[Jollien-Fardel, Sarah] Sa préférée
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lalyre
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[Jollien-Fardell, Sarah] Sa préférée
[Jollien-Fardel, Sarah] Sa préférée
[Jollien-Fardel, Sarah]
Sa préférée
Editions Sabine Wespieser 25 août 2022
200 pages
Quatrième de couverture
Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Si sa mère et sa sœur se résignent aux coups et à la déferlante des mots orduriers, elle lui tient tête. Un jour, pour une réponse péremptoire prononcée avec l’assurance de ses huit ans, il la tabasse. Convaincue que le médecin du village, appelé à son chevet, va mettre fin au cauchemar, elle est sidérée par son silence.
Dès lors, la haine de son père et le dégoût face à tant de lâcheté vont servir de viatique à Jeanne. À l’École normale d’instituteurs de Sion, elle vit cinq années de répit. Mais le suicide de sa sœur agit comme une insoutenable réplique de la violence fondatrice.
Réfugiée à Lausanne, la jeune femme, que le moindre bruit fait toujours sursauter, trouve enfin une forme d’apaisement. Le plaisir de nager dans le lac Léman est le seul qu’elle s’accorde. Habitée par sa rage d’oublier et de vivre, elle se laisse pourtant approcher par un cercle d’êtres bienveillants que sa sauvagerie n’effraie pas, s’essayant même à une vie amoureuse.
Dans une langue âpre, syncopée, Sarah Jollien-Fardel dit avec force le prix à payer pour cette émancipation à marche forcée. Car le passé inlassablement s’invite.
Sa préférée est un roman puissant sur l’appartenance à une terre natale, où Jeanne n’aura de cesse de revenir, aimantée par son amour pour sa mère et la culpabilité de n’avoir su la protéger de son destin.
Mon avis
Sarah Jollien-Fardel nous raconte L’histoire dramatique de la vie d’une femme et de ses deux filles sous la terreur d’un père violent qui est un véritable bourreau. Raconter plus ne serait que doubler la quatrième de couverture de ce roman glaçant, on ne peut que se poser des questions sur ces femmes soumises à la violence, car les meurtrissures qu’elles ont subies pourront-elles cicatriser un jour et de quelles façons ? Car chacune d’elles va réagir différemment. L’auteure avec le personnage de Jeanne, l’une des deux filles, qui toute sa vie, essayera de sortir de ce traumatisme en fuyant cette maison ou sa mère et sa sœur reste à la merci du tortionnaire. Jeanne essaye de se reconstruire mais y arrivera t-elle ? Car la peur, la haine et le dégoût sont ancrés dans son coeur et surtout comment peut-elle donner de l’amour alors qu’elle en tant manqué et l’on assistera à la mort du père devenu seul et grabataire. L’auteure insiste sur les mots que des témoins auraient pu dire, cependant ils se sont tu, une belle écriture pour nous faire découvrir cette histoire dure, bouleversante et âpre bien qu’un rayon de soleil l’éclairera, Cependant j’ai eu difficile de sortir de ce livre. Je n’écris pas plus sinon que ce roman ne se laissera pas oublier et c’est un énorme coup de coeur….5/5
Sa préférée
Editions Sabine Wespieser 25 août 2022
200 pages
Quatrième de couverture
Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Si sa mère et sa sœur se résignent aux coups et à la déferlante des mots orduriers, elle lui tient tête. Un jour, pour une réponse péremptoire prononcée avec l’assurance de ses huit ans, il la tabasse. Convaincue que le médecin du village, appelé à son chevet, va mettre fin au cauchemar, elle est sidérée par son silence.
Dès lors, la haine de son père et le dégoût face à tant de lâcheté vont servir de viatique à Jeanne. À l’École normale d’instituteurs de Sion, elle vit cinq années de répit. Mais le suicide de sa sœur agit comme une insoutenable réplique de la violence fondatrice.
