[Biguenet, John] Le secret du bayou

par Dulcie Mar 15 Oct 2024 - 4:24

Albin Michel (2008)
Broché
ISBN : 978-2-298-02110-3
429 pages

Lu pour la lecture commune de Septembre, Octobre, Novembre 2024

L’auteur :
Écrivain résident à l’université de l’Arkansas puis à l’université du Texas, John Biguenet a publié des nouvelles, des essais et des poèmes dans de nombreuses revues (Esquire, Story, Zoetrope…), ainsi que plusieurs ouvrages. Ses nouvelles, notamment, lui ont valu un O. Henry Award. Président de l’American Literary Translators Association, John Biguenet enseigne actuellement à l’université Loyola de La Nouvelle-Orléans.

Présentation de l’éditeur :
1957, côte de Louisiane. Dans le monde impitoyable des pêcheurs d’huîtres à la drague en haute mer, une flamboyante saga familiale tissée de haine, de violence, d’amour et de souffrance, aussi inexorable qu’une tragédie grecque. Fidèle à la tradition des grands romans du Sud profond aux accents faulkneriens, le superbe portrait d’une femme indomptable et farouche.
John Biguenet sait nouer ses intrigues sur les eaux troubles des bayous, dont il réinvente la diabolique magie. André Clavel, Lire.

Mon avis :
C'est l'histoire de deux familles, les Petitjean et les Bruneau, qui sont rivales. Felix Petitjean, dont la famille possède des parcs à huîtres depuis plus de cent ans, a une dette envers Darryl "Horse" Bruneau. Lorsqu'ils arrangent un mariage de convenance pour régler leurs comptes, une série d'actes violents va s’enclencher et des secrets seront révélés.

Parallèlement, le roman décrit bien les paysages et le quotidien de ces pêcheurs de crevettes et éleveurs d’huitres. Avec leurs épouses et enfants, ils forment une communauté où le bien et le mal ne sont pas des notions abstraites. En ces années 50, il y a encore quelque chose du Far West sans que ce soit seulement une histoire d’hommes. Deux figures féminines tirent très bien leur épingle du jeu, surtout la jeune Thérèse au caractère affirmé.
On apprend aussi que déjà à cette époque l’exploitation du pétrole en mer, non loin de la côté, provoquait des désordres écologiques.

Cela aurait pu déboucher sur un très bon roman. Malheureusement, Biguenet utilise trop de stéréotypes. Principalement l'ignoble Darryl et le pauvre « vieux » Petitjean en vedettes mais aussi tous les personnages secondaires. L’intrigue tarde à prendre un tournant intéressant et il n'y a pas de réelle surprise à la fin.

Le style est agréable à lire. Cependant je regrette ce qui, pour moi, est une erreur de traduction (ici France Camus-Pichon). Bien sûr en anglais « you » signifie aussi bien « tu » que « vous » mais quand des jeunes ayant été à l’école ensemble dialoguent en se voussoyant, cela m’étonne beaucoup, même en 1957. Également que deux adultes qui se sont connus à l’enfance, se sont fréquentés et ont voulu se marier, emploient le « vous » ne colle pas du tout.

Malgré tout, cela reste un bon moment de lecture.