[Scott, Walter] Le nain noir
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[Scott, Walter] Le nain noir
Titre : Le nain noir
Auteur : Walter Scott
édition :L'aube
Nombre de pages : 249 pages
Présentation de l’éditeur :
Au coeur des Highlands vit Elshie de Mucklestane, celui que l’on nomme aussi le nain noir.
Farouchement misanthrope, il effraie plus qu’il n’attire; ses traits et son caractère en font le sujet de toutes les rumeurs chez les paysans alentour. Vivant en ermite, il est affublé de curieux pouvoirs sur ces terres de légendes, de magie, mais aussi de superstitions… Brigands et malfaisants rôdent parfois en ces contrées sous des habits de noblesse, et le nain devra enfin sortir de son isolement pour affronter de sombres passions humaines.
Mon avis :
Je voulais lire Quentin Durward cette année, et finalement, j’ai lu Le nain noir. C’est une oeuvre plus courte, ce qui ne veut pas forcément dire que c’est une oeuvre facile.
Nous sommes au beau milieu d’une époque particulièrement superstitieuse, et Elsie s’est mis à l’écart de la société, préférant la compagnie de ses abeilles et de ses chèvres. Oui, parfois, l’on a recours à lui, parce qu’il est réputé guérisseur, parce que l’on dit qu’il commerce avec celui-que-l’on-ne-nomme-pas, même si ce n’est pas encore Voldemor à l’époque. Il est des personnes qui viennent le voir aussi pour se moquer de lui – croyant sans doute qu’il ne s’en apercevrait pas !
L’on vit pourtant des temps troublés en Ecosse, et un complot se fomente, complot qui implique des alliances, des trahisons, un mariage forcé, qu’il faudra beaucoup de courage pour empêcher. Il faut aussi beaucoup de courage pour ne pas céder à la tentation de la vengeance, et pourtant…. certains n’attendent que cela. Ainsi le père de Patrick Earnscliff a été assassiné, mais celui-ci ne souhaite pas se venger – parce que c’est un cycle sans fin. Pourtant, son ami, le bouillant fermier Hobbie Elliot, le presse de le faire. L’un comme l’autre devront pourtant affronter le pire dans ce roman, et devront faire face. Bien sûr, « le pire » a une définition différente pour certains, mais perdre sa ferme, ses bêtes, voir sa grand-mère, ses trois soeurs et ses deux frères à la rue est tout de même un bon exemple de ce qui peut se faire de pire. Heureusement, le nain noir, tout misanthrope qu’il soit veille, tout comme il veillera sur Patrick Earnscliff et la jeune fille dont il est amoureux.
Le nain noir, un roman historique sur fond de période particulièrement troublée.
Auteur : Walter Scott
édition :L'aube
Nombre de pages : 249 pages
Présentation de l’éditeur :
Au coeur des Highlands vit Elshie de Mucklestane, celui que l’on nomme aussi le nain noir.
Farouchement misanthrope, il effraie plus qu’il n’attire; ses traits et son caractère en font le sujet de toutes les rumeurs chez les paysans alentour. Vivant en ermite, il est affublé de curieux pouvoirs sur ces terres de légendes, de magie, mais aussi de superstitions… Brigands et malfaisants rôdent parfois en ces contrées sous des habits de noblesse, et le nain devra enfin sortir de son isolement pour affronter de sombres passions humaines.
Mon avis :
Je voulais lire Quentin Durward cette année, et finalement, j’ai lu Le nain noir. C’est une oeuvre plus courte, ce qui ne veut pas forcément dire que c’est une oeuvre facile.
Nous sommes au beau milieu d’une époque particulièrement superstitieuse, et Elsie s’est mis à l’écart de la société, préférant la compagnie de ses abeilles et de ses chèvres. Oui, parfois, l’on a recours à lui, parce qu’il est réputé guérisseur, parce que l’on dit qu’il commerce avec celui-que-l’on-ne-nomme-pas, même si ce n’est pas encore Voldemor à l’époque. Il est des personnes qui viennent le voir aussi pour se moquer de lui – croyant sans doute qu’il ne s’en apercevrait pas !
