[Swarthout, Glendon] Bénis soient les enfants et les bêtes
2 participants
Page 1 sur 1
Votre avis
[Swarthout, Glendon] Bénis soient les enfants et les bêtes
Titre : Bénis soient les enfants et les bêtes
Auteur : Glendon Swarthout
édition :Gallmeister
Nombre de pages : 176 pages.
Présentation de l’éditeur :
Ils sont six adolescents à s’être rencontrés dans ce camp de vacances en plein cœur de l’Arizona. Leurs riches parents ne savaient pas quoi faire d’eux cet été-là, et ils ont décidé d’endurcir leurs rejetons en les envoyant au grand air pour qu’ils deviennent de “vrais cow-boys”. Au sein du camp, ces enfants se sont trouvés, unis par le fait que personne ne voulait rien avoir à faire avec eux. Cette nuit-là, alors que tout le monde est endormi, ils ont une mission à accomplir, un acte de bravoure qui prouvera au monde entier qu’ils valent quelque chose. Et ils iront jusqu’au bout de leur projet, quel que soit le prix à payer.
Mon avis :
Que vous dire sur ce livre ? Sinon qu’il représente ce qui peut se faire de pire pour de jeunes américains issus de la classe aisée.
Oui, nous sommes en Arizona, et rien ne destinait ces six adolescents à se rencontrer. L’action du roman, au sens strict du terme, se déroule sur une journée entière mais le récit est construire de telle façon que nous découvrons, dans de courts retours en arrière, les deux mois passés dans le camp, les raisons pour lesquelles ses six jeunes se sont retrouvés dans ce camp, et les motivations qui ont entraîné la « mission » dont nous parle le quatrième de couverture. Je ne vous la dévoilerai pas : ce n’est pas qu’elle n’est pas intéressante, loin de là, c’est qu’elle dit tant de choses sur l’Amérique, sur son passé, et sur sa manière d’envisager son avenir qu’il vaut nettement mieux la découvrir en lisant le roman.
L’Arizona est un bel Etat – sauf quand on y est envoyé de force par des parents défaillants. Oui, c’est bien le lien qui unit ses six gamins : avoir des parents absolument pas à la hauteur, trop occupés par eux-mêmes et leurs névroses personnelles pour se pencher sur leurs enfants. Aussi, quand on leur suggère LA solution miracle, LE camp de vacances qui fera de leurs fils des hommes, des cow boys, des américains à cent pour cent, ils ne réfléchissent pas, ils foncent. Mettre des gamins en manque d’amour, de repère, d’écoute dans un camp où ils seront humiliés, où l’esprit de compétition est omniprésent, où on leur répète qu’il faut constamment se dépasser, gagner (et humilier les autres, bien sûr) pour être considérés peut faire du bien, où la carotte est maniée autant que le bâton n’est pas vraiment une solution.
Ces six gamins-là, fédérés par Cotton, vont se trouver, pourtant, et ne deviendront pas les versions améliorés d’eux-mêmes que le camp veut faire d’eux. Ils seront simplement des adolescents capables d’aller au bout des choses, d’atteindre un objectif qui n’était pas du tout ceux des organisateurs ou des prescripteurs. Le regard que porte Glendon Swarthout sur cette Amérique du paraître et du fric incapable de prendre soin de ses enfants est dur. Le roman a beau daté des années 70, en pleine guerre du Vietnam qui sert aussi, un peu, de toile de fond, cette guerre qui a fait entrer la violence quotidienne dans les maisons par le biais des postes radios et des télévisions, pourrait très bien se passer aujourd’hui, il ne faudrait pas changer grand chose.
Auteur : Glendon Swarthout
édition :Gallmeister
Nombre de pages : 176 pages.
Présentation de l’éditeur :
Ils sont six adolescents à s’être rencontrés dans ce camp de vacances en plein cœur de l’Arizona. Leurs riches parents ne savaient pas quoi faire d’eux cet été-là, et ils ont décidé d’endurcir leurs rejetons en les envoyant au grand air pour qu’ils deviennent de “vrais cow-boys”. Au sein du camp, ces enfants se sont trouvés, unis par le fait que personne ne voulait rien avoir à faire avec eux. Cette nuit-là, alors que tout le monde est endormi, ils ont une mission à accomplir, un acte de bravoure qui prouvera au monde entier qu’ils valent quelque chose. Et ils iront jusqu’au bout de leur projet, quel que soit le prix à payer.
Mon avis :
Que vous dire sur ce livre ? Sinon qu’il représente ce qui peut se faire de pire pour de jeunes américains issus de la classe aisée.
Oui, nous sommes en Arizona, et rien ne destinait ces six adolescents à se rencontrer. L’action du roman, au sens strict du terme, se déroule sur une journée entière mais le récit est construire de telle façon que nous découvrons, dans de courts retours en arrière, les deux mois passés dans le camp, les raisons pour lesquelles ses six jeunes se sont retrouvés dans ce camp, et les motivations qui ont entraîné la « mission » dont nous parle le quatrième de couverture. Je ne vous la dévoilerai pas : ce n’est pas qu’elle n’est pas intéressante, loin de là, c’est qu’elle dit tant de choses sur l’Amérique, sur son passé, et sur sa manière d’envisager son avenir qu’il vaut nettement mieux la découvrir en lisant le roman.
