[Ledig, Agnès] Un abri de fortune
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[Ledig, Agnès] Un abri de fortune
Un abri de fortune
Agnès Ledig
Éditions Audio-livre
Parution 15 février 2023
Lu par François-Eric Gendron
Quatrième de couverture ;
« Avec un peu d’amour, on fait de grandes choses. En deux années, mes voisins ont transformé cette bâtisse vosgienne à l’abandon en refuge. Du haut de mon banc et de mon grand âge, je viens chaque jour guetter les changements. Les trois premiers locataires sont aussi cabossés que moi. Un homme qui se remet d’un geste irréparable, une gamine fragile comme un moineau et une femme camouflant la misère sous sa légèreté. Je savais qu’au contact des arbres, des bêtes et du jardin, ils allaient oublier leurs peines et s’offrir un nouveau destin. Quand ils ont fait cette découverte dans les taillis et qu’ils se sont mis à remuer le passé, je me suis demandé jusqu’où tout ça allait les mener.
Eh bien, vous allez être sacrément surpris… »
Mon avis :
Un coin de forêt dans les Vosges, on s’y croirait…Capucine et Adrien ont décidé de restaurer une bâtisse « Les Cerises Perdues « en un refuge. Ce lieu sera un havre de paix pour une reconstruction saine de jeunes défavorisés, cabossés par la vie.
Jean veille et observe la vie qui renaît dans ce lieu qu’il chérissait. Un secret le tiraille…
Capucine et Adrien permettent à trois jeunes, Clémence, Karine et Rémi de se ressourcer et de réapprendre des gestes simples. Le sujet de ce livre n’est pas seulement la résilience dont on fait preuve, mais aussi d’apprendre à donner autant qu’à recevoir et aussi de partager. Clémence se bat pour retrouver l’envie de manger, Rémi vient de sortir de prison et Karine ne sait plus quel sens donner à sa vie. Chacun prendra le temps, loin de l’agitation de la ville, de trouver les réponses à leurs questions. Tout cela sera sous la directive de leurs hôtes.
Agnès Ledig écrit avec beaucoup de sensibilité, en abordant des sujets difficiles . Elle n’épargne pas la réalité des maux, burn out, sortie de prison, violences familiales. Les jeunes doivent les oublier, se reconstruire. Il se dégage de cette écoute une tendresse pour ces jeunes et leurs accompagnateurs.
Il y aussi dans ce livre une intrigue qui se déroule et qui met en action Clémence et Karine qui vont tout mettre en œuvre pour découvrir la vérité, sous la surveillance de Jean.
Ce livre est chaleureux, on y trouve de la douceur dans les pages. Ce roman est une ode à la nature, et en même temps une ode à la vie, à l’espoir L’écoute est agréable.
J'ai aimé cette écoute et j'ai noté cette citation
"Enfouir des graines dans le sol, c’est un acte d espoir. On plante le récit d un désir possible."
Re: [Ledig, Agnès] Un abri de fortune
Merci pour ta critique @Astazie. Tu écoutes en Audiolib ?
elea2020- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 5875
Age : 56
Localisation : 44
Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
Date d'inscription : 02/01/2020
Re: [Ledig, Agnès] Un abri de fortune
Réponse tardive, Elea
J'écoute sur mon téléphone, les Audiolib
J'écoute sur mon téléphone, les Audiolib
Re: [Ledig, Agnès] Un abri de fortune
Astazie a écrit: Réponse tardive, Elea
J'écoute sur mon téléphone, les Audiolib
Tu es moderne ! J'écoutais en CD dans la voiture, mais je n'ai plus d'auto-radio CD dans ma voiture de location. Il faut utiliser la connexion bluetooth des smartphones, donc j'écoute... les playlists des filles !
elea2020- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
Date d'inscription : 02/01/2020
Re: [Ledig, Agnès] Un abri de fortune
Elea , il y a longtemps que mon téléphone ne me sert pas que pour téléphoner. Parfois je suis plusieurs jours sans me connecter sur mon ordinateur.
