[Nolot, Pascaline] Gris comme le coeur des indifférents
Page 1 sur 1
Votre avis
[Nolot, Pascaline] Gris comme le coeur des indifférents
Titre : Gris comme le coeur des indifférents.
Auteur : Pascaline Nolot
édition :Scrineo
Nombre de pages : 112 pages
Présentation de l’éditeur :
Hier, Papa a frappé Maman.
C’était un jour banal, plombé seulement par la couleur du ciel et les hurlements. Un jour gris. Gris comme le cœur des indifférents.
Un roman bouleversant, à propos des violences faites aux femmes.
Mon avis :
Magnifique, tout simplement.
Mon premier coup de coeur de l’année.
Un livre que j’aurai aimé pouvoir lire d’une traite, mais que les obligations de la vie m’ont contrainte à lire… en deux fois. Parce que c’est un livre vraiment fort, un livre à lire, à faire lire, à partager.
Un livre affreusement contemporain, et en même temps intemporel.
Pourquoi ? Parce que le problème dont il traite – les femmes battues par leur conjoint – a toujours existé. Parce que les réactions de chacun des protagonistes sont malheureusement possibles, crédibles, et, en ce qui concernent certains d’entre eux, tout aussi intemporels, et révoltants.
Oui, il existe des personnes qui essaient, comme M. Bilici, qui tendent la main, qui font ce qu’ils peuvent, à leur mesure, et qui ne font pas cela pour eux, pour montrer à tous à quel point ils sont bons, héroïques même, mais pour les autres, celles et ceux dont ils ont su détecter la souffrance L’on me dira qu’il faut savoir repérer les signes. Je répondrai que certains sont vraiment très visibles, très audibles, et trop de personnes encore sont exactement comme ceux qui sont désignés dans le titre : indifférents.
Le terme « déconstruire » fait sourire, et pourtant, il en est, des conditionnements, qu’il faut déconstruire. Je ne parle pas de Lyra, le personnage principal, narratrice, témoin de ce qu’a enduré sa mère, témoin de ce qu’a fait son père pendant toutes ses années, victime collatérale, tout comme ses deux frères, de cette violence. Les enfants sont trop souvent les oubliés, et pourtant, nous pouvons lire dans ce roman les situations, toujours répétées, toujours revécues.
Je pense à tout ceux qui pensent que cela ne les regarde pas, que c’est tout simplement une querelle de couple « ordinaire », dans laquelle les deux membres du couple seraient parfaitement à égalité. Je pense à ceux qui croient que c’est sa faute, à elle qu’elle l’avait mérité – pour eux – parce qu’elle n’aurait pas dû se mettre avec lui. Je pense à ceux qui trouvent que la jalousie est normale. Je pense aussi, parce qu’une oeuvre d’art est aussi politique, que c’est au gouvernement d’agir – et non de se contenter de parler.
Je pourrai tout énumérer, et ce serait passer à côté des qualités littéraires de ce roman, de cette tragédie que Lyra revit, dans le couloir de l’hôpital – autant de retour en arrière, autant de douleur, pas de joie, pas de jours heureux. Je pense à son envie d’une autre vie, une envie de pouvoir faire confiance, aussi. Lyra aime la littérature, comme sa mère l’aimait, mais elle ne s’embarrasse pas de figures de style, de fioritures pour nous raconter ce qu’elle a vécu. Son récit est réaliste, précis, parce que rien n’est joli dans les violences conjugales. Alors oui, il lui faudra du temps pour tout nous dire, pour tout nous raconter. Elle le fera, avec des mots simples, nets, précis. Parce que déconstruire, c’est cela aussi : ne plus parer les violences conjugales de jolis mots, de belles métaphore qui ont contribué pendant des siècles à les rendre acceptables au nom de ce que certains appellent l’amour, mais ne l’est pas.
Un tel livre peut-il être lu par un enfant, un adolescent qui a été témoin de ses violences ? Oui, sans hésitation.
Auteur : Pascaline Nolot
édition :Scrineo
Nombre de pages : 112 pages
Présentation de l’éditeur :
Hier, Papa a frappé Maman.
C’était un jour banal, plombé seulement par la couleur du ciel et les hurlements. Un jour gris. Gris comme le cœur des indifférents.
