ses origines, par compassion - certes, elle est franchement dérangée et borderline, mais se réapproprier la vérité sur son histoire familiale lui aurait vraisemblablement permis de faire le deuil de sa jeunesse tumultueuse. C'est un choix néfaste selon moi.
Je remercie les éditions Gallmeister pour ce partenariat, pour la découverte de l'auteur, et pour cette belle collection visuellement très agréable (j'adore le design des couvertures) !
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Swarthout, Glendon] - 11h14
Mon avis :
Jimmy est un homme charmant. Il est ce que l’on appellerait de nos jours un adulescent (le roman a été écrit en 1979), un ado qui ne veut surtout pas grandir et qui le dit haut et fort à son ex-femme Tyler. Celle-ci a eu en effet une drôle d’idée : demander à Jimmy de l’accompagner à l’aéroport pour chercher le cercueil contenant le corps de son nouveau compagnon, Max Sansom. Jimmy refuse – un temps. Là où l’affaire se corse, c’est quand Tyler demande à Jimmy d’enquêter au Nouveau-Mexique sur la mort de Max, romancier scandaleusement à succès qui s’est fait connaître en tirant sur l’une de ses ex-femmes. Jimmy, ses costumes Cacharel et sa rolls, se rendent donc dans la petite ville d’où est originaire Tyler, ville célèbre pour deux procès qui opposèrent ses deux grands-pères dans les années 1910. Jimmy entendra maintes et maintes fois la légende locale, et découvrira que, finalement, beaucoup de faites restent cachés !
C’est peu dire qu’il détonne, notre écrivain de livres pour enfants fier de ce qu’il écrit et de son succès – et pourquoi ne le serait-il pas ? Il n’a qu’une hâte : rentrer chez lui après avoir assuré Tyler que Sansom était mort accidentellement. Si ce n’est que des faits assez étranges surviennent : la vie de Jimmy, auteur de livres pour enfants, rappelons-le, est menacé. Bon sang de bonsoir, que s’est-il passé à Harding en 1910 et en 1916 pour justifier ce qui se passe en 1977 ?
Jimmy découvre que Tyler lui a caché bien des faits. Il découvrira des faits qu’il aimerait lui cacher – parce que les apprendre la bouleverserait trop. Ce n’est pas que B. James Butters se retrouve dans une affaire qui le dépasse, non, c’est qu’il est embarqué dans une affaire qui dépasse depuis longtemps les survivants des deux retentissants procès, empoisonnant jusqu’à leurs descendants.
Ce que j’aime dans ce livre, c’est l’humour et la distance avec laquelle l’histoire nous est raconté par Jimmy. Il semble quasiment dire : « je ne suis pas concerné par cette histoire, je suis là totalement par hasard, surtout, surtout, faites comme si je n’étais pas là ! » Et pourtant, il est là, il est mordant, caustique avec certains, les pousse dans leurs retranchements, sait appuyer là où cela fait mal et creuse là où s’est nécessaire. Par contre, il sait parfaitement être… non, pas bienveillant, ce n’est pas un mot de cette époque. Charmant ? Oui, charmant avec ceux qui le méritent vraiment. Charmant et charmeur d’ailleurs, ne se départant jamais ni de son humour ni de sa franchise. Se retrouver en plein western à la toute fin des années 70 : qui aurait pu le lui prédire ?
PS : la signification du titre ? Ah non, pour la découvrir, il faut vraiment que vous lisiez ce livre !
Jimmy est un homme charmant. Il est ce que l’on appellerait de nos jours un adulescent (le roman a été écrit en 1979), un ado qui ne veut surtout pas grandir et qui le dit haut et fort à son ex-femme Tyler. Celle-ci a eu en effet une drôle d’idée : demander à Jimmy de l’accompagner à l’aéroport pour chercher le cercueil contenant le corps de son nouveau compagnon, Max Sansom. Jimmy refuse – un temps. Là où l’affaire se corse, c’est quand Tyler demande à Jimmy d’enquêter au Nouveau-Mexique sur la mort de Max, romancier scandaleusement à succès qui s’est fait connaître en tirant sur l’une de ses ex-femmes. Jimmy, ses costumes Cacharel et sa rolls, se rendent donc dans la petite ville d’où est originaire Tyler, ville célèbre pour deux procès qui opposèrent ses deux grands-pères dans les années 1910. Jimmy entendra maintes et maintes fois la légende locale, et découvrira que, finalement, beaucoup de faites restent cachés !
C’est peu dire qu’il détonne, notre écrivain de livres pour enfants fier de ce qu’il écrit et de son succès – et pourquoi ne le serait-il pas ? Il n’a qu’une hâte : rentrer chez lui après avoir assuré Tyler que Sansom était mort accidentellement. Si ce n’est que des faits assez étranges surviennent : la vie de Jimmy, auteur de livres pour enfants, rappelons-le, est menacé. Bon sang de bonsoir, que s’est-il passé à Harding en 1910 et en 1916 pour justifier ce qui se passe en 1977 ?
Jimmy découvre que Tyler lui a caché bien des faits. Il découvrira des faits qu’il aimerait lui cacher – parce que les apprendre la bouleverserait trop. Ce n’est pas que B. James Butters se retrouve dans une affaire qui le dépasse, non, c’est qu’il est embarqué dans une affaire qui dépasse depuis longtemps les survivants des deux retentissants procès, empoisonnant jusqu’à leurs descendants.
Ce que j’aime dans ce livre, c’est l’humour et la distance avec laquelle l’histoire nous est raconté par Jimmy. Il semble quasiment dire : « je ne suis pas concerné par cette histoire, je suis là totalement par hasard, surtout, surtout, faites comme si je n’étais pas là ! » Et pourtant, il est là, il est mordant, caustique avec certains, les pousse dans leurs retranchements, sait appuyer là où cela fait mal et creuse là où s’est nécessaire. Par contre, il sait parfaitement être… non, pas bienveillant, ce n’est pas un mot de cette époque. Charmant ? Oui, charmant avec ceux qui le méritent vraiment. Charmant et charmeur d’ailleurs, ne se départant jamais ni de son humour ni de sa franchise. Se retrouver en plein western à la toute fin des années 70 : qui aurait pu le lui prédire ?
PS : la signification du titre ? Ah non, pour la découvrir, il faut vraiment que vous lisiez ce livre !
Sharon- Modérateur
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Re: [Swarthout, Glendon] - 11h14
Sharon a écrit:
PS : la signification du titre ? Ah non, pour la découvrir, il faut vraiment que vous lisiez ce livre !
En effet, bien dit Sharon !
Pistou 117- Grand sage du forum
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