Manhole - tome 1 [Testsuya Tsutsui]

Remarque : manhole (traduction littérale du japonais) signifie "bouche d'égout".

Résumé de couverture :
Un homme nu déambule hagard dans une allée marchande de la ville de Sasahara. Soudain, il s'écroule, terrassé par un virus aussi mystérieux que meurtrier : la filariose. C'est peut-être le début d'une contamination de grande envergure qui risque de décimer la population nippone. Mais derrière ce que tout le monde prend pour une épidémie naturelle se cache en réalité une terrible et effroyable machination... Une course contre la montre passionnante signée Tetsua Tsutsui.

Mon avis :
J'avoue avoir lu ce manga déjà feuilleté davantage pour m'en débarrasser que par réelle envie de le lire. Il ne s'agit pas d'un manga très récent, et je ne lirai pas les tomes suivants (au nombre de 3).

C'est bien du manga pur et dur, dont les cases même se lisent de droite à gauche - j'ai dû me réhabituer, car les manhwas (mangas coréens) se lisent comme des BD françaises. Le dessin est fin et fouillé, sans que jamais aucune case ne donne l'impression que les personnages soient grotesquement caricaturés. Ce n'est pas un manga d'action, plutôt d'investigation, puisqu'il s'agit de remonter à la source de la contamination, qui risque d'être aggravée par les moustiques ou autres diptères. Le patient zéro est connu (mais mort), il faut trouver son identité, enquêter auprès de ses parents, et remonter à la source de cette première contamination. L'homme avait 32 ans et vivait chez ses parents, accro au pachinko (jeu d'argent), et envoyé dans un centre mystérieux pour le rééduquer. Le nouveau malade est un étudiant en sociologie et sa petite amie.  Nous suivons donc l'enquête en montage alternée du trio de policiers, deux hommes d'âge mûr et une jeune femme, ainsi que la contribution de fonctionnaires de la Santé Publique.

Cet aspect enquête est plutôt sympathique, les personnages des policiers sont tranquilles, sérieux, mais ne dédaignent pas se taquiner les uns les autres, le chef fait des blagues à la papa. Bien que le sujet soit assez morbide, nous ne sommes pas dans la panique, les événements restent circonscrits. Mais si la seule évocation de longs vers remontant sous votre peau se glisser vers votre orbite, y entrer jusqu'au cerveau vous donne des cauchemars, ce manga est plutôt à fuir. Dans certains passages, des plans apparaissent sans que j'aie compris grand-chose au pourquoi du comment : des moustiques ou mouches géants entre des immeubles, par exemple... La chérie de l'étudiant est à la fois atteinte par le vers et piquée sur tout le corps (nu) par des milliers de moustiques, sans qu'on sache d'où ils sortent, puisqu'en hiver ils ne sont pas censés être là... Bref !

Exemple de planche:

Ce manga est un seinen, donc pas le type de manga d'action pure, plutôt une intrigue réfléchie qui se développe à un rythme assez lent, avec un imaginaire comme je l'ai dit plutôt glauque, sombre. Je l'ai lu sans véritable déplaisir, mon attention était retenue, mais il ne m'a pas passionnée. 3/5

Citations :
- Une dernière chose, Inoue... On n'appelle pas un mort un "truc"... (page 17)

- Nous ne savions plus que faire de lui. Et ça ne coûtait pas un centime, alors... Nous l'avons confié au centre. (page 55)

- Un parasite qui dépossède la victime de ses désirs. (page 87)

- Vous en prenez, des précautions... Je croyais que la situation n'était pas si grave ?
- En réalité... Tout ceci est vraiment le strict minimum... (page 108)