[Burton, Gabi] Sing me to sleep
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[Burton, Gabi] Sing me to sleep
Titre : Sing me to sleep
Auteur : Gabi Burton
éditions : Rageot
Nombre de pages : 608 pages
Présentation de l’éditeur :
Saoirse est une sirène. Une créature sublime aux pulsions meurtrières, un être dont l’existence même est illégale. Pourtant, pour protéger sa sœur d’un terrible chantage, la jeune femme doit se rapprocher du danger. Elle entre au service de la famille royale, qui déteste tout ce qu’elle représente. Désormais garde du corps du séduisant prince héritier du royaume de Keirdre, Saoirse a de plus en plus de mal à cacher son identité. D’autant qu’elle est chargée d’arrêter un assassin sanguinaire qui sévit en ville… autrement dit, elle-même.
Mon avis :
Je suis en vacances. Il pleut en abondance. J’ai lu les trois quart du livre en une après-midi. Non, je ne vois pas de lien entre la météo et le fait que l’héroïne soit une sirène.
Amis de la petite sirène, passez votre chemin. Non, ce n’est pas la gentille Arielle qui se tient devant nous, c’est Saoirse, sublime sirène qui ne se contente pas d’avoir des envies de meurtres : elle tue. L’eau l’invite à tuer et elle ne résiste guère quand l’homme qui est sa cible se comporte comme le dernier des machos. Si son existence était connue, elle serait immédiatement mise à mort, comme toutes les autres sirènes avant elle. Aussi, est-elle obligée, elle qui a été recueillie enfant par un couple aimant, de dissimuler son identité, tout comme elle doit dissimuler celle de sa petite soeur, Bruine. Elle a même poursuivi ses études dans le métier des armes, dans le but d’être la meilleure – pour la protéger. Que ne ferait-on pas pour sa petite soeur ? Oui, je sais, la littérature est remplie de frère et soeur protecteurs. Le tout est de savoir s’ils parviennent à leurs fins, et avec quels moyens. Le danger est en effet imminent : quelqu’un fait chanter Saoirse, quelqu’un menace de révéler la véritable nature de sa soeur. La jeune sirène est obligée de céder au chantage, et se retrouve ainsi au service de la famille royale qu’elle déteste : un roi cruel, une reine mutique, un prince fêtard, voilà les membres de cette famille.
Et pourtant, en dépit de toutes les préventions de Saoirse (le récit est rédigé de son point de vue), je ne peux pas dire que j’ai trouvé le prince si désagréable, lui qui ose, parfois, être différent de ce que l’on attend de lui, peut-être parce qu’il attend autre chose de ceux qui l’entourent, de ceux qui doivent veiller sur lui, le protéger, peut-être aussi parce qu’il manque cruellement de confiance en lui – et on saura pourquoi au fur et à mesure de la lecture.
Nous nous retrouvons au coeur du jeu des faux-semblants, chacun ment, chacun cache quelque chose, parce que chacun a trop subi, trop souffert dans ce monde où la cruauté est quotidienne. La clôture préserve ce monde et ses habitants, je n’ai pourtant pas l’impression que tous soient particulièrement épanouis. Selon la catégorie sociale à laquelle l’on appartient, l’erreur se paiera plus ou moins chère. Et si ce monde vous semble très éloigné du notre, j’ai envie de dire « pas tant que cela » si l’on regarde dans d’autres pays, dans un passé pas si éloigné que cela.
Autre point qui m’a intéressé, c’est l’interrogation sur la monstruosité (thème qui est étudié en 6e selon les programmes de français). Qu’est-ce qu’un monstre ? Qu’est-ce qui fait de nous des monstres ? L’on peut penser d’abord, au sens premier du terme, à un être fantastique et terrible, et c’est ce qu’est la sorcière. L’on peut penser aussi à un être de conformation anormal – Saoirse a une fausse cicatrice sur la figure, marque de brûlure dont elle ne veut pas parler, mais qui fait qu’elle, déguisée, est immédiatement reconnaissable. Reste le troisième sens « qui choque la raison, la morale », et c’est ce qui se passe avec les crimes que la jeune femme commet. Cela fait-il d’elle un monstre ? A vous et aux autres de voir. A ceux qui vivent avec elle et connaissent la vérité de voir aussi, et ce n’est ni simple, ni simpliste.
Je terminerai cependant par une petite déception : soit la fin est ouverte, soit il existe une suite.
Sharon- Modérateur
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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