[Martin-Lugand, Agnès] La Datcha

Avant-propos d’Agnès Martin-Lugand

À l’origine de La Datcha, il y a une envie, un désir, et le contexte trouble que nous avons tous vécu (et que nous vivons encore).
Au printemps dernier, j’étais dans la sidération face à la situation, pas loin d’être tétanisée, et surtout incapable de profiter de ce temps de pause imposé pour écrire, alors j’ai pensé. Penser à ce que je voulais dire, penser à l’histoire que je souhaitais raconter dans un prochain roman. Le roman de l’après, en quelque sorte. À moins que ce soit plutôt le roman des retrouvailles…
J’ai cherché et trouvé un refuge, un endroit où je pourrais renouer avec tout ce qui me manquait, accompagnée par des personnages – que j’aime tant – avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs épreuves, leurs douleurs. Un endroit où vivre la nostalgie et m’en repaître. Un lieu où l’on s’étreint, un lieu où l’on danse, un lieu où la joie s’exprime pleinement sans aucune entrave.

Je vous souhaite un beau séjour à La Datcha… Qu’il soit aussi joyeux, aussi émouvant que celui que j’y ai vécu.

Mon avis

Hermine l’héroïne du nouveau roman d’Agnès Martin-Lugand est une jeune fille malmenée par la vie, abandonnée très tôt par sa mère elle erre en vivant de petits riens , dans son sac deux jeans et deux tee shirts.
Elle dort plus souvent dehors que dans un lit.
En descendant dans le midi on la laisse à Cavaillon et dans le premier café venu elle entre, elle cherche quelqu’un pouvant l’amener dans une grande ville. Une voix bourrue et rocailleuse s’adresse à elle, tu as quel âge gamine ? 21 ans , l’homme tressaille … Tu veux travailler ? Tu seras logée, nourrie, blanchie. Soixante ans, une allure de boxeur elle hésite mais la faim et la peur de dormir encore dehors la poussent à accepter.
Tout cela pour un emploi de femme de ménage de six mois

Après bien des kilomètres ils arrivent sur les lieux de son futur emploi

Là je laisse la parole à Hermine

« L'homme venait de me déposer dans un décor de rêve, dont je n'aurais même pas soupçonné l'existence. L'hôtel en lui-même était imposant, majestueux ; les pierres, les grands volets, les immenses platanes tout autour de la cour, la fontaine couverte de mousse qui lui conférait un aspect féerique. Je ne tiendrais pas deux jours, je n'étais pas à ma place. Devais-je fuir immédiatement, retrouver ma vie d'errance dont je connaissais les codes, où je savais comment survivre, ou bien rester et tenter ma chance dans ce monde inconnu, étranger, mais qui exerçait sur moi une attraction aussi soudaine qu'incontrôlable ? » (P.20)

Ainsi commence le prologue du roman, Hermine tout entière habitée par la peur de l’abandon, la souffrance et le rejet qu’elle inspire va faire la connaissance de Macha la femme de Jo et la propriétaire avec lui de ce magnifique hôtel restaurant, cette femme majestueuse l’acceptera en douceur , employée pour six mois ils la garderont  à temps complet, lui offrirons leur amour celui qui aide à prendre confiance à se construire à vivre sans peur et à s’aimer.

Ainsi le décor planté nous sautons vingt ans plus tard.

Dès le début de ce récit je me suis sentie en vacances dans ce lieu idyllique, un havre de paix où les fêtes, les rires, les fleurs luxuriantes , le côté authentique de cette vieille ferme rénovée avec tant de goût par Jo et Macha, Macha la femme tant aimé, russe d’origine qui a choisi le nom du domaine. (La Datcha en russe est un maison de vacances).
Le soleil entre Mont Ventoux et Luberon tape dur durant la saison, mais Hermine aime l’hôtellerie et gravira tous les échelons…ne comptant pas ses heures elle donnera sa vie pour la Datcha.

Il y a autour de Jo et Macha un air de mystère, une nostalgie qui a pour nom Emma la fille morte d’une malformation, Vassilly le fils qui bien qu’ayant fait une école d’hôtellerie ne reviendra jamais à la Datcha mais travaillera à Singapour où ses parents iront le voir une fois l’an.
Des secrets bien gardés au milieu de ce luxe et ce travail. Pourtant tant de gaité au milieu des airs tziganes, des odeurs de ravioles la grande spécialité du chef cuisinier Charly, les enfants d’Hermine Alex et Romy à qui Macha apprend le russe. L'attachement de Macha à Hermine qu'elle appelle Goloubka, colombe en russe. "La gamine" a bien changé en vingt ans.

Et la mort soudaine et inattendue de Jo....

J’aime l’écriture de l’autrice, je la suis depuis ses premiers romans mais là elle m’a comblée, pour moi c’est le plus beau roman de son œuvre, on entre à la Datcha et on en sort plus jusqu’à la dernière page, en regrettant que ce soit terminé, y aura t’il une suite ? Je l’espère.
C’est un coup de cœur qui s’impose.

Merci pour cet avis @Step : j'ai bien aimé ses précédents romans, et celui-ci m'intrigue, car le mot "datcha" en soi me fait rêver...

J'aime bien ton idée de passer la parole à Hermine.

Merci Step pour ta critique  

Merci Les filles, si vous le lisez vous ne serez pas déçues je pense !

Merci Step , j'aime beaucoup cette auteure moi aussi .
Je guette toujours la sortie de ses nouveaux romans , ta critique m'a encore plus donné envie de le lire très vite !

Peut-être mon petit côté féminin qui m'a fait le prendre en note. Merci Step.

Et bien vive ton petit côté féminin Moulin, tu vas lui faire plaisir lol

Step a écrit:Merci Les filles, si vous le lisez vous ne serez pas déçues je pense !

Merci Step!  A-t-on vraiment besoin de ce p'tit côté pour apprécier ce roman?  L'avenir le dira peut-être si je me rends à lire ce livre.  

Moulin-à-Vent a écrit:

Step a écrit:Merci Les filles, si vous le lisez vous ne serez pas déçues je pense !

Merci Step!  A-t-on vraiment besoin de ce p'tit côté pour apprécier ce roman?  L'avenir le dira peut-être si je me rends à lire ce livre.  

Mais non Moulin, je m'adressais aux filles qui ont répondu: Louloute, Jeetca et Eléa, Ce livre plaira autant aux hommes j'en suis sure !

Ouf! Merci Step! J'me sentais un peu en panne sur le chemin de traverse. Tu m'as rassuré.

Je suis contente qu’il t’ait plus Jeetca ! J’espère qu’on aura une suite !!!!