[Collette, Sandrine] On était des loups
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lalyre
Cannetille
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[Collette, Sandrine] On était des loups
Titre : On était des loups
Auteur : Sandrine COLLETTE
Parution : 2022 (JC Lattès)
Pages : 208
Présentation de l'éditeur :
Ce soir-là, quand Liam rentre des forêts montagneuses où il est parti chasser, il devine aussitôt qu’il s’est passé quelque chose. Son petit garçon de cinq ans, Aru, ne l’attend pas devant la maison. Dans la cour, il découvre les empreintes d’un ours. À côté, sous le corps inerte de sa femme, il trouve son fils. Vivant. Au milieu de son existence qui s’effondre, Liam a une certitude. Ce monde sauvage n’est pas fait pour un enfant. Décidé à confier son fils à d’autres que lui, il prépare un long voyage au rythme du pas des chevaux. Mais dans ces profondeurs, nul ne sait ce qui peut advenir. Encore moins un homme fou de rage et de douleur accompagné d’un enfant terrifié.
Dans la lignée de Et toujours les Forêts, Sandrine Collette plonge son lecteur au sein d’une nature aussi écrasante qu’indifférente à l’humain. Au fil de ces pages sublimes, elle interroge l’instinct paternel et le prix d’une possible renaissance.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Sandrine Collette vit dans le Morvan. Elle est notamment l’auteure de Des nœuds d’acier, Il reste la poussière, et Les larmes noires sur la terre. Et toujours les Forêts a été couronné, entres autres, par le Prix du Livre France Bleu PAGE des libraires 2020, le Grand Prix RTL Lire et le Prix de La Closerie des Lilas.
Avis :
Le narrateur Liam vit loin du monde, dans une région de montagnes et de forêts encore sauvages, où il subsiste de la chasse et de la trappe, laissant seuls à la maison, pendant ses longues et très fréquentes absences, sa compagne Ava et son fils de cinq ans, Aru. Mais un jour, l’attend à son retour le corps sans vie de la jeune femme, tuée par un ours dont elle a juste pu protéger l’enfant. Déchiré entre son rôle de père et la gageure d’élever seul un bambin dans l’isolement de ces contrées inhospitalières, l’homme décide de se séparer de son fils et s’engage avec lui dans un périple dont les péripéties vont pourtant s’acharner à contrecarrer ses plans…
D’emblée, l’on pense à John Haines, le poète et écrivain américain qui, lui aussi, choisit la solitude dans une nature âpre et sauvage – dans son cas, l’Alaska –, subsistant en quasi autarcie de la pêche, de la chasse et de la trappe au rythme de tâches éprouvantes et physiques, la moindre négligence l’exposant à d’imparables dangers si loin de tout secours. Mais, contrairement à l’auteur du récit Les étoiles, la neige, le feu, le personnage imaginé par Sandrine Collette est un homme rustre, issu de la misère et de la maltraitance, qui, tel un loup quittant la meute, n’a trouvé de salut qu’en fuyant ses congénères, leur méchanceté et la rage qu’elle déclenche en lui.
Sous ces dehors brutaux, cet homme, que l’on pourrait dire revenu à une forme de primitivité presque animale dans sa vie toute entière consacrée à la simple subsistance en milieu naturel, est en vérité étranger, contrairement à bon nombre de ses semblables « civilisés », à toute forme de cruauté gratuite. Lui ne se comporte en loup que pour survivre et se nourrir. Et s’il fait d’abord montre d’une dureté extrême, tout en se résolvant à un choix impossible, en ce qui concerne son fils, c’est dans un réflexe de défense paniquée, leur dépendance mutuelle les mettant gravement en péril l’un comme l’autre. Au final, le contact des hommes s’avérera au moins aussi dangereux, en tous les cas plus cruel, que celui des fauves, ouvrant la question de qui sont vraiment les plus inhumains et les plus bestiaux…
Epousant, sans filtre ni apprêt, l’écoulement désordonné des pensées de ce taiseux sans éducation qu’est Liam, plus prompt à l’action instinctive qu’à l’introspection et à l’expression de ses sentiments, le récit court au rythme saccadé de phrases tantôt hachées et incomplètes, tantôt sinuant en un fleuve à peine ponctué de virgules, dans une langue dont l’aspect cru et fruste n’exclut pas une certaine poésie. Ainsi introduit dans la tête du personnage, au plus près de ses ressentis, le lecteur n’en est que plus happé par une de ces narrations haletantes dont Sandrine Collette a le secret, et qui, dans nombre de ses romans, resserre sa spirale autour de proies et de prédateurs lancés dans une traque éperdue.
