[Ward, Jesmyn] Les moissons funèbres
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[Ward, Jesmyn] Les moissons funèbres
Titre : Les moissons funèbres
Auteur : Jesmyn Ward
éditeur : 10/18
Nombre de pages : 288 pages
Présentation de l’éditeur :
En l’espace de quatre ans, cinq jeunes hommes noirs avec lesquels Jesmyn Ward a grandi sont morts dans des circonstances violentes. Ces décès n’avaient aucun lien entre eux si ce n’est le spectre puissant de la pauvreté et du racisme qui balise l’entrée dans l’âge adulte des jeunes hommes issus de la communauté africaine-américaine. Dans Les Moissons funèbres, livre devenu instantanément un classique de la littérature américaine, Jesmyn Ward raconte les difficultés rencontrées par la population rurale du Sud des États-Unis à laquelle elle appartient et porte tant d’affection.
Mon avis :
Livre douloureusement lu. Livre dont je ne suis pas sortie indemne. Livre qui montre, encore et toujours, l’influence de la pauvreté et du racisme sur le devenir des enfants et des jeunes adultes.
Ils étaient cinq. Cinq amis ou parents de Jesmyn Ward, cinq à être morts en l’espace de cinq ans. Pas de ces morts dites « naturelles », non, des morts violentes à chaque fois. Jesmyn a construit son récit de deux manières : d’un côté, un récit chronologique linéaire, de l’autre, un récit chronologique inversé, de la mort la plus récente à la plus ancienne, la plus indicible, celle de son petit frère (avec elle sur la couverture du livre).
Livre profondément émouvant sans jamais sombrer dans le pathos, tellement émouvant que j’ai encore les larmes aux yeux en rédigeant cette chronique.
Parce que, ce que nous montre ce livre, c’est le déterminisme dans lequel on plonge les enfants noirs dès le début de leur scolarité- pour ne pas dire, dans le cas de Jesmyn, dès sa naissance. Noir et pauvre, quel avenir est le vôtre ? Aucun, c’est ce que dit le système scolaire. Orientation ? Zéro. Chance de poursuivre des études ? Justement, il faudrait de la chance, et peu en ont. Les facilités naturelles, ou les réussites dues à un travail acharné ? On oublie ! Les efforts des mères semblent voués à l’échec dès le départ – les pères ayant une forte tendance à quitter très rapidement le foyer. Si Jesmyn Ward raconte lucidement les années de vie conjugales de ses parents, les tentatives pour recoller les morceaux, puis la séparation définitive, elle n’oublie pas que son père savait ce qu’était d’élever un fils dans une communauté où la violence était omniprésente. Résister à la tentation de la violence, trouver d’autres solutions, telle était la force de son père, telles étaient les valeurs qu’il a voulu transmettre autour de lui. Un rêve ? Peut-être. La vie d’un jeune noir ne vaut rien dans ses états du Sud. La justice ? Elle n’est pas pour lui, ni mort, ni vivant : un petit délit pourra envoyer un adolescent noir des années en prison, alors qu’un adolescent blanc s’en tirera avec une petite tape sur les doigts. Je n’exagère pas, et c’est sans doute le pire.
Les moissons funèbres est un livre terriblement juste, terriblement émouvant.
Auteur : Jesmyn Ward
éditeur : 10/18
Nombre de pages : 288 pages
Présentation de l’éditeur :
En l’espace de quatre ans, cinq jeunes hommes noirs avec lesquels Jesmyn Ward a grandi sont morts dans des circonstances violentes. Ces décès n’avaient aucun lien entre eux si ce n’est le spectre puissant de la pauvreté et du racisme qui balise l’entrée dans l’âge adulte des jeunes hommes issus de la communauté africaine-américaine. Dans Les Moissons funèbres, livre devenu instantanément un classique de la littérature américaine, Jesmyn Ward raconte les difficultés rencontrées par la population rurale du Sud des États-Unis à laquelle elle appartient et porte tant d’affection.
Mon avis :
Livre douloureusement lu. Livre dont je ne suis pas sortie indemne. Livre qui montre, encore et toujours, l’influence de la pauvreté et du racisme sur le devenir des enfants et des jeunes adultes.
Ils étaient cinq. Cinq amis ou parents de Jesmyn Ward, cinq à être morts en l’espace de cinq ans. Pas de ces morts dites « naturelles », non, des morts violentes à chaque fois. Jesmyn a construit son récit de deux manières : d’un côté, un récit chronologique linéaire, de l’autre, un récit chronologique inversé, de la mort la plus récente à la plus ancienne, la plus indicible, celle de son petit frère (avec elle sur la couverture du livre).
Livre profondément émouvant sans jamais sombrer dans le pathos, tellement émouvant que j’ai encore les larmes aux yeux en rédigeant cette chronique.
Parce que, ce que nous montre ce livre, c’est le déterminisme dans lequel on plonge les enfants noirs dès le début de leur scolarité- pour ne pas dire, dans le cas de Jesmyn, dès sa naissance. Noir et pauvre, quel avenir est le vôtre ? Aucun, c’est ce que dit le système scolaire. Orientation ? Zéro. Chance de poursuivre des études ? Justement, il faudrait de la chance, et peu en ont. Les facilités naturelles, ou les réussites dues à un travail acharné ? On oublie ! Les efforts des mères semblent voués à l’échec dès le départ – les pères ayant une forte tendance à quitter très rapidement le foyer. Si Jesmyn Ward raconte lucidement les années de vie conjugales de ses parents, les tentatives pour recoller les morceaux, puis la séparation définitive, elle n’oublie pas que son père savait ce qu’était d’élever un fils dans une communauté où la violence était omniprésente. Résister à la tentation de la violence, trouver d’autres solutions, telle était la force de son père, telles étaient les valeurs qu’il a voulu transmettre autour de lui. Un rêve ? Peut-être. La vie d’un jeune noir ne vaut rien dans ses états du Sud. La justice ? Elle n’est pas pour lui, ni mort, ni vivant : un petit délit pourra envoyer un adolescent noir des années en prison, alors qu’un adolescent blanc s’en tirera avec une petite tape sur les doigts. Je n’exagère pas, et c’est sans doute le pire.
Les moissons funèbres est un livre terriblement juste, terriblement émouvant.
Sharon- Modérateur
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
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