[Clerfeuille, Florence] 7 jours pour tout se dire

Quatrième de couverture :

Comment faire le deuil de sa propre existence en une semaine ?
Frédérique, 49 ans, apprend par son médecin qu’il ne lui reste que quelques jours à vivre. Son mari est en déplacement à l’autre bout de la France. Ses deux enfants aussi sont loin d’elle. Il lui faut donc affronter seule ce bouleversement. Et tenter de rester debout. Mais comment peut-elle faire face à la colère ? Au désespoir ? Avoir la force de prévenir ceux qu’elle aime ?
Un inconnu va l’y aider.
7 jours pour tout se dire est une fiction, véritable hymne à la vie, à l’amour et aux valeurs qu’on laisse en héritage.

Attention à être dans de bonnes dispositions lors de sa lecture : c’est un texte qui peut bousculer très fort.


Mon avis :

J'ai acheté la version numérique de ce livre à sa sortie. Peu après, j’ai eu la surprise et l’immense joie de découvrir ce roman dédicacé de Florence dans ma boîte aux lettres. Ça change des factures ! C’est une autrice avec qui j’ai beaucoup échangé suite à mes chroniques sur sa trilogie, Le Chœur de la Vie (premier tome ici). Un lien profond s’est noué, j’aime son humanité, sa sensibilité. Alors évidemment, ce cadeau m’a énormément touchée. Et puis cette couverture… Le regard… Je n’ai pas eu le temps de me plonger dedans avant la fin du confinement. L’été dernier, il fallait tout boucler avant mon opération. Et après, les complications sont passées par là et je n’avais pas la concentration nécessaire pour lire. D’autant qu’il y a un avertissement ici : mieux vaut être dans de bonnes dispositions. La quatrième parle d’elle-même : ce roman est difficile. Cependant, connaissant l’autrice, je savais que ça ne serait pas un livre déprimant.

Et en effet, même si le diagnostic ne traîne pas – il reste 7 jours à vivre à Frédérique -, Florence ne tombe pas dans la facilité. Toutes les émotions traversent Fred, et nous aussi en même temps. Incompréhension, assimilation, colère, désespoir, peur… À plusieurs reprises, je me suis interrogée. Comment aurais-je réagi moi ? La réponse qui m’est venue en tête immédiatement au début de ma lecture a évoluée au fur et à mesure du parcours de Fred. Cette femme est formidable. Elle a perdu pied, fait parfois n’importe quoi, puis peu après, elle me semblait si courageuse, si confiante… Elle a fait de son mieux. Comme elle pouvait face à ce mur qu’elle s’est pris dans la gueule. Elle a pleuré, ri, aimé. Elle m’a emportée, complètement. Forte et fragile à la fois, humaine profondément. Quand il reste si peu de temps, il n’y a pas une seconde à perdre à faire semblant. Et paradoxalement, il faut du temps pour assimiler, pour profiter de chaque instant.

Je n’ai pas toujours réussi à empêcher mes larmes de couler pendant la lecture – hypersensibilité quand tu nous tiens ! – et pourtant, j’en ressors étrangement apaisée.

Ce que je retiens – outre la très belle histoire -, c’est que la Vie est plus forte que tout. Qu’il faut aimer, (se) faire confiance et ne pas perdre du temps et de l’énergie pour des choses négatives, inutiles. Il faut profiter de l’instant présent. Intensément.

Citations :

« L’expression « maintenant ou jamais » prend tout son sens : tout ce que je ne fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. Jamais. »

« Avec un peu de chance, il y aura du vent. Une tempête. J’ai besoin d’affronter les éléments. De ressentir la violence du monde à l’extérieur de moi.
Parce qu’à l’intérieur, elle ravage tout. »