[Paris, Gilles] Certains coeurs lâchent pour trois fois rien
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[Paris, Gilles] Certains coeurs lâchent pour trois fois rien
Titre : Certains coeurs lâchent pour trois fois rien
Auteur : Gilles PARIS
Parution : 2021 (Flammarion)
Pages : 224
Présentation de l'éditeur :
« Les cliniques spécialisées, je connais. Je m’y suis frotté comme on s’arrache la peau, à vif. Les hôpitaux psychiatriques sont pleins de gens qui ont baissé les bras, qui fument une cigarette sur un banc, le regard vide, les épaules tombantes. J’ai été un parmi eux. »
Une dépression ne ressemble pas à une autre. Gilles Paris est tombé huit fois et, huit fois, s’est relevé. Dans ce récit où il ne s’épargne pas, l'auteur tente de comprendre l’origine de cette mélancolie qui l’a tenaillé pendant plus de trente ans. Une histoire de famille, un divorce, la violence du père. Il y a l’écriture aussi, qui soigne autant qu’elle appelle le vide après la publication de chacun de ses romans. Peut-être fallait-il cesser de se cacher derrière les personnages de fiction pour, enfin, connaître la délivrance. «Ce ne sont pas les épreuves qui comptent mais ce qu’on en fait », écrit-il. Avec ce témoignage tout en clair-obscur, en posant des mots sur sa souffrance, l’écrivain nous offre un récit à l’issue lumineuse. Parce qu’il n’existe pas d’ombre sans lumière. Il suffit de la trouver.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Gilles Paris est l’auteur de huit romans qui ont tous connu un succès critique. Son best-seller Autobiographie d’une Courgette a fait l’objet d’un film césarisé et multi-récompensé en 2016.
Avis :
De la trentaine à aujourd’hui, soit sur un intervalle de quelque trente ans, l’auteur a surmonté huit dépressions et survécu à une dizaine de tentatives de suicide. Il revient dans ce livre sur ce parcours de vie accidenté, laissant entrevoir quelques pistes d’explication dans son histoire familiale, marquée notamment par le divorce de ses parents et la violence de son père, mais surtout nous donnant à percevoir la terrible lutte qu’il lui a fallu mener, chaque fois, pour s’arracher des ténèbres et retrouver la lumière.
Ce récit n’est pas une autobiographie et n’entre pas dans le détail de ce qui, chez Gilles Paris, a pu lui faire perdre l’équilibre de façon si persistante. Le but n’est pas tant ici d’expliquer les causes, que de faire comprendre, avec la plus grande pudeur et le minimum de bribes de vie personnelle, la réalité de ce trouble revenu régulièrement empêcher le cours de sa vie. Bien sûr, l’on ne peut que rester pétrifié devant tant de souffrance, alors que le texte laisse entrevoir les années folles d’une jeunesse brûlée par les deux bouts, dans l’ivresse du sexe et de la drogue, le vertige d’une vie noctambule débridée débouchant au petit matin sur une solitude hagarde et glauque, puis, à trente-trois ans, l’effondrement, total et incommensurable, le premier séjour en hôpital psychiatrique, le combat de titan pour revenir des abysses, et les rechutes, désespérantes et interminables, étalées sur trois décennies.
De loin, la vie de Gilles Paris ressemble à une succession d’extinctions brutales de la lumière, chaque fois suivies d’une longue et pénible réémergence du néant, des passages de «vie sans magie et sans couleurs» dont il parvient à s’extirper comme à l’issue d’un combat de boxe. Que dire de son courage et de celui de Laurent, son conjoint, pour garder malgré tout le cap d’une vie commune et de la réussite professionnelle, puisque ces épreuves n’ont au final pas empêché l’auteur de mener une carrière dans l’édition et de connaître le succès littéraire avec ses huit romans. Si l’écriture n’a pas pour lui de vertu thérapeutique, nul doute qu’elle s’est nourrie, inconsciemment ou non, de cette vie en forme de montagnes russes, et de l’extrême sensibilité de cet homme brutalisé par la maladie jusqu’au plus profond de son être.