Un roman bouleversant, à propos des violences faites aux femmes.
Mon avis :
Magnifique, tout simplement.
Mon premier coup de coeur de l’année.
Un livre que j’aurai aimé pouvoir lire d’une traite, mais que les obligations de la vie m’ont contrainte à lire… en deux fois. Parce que c’est un livre vraiment fort, un livre à lire, à faire lire, à partager.
Un livre affreusement contemporain, et en même temps intemporel.
Pourquoi ? Parce que le problème dont il traite – les femmes battues par leur conjoint – a toujours existé. Parce que les réactions de chacun des protagonistes sont malheureusement possibles, crédibles, et, en ce qui concernent certains d’entre eux, tout aussi intemporels, et révoltants.
Oui, il existe des personnes qui essaient, comme M. Bilici, qui tendent la main, qui font ce qu’ils peuvent, à leur mesure, et qui ne font pas cela pour eux, pour montrer à tous à quel point ils sont bons, héroïques même, mais pour les autres, celles et ceux dont ils ont su détecter la souffrance L’on me dira qu’il faut savoir repérer les signes. Je répondrai que certains sont vraiment très visibles, très audibles, et trop de personnes encore sont exactement comme ceux qui sont désignés dans le titre : indifférents.
Le terme « déconstruire » fait sourire, et pourtant, il en est, des conditionnements, qu’il faut déconstruire. Je ne parle pas de Lyra, le personnage principal, narratrice, témoin de ce qu’a enduré sa mère, témoin de ce qu’a fait son père pendant toutes ses années, victime collatérale, tout comme ses deux frères, de cette violence. Les enfants sont trop souvent les oubliés, et pourtant, nous pouvons lire dans ce roman les situations, toujours répétées, toujours revécues.
Je pense à tout ceux qui pensent que cela ne les regarde pas, que c’est tout simplement une querelle de couple « ordinaire », dans laquelle les deux membres du couple seraient parfaitement à égalité. Je pense à ceux qui croient que c’est sa faute, à elle qu’elle l’avait mérité – pour eux – parce qu’elle n’aurait pas dû se mettre avec lui. Je pense à ceux qui trouvent que la jalousie est normale. Je pense aussi, parce qu’une oeuvre d’art est aussi politique, que c’est au gouvernement d’agir – et non de se contenter de parler.
Je pourrai tout énumérer, et ce serait passer à côté des qualités littéraires de ce roman, de cette tragédie que Lyra revit, dans le couloir de l’hôpital – autant de retour en arrière, autant de douleur, pas de joie, pas de jours heureux. Je pense à son envie d’une autre vie, une envie de pouvoir faire confiance, aussi. Lyra aime la littérature, comme sa mère l’aimait, mais elle ne s’embarrasse pas de figures de style, de fioritures pour nous raconter ce qu’elle a vécu. Son récit est réaliste, précis, parce que rien n’est joli dans les violences conjugales. Alors oui, il lui faudra du temps pour tout nous dire, pour tout nous raconter. Elle le fera, avec des mots simples, nets, précis. Parce que déconstruire, c’est cela aussi : ne plus parer les violences conjugales de jolis mots, de belles métaphore qui ont contribué pendant des siècles à les rendre acceptables au nom de ce que certains appellent l’amour, mais ne l’est pas.
Un tel livre peut-il être lu par un enfant, un adolescent qui a été témoin de ses violences ? Oui, sans hésitation.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Sujets similaires
» [Mandelbaum, Pili] Noire comme le café, blanc comme la lune
» [Avenia, Alessandro (d')] Blanche comme le lait, rouge comme le sang
» [Morvan, Françoise] Contes de Basse-Bretagne : La femme du loup gris
» [Kitano, Takeshi] La vie en gris et rose
» [Beaulieu, Baptiste] La ballade de l'enfant gris
» [Avenia, Alessandro (d')] Blanche comme le lait, rouge comme le sang
» [Morvan, Françoise] Contes de Basse-Bretagne : La femme du loup gris
» [Kitano, Takeshi] La vie en gris et rose
» [Beaulieu, Baptiste] La ballade de l'enfant gris
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum