[Giebel, Karine] Chambres noires

Description

Après D'ombre et de silence, Karine Giebel offre un nouveau recueil de textes noirs, humains, bouleversants et engagés.
Il y a des soupirs, des souvenirs et des sourires.
Il y a ces jours sans fin et ces nuits sans chaleur. Cette sensation d'être sale, d'être rien, moins que rien.
Ces dangers qu'on n'a pas vus venir, ces risques qu'on n'a pas osé prendre. Ces tentations auxquelles on n'a pas eu la force de résister.
Il y a ces mauvais héritages, ces mauvais choix, mauvaises pentes, mauvais départs.
Il y a ce manque de chance.
Il y a cette colère, ce dégoût.
Il y a...
Des fois où on préférerait être mort. (source Amazon)

Mon avis

Dans cet opus tout en noirceur Karine Giebel nous livre quatre nouvelles jamais publiées et comme un bonus quatre nouvelles déjà publiées  dans « 13 à table » ou pour « La Fondation les hôpitaux de France. »
Je ne suis pas trop nouvelles car je suis souvent frustrée, mais cette auteure là arrive en quelques pages à délivrer une histoire avec un vrai début, une histoire et une fin.
Les nouvelles éditées sous le nom de films célèbres que tout le monde a vu et aimé sont
Le vieux fusil, ou faire justice soi-même, jusqu’où certains peuvent aller.
L’armée des ombres m’a mis un peu de baume au cœur, une lueur d’espoir
Un monde Parfait ou la folie meurtrière.
Au revoir les enfants mon préféré car actuel, écrit surement lors du premier confinement, m’a mis le cœur à mal, les larmes aux yeux et beaucoup de colère.

Et puis Sentences, Dans les bras des étoiles,  Les hommes du soir et L’escalier.
Que se soit chez nous ou ailleurs, toujours la guerre, l’extermination, les femmes asservies, violées et tuées sous les coups des très puissants.
L’escalier  apporte une note de douceur d'espoir et d’amour.

Toutes ces nouvelles, chacune à sa façon m’ont laissée écœurée de l’espèce humaine où la frontière est si mince entre la victime et le bourreau, cette indifférence envers ceux qui souffrent dehors sous le froid, un faux pas, une erreur de jugement et la société les écrase, nous écrase, sous l’indifférence général, avons-nous moins d’amour à donner que le chien Sam le seul ami du jeune SDF qui cherche sa mère dans les étoiles un soir de Noël, sa mère morte sous les coups de son géniteur.

C’est un recueil coup de point, des nouvelles engagées comme le fait si souvent Karine Giebel, il se lit vite, trop vite, on reste sous le coup de ses vérités qu’on ne veut pas voir , ces histoires captivantes malgré leur noirceur avec de ci de là une petite lueur d’espoir sur l’humain.

Il se lit vite, l’écriture de Karin Giebel coule à toute allure, et à la dernière page j’ai pensé trouver un autre Giebel vite, vite….pour ne pas rompre le charme.

Lisez ce (petit) livre c’est une pépite.

J’ai trouvé l’idée belle. Un titre de film célèbre, une nouvelle !
Une lecture très agréable, et une surprenante Giebel!

Le vieux fusil (Robert Enrico 1975)
Un joli souvenir de cinéma!
Ce vieux fusil, héros du film revient avec la même résolution, le même amour mais sans doute avec plus de violence, plus de haine. Une vengeance bien organisée, ne laissant rien au hasard. Un régal de noirceur !

L’armée des ombres (Jean-Pierre Melville 1969)
Si je me souviens peu de ce film, la nouvelle de Giebel m’a enchantée.
Une véritable armée des ombres : toutes ces femmes qui partent aux aurores, triment dans nos bureaux, nos entrepôts et nos grandes surfaces, mal payées, pas considérées et exploitées. Giebel m’a enchantée, une chute surprenante pour Giebel !

Un monde parfait (Eastwood 1993)
Un bon souvenir que ce film ! Kevin Kosner et l’enfant T.J. Lowther .
Les aléas des locations de vacances qui ne correspondent pas toujours aux descriptions alléchantes des propriétaires. Cette fois Giebel immisce un doute !

Au revoir les enfants (Louis Malle 1987) Un sujet difficile.
Quel bel hommage que Giebel rend à ces oubliés de la première vague. Ces hommes et ces femmes qu’on a privé de visites, qu’on a enfermé, oublié.
Pas de masques ! Pas de visites !
Pas de vaccins ! Pas de câlins !
Pas de familles ! Pas d’obsèques !
Pas de réanimateurs ! Pas de personnels !
Cherchez l’erreur !
Au revoir à tous les enfants qu’Yvonne, jeune résistante anonyme puis rescapée des camps a sauvés.

Les lectures de Joëlle

Merci Joëlle et Step pour votre critique