Mes appréhensions initiales face à la thématique très sombre de ce livre se sont évaporées dès les premiers mots, incisifs et bien tournés. Sobre, sincère et courageuse, cette mise à nu ne peut que toucher le lecteur et le faire s’interroger sur les sidérants mystères de notre fonctionnement psychique. (3/5)
Re: [Paris, Gilles] Certains coeurs lâchent pour trois fois rien
C’est dès les premières pages que le ton nous est donné par Gille Paris ; ceci n’est pas une autobiographie mais des bribes de vie où dépressions, rémissions, démons personnels et opposition avec le père de l’auteur vont rythmer ce récit.
C’est pour le lecteur un pan entier de la vie d’un homme qui se découvre et pour moi un profond changement dans l’idée que je croyais me faire de cet auteur, décidément très surprenant et si profondément humain.
S’ouvrent alors 29 courts mais percutants chapitres que pour ma part je n’ai pas pu lire d’une traite tant la charge émotionnelle se révèle forte. J’ai du, souvent, reprendre certains des passages de certains de ses livres pour avoir le nouvel éclairage délivré mais aussi pour souffler tout simplement. Les images fortes, la douleur, même assumée par l’auteur, les turpitudes mais aussi les regains d’optimisme ne peuvent pas laisser indifférents.
Les clés de l’ensemble du récit c’est un ensemble d’éléments qui traverse un peu de trente années de la vie de Gilles Paris :
- d’abord la rupture entre l’auteur et son père, cet homme qui ne voit en son fils qu’un raté à l’image un peu de sa famille qu’il va prestement abandonné.
- le manque de père et sa recherche d’un substitut d’image paternelle.
- le support de famille qu’il tente de devenir envers sa mère et sa sœur.
- la recherche de son identité sexuelle.
- les errances opiacées probablement liées à ce milieu littéraire et à certains de ses travers.
A tout cela il faut ajouter bien évidemment la démonstration et le démontage du processus de la dépression si déroutants et aussi l’affection que porte Gilles Paris à la communauté des soignantes et soignants et des frères et sœurs de dépression dans les différents établissements qu’il a dû fréquenter.
C’est le témoignage d’une rare sensibilité d’un rescapé, de chutes et de résurrection, d’une mise à nu inédite, d’une histoire d’amour…. Bien des choses à dire et surtout à dire, à faire découvrir et partager.
C’est pour le lecteur un pan entier de la vie d’un homme qui se découvre et pour moi un profond changement dans l’idée que je croyais me faire de cet auteur, décidément très surprenant et si profondément humain.
S’ouvrent alors 29 courts mais percutants chapitres que pour ma part je n’ai pas pu lire d’une traite tant la charge émotionnelle se révèle forte. J’ai du, souvent, reprendre certains des passages de certains de ses livres pour avoir le nouvel éclairage délivré mais aussi pour souffler tout simplement. Les images fortes, la douleur, même assumée par l’auteur, les turpitudes mais aussi les regains d’optimisme ne peuvent pas laisser indifférents.
Les clés de l’ensemble du récit c’est un ensemble d’éléments qui traverse un peu de trente années de la vie de Gilles Paris :
- d’abord la rupture entre l’auteur et son père, cet homme qui ne voit en son fils qu’un raté à l’image un peu de sa famille qu’il va prestement abandonné.
- le manque de père et sa recherche d’un substitut d’image paternelle.
- le support de famille qu’il tente de devenir envers sa mère et sa sœur.
- la recherche de son identité sexuelle.
- les errances opiacées probablement liées à ce milieu littéraire et à certains de ses travers.
A tout cela il faut ajouter bien évidemment la démonstration et le démontage du processus de la dépression si déroutants et aussi l’affection que porte Gilles Paris à la communauté des soignantes et soignants et des frères et sœurs de dépression dans les différents établissements qu’il a dû fréquenter.
C’est le témoignage d’une rare sensibilité d’un rescapé, de chutes et de résurrection, d’une mise à nu inédite, d’une histoire d’amour…. Bien des choses à dire et surtout à dire, à faire découvrir et partager.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
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