[Le Thanh, Taï-Marc] Parfois j’aimerais que ma vie ressemble à une comédie musicale
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[Le Thanh, Taï-Marc] Parfois j’aimerais que ma vie ressemble à une comédie musicale
Titre : Parfois j’aimerais que ma vie ressemble à une comédie musicale
Auteur : Taï-Marc Le Thanh
édition :Actes Sud Junior
Nombre de pages : 381 pages
Présentation de l’éditeur :
C’est l’histoire de Maxence, un adolescent atteint du syndrome de la Tourette, Cette maladie nerveuse étrange qui se manifeste par des tics et le surgissement incongru de mots grossiers dans le flux de paroles. Maxence est beau, a des envies et des pulsions des garçons de son âge, va au lycée, apprend le chant (une passion communiquée par son père, féru de comédies musicales). Mais, pour surmonter son handicap et faire face à l’hostilité du monde, il a une fâcheuse tendance à mentir…
Merci aux éditions Acte Sud et à Netgalley pour ce partenariat.
Mon avis :
C’est LE moment où je commence à rédiger et où je crains d’être en deçà de la vérité, c’est à dire de l’émotion ressentie et de la complexité de ce roman. tout d’abord, complexité ne veut pas dire difficulté insoluble à être lu. Simplement, ce roman se montre bluffant, tant par les thèmes qu’il aborde que par sa construction.
Le narrateur, c’est Maxence, que tout le monde appelle Max. Il est atteint du syndrome de la Tourette, une maladie dont on ne parle pas vraiment. Max aspire pourtant à vivre la vie d’un adolescent de son âge, ce que complique fortement sa maladie. Ce qui va l’aider ? Sa passion pour la comédie musicale, sa volonté de prendre des cours de chant, et, qui sait ? de participer à des concours.
Stop, temps mort ! L’on pouvait le voir venir, un roman qui nous montrerait le dépassement de soi, la maladie vaincue par le chant, etc, etc… Ce serait tellement simple. Ce serait oublié – aussi – à quel point l’on peut vivre dans une société du spectacle, cynique, prête à exploiter tout ce qui est exploitable. Si ce n’est que Max a une très grande lucidité. Si ce n’est aussi que le coeur de cette histoire, ce n’est pas le chant, c’est l’amour que les membres de cette famille se porte. Max est malade, Max ment, parfois, parce qu’il veut protéger son père. Cela n’empêche pas son père de se rendre compte que Max lui ment et d’avoir la politesse de ne pas le lui reprocher. C’est aussi l’oncle de Max, proche de son frère (le père de Max, donc), prêt à prendre le relais si nécessaire, avec la même bienveillance : être papa solo n’est jamais facile, avoir un proche qui vous permet de souffler est important. Souffler, aider, sans jamais juger. Et ne pas juger, c’est aussi ce que fait Olive, le meilleur ami de Max, qui a lui aussi son lot de soucis, mais sait pourtant être là quand il le peut – parce qu’il est impossible d’être toujours là – pour son meilleur ami.
Oeuvre forte, oui, qui est aussi une mise en abîme de la création littéraire, comme l’on peut le voir avec le père de Max, romancier, qui communique à son fils ses textes en avant-première, fils qui essaiera aussi d’écrire à son tour, fils qui fait déjà un travail d’écriture en réinventant sa réalité.
Sharon- Modérateur
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