L’on vit pourtant des temps troublés en Ecosse, et un complot se fomente, complot qui implique des alliances, des trahisons, un mariage forcé, qu’il faudra beaucoup de courage pour empêcher. Il faut aussi beaucoup de courage pour ne pas céder à la tentation de la vengeance, et pourtant…. certains n’attendent que cela. Ainsi le père de Patrick Earnscliff a été assassiné, mais celui-ci ne souhaite pas se venger – parce que c’est un cycle sans fin. Pourtant, son ami, le bouillant fermier Hobbie Elliot, le presse de le faire. L’un comme l’autre devront pourtant affronter le pire dans ce roman, et devront faire face. Bien sûr, « le pire » a une définition différente pour certains, mais perdre sa ferme, ses bêtes, voir sa grand-mère, ses trois soeurs et ses deux frères à la rue est tout de même un bon exemple de ce qui peut se faire de pire. Heureusement, le nain noir, tout misanthrope qu’il soit veille, tout comme il veillera sur Patrick Earnscliff et la jeune fille dont il est amoureux.
Le nain noir, un roman historique sur fond de période particulièrement troublée.
Sharon- Modérateur
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Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Scott, Walter] Le nain noir
Mon avis :
Lorsque les noirs desseins des hommes s'entremêlent sur la lande frissonnante d'obscurité, et convergent en la personne du reclus Elshie, cristallisant toutes les croyances populaires, le voyageur ou chasseur égaré peut à bon droit s'effrayer d'entrer en contact avec lui, le Nain noir.
Le Nain noir est un homme que sa difformité, nanisme et laideur, réelle ou supposée, en tout cas proclamée par lui-même, a éloigné de la société des hommes. Nul ne sait qui il est, ni d'où il vient : il s'est construit seul à la force des bras une petite masure et a enclos un jardin ; il ne vit que du nécessaire et de ce qu'on lui donne. Il fait peur à plusieurs titres, autres que son apparence - il vit dans un lieu totalement désolé, la lande sauvage du Border, zone de frontière entre l'Écosse et l'Angleterre, là-même où une sorcière fut pétrifiée avec ses oies ; il ne parle à personne, s'emporte facilement et maudit tout visiteur qui l'approche de trop près. On l'assimile facilement à des créatures vendues au Diable, d'autant plus qu'il possède l'art de soigner, et l'utilise malgré sa misanthropie - il prétend que c'est pour mieux nuire à l'espèce humaine dans son ensemble.
Plusieurs personnages, dont nous découvrirons peu à peu les liens qui les réunissent, ou leurs antagonismes, vont avoir affaire à lui en ces temps troubles de conspirations, sur lesquels les exploits passés des guerriers écossais pour l'Indépendance de la Couronne d'Écosse soufflent un vent agité. Un jeune fermier, Hobbie, et un jeune propriétaire terrien, Earnscliff, vont se trouver mêlés à ces menées, ou plutôt en être victimes, ainsi qu'une jeune fille, Isabelle Vere, enlevée par des bandits, puis promise par son père à un mariage qu'elle refuse de toutes ses forces. Tous les chemins brumeux sur la lande mènent à la cabane d'Elshie, impliqué bien malgré lui alors qu'il ne cherche qu'à se faire oublier. Mais qui est-il ? Comment même est-il en mesure de rendre service avec le peu de ressources dont il dispose ?
Je me suis moyennement intéressée à ce court roman, réduit d'autant par une introduction qui ne sert qu'à mettre en jeu l'identité de l'auteur sous un pseudonyme, davantage pour la perspective historique - première conspiration jacobite (manquée) pour remettre Jacques Stuart sur le trône, en 1708, que je connaissais peu - et pour l'ambiance et les motifs du roman gothiques, quoique assez prévisibles, que par sympathie envers les personnages. Certains de ceux-ci sont de jeunes personnes honnêtes et courageuses, comme Hobbie, Earnscliff ou Isabelle, d'autres des traîtres méprisables, et voleurs de diverses manières, mais ils sont vus d'assez loin, l'histoire d'amour des deux jeunes premiers reste très anecdotique.