Re: [Ledig, Agnès] Un abri de fortune
Mon avis :
J'ai suivi avec un certain intérêt ce roman bucolique, qui fait la part belle aux paysages et à l'histoire des Vosges, région que je ne connais pas. C'est un roman que ma mère avait en double et m'a donné, que j'ai donc lu un peu par hasard. J'ai dû chercher pour me souvenir de quel autre roman de l'autrice j'ai déjà lu, c'était Pars avec lui. Bref : je l'ai commencé dans l'idée que j'allais le lire vite, et finalement cela n'a pas été le cas.
Le roman regroupe dans un endroit clos, quoique ouvert sur la vie et ses vicissitudes, des personnages qui ne se rencontreraient sans doute pas en temps normal. Capucine et Adrien, couple modèle, accueillent dans leur ferme bio des jeunes ou moins jeunes en réinsertion, aux vies brisées et aux rêves suspendus. Ainsi cette saison-là, se regroupent Rémy, jeune taulard au passé sombre et à la colère foudroyante, Karine, ex-prof qui a souffert des hommes et du harcèlement, et Clémence, jeune plante fragile, ex-anorexique qui peine à retrouver ses dimensions. Chacun.e à sa façon profite de la nature, des animaux au grand cœur, de l'espace et du silence. Autour d'eux, plusieurs personnages croisent leur chemin, s'attachent ou non...
On penserait que ce roman va être une ode à la solitude bienfaisante, à la revitalisation de ces personnalités sans influence ; or, c'est au contraire sur l'interdépendance des êtres que l'autrice a voulu mettre l'accent. C'est bien sûr un discours suffisamment répandu pour qu'il paraisse positif et inspirant. Il m'a plutôt agacée, ainsi que deux autres "défauts" : d'une part, les diversités psychologiques ne le sont qu'en apparence, elles proviennent de traumatismes antérieurs ou d'une hypersensibilité et hyperempathie, ce qui est très à la mode.
D'autre part,
j'ai déploré l'angle de vue très "normo-genré", c'est-à-dire délimité en deux univers féminin/masculin plus que classiques...
Et puis cette phrase, que j'ai détestée, qui gâche toutes les bonnes intentions du livre : "Elle se sent ensuite glisser doucement dans les sables mouvants des victimes qui geignent. Par facilité." (page 249) C'est difficile à croire, mais ce "elle", c'est le point de vue de Capucine, cette femme qui accueille des personnes en souffrances, des victimes justement...
Enfin, en tant qu'autrice, Agnès Ledig use et abuse du lien, de la complicité avec les lecteurs, jusqu'à conclure chaque chapitre par un "il/elle ne savait pas encore ce qui allait arriver..." Autrement dit, "vous allez voir ce que je vous ai préparé". Or, j'aime qu'un auteur reste discret, intervienne le moins possible, soit modeste. Je vais paraître sévère, je crois surtout que c'est à moi d'éviter ce genre de lecture, dont je sais que je ne tirerai pas grand-chose qui m'intéresse vraiment, même si je reconnais à ce roman des qualités que nombre de personnes apprécieront. 2;5/5
Citations :
"Le secret de l'action, c'est de s'y mettre." (Alain, cité page 23)
Même si cela ne devait durer qu'un seul jour, personne ne pourra lui reprendre ce qu'il ressent à cet instant précis. Le goût précieux de l'air qu'il respire, l'affection de ce chien qui cherche les caresses, et l'horizon à perte de vue. (page 65)
Le docteur lui a fait repasser son code de la route version cœur. Ne passer qu'au vert, ne pas accélérer à l'orange, s'arrêter au rouge. Rebrousser chemin dans les impasses. Regarder dans les rétros avant de bifurquer sur une nouvelle route. (page 77)
Clémence ne fait qu'une chose à la fois. Elle a découvert il y a longtemps déjà à quel point ses journées effrayantes de vacuité pouvaient paraître remplies avec ce procédé. (page 130)
La puissance du calme est plus efficace qu'on ne le pense. (page 287)
J'ai suivi avec un certain intérêt ce roman bucolique, qui fait la part belle aux paysages et à l'histoire des Vosges, région que je ne connais pas. C'est un roman que ma mère avait en double et m'a donné, que j'ai donc lu un peu par hasard. J'ai dû chercher pour me souvenir de quel autre roman de l'autrice j'ai déjà lu, c'était Pars avec lui. Bref : je l'ai commencé dans l'idée que j'allais le lire vite, et finalement cela n'a pas été le cas.
