[Pascal, Blaise] Les Provinciales
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Votre avis sur "Confession" d'Augustin d'Hippone
[Pascal, Blaise] Les Provinciales
[ PRESENTATION DE L’ŒUVRE ]
Titre : Les Provinciales, ou Lettres écrites par Louis de Montalte à un Provincial de ses amis et aux R.R. Pères Jésuites.
Auteur : Blaise Pascal.
Edition : Folio Classique.
Nombre de pages : 416.
(Je n'avais pas la même édition : celle-ci ne comprenait que les lettres 1, 5, 6, 7, 9, 11, 14)
Ces Lettres, composées pour soutenir les solitaires de Port-Royal et les doctrines jansénistes contre la compagnie de Jésus, furent publiées successivement depuis le 23 janvier 1656 jusqu'en mars 1657, et eurent un très grand succès : les premières étaient tout à fait anonymes, et le pseudonyme Louis de Montalte ne parut que plus tard. La première et la deuxième roulent sur deux questions théologiques qui étaient très débattues au XVIIe siècle, le pouvoir prochain et la grâce suffisante : elles ont perdu pour nous un peu de leur intérêt ainsi que le sujet lui-même.
La troisième est relative à la condamnation qui avait frappé Antoine Arnauld, à propos de sa querelle avec les Thomistes sur la grâce suffisante et la grâce efficace. Les Lettres suivantes, depuis la quatrième jusqu'à la dix-huitième, qui est la dernière, sont dirigées contre la morale des casuistes. II avait été facile à Pascal de recueillir, dans des livres presque oubliés, certaines maximes de théologiens qui avaient écrit en des temps de trouble pour la pensée, maximes d'ailleurs attaquables en droit : les Jésuites eurent le tort de ne pas les abandonner, et, en essayant de les défendre, de s'exposer à l'ironie d'un de nos plus habiles et de nos plus grands écrivains.
La troisième est relative à la condamnation qui avait frappé Antoine Arnauld, à propos de sa querelle avec les Thomistes sur la grâce suffisante et la grâce efficace. Les Lettres suivantes, depuis la quatrième jusqu'à la dix-huitième, qui est la dernière, sont dirigées contre la morale des casuistes. II avait été facile à Pascal de recueillir, dans des livres presque oubliés, certaines maximes de théologiens qui avaient écrit en des temps de trouble pour la pensée, maximes d'ailleurs attaquables en droit : les Jésuites eurent le tort de ne pas les abandonner, et, en essayant de les défendre, de s'exposer à l'ironie d'un de nos plus habiles et de nos plus grands écrivains.
( Cosmovision)
[ LECTURE ET AVIS PERSONNEL ]
Je pourrais bien évidemment déblatérer longuement sur le contexte politico-religieux déterminant la publication de ces lettres (condamnation d'Antoine Arnault, tensions des jansénistes avec les jésuites qui contrôlent les mailles du pouvoir, critique des moeurs jansénistes, et notamment des solitaires de Port-Royal, etc.), mais je ne voudrais pas vous étouffer d'une critique - qui, d'ailleurs, se veut intrinsèquement subjective - savante et pédante à souhait. Aussi m'en garderai-je : mais si le sujet suscite curiosité, je daignerai ouvrir les débats .
L'origine de mon entreprise était très pragmatique au demeurant : mieux comprendre Pascal, sa position -tant morale que religieuse, i.e. au sein du groupe janséniste-, me familiariser avec les reproches formulés par les jansénistes, et, en filigrane, m'amuser un peu de jésuites bien empâtés dans leur décadente éthique ! Des Provinciales, seule la réputation m'était connue. Je m'attendais donc, certes à une plume acerbe, mais craignais quelque austérité, quelque froideur théologique plutôt rebutante chez certains auteurs, il faut l'admettre. J'ai trouvé un rhéteur, un as de la satire, de l'humour noir, un virtuose littéraire. Pascal, ce n'est pas seulement un scientifique, ce n'est pas seulement un janséniste, un théologien, ou un philosophe, c'est aussi un brillant écrivain.
La prose lui réussit admirablement : j'en admire la fougue, la verve puissante, l'irréfragable accusation, la malice du cheminement réflexif, et surtout le mélange des tons. Du tragique au comique, du léger au sérieux, de la raillerie à la prudence. Pascal est sublime ("misanthrope sublime", disait Voltaire). Et d'une efficacité renversante : le ridicule de la mise en scène, très dramatique, voire solennelle parfois, vous arrache de force un sourire, a fortiori si vous n'avez jamais approché l'étendue du "problème jésuite". Quant au langage, aucune inquiétude à nourrir : c'est d'une limpidité surprenante !
L'origine de mon entreprise était très pragmatique au demeurant : mieux comprendre Pascal, sa position -tant morale que religieuse, i.e. au sein du groupe janséniste-, me familiariser avec les reproches formulés par les jansénistes, et, en filigrane, m'amuser un peu de jésuites bien empâtés dans leur décadente éthique ! Des Provinciales, seule la réputation m'était connue. Je m'attendais donc, certes à une plume acerbe, mais craignais quelque austérité, quelque froideur théologique plutôt rebutante chez certains auteurs, il faut l'admettre. J'ai trouvé un rhéteur, un as de la satire, de l'humour noir, un virtuose littéraire. Pascal, ce n'est pas seulement un scientifique, ce n'est pas seulement un janséniste, un théologien, ou un philosophe, c'est aussi un brillant écrivain.
La prose lui réussit admirablement : j'en admire la fougue, la verve puissante, l'irréfragable accusation, la malice du cheminement réflexif, et surtout le mélange des tons. Du tragique au comique, du léger au sérieux, de la raillerie à la prudence. Pascal est sublime ("misanthrope sublime", disait Voltaire). Et d'une efficacité renversante : le ridicule de la mise en scène, très dramatique, voire solennelle parfois, vous arrache de force un sourire, a fortiori si vous n'avez jamais approché l'étendue du "problème jésuite". Quant au langage, aucune inquiétude à nourrir : c'est d'une limpidité surprenante !
Il y aurait tellement à dire.
"Il faut toujours se faire comprendre, mais il ne faut pas toujours tout dire", Rousseau.
Je vous laisse par conséquent sur votre faim !
Bonne lecture.
Invité- Invité
Re: [Pascal, Blaise] Les Provinciales
je ne connais pas ce livre de Pascal, je suis loin de tout connaître de ce penseur..; merci à toi
Pinky- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Pascal, Blaise] Les Provinciales
Merci à vous !
J'en suis tout aussi loin que vous !Je suis loin de tout connaître de ce penseur.
Invité- Invité
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