L’Arizona est un bel Etat – sauf quand on y est envoyé de force par des parents défaillants. Oui, c’est bien le lien qui unit ses six gamins : avoir des parents absolument pas à la hauteur, trop occupés par eux-mêmes et leurs névroses personnelles pour se pencher sur leurs enfants. Aussi, quand on leur suggère LA solution miracle, LE camp de vacances qui fera de leurs fils des hommes, des cow boys, des américains à cent pour cent, ils ne réfléchissent pas, ils foncent. Mettre des gamins en manque d’amour, de repère, d’écoute dans un camp où ils seront humiliés, où l’esprit de compétition est omniprésent, où on leur répète qu’il faut constamment se dépasser, gagner (et humilier les autres, bien sûr) pour être considérés peut faire du bien, où la carotte est maniée autant que le bâton n’est pas vraiment une solution.
Ces six gamins-là, fédérés par Cotton, vont se trouver, pourtant, et ne deviendront pas les versions améliorés d’eux-mêmes que le camp veut faire d’eux. Ils seront simplement des adolescents capables d’aller au bout des choses, d’atteindre un objectif qui n’était pas du tout ceux des organisateurs ou des prescripteurs. Le regard que porte Glendon Swarthout sur cette Amérique du paraître et du fric incapable de prendre soin de ses enfants est dur. Le roman a beau daté des années 70, en pleine guerre du Vietnam qui sert aussi, un peu, de toile de fond, cette guerre qui a fait entrer la violence quotidienne dans les maisons par le biais des postes radios et des télévisions, pourrait très bien se passer aujourd’hui, il ne faudrait pas changer grand chose.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Swarthout, Glendon] Bénis soient les enfants et les bêtes
Après Jorge Franco, ça te fait deux lectures difficiles et pas très réjouissantes consécutives, dis donc... J'espère que tu as sur ta PAL des lectures qui te changeront les idées...
Un peu HS comme réflexion : cela fait plusieurs mois que je me fais la remarque sur les séries visant un public assez jeune sur les chaînes de séries comme Net***, à savoir que la vision de la société et de la vie de jeune adulte est franchement démoralisante, comme s'ils cherchaient à tout relativiser et faire passer pour normal et cool tout ce qui est hors cadre, et parfois très borderline/illégal, comme la drogue justement. J'ai pris des distances avec le visionnage de séries, car je trouve cela très malsain, et ça avait un effet sur moi. C'est de plus assez généralisé.
En revanche je trouve très sain de lire des livres qui apportent une analyse et une réflexion sur ces dérives, je ne dis pas du tout qu'il faut se voiler la face.
J'espère que je ne suis pas maladroite en évoquant cet aparté sur ton fil de critique.
Un peu HS comme réflexion : cela fait plusieurs mois que je me fais la remarque sur les séries visant un public assez jeune sur les chaînes de séries comme Net***, à savoir que la vision de la société et de la vie de jeune adulte est franchement démoralisante, comme s'ils cherchaient à tout relativiser et faire passer pour normal et cool tout ce qui est hors cadre, et parfois très borderline/illégal, comme la drogue justement. J'ai pris des distances avec le visionnage de séries, car je trouve cela très malsain, et ça avait un effet sur moi. C'est de plus assez généralisé.
En revanche je trouve très sain de lire des livres qui apportent une analyse et une réflexion sur ces dérives, je ne dis pas du tout qu'il faut se voiler la face.
J'espère que je ne suis pas maladroite en évoquant cet aparté sur ton fil de critique.
elea2020- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 5875
Age : 56
Localisation : 44
Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
Date d'inscription : 02/01/2020
Re: [Swarthout, Glendon] Bénis soient les enfants et les bêtes
Malheureusement, non, et les lectures suivantes n'ont pas été plus réjouissantes (Victor del Arbol et Leonardo Padura).
Je ne regarde pas de séries télévisées, quasiment pas, donc je manque d'éléments de comparaisons (et mes élèves sont plutôt adeptes de la télé-réalité).
Dans le cadre de ce roman, les six adolescents ont surtout le tort d'être sensibles, d'être livrés à eux-mêmes, parce que leurs parents sont plus préoccupés par leurs propres histoires d'amour, leur carrière, leur volonté de paraître que par l'éducation de leurs enfants. Avec des parents soucieux de leur bien-être, tout aurait été différents pour eux.
Je ne regarde pas de séries télévisées, quasiment pas, donc je manque d'éléments de comparaisons (et mes élèves sont plutôt adeptes de la télé-réalité).
Dans le cadre de ce roman, les six adolescents ont surtout le tort d'être sensibles, d'être livrés à eux-mêmes, parce que leurs parents sont plus préoccupés par leurs propres histoires d'amour, leur carrière, leur volonté de paraître que par l'éducation de leurs enfants. Avec des parents soucieux de leur bien-être, tout aurait été différents pour eux.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Sujets similaires
» [Bérard, Thibault] Il est juste que les forts soient frappés
» [Swarthout, Glendon] Homesman
» [Editions Gallmeister] 11h14 de Glendon Swarthout
» [Llense, Alain] Nos enfants ne sauront jamais les enfants que nous sommes
» [Gouiran, Maurice] Maudits soient les artistes
» [Swarthout, Glendon] Homesman
» [Editions Gallmeister] 11h14 de Glendon Swarthout
» [Llense, Alain] Nos enfants ne sauront jamais les enfants que nous sommes
» [Gouiran, Maurice] Maudits soient les artistes
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum