[Korneliussen, Niviaq] La vallée des fleurs
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[Korneliussen, Niviaq] La vallée des fleurs
Titre : La vallée des fleurs
Auteur : Niviaq Korneliussen
éditeur :édition La peuplade
Nombre de pages : 424 pages
Présentation de l’éditeur :
La Vallée des Fleurs se trouve à l’est du Groenland, tout près de la ville de Tasiilaq. Des fleurs de plastiques roses, rouges et bleues y poussent sur les tombes du cimetière. Une jeune femme s’y rend à la suite d’un événement tragique qui a touché sa belle-famille.
Elle est amoureuse, étudiante, promise à l’avenir, et pourtant quelque chose en elle se brise devant la majesté des montagnes. Son quotidien de Groenlandaise qui tente de s’insérer dans la société danoise va s’accélérer, suivant une corde tendue entre obscurité et lumière vive. Elle qui enfant avait sauté d’une fenêtre pour s’envoler va chercher à retrouver à tout prix sa liberté perdue.
Mon avis :
Ce n’est pas un roman aimable, accueillant. La narratrice est une toute jeune femme. Elle est étudiante. Elle est groenlandaise. Elle est lesbienne – son homosexualité semble avoir été bien acceptée par sa famille. Elle est aussi bien acceptée par les parents de Maliina, sa compagne, son amoureuse. Ecrit ainsi, je résume, je simplifie une intrigue qui est tout sauf simple – même si l’homosexualité en fait partie.
En effet, la narratrice ne se sent bien nulle part. Elle ne se sent pas bien chez elle, et c’est aussi une des raisons qui la pousse à aller étudier au Danemark. Elle est en décalage avec les étudiants danois, parce que différente. Mais à quoi tient au juste sa différence ? Le sait-elle vraiment elle-même ?
La cassure se produit, avec le suicide de la cousine de sa compagne. Elle l’accompagne là, à l’est du Groenland, et j’ai senti, encore plus fort, son isolement. Elle qui a déjà perdu des proches, qui en perdra encore, ne sait pas comment se comporter avec eux. J’ai eu aussi l’impression d’une violence dans les rapports sexuelles que lui impose sa compagne. Il n’est pas question de « consentement », comme si une jeune femme était forcément toujours d’accord pour avoir une relation sexuelle avec son amoureuse, même si cette relation est brutale, même s’il était clair pour moi, lectrice, que la narratrice n’en avait pas envie. Maliina, elle, n’a qu’une idée en tête : découvrir pourquoi Gudrun a mis fin à ses jours. Comme tant d’autres jeunes groenlandais. Découvrir aussi pourquoi personne ne cherche vraiment à leur venir en aide. Pourquoi, quand l’aide survient enfin, il est souvent trop tard. La preuve : Maliina ne se rend même pas compte du mal-être de sa compagne, elle la laisse à peine s’exprimer, elle dont le seul point d’ancrage positif dans sa jeunesse semble être sa grand-mère.
Nous ne connaîtrons jamais le prénom de la narratrice, seulement ce que les autres en disent – un prénom groenlandais, un prénom qui a une « signification ». Plus nous avançons dans le récit, plus elle semble ne plus avoir de repères, ne plus avoir d’attaches, être en décalage perpétuel entre ses mots, d’un côté, et ses actes de l’autre, en décalage aussi entre les paroles des autres et ce qu’elle en comprend. Aimer l’autre ne suffit pas. Vouloir être aimé non plus.
En arrière-plan, la société Groenlandaise et les réseaux sociaux, universels. J’ai noté leur importance, pour la narratrice, likant les publications de son amoureuse, regardant frénétiquement si elle ou les siens likent ses publications, partageant des formules toutes faites, à portée soi-disant universelle, un réseau social sur lequel les proches perpétuent le souvenir de ceux qui n’ont pas trouvé d’aide de leur vivant, mais à qui on pense beaucoup – après.
Auteur : Niviaq Korneliussen
éditeur :édition La peuplade
Nombre de pages : 424 pages
Présentation de l’éditeur :
La Vallée des Fleurs se trouve à l’est du Groenland, tout près de la ville de Tasiilaq. Des fleurs de plastiques roses, rouges et bleues y poussent sur les tombes du cimetière. Une jeune femme s’y rend à la suite d’un événement tragique qui a touché sa belle-famille.
Elle est amoureuse, étudiante, promise à l’avenir, et pourtant quelque chose en elle se brise devant la majesté des montagnes. Son quotidien de Groenlandaise qui tente de s’insérer dans la société danoise va s’accélérer, suivant une corde tendue entre obscurité et lumière vive. Elle qui enfant avait sauté d’une fenêtre pour s’envoler va chercher à retrouver à tout prix sa liberté perdue.
Mon avis :
Ce n’est pas un roman aimable, accueillant. La narratrice est une toute jeune femme. Elle est étudiante. Elle est groenlandaise. Elle est lesbienne – son homosexualité semble avoir été bien acceptée par sa famille. Elle est aussi bien acceptée par les parents de Maliina, sa compagne, son amoureuse. Ecrit ainsi, je résume, je simplifie une intrigue qui est tout sauf simple – même si l’homosexualité en fait partie.
En effet, la narratrice ne se sent bien nulle part. Elle ne se sent pas bien chez elle, et c’est aussi une des raisons qui la pousse à aller étudier au Danemark. Elle est en décalage avec les étudiants danois, parce que différente. Mais à quoi tient au juste sa différence ? Le sait-elle vraiment elle-même ?
La cassure se produit, avec le suicide de la cousine de sa compagne. Elle l’accompagne là, à l’est du Groenland, et j’ai senti, encore plus fort, son isolement. Elle qui a déjà perdu des proches, qui en perdra encore, ne sait pas comment se comporter avec eux. J’ai eu aussi l’impression d’une violence dans les rapports sexuelles que lui impose sa compagne. Il n’est pas question de « consentement », comme si une jeune femme était forcément toujours d’accord pour avoir une relation sexuelle avec son amoureuse, même si cette relation est brutale, même s’il était clair pour moi, lectrice, que la narratrice n’en avait pas envie. Maliina, elle, n’a qu’une idée en tête : découvrir pourquoi Gudrun a mis fin à ses jours. Comme tant d’autres jeunes groenlandais. Découvrir aussi pourquoi personne ne cherche vraiment à leur venir en aide. Pourquoi, quand l’aide survient enfin, il est souvent trop tard. La preuve : Maliina ne se rend même pas compte du mal-être de sa compagne, elle la laisse à peine s’exprimer, elle dont le seul point d’ancrage positif dans sa jeunesse semble être sa grand-mère.
Nous ne connaîtrons jamais le prénom de la narratrice, seulement ce que les autres en disent – un prénom groenlandais, un prénom qui a une « signification ». Plus nous avançons dans le récit, plus elle semble ne plus avoir de repères, ne plus avoir d’attaches, être en décalage perpétuel entre ses mots, d’un côté, et ses actes de l’autre, en décalage aussi entre les paroles des autres et ce qu’elle en comprend. Aimer l’autre ne suffit pas. Vouloir être aimé non plus.
En arrière-plan, la société Groenlandaise et les réseaux sociaux, universels. J’ai noté leur importance, pour la narratrice, likant les publications de son amoureuse, regardant frénétiquement si elle ou les siens likent ses publications, partageant des formules toutes faites, à portée soi-disant universelle, un réseau social sur lequel les proches perpétuent le souvenir de ceux qui n’ont pas trouvé d’aide de leur vivant, mais à qui on pense beaucoup – après.
Sharon- Modérateur
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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