[Roux, Laurine] Le Sanctuaire
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[Roux, Laurine] Le Sanctuaire
Le Sanctuaire
Laurine Roux
Folio - Gallimard
144 pages
03/02/2022
Laurine Roux
Folio - Gallimard
144 pages
03/02/2022
Résumé de l'éditeur :
Le Sanctuaire : une zone montagneuse et isolée, dans laquelle une famille s’est réfugiée pour échapper à un virus transmis par les oiseaux et qui aurait balayé la quasi-totalité des humains. Le père y fait régner sa loi, chaque jour plus brutal et imprévisible.
Munie de son arc qui fait d’elle une chasseuse hors pair, Gemma, la plus jeune des deux filles, va peu à peu transgresser les limites du lieu. Mais ce sera pour tomber entre d’autres griffes : celles d’un vieil homme sauvage et menaçant, qui vit entouré de rapaces. Parmi eux, un aigle qui va fasciner l’enfant…
Dans Le Sanctuaire, ode à la nature souveraine, Laurine Roux confirme la singularité et l’universalité de sa voix.
Mon avis :
J'ai moyennement apprécié ce roman déroutant, à mi-chemin entre littérature blanche et fable dystopique. Il est court, mais il m'a ennuyée par endroits, non qu'il soit difficile ou vraiment ennuyeux, mais plutôt trop elliptique en plusieurs passages pour que je parvienne vraiment à entrer dans l'histoire.
L'héroïne, Gemma, pourrait être plutôt attachante, en ce qu'elle vit comme une enfant sauvage, se levant aux aurores, elle qui est chargée de chasser pour sa famille. Son père l'a élevée à la dure, lui enseignant les techniques de chasse et tout ce qu'elle doit savoir pour entretenir ses outils. Sa mère, un peu perdue dans les souvenirs du passé qu'elle ressasse à volonté, sous forme plus ou moins poétique, tient le domaine, le "Sanctuaire", et sa sœur June aide à l'intendance. Gemma sait lire un paysage, des traces, et chasse à l'arc : elle sait toutefois qu'elle ne doit pas dépasser les limites fixées par leur père, car si le Sanctuaire est leur havre inviolable, c'est aussi le lieu où tout doit rester pur et inchangé, comme Gemma elle-même, qui est né dans le domaine, après les événements, et n'a pas connu le monde d'avant, sinon par les mots de sa mère et les regrets de sa grande sœur. Gemma et June se plient à ces règles sans remise en question, jusqu'au jour où Gemma découvre un autre être vivant, homme étrange, et surtout se lie d'amitié avec un aigle, alors que leur père tue et brûle les oiseaux, accusés d'avoir propagé l'épidémie qui a décimé la population. Leur père aurait-il menti dès lors ? Une autre vie est-elle possible ailleurs ?
L'héroïne m'a paru intéressante, sinon touchante, surtout dans sa proximité avec la nature, sa personnalité libre et irréductible, et sa sympathie avec les rapaces. Il était logique qu'elle et June commencent à se demander ce qui existait au-delà des limites de leur territoire - même si on ignorera jusqu'au bout s'il reste encore d'autres humains dans le monde extérieur. Le personnage du père, qui de protecteur tutélaire et tout-puissant, qui seul a le droit de s'aventurer à l'extérieur rechercher des provisions, devient presque une sorte d'ogre d'une violence et d'une grossièreté incompréhensibles et démesurées, sied bien à cette forme un peu onirique de conte barbare. Toutefois, même si je comprends les enjeux de la survie, je prise peu la volupté de la chasse. J'ai encore moins "suivi" l'intérêt trouble que porte Gemma à ce vieil homme sale, littéralement puant, qui se frotte derrière elle contre son corps pendant qu'elle apprivoise l'aigle. Ce fil narratif m'a fortement rappelé un autre roman dystopique, Monde sans oiseaux de Karine Serres. Est-ce que c'est un sujet à la mode ou un moyen de gagner ses lettres de noblesse d'évoquer une jeune fille à peine pubère en butte à des émois de vieux croulant dégoûtant, et consentante parce que l'homme n'a qu'elle à se mettre sous la dent ? Bref, c'est franchement glauque et peu crédible, mais comme c'est une femme qui l'écrit, c'est bien ? C'est choquant d'une manière très bien-pensante finalement.
Une lecture curieuse, qui pourrait être poétique et fortement évocatrice, mais qui m'a paru sans grand intérêt. Je ne mettrai même pas de citations, parce que j'ai déjà redonné le livre... (2,5/5)
elea2020- Grand sage du forum
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