[Sachdeva, Anjali] Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu
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[Sachdeva, Anjali] Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu
Titre : Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu
Auteur : Anjali Sachdeva
Editeur : Albin Michel –
Nombre de pages : 292 pages
Présentation de l’éditeur:
Mêlant passé, présent et avenir, Anjali Sachdeva signe un premier recueil magnétique et délicieusement inventif qui plonge le lecteur entre effroi et émerveillement. S’y côtoient une femme, au temps de la conquête de l’Ouest, qui attend son mari dans une maison perdue au milieu des Grandes Plaines et finit par trouver refuge dans une grotte secrète ; deux jeunes Nigérianes kidnappées par Boko Haram se découvrant le mystérieux pouvoir d’hypnotiser les hommes ; ou encore un pêcheur embarqué sur un morutier qui tombe éperdument amoureux d’une sirène dont chaque apparition engendre une pêche miraculeuse…
La prose étrange et magnifique d’Anjali Sachdeva embrasse le connu et l’inconnu avec une grâce et une puissance rares. Chacune de ses nouvelles interroge les forces implacables, cruelles ou bienveillantes, qui nous gouvernent, et donnent au lecteur la sensation de marcher sur un fil. Une révélation.
Mon avis :
Il n’est pas facile de chroniquer un recueil de nouvelles, genre hélas sous-estimé en France, sans tomber dans les clichés. Vais-je les éviter ? J’essaierai en tout cas !
Dans ce premier recueil, Anjali Sachdeva nous emmène dans des univers différents, des univers qui ne sont pas forcément les miens, et parvient à faire se côtoyer la science-fiction, le policier ou le roman historique – s’il faut voir un lien entre les nouvelles, je vois d’abord une progression chronologique. Je vois aussi l’émotion que peuvent nous procurer les personnages. Je m’attarderai ainsi sur la première héroïne, Sadie. Albinos, elle ne supporte pas la lumière du jour, et effraie ceux qui la croisent – ne pas aller plus loin que ce que la superstition ou la crédulité leur dicte. Elle est pourtant mariée, depuis peu, et attend le retour de son mari, parti chercher fortune ailleurs. Elle est seule, inexorablement mais elle explorera une grotte, qu’elle a découverte, seule, toujours. Son destin, son courage, sa dignité aussi, sont poignants.
Jusqu’où peut-on aller par amour ? Très loin. C’est ce que fait Henrick van Jorgen, l’un des personnages principaux de « Poumons de verre » pour sa fille. Danois émigré à New York, il est resté handicapé après un accident du travail, comme nous dirions de nos jours. Mais nous ne sommes pas de nos jours, nous sommes et c’est avec courage qu’il prendra soin de sa fille, qu’elle prendra soin de lui, et qu’au bout du compte, ils se retrouveront en Egypte, à la recherche d’un tombeau.
Jusqu’où peut-on aller pour survivre ? Oui, les deux héroïnes de « Tous les noms qu’ils donnaient à Dieu » se vengent, elles se vengent de ceux qui les ont enlevées, violées, torturées, mariées de force. C’est une vengeance extra-ordinaire, une vengeance qui les fait aussi, non pas retourner dans leur vie d’avant, elles savent que c’est impossible, mais de renouer avec elle, peu à peu, sans être constamment dans la crainte.
J’ai trouvé presque drôle, en comparaison, l’aventure de Robert dans « Logging Lake ». Il a rompu avec Linda, sa compagne de longue date, il a rencontré une autre femme, Terri, et voici que lui, le sportif du dimanche (et encore) se retrouve à partir en randonnée. il vivra des péripéties parfois cocasses, parfois tragiques, et restera avec une énigme non résolue, et une vie remise dans… le droit chemin ? Peut-être.
Autre nouvelle qui se teinte de policier, « Tout ce que vous désirez » est l’histoire d’une jeune femme prisonnière de son milieu aisé, prisonnière de son père, et qui tend à s’émanciper, tout en cherchant à obtenir l’homme qu’elle désire. Au lecteur de voir jusqu’à quel point elle suit les préceptes de son père, et à quel point elle peut s’en désolidariser.
En écrivant cet article, j’ai déjà l’impression de beaucoup trop en dévoiler, et de risquer de gâcher le plaisir de lectures, si je parlais trop par exemple de « Robert Greenman et la Sirène » ou de « Tueur de rois » qui sont deux nouvelles teintées de fantastique. Cependant, si vous aimez la science-fiction, les nouvelles « Manus » ou « Les Pléiades » devraient vous interpeler, vous questionner, sur ce que l’être humain est prêt à accepter, ou sur ce que l’être humain est capable de tenter. Pour le meilleur ? Parfois oui. Il est des personnes qui sont capables d’aller très loin pour faire (enfin) réagir les autres.
