[Castro, Joy] Une enquête de Nola Céspedes - Tome 1 : Après le déluge
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[Castro, Joy] Une enquête de Nola Céspedes - Tome 1 : Après le déluge
Titre : Une enquête de Nola Céspedes : Tome 1 : Après le déluge
Auteur : Joy Castro
édition : Folio
Nombre de pages : 400 pages
Présentation de l’éditeur :
Jeune journaliste ambitieuse, Nola rêve du prix Pulitzer mais est confinée aux pages Loisirs d’un quotidien de La Nouvelle-Orléans. Jusqu’au jour où on lui confie un reportage sur les délinquants sexuels libérés au moment de l’ouragan Katrina et qui, depuis, sont toujours dans la nature.
Lu dans le cadre de la lecture commune septembre/octobre/novembre 2024
Mon avis :
J’ai beaucoup aimé ce roman, et mon regret est que je sais que les aventures de Nola Céspedes sont peu nombreuses. Deux romans sont publiés à ce jour, et même si l’autrice écrit toujours, je crois bien qu’elle a abandonné cette série – et ses autres oeuvres ne sont pas traduites en français.
Nola Céspedes est une journaliste ambitieuse. Attention, cela ne veut pas dire qu’elle a les dents qui raillent le parquet, cela veut dire qu’elle n’a pas l’intention de passer toute sa vie à écrire pour les pages loisirs du quotidien qui l’emploie. Un jour, son rédacteur lui confie ce qui pourra être la chance de sa vie : une enquête sur les délinquants sexuels libérés après l’ouragan Katrina. Au début, elle rechigne un peu, elle accepte quand elle comprend que le journaliste qui avait commencé à enquêter sur le sujet s’est mis en disponibilité depuis la disparition prématuré de son fils de huit ans (cancer – on oublie que cette maladie frappe à tous les âges).
Au même moment, une jeune femme, baby sitter pour une riche famille, disparaît. Même si Nola est tentée d’enquêter sur le sujet, elle sait que d’autres le font déjà. Elle se plonge à fond dans son sujet, par contre, n’hésitant pas à se documenter, à aller voir des médecins, des victimes, des parents inquiets membres des comités de vigilance, et, bien sûr, des délinquants sexuels qui ont été libérés. Je suis un peu comme Nola, je suis contre un fichage systématique, même si certains disent : « la loi, il fallait la respecter ». Il y a pour moi une marge énorme entre avoir une relation tarifée (et qui se déroule sans violence) avec une prostituée et violer des enfants. Nola ne cherche d’ailleurs pas à rencontrer les premiers, elle rend visite à des personnes qui ont vraiment commis des actes violents, barbares, à ses risques et périls ai-je envie de dire.
J’ai vraiment aimé le personnage de Nola, qui vit à la Nouvelle-Orléans et peine à joindre les deux bouts. Elle est d’origine cubaine, et non, elle n’a pas envie de retourner sur son île, sûrement parce que, pour elle, ce n’est pas son île, mais l’île que sa mère a dû fuir, l’île où sont morts ses grands-parents, île pour laquelle elle n’a pas d’attache familiale. J’ai aimé aussi rencontrer ses amies, qui ne se doutent pas du tout de la pauvreté dans laquelle Nola a grandi, fille unique d’une mère célibataire qui a eu la chance d’être détectée surdouée à la maternelle, qui a eu la chance que sa mère accepte de l’envoyer dans un établissement privilégié. Nola a des liens très forts avec sa mère, et j’ai beaucoup aimé aussi les passages où mère et filles se parlent à coeur ouvert.
Alors oui, Après le déluge n’est pas un roman policier traditionnel, mais il est un roman noir très intéressant.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Castro, Joy] Une enquête de Nola Céspedes - Tome 1 : Après le déluge
Après lecture de ta critique, Sharon, je suis très tentée.
Mais, comme il n'est pas encore disponible en e-book, je vais le commander en version poche
Mais, comme il n'est pas encore disponible en e-book, je vais le commander en version poche
Dulcie- Grand expert du forum
-
Nombre de messages : 1081
Age : 68
Localisation : Pyrénées Orientales
Genre littéraire préféré : Roman historique
Date d'inscription : 10/01/2023
Re: [Castro, Joy] Une enquête de Nola Céspedes - Tome 1 : Après le déluge
Je t'en prie Dulcie.
C'est vraiment une bizarrerie, parce que j'ai le tome 2 en ebook, justement.
C'est vraiment une bizarrerie, parce que j'ai le tome 2 en ebook, justement.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Castro, Joy] Une enquête de Nola Céspedes - Tome 1 : Après le déluge
Lu dans le cadre de la lecture commune septembre/octobre/novembre 2024.
Tout d’abord une petite remarque amusante. Je n’ai pas réussi à trouver les origines de l’autrice mais cela m’a fait sourire qu’elle ait choisi de donner à son héroïne une origine cubaine en s’appelant Castro.
Cela aurait pu être un bon livre s'il n'y avait pas eu de sérieux défauts. Il m’a fallu beaucoup de temps pour sympathiser avec Nola et il y a trop d'épisodes fastidieux de digression où le récit s'éloigne de l'intrigue et se lance dans plusieurs pages d'informations sur la Nouvelle-Orléans. Un vrai guide touristique ! Les précisions historiques et les descriptions architecturales peuvent être intéressantes mais un catalogue des bars et restaurants de la ville, c’est lassant.
