[Kasischke, Laura] Eden Springs

Le livre de poche
192 pages
EAN 9782253071297
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy

Présentation de l'éditeur

« Voilà qui avait tout pour devenir un roman de Laura Kasischke : un prédicateur et sa cour, ses groupies, une bande d'adolescentes vénéneuses aux tenues immaculées jouissant de leur jeunesse comme d'un trophée qui ne leur sera jamais enlevé. » (Lola Lafon)
Au printemps 1903, une communauté religieuse du Michigan éveille la curiosité avec ses maisons victoriennes, son verger luxuriant et son parc d'attractions ouvert à tous. Benjamin Purnell, le charismatique leader, promet la vie éternelle à ses adorateurs, en particulier aux belles jeunes filles. Comment expliquer alors qu'une adolescente ait été enterrée ? Basé sur une histoire vraie, Eden Springs aborde de façon singulière les thèmes chers à l’auteure : l'étrangeté, la sexualité ensorcelante, la frontière ténue entre la vie et la mort.

Mon avis

Ce n'était pas une lecture prévue, mais j'ai croisé ce livre au bord du lac où je passais mes vacances. J'avais un souvenir confus mais plaisant d'un autre roman de Laura Kasischke et je me suis laissée tenter par celui-ci.

Cela se passe au début du XX° siècle aux Etats-Unis, mais cela pourrait être ailleurs, ici ou maintenant. C'est l'histoire de jeunes filles sous emprise. Elles sont orphelines ou leur famille a rejoint la secte fondée par Benjamin Purnell, elles vivent en communauté, tiennent un parc d'attractions, se promènent vêtues de longues robes blanches. Elles se disputent l'attention du chef de meute ou, au contraire, cherchent à se rendre invisibles à ses yeux.

Le livre est très (trop ?) court, mais il parvient à plonger le lecteur dans l'atmosphère de cette communauté. Laura Kasischke a les mots justes pour décrire les tourments qui traversent les jeunes filles, les mènent à se jauger les unes les autres, se heurter parfois, ou se jeter dans les bras d'hommes plus âgés. Elle m'a reconnectée brièvement avec l'adolescente que j'étais, bouleversée par les films The Virgin Suicides ou American Beauty, que je n'oserais pas revoir aujourd'hui de peur de ne plus les aimer.