[Powers, Richard]L'Arbre-Monde

EAN : 9782264074430
10-18 (2019)  
744 pages

L’auteur :
Né à Evanston, Illinois, le 18 Juin 1957
Lorsqu’il a onze ans, son père est nommé à la International School à Bangkok et la famille s’installe en Thaïlande où elle vit jusqu'en 1972.
Diplômé de la DeKalb High School, dans l'Illinois, en 1975, il fait ses études de physique à l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign (UIUC).
Il commence ensuite des études de littérature et obtient son B.A. en 1978, puis son Master of Art en 1980 à la même université. Il est nommé professeur d’anglais à l'UIUC en 1996 où il est actuellement professeur émérite.

Résumé de l’éditeur :

Après des années passées seule dans la forêt à étudier les arbres, la botaniste Pat Westerford en revient avec une découverte sur ce qui est peut-être le premier et le dernier mystère du monde : la communication entre les arbres. Autour de Pat s'entrelacent les destins de neuf personnes qui peu à peu vont converger vers la Californie, où un séquoia est menacé de destruction.
Au fil d'un récit aux dimensions symphoniques, Richard Powers explore ici le drame écologique et notre égarement dans le monde virtuel. Son écriture généreuse nous rappelle que, hors la nature, notre culture n'est que " ruine de l'âme ".

Mon avis :

Si les arbres pouvaient parler, que nous diraient-ils ?
Graines, racines, tronc, branches, canopée, le roman navigue à travers plusieurs époques, déroule les histoires en cercles concentriques de fables entrelacées et explore le conflit essentiel de notre planète : celui entre humains et non-humains. Il existe un monde à côté du nôtre, un monde vaste, lent, interconnecté, plein de ressources, ingénieux au maximum et presque invisible pour nous.
On découvre des personnes, chacune associée à une essence d’arbre. Elles apprennent à connaître l’univers du végétal tout en faisant partie de cette humanité qui en provoque la fin.
Cela aurait pu être un récit vaste et exalté d’activisme et de résistance allié à un éloge éblouissant du monde naturel. Mais, après un début superbe, le roman s’embourbe dans trop de détails, trop de redites et des sauts difficiles à suivre entre tous les protagonistes. J’ai vraiment eu du mal à terminer les 532 pages (format Kindle).

Deux aspects ont attiré mon attention, en dehors du sujet principal.
D'abord presque tous les récits commencent par une description de la relation du personnage avec son père, et ce père reste un élément clé tout au long de la vie de celui-ci. Les mères sont à peine mentionnées et quand elles le sont, c'est de manière ridiculement stéréotypée.
Ensuite, l'absence d'un seul personnage noir ou latino dans ce qui se présente comme une saga située dans l'histoire récente des États-Unis. Powers place une ligne ou un paragraphe ici ou là sur un autochtone sans même lui donner un nom et encore moins un rôle.

Je pense que le message essentiel que Powers a voulu  transmettre avec ce livre est : la nature nous parle, nous appelle, peut nous redonner le sens qui manque souvent à notre vie, mais nous ne l'écoutons pas, au contraire, nous la traitons mal et la détruisons de telle manière que nous allons en périr nous-mêmes. C'est un message écologique auquel je peux adhérer. Mais la question est de savoir si l’auteur a réussi à le faire passer. De mon point de vue, non.  Le roman se termine de façon un peu mystique sans finalement qu’il en sorte une analyse censée et une idée convaincante pour l’avenir.

Le récit est au présent pour donner l’impression de vivre l’action en direct. Je ne sais pas si c'est toujours un choix judicieux. Quelques envolées lyriques sont bien tournées et l’analyse des sentiments est assez approfondie.
Comme souvent j’ai été un peu agacée par quelques maladresses de traduction (ici par Serge Chauvin), la plupart du temps par manque de vocabulaire. Exemple : p185 « Il déclenche le déclencheur ».