Réfugiée à Lausanne, la jeune femme, que le moindre bruit fait toujours sursauter, trouve enfin une forme d’apaisement. Le plaisir de nager dans le lac Léman est le seul qu’elle s’accorde. Habitée par sa rage d’oublier et de vivre, elle se laisse pourtant approcher par un cercle d’êtres bienveillants que sa sauvagerie n’effraie pas, s’essayant même à une vie amoureuse.
Dans une langue âpre, syncopée, Sarah Jollien-Fardel dit avec force le prix à payer pour cette émancipation à marche forcée. Car le passé inlassablement s’invite.
Sa préférée est un roman puissant sur l’appartenance à une terre natale, où Jeanne n’aura de cesse de revenir, aimantée par son amour pour sa mère et la culpabilité de n’avoir su la protéger de son destin.
Mon avis
Sarah Jollien-Fardel nous raconte L’histoire dramatique de la vie d’une femme et de ses deux filles sous la terreur d’un père violent qui est un véritable bourreau. Raconter plus ne serait que doubler la quatrième de couverture de ce roman glaçant, on ne peut que se poser des questions sur ces femmes soumises à la violence, car les meurtrissures qu’elles ont subies pourront-elles cicatriser un jour et de quelles façons ? Car chacune d’elles va réagir différemment. L’auteure avec le personnage de Jeanne, l’une des deux filles, qui toute sa vie, essayera de sortir de ce traumatisme en fuyant cette maison ou sa mère et sa sœur reste à la merci du tortionnaire. Jeanne essaye de se reconstruire mais y arrivera t-elle ? Car la peur, la haine et le dégoût sont ancrés dans son coeur et surtout comment peut-elle donner de l’amour alors qu’elle en tant manqué et l’on assistera à la mort du père devenu seul et grabataire. L’auteure insiste sur les mots que des témoins auraient pu dire, cependant ils se sont tu, une belle écriture pour nous faire découvrir cette histoire dure, bouleversante et âpre bien qu’un rayon de soleil l’éclairera, Cependant j’ai eu difficile de sortir de ce livre. Je n’écris pas plus sinon que ce roman ne se laissera pas oublier et c’est un énorme coup de coeur….5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Jollien-Fardel, Sarah] Sa préférée
C'est noté. Merci lalyre! XX
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Jollien-Fardel, Sarah] Sa préférée
Merci Lalyre pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Jollien-Fardel, Sarah] Sa préférée
Merci Lalyre, noté aussi !
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Jeetca- Grand sage du forum
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Re: [Jollien-Fardel, Sarah] Sa préférée
Mon avis
Prix du roman FNAC 2022, un texte coup de poing.
Si j’avais agi. Si seulement ….
Combien de personnes sont hantées par ces petites phrases commençant par « si…. »
Jeanne est jeune lorsqu’on fait sa connaissance. Avec des phrases courtes, hachées, emplies de colère, elle explique son quotidien où la violence de son père la détruit. Sa mère, soumise, ne fait pas grand-chose… Le lecteur, impuissant, se sent mal à l’aise et espère que les choses vont aller mieux au fil du temps quand la petite fille prendra son indépendance.
Mais comment s’en sortir lorsqu’on traîne un passé lourd, chargé, où la rancœur et la rage restent omniprésentes ? Jeanne, en grandissant, reste cynique, désabusée, bizarre. Elle choisit de ne pas se confier, de ne pas trop en dire, de ne pas s’investir…
« Je détricotais mon passé jusqu’à le rendre supportable. »
C’est une lecture qui ne laisse pas indifférent. Le rythme d’urgence, comme si les mots se bousculaient, nous prend à la gorge, aux tripes. C’est seulement dans les dernières pages que le flot se calme, peut-être parce que les explications, les découvertes qu’a fait Jeanne, l’ont aidée à comprendre son histoire. Pas forcément à l’accepter, mais à la comprendre. Parfois, elle répète des mots, pour mieux s’en imprégner, pour insister sur la marque qu’ils impriment en elle. Entourée de taiseux dans ce canton suisse où tout se sait mais rien ne se dit, elle souffre en silence, ne se sent ni aimée, ni aimable, ni soutenue encore moins accompagnée dans sa douleur…. On peut se demander si les mêmes faits, ailleurs, auraient été tenus secret de la même façon. Dans ce coin de montagne, les habitants sont particulièrement adeptes du « chacun ses problèmes ».