Il y a quand même une certaine force dans ce roman. J'ai été très intéressée par les difficultés de Nola à évoluer dans la société aisée voire riche (ses trois amies en font partie*), en particulier lorsqu'il s'agissait de ses tentatives de gommer son passé.
*On peut noter qu’aucune est Blanche…
Dès le début on s’attend à une enquête sur la jeune fille disparue. Mais il n’est est rien, ce n’est pas un polar. Il s’agit simplement d'un roman racontant l'évolution d'un personnage avec, en toile de fond, un enquête journalistique sur les délinquants sexuels, leur difficile intégration dans la société à leur sortie de prison et la façon dont leurs victimes peuvent « guérir» du traumatisme.
J’ai apprécié la relation de Nola avec Marisol, 12 ans. Il y a beaucoup de tension dans la relation, pas nécessairement entre les deux personnages, mais à cause d’une chape sous-jacente de désespoir. Bien que Nola ne le dise pas explicitement, j'ai vraiment eu le sentiment que passer du temps avec Marisol était une façon pour elle d'essayer à la fois de réécrire son propre passé, et aussi d'essayer de sauver une adolescente. J'ai trouvé que cette dynamique était bien menée.
Concernant le style, l’autrice a inséré dans les phrases et dialogues des termes en espagnol. Un peu trop à mon goût. Et puis il y a ce qui pour moi est un défaut récurrent chez les auteurs américains, à savoir cette façon de désigner les objets par leur marque. Ici, par exemple, elle ne prend pas sa voiture mais sa Pontiac. Et quand une marque revient d’innombrables fois c’est encore plus agaçant. En tant que journaliste Nola se sert d’un dictaphone pour les interviews et ici il s’agit d’un Olympus. Et, comme elle rencontre beaucoup de personnes pour son article, je vous laisse imaginer le nombre de fois où « Olympus » revient. Exemple p 390 :
« Elle se lève et je l’imite en récupérant mon sac y pour ranger mon Olympus… »
7 phrases plus loin, fin du chapitre :
« J’ai tout ce qu’il faut sur mon Olympus »
En résumé, ce livre est comme un sac un peu fourre-tout. Comme je l’ai dit plus haut, les digressions alourdissent le récit et la fin, tel un gros caillou tombant soudain dans la mare, ajoute à la déception. Je pense que Nola a beaucoup de potentiel mais il serait bien mieux servi si son histoire était plus subtilement tissée dans les fils de l'intrigue.
Tout d’abord une petite remarque amusante. Je n’ai pas réussi à trouver les origines de l’autrice mais cela m’a fait sourire qu’elle ait choisi de donner à son héroïne une origine cubaine en s’appelant Castro.
Cela aurait pu être un bon livre s'il n'y avait pas eu de sérieux défauts. Il m’a fallu beaucoup de temps pour sympathiser avec Nola et il y a trop d'épisodes fastidieux de digression où le récit s'éloigne de l'intrigue et se lance dans plusieurs pages d'informations sur la Nouvelle-Orléans. Un vrai guide touristique ! Les précisions historiques et les descriptions architecturales peuvent être intéressantes mais un catalogue des bars et restaurants de la ville, c’est lassant.
Il y a quand même une certaine force dans ce roman. J'ai été très intéressée par les difficultés de Nola à évoluer dans la société aisée voire riche (ses trois amies en font partie*), en particulier lorsqu'il s'agissait de ses tentatives de gommer son passé.
*On peut noter qu’aucune est Blanche…
Dès le début on s’attend à une enquête sur la jeune fille disparue. Mais il n’est est rien, ce n’est pas un polar. Il s’agit simplement d'un roman racontant l'évolution d'un personnage avec, en toile de fond, un enquête journalistique sur les délinquants sexuels, leur difficile intégration dans la société à leur sortie de prison et la façon dont leurs victimes peuvent « guérir» du traumatisme.
J’ai apprécié la relation de Nola avec Marisol, 12 ans. Il y a beaucoup de tension dans la relation, pas nécessairement entre les deux personnages, mais à cause d’une chape sous-jacente de désespoir. Bien que Nola ne le dise pas explicitement, j'ai vraiment eu le sentiment que passer du temps avec Marisol était une façon pour elle d'essayer à la fois de réécrire son propre passé, et aussi d'essayer de sauver une adolescente. J'ai trouvé que cette dynamique était bien menée.
Concernant le style, l’autrice a inséré dans les phrases et dialogues des termes en espagnol. Un peu trop à mon goût. Et puis il y a ce qui pour moi est un défaut récurrent chez les auteurs américains, à savoir cette façon de désigner les objets par leur marque. Ici, par exemple, elle ne prend pas sa voiture mais sa Pontiac. Et quand une marque revient d’innombrables fois c’est encore plus agaçant. En tant que journaliste Nola se sert d’un dictaphone pour les interviews et ici il s’agit d’un Olympus. Et, comme elle rencontre beaucoup de personnes pour son article, je vous laisse imaginer le nombre de fois où « Olympus » revient. Exemple p 390 :
« Elle se lève et je l’imite en récupérant mon sac y pour ranger mon Olympus… »
7 phrases plus loin, fin du chapitre :
« J’ai tout ce qu’il faut sur mon Olympus »
En résumé, ce livre est comme un sac un peu fourre-tout. Comme je l’ai dit plus haut, les digressions alourdissent le récit et la fin, tel un gros caillou tombant soudain dans la mare, ajoute à la déception. Je pense que Nola a beaucoup de potentiel mais il serait bien mieux servi si son histoire était plus subtilement tissée dans les fils de l'intrigue.
Dulcie- Grand expert du forum
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