[Dhamija, Vish] Le magnat

Titre : Le magnat
Auteur : Vish Dhamija
éditeur : Mera éditions
Nombre de pages : 325

Présentation de l’éditeur :

L’un des hommes les plus puissants d’Inde accusés de meurtre. Une bataille judiciaire et médiatique sans pitié qui menace de faire s’écrouler un empire. Un périple dans les tréfonds de l’âme humaine, et une ambiguïté insoutenable.

Mon avis :

Le magnat est un thriller juridique (j’ai mis du temps à retrouver le terme). Ce roman raconte pourtant une histoire simple : un couple est sauvagement assassiné. Le système judiciaire indien se concentre sur un seul suspect : l’ex-mari de la victime, Prem Brendi alias le magnat. Objectivement, l’on pourrait se dire qu’ils ont raison, sauf qu’il n’est jamais bon de se concentrer sur une seule personne. Surtout, je me suis dit qu’un point essentiel était oublié : le mobile. Prem Brendi était divorcé depuis dix ans, il n’avait jamais revu son ex-femme Rea qui l’avait trompé et ne s’en cachait pas, il avait pourtant été généreux avec elle au moment du divorce. La vengeance est un plat qui se mange froid, dix ans après, cela donne l’impression que la vengeance vient tout juste d’être tirée du congélateur. C’est pourtant l’avis du frère du mari, un journaliste d’investigation qui comptait maints ennemis. Certes, la douleur de perdre son unique frère est bien réelle. Cela ne l »empêche pas de voir où se trouve son intérêt financier. De plus, les enquêteurs ne se donnent pas la peine d’approfondir l’enquête, tout simplement parce que la machine judiciaire se met en place très vite et que le seul qui accomplissait son métier sérieusement, et bien, on ne lui laisse guère le temps de le faire correctement.

A cet égard, je me dis qu’un tel procès serait impossible en France, ne serait-ce que parce que les avocats n’ont pas le droit d’enquêter, mais surtout parce que mettre au jour en plein procès de telles manquements couvriraient de honte le tribunal entier, qui n’aurait plus qu’à demander un non-lieu. Et aux Etats-Unis ? Oui, l’auteur est surnommé le John Grisham indien, et c’est tout à fait justifié, eu égard au caractère prenant de ce roman et à la rigueur de la construction de l’intrigue. Alors aux Etats-Unis, même si l’on peut penser qu’un procureur puisse avoir envie de « se faire » un homme puissant, jamais il ne serait allé au tribunal sans des preuves solides, et non de simples suspicions. Bref, il vaut mieux attendre le résultat des tests ADN, il vaut mieux vérifier certains faits avant de parier dessus. Je dis cela, je ne dis rien, surtout que l’avocat de la défense a beau être novice, il sait questionner son client, d’un flegme inébranlable, et utiliser les faits dont il a connaissance à bon escient.

Si vous avez envie de découvrir un roman policier indien, n’hésitez pas : le Magnat est véritablement un roman prenant, au dénouement implacable.

Merci Sharon pour ta critique qui donne envie de connaitre le fin mot de la fin, je le note