Portrait d’une femme blessée, ce roman noir est fort, puissant, bouleversant. L’auteur y a mis beaucoup d’elle, non pas pour une autobiographie mais pour offrir aux femmes son cri de colère.
Elle dit d’ailleurs dans les entretiens avec les journalistes : « Je suis née en colère. Je ne peux pas faire autrement. »
Situé dans les années 70, ce récit ne reprend pas des événements réels mais il parle de tous ceux qu’on a trop souvent mis sous le tapis parce qu’il faut faire comme si…
Ah que ses « si » font du mal et sont dangereux !
C’est difficile après une lecture comme celle-ci de dire qu’on a beaucoup aimé. Certains pourraient imaginer qu’on se fait plaisir à lire des choses violentes.
Et pourtant, laissant une trace indélébile, ce titre sera un coup de poing, coup de gu… mais surtout un coup de cœur.
Prix du roman FNAC 2022, un texte coup de poing.
Si j’avais agi. Si seulement ….
Combien de personnes sont hantées par ces petites phrases commençant par « si…. »
Jeanne est jeune lorsqu’on fait sa connaissance. Avec des phrases courtes, hachées, emplies de colère, elle explique son quotidien où la violence de son père la détruit. Sa mère, soumise, ne fait pas grand-chose… Le lecteur, impuissant, se sent mal à l’aise et espère que les choses vont aller mieux au fil du temps quand la petite fille prendra son indépendance.
Mais comment s’en sortir lorsqu’on traîne un passé lourd, chargé, où la rancœur et la rage restent omniprésentes ? Jeanne, en grandissant, reste cynique, désabusée, bizarre. Elle choisit de ne pas se confier, de ne pas trop en dire, de ne pas s’investir…
« Je détricotais mon passé jusqu’à le rendre supportable. »
C’est une lecture qui ne laisse pas indifférent. Le rythme d’urgence, comme si les mots se bousculaient, nous prend à la gorge, aux tripes. C’est seulement dans les dernières pages que le flot se calme, peut-être parce que les explications, les découvertes qu’a fait Jeanne, l’ont aidée à comprendre son histoire. Pas forcément à l’accepter, mais à la comprendre. Parfois, elle répète des mots, pour mieux s’en imprégner, pour insister sur la marque qu’ils impriment en elle. Entourée de taiseux dans ce canton suisse où tout se sait mais rien ne se dit, elle souffre en silence, ne se sent ni aimée, ni aimable, ni soutenue encore moins accompagnée dans sa douleur…. On peut se demander si les mêmes faits, ailleurs, auraient été tenus secret de la même façon. Dans ce coin de montagne, les habitants sont particulièrement adeptes du « chacun ses problèmes ».
Portrait d’une femme blessée, ce roman noir est fort, puissant, bouleversant. L’auteur y a mis beaucoup d’elle, non pas pour une autobiographie mais pour offrir aux femmes son cri de colère.
Elle dit d’ailleurs dans les entretiens avec les journalistes : « Je suis née en colère. Je ne peux pas faire autrement. »
Situé dans les années 70, ce récit ne reprend pas des événements réels mais il parle de tous ceux qu’on a trop souvent mis sous le tapis parce qu’il faut faire comme si…
Ah que ses « si » font du mal et sont dangereux !
C’est difficile après une lecture comme celle-ci de dire qu’on a beaucoup aimé. Certains pourraient imaginer qu’on se fait plaisir à lire des choses violentes.
Et pourtant, laissant une trace indélébile, ce titre sera un coup de poing, coup de gu… mais surtout un coup de cœur.