Alors, certes, le personnage d'Elshie est complexe et témoigne d'une véritable envergure, mais Scott le présente de manière si négative, son infirmité le tatoue de manière si infamante aux yeux des autres qu'on ne peut s'empêcher de se dire qu'il exagère. Peu à peu, on en comprend les raisons, notamment lorsque son caractère est analysé par Ratcliffe, homme de loi intègre et discret, qui aime à réfléchir avant de parler, plutôt franc et direct - un personnage secondaire que j'ai bien aimé.
Dans l'ensemble, et bien que le roman soit court, je ne me suis pas sentie irrésistiblement entraînée dans les aventures des personnages, et me suis même par moments relativement ennuyée ; toutefois, l'écriture de Walter Scott et certains passages inspirés valent bien ce détour par l'Écosse, dans l'une des premières œuvres de l'auteur. (3/5)
Citations :
Jamais il n’allait à l’église de la paroisse, ce qui attirait sur lui le soupçon d’entretenir des opinions hétérodoxes, bien qu’il ne fit sans doute qu’éviter le concours d’assistants au milieu desquels il eût exposé sa hideuse figure. (Page 5)
- L’humanité ! s’écria le Nain en poussant un éclat de rire ironique ; qu’est-ce que ce mot ? Vrai lacet de bécasse – moyen de cacher les trappes à prendre les hommes –, appât qui couvre un hameçon plus piquant dix fois que ceux dont vous vous servez pour tromper les animaux dont votre gourmandise médite le meurtre. (Page 25)
Oui, tel est l’objet de mes soins apparents : c’est d’augmenter la masse des misères humaines; c’est, du fond même de ce désert, de jouer mon rôle dans la tragédie générale. Quant à vous, si vous étiez malade dans votre lit, la pitié m’engagerait peut-être à vous envoyer une coupe de poison. (page 40)
Une longue pratique dans l’art de la dissimulation avait donné à M. Vere un empire absolu sur ses traits, ses gestes et ses paroles ; sa démarche même était calculée pour tromper. En quittant ses deux amis pour se rendre chez sa fille, son pas ferme et alerte annonçait un homme occupé d’une affaire importante, mais dont le succès ne lui semblait pas douteux ; mais lorsqu’il jugea qu’ils ne pouvaient plus l’entendre, il ne s’avança plus que d’un pas lent et irrésolu, en harmonie avec ses craintes et son inquiétude. Enfin il s’arrêta dans une antichambre pour recueillir ses idées et préparer son plan d’argumentation. (Page 118)
Lorsque les noirs desseins des hommes s'entremêlent sur la lande frissonnante d'obscurité, et convergent en la personne du reclus Elshie, cristallisant toutes les croyances populaires, le voyageur ou chasseur égaré peut à bon droit s'effrayer d'entrer en contact avec lui, le Nain noir.
Le Nain noir est un homme que sa difformité, nanisme et laideur, réelle ou supposée, en tout cas proclamée par lui-même, a éloigné de la société des hommes. Nul ne sait qui il est, ni d'où il vient : il s'est construit seul à la force des bras une petite masure et a enclos un jardin ; il ne vit que du nécessaire et de ce qu'on lui donne. Il fait peur à plusieurs titres, autres que son apparence - il vit dans un lieu totalement désolé, la lande sauvage du Border, zone de frontière entre l'Écosse et l'Angleterre, là-même où une sorcière fut pétrifiée avec ses oies ; il ne parle à personne, s'emporte facilement et maudit tout visiteur qui l'approche de trop près. On l'assimile facilement à des créatures vendues au Diable, d'autant plus qu'il possède l'art de soigner, et l'utilise malgré sa misanthropie - il prétend que c'est pour mieux nuire à l'espèce humaine dans son ensemble.
Plusieurs personnages, dont nous découvrirons peu à peu les liens qui les réunissent, ou leurs antagonismes, vont avoir affaire à lui en ces temps troubles de conspirations, sur lesquels les exploits passés des guerriers écossais pour l'Indépendance de la Couronne d'Écosse soufflent un vent agité. Un jeune fermier, Hobbie, et un jeune propriétaire terrien, Earnscliff, vont se trouver mêlés à ces menées, ou plutôt en être victimes, ainsi qu'une jeune fille, Isabelle Vere, enlevée par des bandits, puis promise par son père à un mariage qu'elle refuse de toutes ses forces. Tous les chemins brumeux sur la lande mènent à la cabane d'Elshie, impliqué bien malgré lui alors qu'il ne cherche qu'à se faire oublier. Mais qui est-il ? Comment même est-il en mesure de rendre service avec le peu de ressources dont il dispose ?
