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[Merton, Thomas] La Nuit privée d'étoiles

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Message par elea2020 Mar 30 Juil 2024 - 17:46

La Nuit privée d'étoiles
Titre anglais : The seven storey mountain
Thomas Merton
1951
Traduit de l'américain par Marie Tadié
392 pages
"Pages catholiques", Albin Michel
EAN : 9782226069085

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Présentation de l'éditeur :
De nationalité franco-américaine, né en 1915 dans les Pyrénées-Orientales, Thomas Merton a influencé toute la génération d'après-guerre aux États-Unis par ses écrits spirituels et ses prises de position humanistes. Il demeure en particulier le grand précurseur du dialogue interreligieux avec l'Orient. Dans La Nuit privée d'étoiles, « Confessions » d'un Augustin moderne et livre culte depuis un demi-siècle, il nous fait partager son parcours spirituel : depuis sa jeunesse effervescente entre boîtes de jazz et militantisme politique et qui s'achève en « descente aux enfers », jusqu'à sa prise de robe dans un monastère trappiste du Kentucky. (source : site internet Albin Michel)

Mon avis:
Voici une lecture qui m'aura pris quelque temps et qui m'aura apporté, par surprise, des connaissances auxquelles je ne m'attendais pas. Je l'ai recueilli sur les étagères de ma boîte à livres habituelle, pensant, d'après la silhouette sur la couverture, qu'il s'agissait d'un roman gothique, quelque chose comme Le Moine de Lewis !

Évidemment, ce n'était pas du tout de cela qu'il s'agissait, mais j'ai suivi avec intérêt le parcours de cet homme, né en France en 1915, qui a vécu l'entre-deux-guerres entre Europe et États-Unis, dans une famille très riche, le grand-père étant homme d'affaires dans le pétrole, mais aussi bohême et voyageuse, son père peintre voyageait énormément. Sa vie est tôt marquée par le deuil, avec la mort de sa mère ; Thomas et son frère Jean-Paul suivent leur père d'un continent à l'autre, d'une ville à l'autre, se posant rarement et changeant souvent d'école. Ils seront étudiants dans les meilleures écoles ou universités, et resteront longtemps très peu pratiquants, voire même assez rebutés par la religion en général - ils sont d'ailleurs d'une famille de l'église protestante anglicane.

Thomas Merton nous relate sa folle jeunesse, sa vie dissipée d'alors, dans les vibrations du jazz et les vapeurs de l'alcool, jusqu'à point d'heure, discutant passionnément avec ses meilleurs amis dans les clubs, mais englué dans une sorte de dépression qui semble avoir toujours plané sur lui en ces années-là. Pourtant, il lit beaucoup, et peu à peu ses lectures le rapprochent de Dieu, de la religion catholique, notamment James Joyce et Dante. Ses rencontres également l'amènent à s'intéresser à la pensée chrétienne, puis à demander le baptême. Il lui faudra pourtant longtemps pour suivre ce qu'il a toujours senti comme sa vraie vocation : la vie monastique. Il enseignera, puis se consacrera aux œuvres de la baronne de Hueck - émigrée russe, elle s'est consacrée entièrement aux pauvres, fondant la Maison de l'Amitié à Harlem. Enfin, il prend son courage à deux mains, se décide à demander le noviciat au monastère trappiste de Gethsémani.

Il est étonnant de se trouver pris(e) dans l'histoire personnelle d'un homme devenu moine, mais finalement l'auteur connaît les mêmes tourments et déceptions que tout un chacun, les mêmes plaisirs aussi, dans une période historique riche et accélérée. Tout au long de son témoignage il pourrait aussi bien renoncer, partir comme soldat sur le front de la Seconde guerre mondiale (curieusement, il a été d'abord refusé car on lui avait arraché trop de dents !), rester simple professeur et écrivain. J'admire les gens capables de prendre une décision aussi radicale que de consacrer leur vie à Dieu, et certaines pages de la dernière partie, sur la vie claustrale, feraient presque envie, avec le silence et le travail des champs. La plume de l'auteur est alerte, son style équilibré et retenu, il ne montre pas de complaisance envers lui-même, au contraire il s'amuse de certaines situations, de son ignorance d'alors. Une lecture à tenter si l'on aime un tant soit peu l'histoire, la littérature et la pensée mystique. 4/5

