[Bortnikov, Dimitri] L'agneau des neiges
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[Bortnikov, Dimitri] L'agneau des neiges
Titre : L'agneau des neiges
Auteur : Dimitri BORTNIKOV
Parution : 2021 (Rivages)
Pages : 288
Présentation de l'éditeur :
Au nord de la Russie, au bord de la mer Blanche, Maria, une jeune infirme, née au lendemain de la Révolution, apprend à survivre. Au fil des années, ballotée de région en région, elle s’illustre par son courage. Après la perte de ses êtres chers, elle se retrouve à Léningrad dont elle affronte le blocus par les forces nazies avec abnégation. En charge de douze orphelins, elle mettra tout en œuvre pour les protéger jusqu’à se sacrifier pour les sauver de la famine et de la mort.
Dimitri Bortnikov nous livre ici un roman magistral, où la trace de l’intime rejoint celle de la grande Histoire.
Un mot sur l'auteur :
Né en Russie en 1968, Dimitri Bortnikov vit aujourd'hui en France.
Son premier roman Le syndrome de Fritz a obtenu le Booker Prize russe et le prix National best-seller en 2002. Il a aussi publié Svinobоurg en 2003, La belle endormie en 2005, Repas de morts en 2011 et Face au Styx en 2017.
Avis :
Née au nord de la Russie après la Révolution, la jeune infirme Maria perd un à un les siens et, poussée par la misère, se retrouve contrainte d’aller tenter sa chance toujours plus loin. Elle parvient ainsi à Léningrad et trouve à s’y employer dans un orphelinat. Le siège de la ville par la Wehrmacht lors de la seconde guerre mondiale la force à fuir avec les douze seuls enfants survivants.
Cette histoire racontée avec la naïveté d’un conte est tout simplement terrible. Un petit bout de femme, que tout laissait présumer aussi fragile qu’un fétu de paille dans le vent de l’Histoire, résiste à toutes les épreuves - handicap, misère, famine, solitude – pour devenir, malgré elle, l’incarnation anonyme du courage et de l’abnégation. Aux côtés de la jeune Maria, vouée dès la naissance à une existence misérable et insignifiante, et qui traverse les terrifiants soubresauts de son époque avec la patience têtue des êtres habitués à faire impassiblement avec le pire, sans même songer à se plaindre, c’est toute l’histoire du petit peuple de Russie, pendant les années trente et quarante, que l’on traverse à hauteur d’une âme simple, que les vicissitudes ne parviennent pas à altérer.
Toujours au plus près du ressenti et du quotidien des personnages, au travers d’une foule de ces détails infimes qui font pourtant la couleur d’une vie, le texte ne se départit jamais d’un parti-pris narratif aussi déconcertant qu’efficace quant à l’effet recherché. S’il n’a cessé de me rebuter, au point de me gâcher une bonne partie de mon plaisir de lecture, il contribue fortement à l’atmosphère et au ton si particuliers du roman. Son expression exaltée et emphatique, ses salves de phrases brèves, souvent sans verbe, mitraillées de points d’exclamation, mais aussi ses formules imagées, formulées avec une spontanéité simple et presque naïve, dans une langue très orale, créent l’impression d’écouter un témoin de ces temps anciens narrer ses souvenirs, discrètement teintés d’un parfum de mélancolie et de légende épique.
Travaillé jusque dans son style en un puissant hommage à ces innombrables très modestes anonymes, qui, du temps des grands-parents de l’auteur, ont payé un si lourd tribut à l’Histoire en Russie, ce roman est de ceux qui vous impressionnent par leurs qualités, même si elles en rendent aussi la lecture quelque peu ingrate. (3,5/5)
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