[Lee, Min Jin] Pachinko

Harper Collins Poche (12/01/2022)
EAN : 9791033908951
768 pages

Lu pour la lecture commune de Septembre, Octobre, Novembre 2024

L’autrice :
Elle est née le 11 novembre 1968 à Séoul. Sa famille a immigré aux États-Unis en 1976. Elle a grandi à Elmhurst, dans le Queens, à New York. Ses parents possédaient une bijouterie en gros à Koreatown, Manhattan. Nouvelle immigrante, elle a passé beaucoup de temps à la bibliothèque publique du Queens, où elle a appris à lire et à écrire.
Après avoir fréquenté la Bronx High School of Science, Lee étudie l’histoire et est résidente de Trumbull au Yale College dans le Connecticut. Elle a étudié le droit au Georgetown University Law Center, puis a travaillé comme avocate d’entreprise à New York de 1993 à 1995. Elle quitte le barreau en raison des heures de travail extrêmes et de sa maladie chronique du foie, décidant de se concentrer sur l’écriture. Elle s’est depuis rétablie de sa maladie. De 2007 à 2011, elle a vécu à Tokyo. Depuis 2012, elle réside à Harlem.
Min Jin Lee est une cousine de l’actrice Kim Hye-eun.

Présentation de l’éditeur :
L’histoire nous a failli, mais qu’importe.
Début des années 1930.
Dans un petit village coréen, la jeune Sunja se laisse séduire par les belles paroles et tendres attentions d’un riche étranger. Lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte et que son amant est déjà marié, elle est confrontée à un choix : devenir, comme tant d’autres jeunes femmes dans sa situation, une seconde épouse, une « épouse coréenne » ou couvrir sa famille de déshonneur. Elle choisira une troisième voie : le mariage avec Isak, un pasteur chrétien qu’elle connaît à peine et qui lui offre une nouvelle existence au Japon. Cette décision est le point de départ d’un douloureux exil qui s’étendra sur huit décennies et quatre générations.
Avec une justesse historique remarquable et une écriture précise et dépouillée, Min Jin Lee nous offre, à travers un siècle de relations nippo-coréennes, un hymne intime et poignant à tous les sacrifices que font les immigrés pour trouver leur place en pays étrangers.

Mon avis :
Le roman m'a marqué puisque je n’avais pas connaissance des terribles conditions de vie qu'ont subies (et subissent sans doute encore) les Coréens qui ont émigré au Japon. À travers la vie de Sunja, l'autrice parvient à décrire l'histoire du pays et à construire une saga familiale.

Qu'est-ce qui fait une nation ? Où est son foyer ? Qui est votre famille et comment lui être loyal(e) ? Être fier(e) ou avoir honte de ce que l'on est ? La honte contre le pardon. Cependant Lee n'aborde jamais ces idées de manière explicite : elles prennent vie dans les pensées, les actions et les dialogues des personnages, doucement et subtilement parfois mais finalement sans équivoque.
La misère, la souffrance, la culpabilité, les guerres, la xénophobie, tous les aspects les plus misérables de l'être humain sont décrits, mais, comme toute pièce de monnaie a deux faces, on y trouve aussi l'amitié, la loyauté, la camaraderie, le respect et l'amour.

Quelque chose qui a retenu mon attention, c’est la résignation avec laquelle les femmes acceptaient leur destin « d'être nées pour souffrir et travailler comme des bêtes » et le sentiment de culpabilité provoqué par toute situation qui les éloignait de cette souffrance, comme si un peu de bonheur leur était toujours interdit. Un autre sentiment qui traverse tout le livre est la honte : d’être une femme, d’être pauvre, d’être coréen.
Je savais les japonais racistes et xénophobes mais je n’aurais jamais imaginé qu’ils puissent se montrer aussi cruels envers un peuple proche d’eux. En le disant, je réalise que les français n’ont pas été tendres avec les émigrés espagnols, portugais ou italiens…

À part Sunja, admirable mère courage, je pense que Noa est le personnage qui m’a le plus touchée à cause de tout ce qu’il traverse et de la façon dont il gère cela depuis qu'il est enfant. De nombreuses coutumes et modes de pensée coréens et japonais se reflètent dans son éducation, ainsi que dans ses aspirations et ses désirs.

Le livre est tout de suite captivant mais l'histoire perd peu à peu en intensité car elle s’étire, à mon avis, un peu trop en longueur. Cela reste quand même une très bonne et intéressante lecture.

Lu dans le cadre de la lecture commune de Septembre, Octobre, Novembre 2024 :

Nous suivons la vie d'une famille coréenne à partir du début des années 1900 jusqu'à la fin des années 1980 sur 4 générations. Une vie difficile pour les femmes et les Coréens au Japon. Cela parle de la famille, de la pauvreté, de la guerre, de l'amour, de la religion, du travail et également du racisme. Je dirais aussi que la force de caractère du personnage principal Sunja y est très importante. Il lui a fallu "combattre" pour y arriver. Cette famille fera tout ce qu'il faut pour s'en sortir tout en acceptant ce qui leur arrive.
J'ai beaucoup aimé cette histoire de famille.