Un superbe recueil.
Auteur : Anjali Sachdeva
Editeur : Albin Michel –
Nombre de pages : 292 pages
Présentation de l’éditeur:
Mêlant passé, présent et avenir, Anjali Sachdeva signe un premier recueil magnétique et délicieusement inventif qui plonge le lecteur entre effroi et émerveillement. S’y côtoient une femme, au temps de la conquête de l’Ouest, qui attend son mari dans une maison perdue au milieu des Grandes Plaines et finit par trouver refuge dans une grotte secrète ; deux jeunes Nigérianes kidnappées par Boko Haram se découvrant le mystérieux pouvoir d’hypnotiser les hommes ; ou encore un pêcheur embarqué sur un morutier qui tombe éperdument amoureux d’une sirène dont chaque apparition engendre une pêche miraculeuse…
La prose étrange et magnifique d’Anjali Sachdeva embrasse le connu et l’inconnu avec une grâce et une puissance rares. Chacune de ses nouvelles interroge les forces implacables, cruelles ou bienveillantes, qui nous gouvernent, et donnent au lecteur la sensation de marcher sur un fil. Une révélation.
Mon avis :
Il n’est pas facile de chroniquer un recueil de nouvelles, genre hélas sous-estimé en France, sans tomber dans les clichés. Vais-je les éviter ? J’essaierai en tout cas !
Dans ce premier recueil, Anjali Sachdeva nous emmène dans des univers différents, des univers qui ne sont pas forcément les miens, et parvient à faire se côtoyer la science-fiction, le policier ou le roman historique – s’il faut voir un lien entre les nouvelles, je vois d’abord une progression chronologique. Je vois aussi l’émotion que peuvent nous procurer les personnages. Je m’attarderai ainsi sur la première héroïne, Sadie. Albinos, elle ne supporte pas la lumière du jour, et effraie ceux qui la croisent – ne pas aller plus loin que ce que la superstition ou la crédulité leur dicte. Elle est pourtant mariée, depuis peu, et attend le retour de son mari, parti chercher fortune ailleurs. Elle est seule, inexorablement mais elle explorera une grotte, qu’elle a découverte, seule, toujours. Son destin, son courage, sa dignité aussi, sont poignants.
Jusqu’où peut-on aller par amour ? Très loin. C’est ce que fait Henrick van Jorgen, l’un des personnages principaux de « Poumons de verre » pour sa fille. Danois émigré à New York, il est resté handicapé après un accident du travail, comme nous dirions de nos jours. Mais nous ne sommes pas de nos jours, nous sommes et c’est avec courage qu’il prendra soin de sa fille, qu’elle prendra soin de lui, et qu’au bout du compte, ils se retrouveront en Egypte, à la recherche d’un tombeau.
Jusqu’où peut-on aller pour survivre ? Oui, les deux héroïnes de « Tous les noms qu’ils donnaient à Dieu » se vengent, elles se vengent de ceux qui les ont enlevées, violées, torturées, mariées de force. C’est une vengeance extra-ordinaire, une vengeance qui les fait aussi, non pas retourner dans leur vie d’avant, elles savent que c’est impossible, mais de renouer avec elle, peu à peu, sans être constamment dans la crainte.
J’ai trouvé presque drôle, en comparaison, l’aventure de Robert dans « Logging Lake ». Il a rompu avec Linda, sa compagne de longue date, il a rencontré une autre femme, Terri, et voici que lui, le sportif du dimanche (et encore) se retrouve à partir en randonnée. il vivra des péripéties parfois cocasses, parfois tragiques, et restera avec une énigme non résolue, et une vie remise dans… le droit chemin ? Peut-être.
Autre nouvelle qui se teinte de policier, « Tout ce que vous désirez » est l’histoire d’une jeune femme prisonnière de son milieu aisé, prisonnière de son père, et qui tend à s’émanciper, tout en cherchant à obtenir l’homme qu’elle désire. Au lecteur de voir jusqu’à quel point elle suit les préceptes de son père, et à quel point elle peut s’en désolidariser.
En écrivant cet article, j’ai déjà l’impression de beaucoup trop en dévoiler, et de risquer de gâcher le plaisir de lectures, si je parlais trop par exemple de « Robert Greenman et la Sirène » ou de « Tueur de rois » qui sont deux nouvelles teintées de fantastique. Cependant, si vous aimez la science-fiction, les nouvelles « Manus » ou « Les Pléiades » devraient vous interpeler, vous questionner, sur ce que l’être humain est prêt à accepter, ou sur ce que l’être humain est capable de tenter. Pour le meilleur ? Parfois oui. Il est des personnes qui sont capables d’aller très loin pour faire (enfin) réagir les autres.
Un superbe recueil.
Sharon- Modérateur
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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