[Litt, Vincent] Soleil rouge sur Badényabougou
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[Litt, Vincent] Soleil rouge sur Badényabougou
Titre : Soleil rouge sur Badényabougou
Auteur : Vincent LITT
Parution : 2021 (Murmure des soirs)
Pages : 247
Présentation de l'éditeur :
Manon et moi avions trouvé refuge dans l’appentis du dispensaire déserté de Badényabougou. Nous nous étions glissés à la hâte dans ce cagibi resserré et sans fenêtres jouxtant l’ample salle de soins. Dans cet espace confiné, Manon se déchirait d’angoisse, je la serrais dans mes bras et tentais de la réconforter. Nous croupissions là, dissimulés derrière des cartons vides, des madriers, des tôles, une table d’examen, une étagère métallique.
Eduardo, médecin volontaire dans l’hôpital d’une bourgade sahélienne, se fond rapidement dans le microcosme local. Il est touché par la grâce distante de Fatimé et vit une passion intense avec Manon, globe-trotteuse de passage. Lorsqu’une bande armée s’infiltre dans ce coin reculé, c’est le cauchemar ! Face à la sauvagerie, les certitudes se lézardent. Sur qui compter ? Que devient la solidarité ?
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Vincent Litt, médecin et anthropologue est né en 1954 à Leuven. Il a grandi à Liège et vit à Orbais dans le Brabant wallon. Il écrit des nouvelles. Soleil rouge sur Badényabougou est son premier roman.
Avis :
Depuis deux ans qu’il a rejoint l’hôpital de cette petite bourgade reculée du Sahel, Eduardo est devenu « Mon Docteur » dans toute la région. Sa notoriété et son efficacité ne sont pourtant pas du goût de tout le monde, à commencer par les bandes mafieuses dont il gêne certains trafics. Quand un groupe armé s’installe au village, les ennuis commencent.
Les années de pratique de la médecine par l’auteur en Afrique donnent de l’assise au récit. Vincent Litt connaît son sujet et parvient sans mal à immerger le lecteur dans l’atmosphère de ce coin perdu du Sahel. Croquées de manière très vivante, les scènes s’enchaînent sans se départir d'un réalisme convaincant, qui fleure l’aventure et le dépaysement. Aux côtés d’un Eduardo souvent désarçonné mais empli de bonne volonté, l’on découvre le microcosme local. L’on s’acclimate aux inventifs expédients d’une population organisée pour tirer parti, vaille que vaille, de ses conditions très modestes. L’on s’accommode avec philosophie, moyennant quelques frayeurs, des innombrables aléas de déplacements rendus aussi périlleux qu’épuisants par l’absence ou l’état désastreux des pistes, routes et infrastructures. Mais aussi, d'emblée mis sous tension par la scène introductive dépeignant le narrateur et sa compagne tapis, mal en point et terrorisés, dans l'appentis d'un dispensaire, l'on évolue dans la lecture avec la certitude d'une menace imminente et d'une violence larvée, qui rendent plus manifeste encore le sentiment que rien n'est vraiment fiable ni maîtrisable dans cet environnement régi par ses lois propres, au gré d'arrangements et de compromissions gangrenant ses moindres rouages.
Dès lors, l'auteur joue à fond la carte du suspense et de l'angoisse, et c'est sur un rythme haletant qu'il nous entraîne dans un crescendo de faits inquiétants, alors que le brigandage de premières bandes armées, infiltrant la région sans la moindre réaction d'autorités corrompues, fait craindre de futures vagues bien plus organisées, djihadistes cette fois. La description de l'engrenage intéresse autant que la tension dramatique tient en haleine. Les péripéties finissent certes par flirter avec les limites du crédible, mais, emporté vers le paroxysme du récit, le lecteur reste enclin à ne point trop s'en formaliser. Tout au moins jusqu'à ce que, brutalement, en l'espace de quelques mots seulement, le soufflé ne retombe sur une issue aussi rapide qu'inopinée, décevante de plate facilité. Saisi d'une frustration incrédule, l'on achève alors cette lecture sur un désappointé "tout ça pour ça" ?
Laissée sur ma faim par une intrigue qui finit par tourner court aux limites de la crédibilité, j'ai néanmoins dévoré, avec un plaisir certain, cette très vivante aventure africaine, riche en dépaysement et pimentée d'un suspense addictif. Une agréable récréation entre deux lectures plus exigeantes. (3/5)
Re: [Litt, Vincent] Soleil rouge sur Badényabougou
Merci Cannetille pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Litt, Vincent] Soleil rouge sur Badényabougou
L'auteur a fixé la barre haut pour un premier roman, le sujet demande du souffle. J'aime bien le profil de l'auteur (médecin et anthropologue), le sujet me plairait dans l'absolu...
elea2020- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
Date d'inscription : 02/01/2020
Re: [Litt, Vincent] Soleil rouge sur Badényabougou
C'est bien pour un premier roman : on ne s'ennuie pas une seconde, et on est franchement dépaysé. Mais il manque un peu de corps...
Re: [Litt, Vincent] Soleil rouge sur Badényabougou
Merci Cannetille, le sujet et ta critique (même nuancée à la fin) me donnent envie d'ajouter ce roman à ma liste.
lilalys- Grand expert du forum
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Localisation : France
Date d'inscription : 11/10/2018
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