C’est avec le plus grand plaisir que l’on suit l’auteur dans cette nouvelle exploration réussie de ses thèmes favoris, « à la frontière entre humanité et animalité », comme elle l’explique elle-même, et, toujours, dans le cadre inquiétant d’une nature aux beautés âpres et écrasantes. (4/5)
Re: [Collette, Sandrine] On était des loups
Mon avis
C’est l’histoire d’un homme primitif qui vivait de la chasse, maintenant que sa femme est morte, il va bien falloir qu’il s’occupe de son petit garçon de sept ans, sa vie doit changer pour lui. Pas facile pour lui, qui vivait comme un sauvage mais voila il n’a aucune notions pour être père, ni l’envie de l’être. Alors lui et son fils vont entreprendre un très long voyage avec les deux chevaux pour le confier à des gens de la famille, cependant ceux-ci refusent, alors il repartent et c’est un très long périple lors de ce retour qui va durer plusieurs mois. Lors de leur longue aventure , l’homme et le garçon nous emmène en pleine nature, des chemins dans les montagnes impitoyables mais d’une extraordinaire beauté et si bien décrites que l’on si croirait. Cet homme taiseux mais nullement brutal, dont nous sommes capturé par ses pensées, comment expliquer la mort de sa mère à l’enfant ? Qui s’occupera de lui lorsqu’il partira pour chasser ? Comment élever ce petit garçon dans un environnement aussi hostile ? Ensuite lui viennent des pensées terribles...Faut-il l’abandonner ou le tuer ? Ce roman saisissant, c’est un long monologue jusqu’au jour ou le petit garçon par quelques paroles et quelques gestes vont faire comprendre à son père, que la vie a un sens. Sandrine Colette avec maîtrise nous parle de l’enfance perdue et questionne sur les rapports père/fils, elle nous emmène dans des contrées inconnues pour nous conter la nature et l’amour, tout cela dans une histoire audacieuse, superbe et bouleversante qui ne peut être qu’un gros coup de coeur….5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Collette, Sandrine] On était des loups
Ah Lalyre, tu as aimé encore plus que moi. Mais tu n'as pas voté ?
Re: [Collette, Sandrine] On était des loups
Voila c'est fait, Canetille merci de me l'avoir signaléCannetille a écrit:Ah Lalyre, tu as aimé encore plus que moi. Mais tu n'as pas voté ?
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Collette, Sandrine] On était des loups
Merci Cannetille et Lalyre pour votre belle critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Collette, Sandrine] On était des loups
Un autre titre noté. Merci Mes Dames! XX
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Collette, Sandrine] On était des loups
Je l'ai lu sur les conseils de ma mère qui l'a lu en une nuit...
Je ne l'ai pas autant apprécié qu'elle. L'histoire en elle-même est une belle leçon de vie mais j'ai eu des passages où je me suis demandée à quoi ils servaient. Il n'y a pas beaucoup de pages mais l'histoire aurait bien même plus courte.
Je ne l'ai pas autant apprécié qu'elle. L'histoire en elle-même est une belle leçon de vie mais j'ai eu des passages où je me suis demandée à quoi ils servaient. Il n'y a pas beaucoup de pages mais l'histoire aurait bien même plus courte.
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plume44- Grand expert du forum
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Re: [Collette, Sandrine] On était des loups
Liam, un homme des bois, un homme qui sait chasser, tanner et vendre le fruit de son travail. Avec Ava il avait trouvé l’amour, il est devenu père, et lorsque l’enfant court vers lui, il est heureux. Mais c’est Ava qui s’occupe de leur fils.
Quand il découvre sa femme est morte, Liam ne sait pas comment réagir. Il est certain d’être incapable de s’occuper de son fils, Aru, âgé de seulement cinq ans.
Sa première réaction c’est de vouloir « donner » cet enfant de cinq ans afin qu’il reçoive une bonne éducation, il ne veut pas qu’il soit comme lui, un homme des bois. Son enfance d’enfant maltraitée, il ne veut pas la reproduire.
Il y a une grande colère chez Liam.
Il sera long le chemin qui va permettre à Liam de comprendre son amour pour Aru, et surtout son rôle de père.
Quel bonheur de lecture que ce roman route. Pendant ce voyage, Liam va découvrir ce petit garçon qui ne sait pas tout à fait que sa maman est morte. Il va découvrir que son rôle ne se limite pas à nourrir son fils. Il va devenir un vrai père pour un petit garçon qui ne demande qu’un peu de tendresse et beaucoup d’amour.
Les lectures de Joëlle.
Quand il découvre sa femme est morte, Liam ne sait pas comment réagir. Il est certain d’être incapable de s’occuper de son fils, Aru, âgé de seulement cinq ans.
Sa première réaction c’est de vouloir « donner » cet enfant de cinq ans afin qu’il reçoive une bonne éducation, il ne veut pas qu’il soit comme lui, un homme des bois. Son enfance d’enfant maltraitée, il ne veut pas la reproduire.
Il y a une grande colère chez Liam.
Il sera long le chemin qui va permettre à Liam de comprendre son amour pour Aru, et surtout son rôle de père.
Quel bonheur de lecture que ce roman route. Pendant ce voyage, Liam va découvrir ce petit garçon qui ne sait pas tout à fait que sa maman est morte. Il va découvrir que son rôle ne se limite pas à nourrir son fils. Il va devenir un vrai père pour un petit garçon qui ne demande qu’un peu de tendresse et beaucoup d’amour.
Les lectures de Joëlle.
joëlle- Modérateur
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Nombre de messages : 9708
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