[Ibrahim, Laila] Le crocus jaune
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[Ibrahim, Laila] Le crocus jaune
Année de parution : 2021
Nombre de pages : 302
ISBN : 978-2-266-31543-2
Éditions : Pocket
***Résumé (quatrième de couverture) :***
« À sa naissance, Lisbeth est confiée à Mattie, une esclave, qui se voit contrainte de se séparer de son propre bébé pour devenir la nourrice de l'enfant.
Au fur et à mesure que le temps passe, découvrant le monde qui les entoure, Lisbeth comprend de moins en moins l'attitude froide et distante de sa mère biologique, et celle, hautaine, de son père, sûr de ses privilèges. En grandissant, elle va développer avec Mattie une relation très intense qui va influencer toute leur vie. Mais le désir de liberté et de dignité qui les fait vivre et les unit ne sera pas sans conséquences.... »
***Quelques mots sur L’auteure : ***
Laila Ibrahim a dédié l'essentiel de sa carrière à la direction d'une institution préscolaire. Sa profession d'enseignante combinée à sa formation en psychologie du développement et en théorie de l'attachement ont fourni une matière fertile pour l'écriture de son roman. En plus d'écrire, Laila Ibrahim est doula et directrice des services à l'enfance et à la famille de la Première Église Unitarienne d'Oakland. Elle vit à Berkeley, en Californie, avec son épouse, Rinda, et leurs deux filles. [Source_Editeur]
***Maintenant, place au livre !***
Quand la chrysalide se transforme en papillon !
Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, après avoir lu « Un grain de moutarde » le tome 2 de cette duologie, je ne pouvais faire autrement que de revenir aux prémices de l’histoire ! Le Bibou a sauté au plafond quand nous avons vu que c’était un des livres secrets du booklanta3, je vous embarque dans ce petit bijou !
À Fair Oaks, Mattie esclave toute jeune maman, doit se séparer de sa famille pour élever Elisabeth dans la maison de ses maîtres. Cette petite fille vient de naître et hors de question pour la mère d’avoir une relation rapprochée avec elle. De fait, Mattie et Elisabeth vont développer un lien serré qui les relira longtemps.
Les Loulous, Laila nous entraine dans la construction d’une relation, dans l’histoire de l’Amérique, dans les liens de cœurs et de sang, dans la raison, l’éducation, l’amour et la déraison.
Avec sa plume délicieuse, elle nous conte la vie dans les propriétés. Les champs de cultures et leurs ouvriers. Esclaves et toute la hiérarchie que l’on y trouve. Dans cette ambiance, nous découvrons avec effroi les relations familiales de l’époque. Nous nous attachons à ses personnages que sont Mattie et Lisbeth. Deux personnes, fortes, atypiques, qui ont su créer un cocon réconfortant.
Dans ce roman, nous passons par tout un panel d’émotions fortes. Nous regardons les actions avec notre expérience et notre prisme avec plus de cent ans d’écart. C’est touchant, poignant, terrible, addictif et passionnant ! On apprend beaucoup de chose à travers les lignes de Laila. Un roman à dévorer incontestablement ! Le Bibou et moi, on a adoré !
Et vous Les Loulous, vous connaissez ? Il vous tente ?
Je suis bien curieuse de votre retour alors si vous passez dans le coin et que vous l’avez lu ou juste me dire si je vous ai donné envie, n’hésitez pas à commenter :wink:
Eiger- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 2566
Localisation : 47
Date d'inscription : 16/02/2016
Re: [Ibrahim, Laila] Le crocus jaune
A la naissance de Lisbeth, Mattie, jeune esclave devient sa nourrice. Pour cela elle est obligé de confier son fils de quelques mois à son grand-père et à sa sœur. Les seuls liens qu'elle va garder avec lui seront rare et rapide, elle l'aperçoit tous les matins et tous les soirs par la fenêtre et peut le serrer dans ses bras de temps en temps. Même si Mattie vit cela comme une déchirure, elle ne peut s'empêcher de s'attacher à la jeune Lisbeth. Lisbeth aussi aime sa nourrice, à tel point que lorsqu'on tente de les séparer, Lisbeth se laisse mourir de faim. Cette complicité va grandir d'année en année. Lisbeth se met à créer du lien avec Mattie et sa famille.
Lisbeth a un rang à tenir, elle va bientôt être présentée à toute la bourgeoisie, commencer son entrée dans la société à travers son premier bal. Lisbeth a son destin entre les mains, elle va devoir faire des choix. Va t'elle écouter ses parents et se marier avec un bon parti ou suivre son cœur et ce que ça nourrice lui a enseigné ?