Citations :
Son instinct le pousse à rester avec son aîné, et à l'imiter, et il ne comprend pas pourquoi ce besoin affectueux est si injustement et si brutalement repoussé. Cette terrible situation est le prototype du péché : le refus formel, délibéré, de l'amour désintéressé, simplement parce que nous n'en voulons pas, parce qu'il ne nous convient pas d'être aimés. (page 24)

Après toutes les statues fades, ennuyeuses, semi-pornographiques de l'empire romain, trouver un art rempli de vie spirituelle, de ferveur et de puissance, un art extraordinairement sérieux, vivant, éloquent et insistant dans le message qu'ils avaient à communiquer, sans prétention, sans trucage, sans rien de théâtral !
Ces mosaïques byzantines exercèrent sur moi une véritable fascination ; je me mis à hanter les églises où elles se trouvaient, et par conséquent toutes les autres églises de la même époque. Pèlerin inconscient, je visitai ainsi sans le vouloir les sanctuaires les plus fameux de Rome. (page 86)

C'était une classe de littérature anglaise sans tendance spéciale : simplement la littérature anglaise du XVIIIe siècle. Et on y traitait la littérature non d'un point de vue sociologique, économique ou psychanalytique [en 1935], mais, chose admirable, d'un point de vue littéraire.
Je me demandai qui pouvait bien être cet excellent Van Doren, qui, devant faire un cours de littérature, ne faisait que cela ; ne parlait que de livres, de poésie et de théâtre ; ne lisait pas dans les poèmes des messages imaginaires. (page 109)

Mon principal souci était de me faire publier : comme si je ne pouvais avoir la certitude d'exister réellement qu'après avoir nourri mon ambition de ces gloires illusoires, mon vieil égoïsme, maintenant mûri, désirait me voir extériorisé en un moi public, imprimé et officiel, que je pourrais admirer à loisir. (page 204)

Souvent, surtout le dimanche, en sortant d'une église, j'entrais entendre la messe dans une autre ; j'écoutais les sermons harmonieux des prêtres espagnols ; leur grammaire même semblait digne, mystique et courtoise. Il me semble qu'après le latin, il n'existe pas de langue aussi adaptée à la prière et aussi faite pour parler de Dieu (...). (à Cuba)

Les lignes du livre de Job étaient profondes et troublantes... Je crus que leur poésie seule m'émouvait ; et cependant, je sentais, obscurément, qu'elles renfermaient un message personnel. Dieu s'adresse souvent directement à nous par l'Écriture. Je commençai à me sentir brûlé et marqué par le feu sombre qui couvait sous ces mots : "S'Il vient à moi je ne le verrai pas ; s'Il part, je ne comprendrai pas ; s'Il m'interroge tout à coup, qui lui répondra ? Ou qui peut dire : pourquoi agis-tu ainsi ?"
Quelque chose, dans ces paroles, semblait menacer toute cette paix que je goûtais depuis des mois, c'était une sorte d'avertissement que des réalités oubliées allaient se dévoiler... Endormi dans une douce sécurité, je vivais comme si Dieu n'existait que pour m'accorder des grâces temporelles... (page 262)

Mais quel étrange aveu ! Admettre que des hommes soient admirables, dignes, parfaits, dans la mesure où ils s'effacent dans la foule et passent inaperçus, en cessant d'être conscients de leur existence et de leurs actes... Ici, l'excellence est en rapport avec l'obscurité ; le meilleur étant celui qui est le moins regardé, le moins distingué ; seules les fautes et les erreurs attirent l'attention sur l'individu.
La logique de la vie cistercienne est donc en opposition absolue avec la logique du monde, dans lequel les hommes se poussent en avant, de sorte que le plus excellent semble être celui qui se met le plus en valeur, qui domine les autres, qui attire l'attention...
Quelle vie étrange, en vérité, que de vivre toujours dans l'imagination d'un autre être, comme si c'était le seul endroit où nous pussions devenir réels ! (page 298)

J'attendis sans sonner ; bientôt le fenêtre s'ouvrit, et le Frère Mathieu, à la barbe grisonnante, me regarda de ses yeux clairs à travers les barreaux.
"Hello, Frère !" dis-je.
Il me reconnut, jeta un coup d'œil à ma valise, et me dit : "Venez-vous pour de bon, cette fois-ci ?"
- Oui, Frère, si vous priez pour moi, répondis-je. Le Frère fit un signe d'assentiment et se prépara à refermer la fenêtre.
- C'est ce que j'ai fait. J'ai prié pour vous. (page 318)
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