[Thomas-Verney, Nathalie] Æternitas

Thomas Verney Nathalie - AETERNITAS



Titre : Aeternitas
Auteur : Nathalie Thomas-Verney
Parution : Mai 2024
ISBN : 9 782322 274161
Nbr de pages : 675

Présentation éditeur :

Nous vivons une époque de ténèbres et de lumières ; une époque où la frontière entre le Bien et le Mal est si ténue, si fragile, que le souffle du vent pourrait bien l’effacer.
Je me nomme Estienne, cadet d’une noble et ancienne famille de Provence. Je ne suis qu’un simple prêcheur dominicain. Mon père, Rémi de Maurignan, comte de Castellac, possédait un grand domaine qui s’étendait de la puissante République de Gênes à l’est, aux hautes montagnes du royaume du Piémont au nord, et aux immenses territoires du comte de Provence à l’ouest. Au sud s’étirait la mer Méditerranée jusqu’aux confins de l’Orient.
Les conflits de nos voisins nous étaient épargnés grâce à la présence de la blanche abbaye qui se dressait sur le flanc de la montagne, au-dessus du val.
L’abbaye Saint-Sébastien avait été construite voilà plus d’un millénaire. Un terrible tremblement de terre la détruisit en totalité. Ne restait à son emplacement qu’un amoncellement de ruines qu’on disait maudites.
Avec courage et acharnement, les frères cisterciens la rebâtirent sur un éperon rocheux, isolé de tout et de tous. Siècle après siècle, ils y ajoutèrent divers bâtiments. Avec patience et méthode, ils construisirent l’une des plus belles abbayes de la Chrétienté, détentrice de « toute la connaissance du monde ».
La légende raconte que certaines de ses enluminures auraient eu le pouvoir de sauver les âmes. Peut-être était-ce pour cette raison que de nombreux puissants s’y rendaient en pèlerinage ?
La pureté de l’âme… qui sait à quoi elle ressemble.
L’histoire que je vais vous narrer n’est que le reflet de ces hommes et de ces femmes qui croyaient à une idée, un rêve peut-être. Certains se sont battus jusqu’à la mort sur des terres arides loin de chez eux, d’autres ont intrigué pour s’accaparer le pouvoir, mais un seul a compris que la connaissance surpassait toutes les croyances.
Les petites gens, ceux qui n’avaient ni arme, ni pouvoir, ont dit qu’il était un ange venu guider l’humanité vers la paix. D’autres ont vu en lui la réincarnation du Prophète. Un seul homme connait la vérité. Lui qui avait passé la moitié de sa vie en Terre Sainte, Esquieu de Maurignan, comte de Castellac, mon frère ainé.
C’est son histoire et celle de la blanche abbaye Saint-Sébastien que je vais vous conter mais avant cela, ce fut à Rome que tout commença en l’an 1276.


Un mot sur l'auteure :
Né en 1966, Nathalie Thomas-Verney est l'auteure de romans, tant contemporains qu’historiques. Son premier roman « Le Dernier Chant du Rossignol » (2018) a reçu le prix des Arts Littéraires en mars 2019 à Toulouse, tandis que son second roman « Destins Interdits » (2019) a été mention d’honneur du jury dans la section roman, au concours international de littérature Golden Aster Book en janvier 2020 à Rome. Aeternitas est son septième roman.

Mon Avis :
Aeternitas, ce sont 3 histoires qui se déroulent au 13e siècle, le tout début de la période dite du « bas moyen-âge », et qui concerne trois personnages aussi attachants les uns que les autres.

Le récit s’ouvre à Rome en 1276 où nous assistons à la naissance d’Élamen, dont nous suivrons l’enfance dans un monastère de moniales bénédictines, puis l’adolescence dans une abbaye cistercienne.
Intelligent, doué en toute chose, ce garçon à la naissance mystérieuse est aussi avide de connaissances que de savoirs. À l’adolescence, il doit quitter celles qui ont pris soin de lui depuis toujours pour rejoindre le monde des hommes. C’est alors qu’un puissant homme d’église le conduit en Provence, dans le comté de Castellac qui abrite l’une des plus belles abbayes de la Chrétienté ; l’abbaye Saint-Sébastien dont (dit-on) la bibliothèque abriterait « toutes les connaissances du monde ». Mais voilà, ce monastère est le fleuron de l’ordre le plus strict de l’époque : l’ordre Cistercien.
Avec Élamen nous découvrirons la face cachée de celle que tout le monde nomme la Blanche Abbaye. Doué en dessin, le novice rejoint le scriptorium où œuvrent les copistes et les enlumineurs. C’est là qu’il confectionnera en secret son « Livre des âmes » et c’est lorsqu’il aura enfin atteint son but ultime, devenir l’aide du vieux bibliothécaire, qu’il fera une découverte capable d’ébranler toute la Chrétienté et de changer l’avenir du monde.

Le second destin est celui d’Esquieu de Maurignan, comte de Castellac qui s’est croisé voilà plus de 20 ans. En cette année 1291, alors que l’Occident se désintéresse complètement de la Terre Sainte, tout va basculer. Guillaume de Beaujeu, Maître du Temple, fait appel à son vieil ami Esquieu afin de négocier une nouvelle paix avec le jeune sultan d’Egypte qui menace la dernière ville aux mains des croisés : Saint-Jean d’Acre. Mais l’Histoire est en route et ni Guillaume de Beaujeu et ses Templiers, ni Esquieu ne parviendront à empêcher la ville de tomber. Comme des milliers de croisés, Esquieu est contraint de quitter l’Orient et de rentrer chez lui dans le comté de Castellac qu’il a abandonné quand il était encore un jeune chevalier.

Estienne de Maurignan, frère cadet d’Esquieu, est notre troisième personnage. Obéissant à son père, Estienne est entré dans les ordres. Mais contrairement au vœu du vieux comte, il n’a pas rejoint l’ordre Cistercien dont la blanche abbaye domine le val de Castellac, mais celui des frères prêcheurs, autrement dit les Dominicains (nouvel ordre fondé au début du 13e siècle). Estienne apprécie leur ouverture d’esprit et leur proximité avec le peuple. Diplômé d’un doctorat en théologie à l’Université de Paris, son ordre l’envoi en mission en Provence. Officiellement, Estienne doit y ramener la foi, officieusement le motif est tout autre. Toujours à la recherche des vérités bibliques, les Dominicains sont persuadés que des réponses se trouvent dans la bibliothèque de l’abbaye Saint-Sébastien, fief des Castellac. Estienne rentre donc chez lui.

Ce que j’ai aimé :
Les personnages, tous les personnages, les bons comme les méchants.
La manière dont l’auteure a abordé la perte de la Terre Sainte sans jugement ni sur le monde Arabe, ni sur l’occupation occidentale. Elle nous laisse nous faire notre propre opinion.
Si la religion est omniprésente tout au long du roman, l’auteure a l’intelligence de se positionner en observateur, mettant les hommes et leurs destins respectifs avant leur Dieu.
Le récit est vraiment passionnant, qu’il s’agisse de la bataille de la prise de Saint-Jean d’Acre ou des découvertes du jeune novice Élamen, on a du mal à refermer le livre.

Ce que je n’ai pas aimé :
J’aurais voulu une fin différente même si celle du roman est magnifique. On s’attache tellement aux personnages qu’on a envie qu’ils restent ensemble pour l’Aeternitas…

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