Dans ce roman on se retrouve plongé au cœur des grands domaines du sud, l'esclavagisme est abordé avec les yeux d'une jeune enfant blanche et de l'amour qu'elle porte à sa nourrice noire.
J'ai adoré ce roman,le seul bémol est qu'il est beaucoup trop court, 200 pages pour traiter de tant de choses c'est peu. J'ai hâte de lire la suite et de savoir ce que va devenir la famille de Mattie et celle de Lisbeth.
Lisbeth a un rang à tenir, elle va bientôt être présentée à toute la bourgeoisie, commencer son entrée dans la société à travers son premier bal. Lisbeth a son destin entre les mains, elle va devoir faire des choix. Va t'elle écouter ses parents et se marier avec un bon parti ou suivre son cœur et ce que ça nourrice lui a enseigné ?
Dans ce roman on se retrouve plongé au cœur des grands domaines du sud, l'esclavagisme est abordé avec les yeux d'une jeune enfant blanche et de l'amour qu'elle porte à sa nourrice noire.
J'ai adoré ce roman,le seul bémol est qu'il est beaucoup trop court, 200 pages pour traiter de tant de choses c'est peu. J'ai hâte de lire la suite et de savoir ce que va devenir la famille de Mattie et celle de Lisbeth.
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Jeetca- Grand sage du forum
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Re: [Ibrahim, Laila] Le crocus jaune
Mon avis :
J'ai lu rapidement ce roman relativement bref (300 pages dans mon édition de poche), dans lequel je n'ai toutefois pas été immergée autant que je l'aurais souhaité.
Je venais de terminer Autant en emporte le vent, et j'avais envie de continuer sur cette lancée, avec un roman sur les États du Sud des États-Unis, et l'esclavage, avec un point de vue plus humaniste. J'ai trouvé satisfaction en ce sens, puisque Le Crocus jaune nous plonge dans une belle histoire d'amour filial entre une jeune fille élevée tout bébé par une nourrice noire et esclave, Mattie. Cette relation engendrera une évolution chez Lisbeth, jeune fille de bonne famille destinée à faire un beau mariage qui unira les plantations des deux familles et les rendra plus riches. Plus le temps passe, sans Mattie qui s'est enfuie et sans nouvelles d'elle, plus Lisbeth réalise que sa position sociale la rend prisonnière d'une façon de vivre et de penser, d'un système d'exploitation injuste et cruel. Est-elle prête à sacrifier son désir de vivre une belle histoire d'amour avec un homme bon, et sa volonté de justice sociale ?
Le roman fait la part belle dans plusieurs scènes aux cruelles punitions envers les esclaves, en fuite ou soupçonné.e.s de fuite et de rébellion : coups de fouet sur les épaules, viol des jeunes filles, séparation des familles par la vente aux esclavagistes des États plus au Sud (nous sommes en Virginie). Certaines scènes sont même marquantes et, même si le roman est parfois trop empreint de bons sentiments (l'autrice s'efforçant toutefois de rester réaliste et nuancée), ponctuent avec force la narration chronologique, de l'enfance de Lisbeth à sa vie de femme, sur une vingtaine d'années.
Et voilà où j'en arrive pour un reproche : 300 pages ne sont pas un format suffisant pour une saga sur vingt ans d'une vie, en adoptant qui plus est le point de vue et la destinée de deux femmes qui ont une vie totalement différente. J'ai eu une impression de résumé et d'accélération en différentes parties du livre ; il aurait peut-être même mieux valu carrément une ellipse avec des retours en arrière. C'est dommage, parce que certaines parties narrées sur un rythme normal sont tout à fait prenantes, mais je n'ai pas eu cet intérêt sur l'ensemble du roman. J'ai déjà ressenti cette frustration de lecture en lisant Le Soleil des Scorta, de Laurent Gaudé.
Le style est par ailleurs assez plat et un peu sans saveur, cela dépend des moments, il gagne en relief dans les scènes dont j'ai parlé.
C'est tout de même une lecture instructive et juste, qui m'a un peu "soignée" du racisme latent de Autant en emporte le vent, dont je ne parlerai que la semaine prochaine, puisque je l'ai lu en lecture commune - le roman serait sans cela un grand coup de cœur... mais je suis hors-sujet. 3,5/5 pour Le Crocus jaune.
