[Tyriek, White] Les fantômes de Brooklyn

par lalyre Dim 25 Aoû 2024 - 19:12

[Tyriek, White]
Les fantômes de Brooklyn
Calmann Levy 21 août 2024
387 pages
Quatrième de couverture
Chaque quartier construit son propre folklore, existe selon ses propres mythes, crée un monde de héros et de méchants.
À l’est de Manhattan, les gratte-ciel laissent la place aux usines, entrepôts et HLM de Brooklyn. Dans ce quartier populaire, Audrey, une grand-mère, risque l’expulsion de son appartement et Key, sa fille, vient en aide aux femmes précaires tandis que Colly, son petit-fils adolescent, est tiraillé entre tendresse et rejet envers sa communauté. Après la mort de Key, Colly cherche à reconstituer l’histoire de sa mère afin de se réconcilier avec son passé et de comprendre l’empathie dévorante qui, tel un fantôme, le hante, lui aussi.
Au-delà des liens du sang et de leur attachement à cette ville-légende qu’est New York, un don unique relie ces trois générations d’Afro-Américains pour qui les disparus – voisins, aïeux ou simples inconnus – ne sont jamais loin. Aux côtés de cette famille, ils incarnent une mythologie moderne, singulière et vibrante.

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Mon avis
Dans un quartier de New-York, trois générations d’une famille afro-américaine sont reliées par un don unique, celui de communiquer avec les disparus ; Pour la grand-mère, sa fille et son petit-fils, ces apparitions incarnent la douleur de l’histoire, et une possibilité du trouble de leur quotidien et les difficultés auxquels ils doivent faire face. Je n’en dis pas plus car la quatrième de couverture est suffisante, cependant j’ai eu certaines difficultés à lire ce roman jusqu’à la fin, parce que j’étais souvent perdue dans les époques, je n’arrivais pas à bien comprendre les personnages, malgré cela je l’ai lu jusqu’au bout. Bien sûr c’est un roman d’ambiance avec de la poésie, cependant j’imagine que j’ai lu ce livre avec des soucis importants en tête alors je persiste à dire que je l’ai mal lu, désolée…

par **Sharon** Sam 7 Sep 2024 - 10:28

Mon avis :

C’est une très belle histoire qui nous est contée là, une histoire qui nous parle du passé, de la douleur, de la nécessité de se construire en dépit des blessures non cicatrisées transmises par les générations précédentes. Poids et douleurs des descendants d’esclaves. Le roman se teinte de fantastiques, parce que Key parvient à voir les disparus, qu’ils aient été ou non proches d’elle. Elle n’est pas la seule : sa mère et son fils aussi. Il n’est cependant pas si simple d’accepter ce don, de s’y abandonner, de ne pas sombrer dans la folie aussi. Ces trois générations – Audrey, la grand-mère, Key, la fille, Colly, le petit-fils – ne sont jamais seuls, ils sont entourés par leur communauté, par tous ses êtres qui survivent, souffrent, perdent des proches, rompent aussi tout contact avec ceux qui ont survécu.

Si ce roman est emprunt de poésie, il est en revanche parfois difficile à suivre à cause de sa narration qui n’est pas linéaire. L’on passe d’une époque à l’autre, d’un point de vue à l’autre, et il n’est pas toujours facile, en dépit des indications de lieu et de temps en tête de chapitre, de se replonger dans le récit. Même au sein d’un même arc narratif, j’ai eu l’impression que la chronologie n’est pas toujours linéaire. Il est des ellipses, aussi, et j’ai eu du mal à reconnaître, dans la doula qui craint pour ses patientes, la jeune femme un peu effrontée qui n’hésitait pas à emprunter des vêtements sur son lieu de travail – pour ne citer que cette exemple. Il est vrai cependant que la construction du récit donne envie de connaître la suite, et de savoir, par exemple, si l’événement que craignait la jeune Key est réellement survenu.

Les fantômes de Brooklyn est un roman que j’ai apprécié, un roman qui nous permet de découvrir toute une partie de l’histoire américaine, histoire qui n’a pas vraiment fait les gros titres de la presse : les héros de ce livre sont les oubliés du rêve américain.