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Cassiopée- Admin
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Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Jollien-Fardel, Sarah] Sa préférée
Lecture faite dans le cadre des lectures communes novembre/décembre
Jeanne, par petite bribe et sans filtre, nous raconte sa vie. La cruauté, la monstruosité de son père violent qui va transformer l'insouciance de son enfance en coup, insulte, humiliation et la détruire à jamais. Avec sa mère et sa soeur, elles vont subir et chacune réagir à leur façon face à ce monstre et sous l’insouciance des voisins, amis ….
C’est un gros coup de coeur et un gros coup au coeur.
L’écriture est percutante, le rythme ne faiblit jamais, on se laisse happer par la plume de l’auteur.
J’ai crié “non” quand j’ai compris pourquoi ce titre.
Jeanne, par petite bribe et sans filtre, nous raconte sa vie. La cruauté, la monstruosité de son père violent qui va transformer l'insouciance de son enfance en coup, insulte, humiliation et la détruire à jamais. Avec sa mère et sa soeur, elles vont subir et chacune réagir à leur façon face à ce monstre et sous l’insouciance des voisins, amis ….
C’est un gros coup de coeur et un gros coup au coeur.
L’écriture est percutante, le rythme ne faiblit jamais, on se laisse happer par la plume de l’auteur.
J’ai crié “non” quand j’ai compris pourquoi ce titre.
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Jeetca- Grand sage du forum
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Re: [Jollien-Fardel, Sarah] Sa préférée
Je m'aperçois que j'ai oublié de laisser un commentaire suite à la lecture commune de novembre/décembre.
C'est un livre choc, un uppercut dont on ne se rétablit pas dès la fermeture du livre. La puissance des mots, le choix des événements, tout est fait pour que nous glissions dans cet univers en nous sentant complètement investis sans jamais de voyeurisme.
Page 58 il est écrit "Moi je suis née morte". Je trouve que c'est une phrase qui permet de traduire ce qui se passe dans ce roman très sombre. L'héroïne va tenter de retrouver ou plutôt de trouver une voie qui lui permette de vivre enfin. Elle en tentera plusieurs, jusqu'au bout sa délivrance semblera possible. La fin, inattendue pour ma part, a été le petit plus qui m'a terrassée.
Un très gros coup de coeur pour moi.
C'est un livre choc, un uppercut dont on ne se rétablit pas dès la fermeture du livre. La puissance des mots, le choix des événements, tout est fait pour que nous glissions dans cet univers en nous sentant complètement investis sans jamais de voyeurisme.
Page 58 il est écrit "Moi je suis née morte". Je trouve que c'est une phrase qui permet de traduire ce qui se passe dans ce roman très sombre. L'héroïne va tenter de retrouver ou plutôt de trouver une voie qui lui permette de vivre enfin. Elle en tentera plusieurs, jusqu'au bout sa délivrance semblera possible. La fin, inattendue pour ma part, a été le petit plus qui m'a terrassée.
Un très gros coup de coeur pour moi.
lilalys- Grand expert du forum
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Nombre de messages : 1137
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Date d'inscription : 11/10/2018
Re: [Jollien-Fardel, Sarah] Sa préférée
Toujours en cours de lecture pa ici
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Jollien-Fardel, Sarah] Sa préférée
La narratrice Jeanne vit avec sa famille dans un village niché au plus profond du Valais, en Suisse. Un rien suffisant à déclencher ses incontrôlables fureurs, son père terrorise la maisonnée, roue de coups sa mère et abuse de sa sœur aînée. Battue comme plâtre pour avoir un jour osé lui tenir tête du haut de ses huit ans, la petite fille réalise avec amertume, que pas plus le médecin que leurs voisins et proches, n’ont envie de s’en mêler. Tous savent, mais se taisent. Dès lors, c’est la rage au ventre et toute entière tendue par le désir de s’échapper, que Jeanne grandit, puis parvient enfin à s’émanciper. Mais à quel prix ?