Citations :
Mattie s'agenouilla, écarta les brins d'herbe de la main. Les minuscules pétales jaunes d'un crocus pas tout à fait éclos apparurent. (page 95)
Samuel rapportait son bagage de connaissances aux cabanes du quartier. Il enseignait à son tour, à Sarah et aux autres enfants, le mystère des lettres en les dessinant par terre. Ce savoir pourrait devenir leur passeport pour la liberté. (page 102)
- Je sais pas grand-chose du mariage, Lisbeth. Mais je sais qu'un brave homme fait la vie plus belle. Un homme qui t'aime, qui te prend dans tes bras, un homme qui rêve tes rêves, un homme bienveillant, prévenant. Un homme bon, ça rend riche. (page 156)
- (...) Ne devons-nous pas protéger nos esclaves ?
- Elles ne sont pas de vraies chrétiennes, rétorqua sa mère. La plupart recherchent ces attentions. C'est pour elles une façon d'obtenir des traitements de faveur. (page 227)
J'ai lu rapidement ce roman relativement bref (300 pages dans mon édition de poche), dans lequel je n'ai toutefois pas été immergée autant que je l'aurais souhaité.
Je venais de terminer Autant en emporte le vent, et j'avais envie de continuer sur cette lancée, avec un roman sur les États du Sud des États-Unis, et l'esclavage, avec un point de vue plus humaniste. J'ai trouvé satisfaction en ce sens, puisque Le Crocus jaune nous plonge dans une belle histoire d'amour filial entre une jeune fille élevée tout bébé par une nourrice noire et esclave, Mattie. Cette relation engendrera une évolution chez Lisbeth, jeune fille de bonne famille destinée à faire un beau mariage qui unira les plantations des deux familles et les rendra plus riches. Plus le temps passe, sans Mattie qui s'est enfuie et sans nouvelles d'elle, plus Lisbeth réalise que sa position sociale la rend prisonnière d'une façon de vivre et de penser, d'un système d'exploitation injuste et cruel. Est-elle prête à sacrifier son désir de vivre une belle histoire d'amour avec un homme bon, et sa volonté de justice sociale ?
Le roman fait la part belle dans plusieurs scènes aux cruelles punitions envers les esclaves, en fuite ou soupçonné.e.s de fuite et de rébellion : coups de fouet sur les épaules, viol des jeunes filles, séparation des familles par la vente aux esclavagistes des États plus au Sud (nous sommes en Virginie). Certaines scènes sont même marquantes et, même si le roman est parfois trop empreint de bons sentiments (l'autrice s'efforçant toutefois de rester réaliste et nuancée), ponctuent avec force la narration chronologique, de l'enfance de Lisbeth à sa vie de femme, sur une vingtaine d'années.
Et voilà où j'en arrive pour un reproche : 300 pages ne sont pas un format suffisant pour une saga sur vingt ans d'une vie, en adoptant qui plus est le point de vue et la destinée de deux femmes qui ont une vie totalement différente. J'ai eu une impression de résumé et d'accélération en différentes parties du livre ; il aurait peut-être même mieux valu carrément une ellipse avec des retours en arrière. C'est dommage, parce que certaines parties narrées sur un rythme normal sont tout à fait prenantes, mais je n'ai pas eu cet intérêt sur l'ensemble du roman. J'ai déjà ressenti cette frustration de lecture en lisant Le Soleil des Scorta, de Laurent Gaudé.
Le style est par ailleurs assez plat et un peu sans saveur, cela dépend des moments, il gagne en relief dans les scènes dont j'ai parlé.
C'est tout de même une lecture instructive et juste, qui m'a un peu "soignée" du racisme latent de Autant en emporte le vent, dont je ne parlerai que la semaine prochaine, puisque je l'ai lu en lecture commune - le roman serait sans cela un grand coup de cœur... mais je suis hors-sujet. 3,5/5 pour Le Crocus jaune.
Citations :
Mattie s'agenouilla, écarta les brins d'herbe de la main. Les minuscules pétales jaunes d'un crocus pas tout à fait éclos apparurent. (page 95)
Samuel rapportait son bagage de connaissances aux cabanes du quartier. Il enseignait à son tour, à Sarah et aux autres enfants, le mystère des lettres en les dessinant par terre. Ce savoir pourrait devenir leur passeport pour la liberté. (page 102)
- Je sais pas grand-chose du mariage, Lisbeth. Mais je sais qu'un brave homme fait la vie plus belle. Un homme qui t'aime, qui te prend dans tes bras, un homme qui rêve tes rêves, un homme bienveillant, prévenant. Un homme bon, ça rend riche. (page 156)
- (...) Ne devons-nous pas protéger nos esclaves ?
- Elles ne sont pas de vraies chrétiennes, rétorqua sa mère. La plupart recherchent ces attentions. C'est pour elles une façon d'obtenir des traitements de faveur. (page 227)
elea2020- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
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