[Louis, Edouard] L'effondrement.
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[Louis, Edouard] L'effondrement.
Titre : L'effondrement
Auteur : Edouard Louis
éditeur : Seuil
Nombre de pages : 240 pages
Présentation de l'éditeur :
Mon frère a passé une grande partie de sa vie à rêver. Dans son univers ouvrier et pauvre où la violence sociale se manifestait souvent par la manière dont elle limitait les désirs, lui imaginait qu’il deviendrait un artisan mondialement connu, qu’il voyagerait, qu’il ferait fortune, qu’il réparerait des cathédrales, que son père, qui avait disparu, reviendrait et l’aimerait.
Ses rêves se sont heurtés à son monde et il n’a pu en réaliser aucun.
Il voulait fuir sa vie plus que tout mais personne ne lui avait appris à fuir...
Mon avis :
Tout d'abord, je tiens à remercier l'ami qui m'a prêté ce livre. Je l'ai lu presque d'une traite, aujourd'hui. Ce n'est pas la première oeuvre d'Edouard Louis que je lis, je pense cependant que c'est la première que je chronique.
Lu d'une traite ou presque (pause de trois heures entre les deux séances de lecture) et un questionnement tenace : ai-je eu raison de lire l'oeuvre jusqu'au bout ? Je la trouve foncièrement impudique, même s'il est évident que son frère aîné, mort et enterré, n'en aura strictement rien à faire.
Le drame de ce frère ? Jamais personne ne l'a aidé à accomplir ses rêves. Ses désirs, trop grands pour le milieu dont il était issu, d'après son petit frère. Mouais. Je dirai plutôt qu'ils étaient trop grands eu égard au manque d'amour, d'attention dont il était la cible, que ce soit par son père biologique, par son père adoptif (le père d'Edouard Louis) ou par sa mère, qui ne prenait jamais la défense de ce fils, qui disparaîtra prématurément. Pourtant, c'est dans sa chair même qu'elle sentira la disparition de ce fils, cette disparition presque programmée dans un milieu extrêmement violent. Oui, la violence banale, tragique d'un quotidien à qui personne ou presque ne fait attention. Je note tout de même à quel point la police a su, à chaque fois qu'il s'est rendu coupable de violence, être réactive. C'est toujours facile de l'écrire après coup, mais leur réactivité a peut-être sauvé des vies.
Edouard Louis, en quinze faits essentiels, reconstitue la vie de son frère, parle aux femmes de sa vie, à celles qui ont été témoin de sa lente déchéance due à l'alcool, celles qui ont vu que l'on ne pouvait l'empêcher de boire. Il était adulte, il était impossible de le faire interner de force pour le soigner, et quand bien même il a finalement accepté de le faire, il n'est pas parvenu à surmonter son addiction, terme beaucoup trop policé à mes yeux pour signifier son impossibilité de vivre sans l'alcool.
Un livre douloureux à lire, face à ce destin que rien n'a pu infléchir.
Sharon- Modérateur
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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