« Tout à coup, il a un fusil dans les mains. La minute d’avant, je le jure, on mangeait des pommes de terre. » Ainsi commence le récit fracassant d’une enfance ravagée, tellement gorgée d’acide qu’elle rongera la narratrice sa vie durant, se moquant bien de la distance et du silence dont cette dernière tentera pourtant d’user comme d’un barrage entre elle et les siens. Les scènes, cruelles et brutales, usent d’un réalisme saisissant pour évoquer la violence absolue d’un homme au-delà de toute rédemption, et ses effets dévastateurs sur ses proches, abandonnés à sa merci, comme dans la cage d’un fauve, par la lâche indifférence des témoins.
Sur les trois femmes coincées dans l’orbite du monstre, pendant que la mère, privée d’échappatoire par sa dépendance économique, et son aînée, vampirisée par la « préférence » incestueuse du père, se laissent réduire en cendres au fond de leur enfer, seule Jeanne trouve la force de rester debout, en préparant son évasion. Elle ne se doute pas encore que cette violence qu’elle combat, elle l’a déjà fait sienne au travers de son dégoût et de sa haine, et qu’elle n’est déjà plus que l’un de ces arbres, certes encore droits mais à demi calcinés, qui continuent à se consumer de l’intérieur à petit feu, longtemps après le passage de l’incendie.
Cinglé par la grêle de ses mots durs et acérés, l’on s’engloutit dans cette histoire - d’une noirceur que rien, ni l’amour d’une mère, ni les attachements amoureux, ni le puissant enracinement à une terre, ne parvient à exorciser -, impressionné par l’évidente vérité de ses personnages. Qu’il s’agisse de leurs mots, de leurs émotions ou de leur comportements, tout sonne juste et s’enroule autour d’une analyse psychologique irréprochable de pertinence et remarquable d’empathie. Et c’est déjà bien ébranlé par les uppercuts encaissés au fil des pages, que l’on s’achemine vers le coup de grâce d’un dénouement, sans doute d’autant plus bouleversant, que simplement, mais clairement, suggéré… Coup de coeur. (5/5)
« Tout à coup, il a un fusil dans les mains. La minute d’avant, je le jure, on mangeait des pommes de terre. » Ainsi commence le récit fracassant d’une enfance ravagée, tellement gorgée d’acide qu’elle rongera la narratrice sa vie durant, se moquant bien de la distance et du silence dont cette dernière tentera pourtant d’user comme d’un barrage entre elle et les siens. Les scènes, cruelles et brutales, usent d’un réalisme saisissant pour évoquer la violence absolue d’un homme au-delà de toute rédemption, et ses effets dévastateurs sur ses proches, abandonnés à sa merci, comme dans la cage d’un fauve, par la lâche indifférence des témoins.
Sur les trois femmes coincées dans l’orbite du monstre, pendant que la mère, privée d’échappatoire par sa dépendance économique, et son aînée, vampirisée par la « préférence » incestueuse du père, se laissent réduire en cendres au fond de leur enfer, seule Jeanne trouve la force de rester debout, en préparant son évasion. Elle ne se doute pas encore que cette violence qu’elle combat, elle l’a déjà fait sienne au travers de son dégoût et de sa haine, et qu’elle n’est déjà plus que l’un de ces arbres, certes encore droits mais à demi calcinés, qui continuent à se consumer de l’intérieur à petit feu, longtemps après le passage de l’incendie.
Cinglé par la grêle de ses mots durs et acérés, l’on s’engloutit dans cette histoire - d’une noirceur que rien, ni l’amour d’une mère, ni les attachements amoureux, ni le puissant enracinement à une terre, ne parvient à exorciser -, impressionné par l’évidente vérité de ses personnages. Qu’il s’agisse de leurs mots, de leurs émotions ou de leur comportements, tout sonne juste et s’enroule autour d’une analyse psychologique irréprochable de pertinence et remarquable d’empathie. Et c’est déjà bien ébranlé par les uppercuts encaissés au fil des pages, que l’on s’achemine vers le coup de grâce d’un dénouement, sans doute d’autant plus bouleversant, que simplement, mais clairement, suggéré… Coup de coeur. (5/5)
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