Je me suis moyennement intéressée à ce court roman, réduit d'autant par une introduction qui ne sert qu'à mettre en jeu l'identité de l'auteur sous un pseudonyme, davantage pour la perspective historique - première conspiration jacobite (manquée) pour remettre Jacques Stuart sur le trône, en 1708, que je connaissais peu - et pour l'ambiance et les motifs du roman gothiques, quoique assez prévisibles, que par sympathie envers les personnages. Certains de ceux-ci sont de jeunes personnes honnêtes et courageuses, comme Hobbie, Earnscliff ou Isabelle, d'autres des traîtres méprisables, et voleurs de diverses manières, mais ils sont vus d'assez loin, l'histoire d'amour des deux jeunes premiers reste très anecdotique.
Alors, certes, le personnage d'Elshie est complexe et témoigne d'une véritable envergure, mais Scott le présente de manière si négative, son infirmité le tatoue de manière si infamante aux yeux des autres qu'on ne peut s'empêcher de se dire qu'il exagère. Peu à peu, on en comprend les raisons, notamment lorsque son caractère est analysé par Ratcliffe, homme de loi intègre et discret, qui aime à réfléchir avant de parler, plutôt franc et direct - un personnage secondaire que j'ai bien aimé.
Dans l'ensemble, et bien que le roman soit court, je ne me suis pas sentie irrésistiblement entraînée dans les aventures des personnages, et me suis même par moments relativement ennuyée ; toutefois, l'écriture de Walter Scott et certains passages inspirés valent bien ce détour par l'Écosse, dans l'une des premières œuvres de l'auteur. (3/5)
Citations :
Jamais il n’allait à l’église de la paroisse, ce qui attirait sur lui le soupçon d’entretenir des opinions hétérodoxes, bien qu’il ne fit sans doute qu’éviter le concours d’assistants au milieu desquels il eût exposé sa hideuse figure. (Page 5)
- L’humanité ! s’écria le Nain en poussant un éclat de rire ironique ; qu’est-ce que ce mot ? Vrai lacet de bécasse – moyen de cacher les trappes à prendre les hommes –, appât qui couvre un hameçon plus piquant dix fois que ceux dont vous vous servez pour tromper les animaux dont votre gourmandise médite le meurtre. (Page 25)
Oui, tel est l’objet de mes soins apparents : c’est d’augmenter la masse des misères humaines; c’est, du fond même de ce désert, de jouer mon rôle dans la tragédie générale. Quant à vous, si vous étiez malade dans votre lit, la pitié m’engagerait peut-être à vous envoyer une coupe de poison. (page 40)
Une longue pratique dans l’art de la dissimulation avait donné à M. Vere un empire absolu sur ses traits, ses gestes et ses paroles ; sa démarche même était calculée pour tromper. En quittant ses deux amis pour se rendre chez sa fille, son pas ferme et alerte annonçait un homme occupé d’une affaire importante, mais dont le succès ne lui semblait pas douteux ; mais lorsqu’il jugea qu’ils ne pouvaient plus l’entendre, il ne s’avança plus que d’un pas lent et irrésolu, en harmonie avec ses craintes et son inquiétude. Enfin il s’arrêta dans une antichambre pour recueillir ses idées et préparer son plan d’argumentation. (Page 118)
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Scott, Walter] Le nain noir
Merci Elea et Sharon pour votre critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Scott, Walter] Le nain noir
J'aime bien quand j'ai lu un livre, et que quelqu'un en avait déjà fait une critique. Mais je n'aime pas voir défiler des "Invités" dont on ne sait plus qui ils sont - c'est une plaie, les suppressions de compte !
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Scott, Walter] Le nain noir
Deux belles critiques que vous avez fait Sharon et Elea...
DameLecture- Membre connaisseur
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Date d'inscription : 12/06/2021
Re: [Scott, Walter] Le nain noir
Merci @Dame Lecture.
elea2020- Grand sage du forum
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