Le roman regroupe dans un endroit clos, quoique ouvert sur la vie et ses vicissitudes, des personnages qui ne se rencontreraient sans doute pas en temps normal. Capucine et Adrien, couple modèle, accueillent dans leur ferme bio des jeunes ou moins jeunes en réinsertion, aux vies brisées et aux rêves suspendus. Ainsi cette saison-là, se regroupent Rémy, jeune taulard au passé sombre et à la colère foudroyante, Karine, ex-prof qui a souffert des hommes et du harcèlement, et Clémence, jeune plante fragile, ex-anorexique qui peine à retrouver ses dimensions. Chacun.e à sa façon profite de la nature, des animaux au grand cœur, de l'espace et du silence. Autour d'eux, plusieurs personnages croisent leur chemin, s'attachent ou non...
On penserait que ce roman va être une ode à la solitude bienfaisante, à la revitalisation de ces personnalités sans influence ; or, c'est au contraire sur l'interdépendance des êtres que l'autrice a voulu mettre l'accent. C'est bien sûr un discours suffisamment répandu pour qu'il paraisse positif et inspirant. Il m'a plutôt agacée, ainsi que deux autres "défauts" : d'une part, les diversités psychologiques ne le sont qu'en apparence, elles proviennent de traumatismes antérieurs ou d'une hypersensibilité et hyperempathie, ce qui est très à la mode.
D'autre part,
j'ai déploré l'angle de vue très "normo-genré", c'est-à-dire délimité en deux univers féminin/masculin plus que classiques...
- Spoiler:
- avec des femmes fragiles qui se réfugient dans les bras d'hommes forts, et s'abandonnent au sexe dès qu'elles le peuvent, car c'est bon pour la santé physique et mentale, et puis elles aiment être "prises", bousculées sexuellement - mais attention quand même, le consentement est incontournable. Elle aiment se faire attendre et désirer, se faire belles pour leur homme, etc... Seule Clémence échappe un peu à ces clichés, mais de justesse.
Et puis cette phrase, que j'ai détestée, qui gâche toutes les bonnes intentions du livre : "Elle se sent ensuite glisser doucement dans les sables mouvants des victimes qui geignent. Par facilité." (page 249) C'est difficile à croire, mais ce "elle", c'est le point de vue de Capucine, cette femme qui accueille des personnes en souffrances, des victimes justement...
Enfin, en tant qu'autrice, Agnès Ledig use et abuse du lien, de la complicité avec les lecteurs, jusqu'à conclure chaque chapitre par un "il/elle ne savait pas encore ce qui allait arriver..." Autrement dit, "vous allez voir ce que je vous ai préparé". Or, j'aime qu'un auteur reste discret, intervienne le moins possible, soit modeste. Je vais paraître sévère, je crois surtout que c'est à moi d'éviter ce genre de lecture, dont je sais que je ne tirerai pas grand-chose qui m'intéresse vraiment, même si je reconnais à ce roman des qualités que nombre de personnes apprécieront. 2;5/5
Citations :
"Le secret de l'action, c'est de s'y mettre." (Alain, cité page 23)
Même si cela ne devait durer qu'un seul jour, personne ne pourra lui reprendre ce qu'il ressent à cet instant précis. Le goût précieux de l'air qu'il respire, l'affection de ce chien qui cherche les caresses, et l'horizon à perte de vue. (page 65)
Le docteur lui a fait repasser son code de la route version cœur. Ne passer qu'au vert, ne pas accélérer à l'orange, s'arrêter au rouge. Rebrousser chemin dans les impasses. Regarder dans les rétros avant de bifurquer sur une nouvelle route. (page 77)
Clémence ne fait qu'une chose à la fois. Elle a découvert il y a longtemps déjà à quel point ses journées effrayantes de vacuité pouvaient paraître remplies avec ce procédé. (page 130)
La puissance du calme est plus efficace qu'on ne le pense. (page 287)
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