[Kourkov, Andrei] Le pingouin

Auteur: Andréï Kourkov
Titre: Le pingouin
Année de parution: 1996
Editions: Liana Lévi

Quatrième de couverture:

A Kiev, Victor Zolotarev et le pingouin Micha tentent péniblement de survivre.
Victor, journaliste, est sans emploi et Micha, rescapé du zoo, traîne sa dépression entre la baignoire et le frigidaire de l'appartement.
Lorsque le patron d'un grand quotidien offre à Victor d'écrire les nécrologies -"les petites croix"- de personnalités pourtant bien en vie, Victor saute sur l'occasion.
Un travail tranquille et lucratif.
Mais un beau jour, les "petites croix" se mettent à mourir, de plus en plus nombreuses et à une vitesse alarmante, plongeant Victor et son pingouin neurasthénique dans la tourmente de ce monde impitoyable et sans règles qu'est devenue l'ex-Union soviétique.

Mon avis:
Tout d'abord, ce qu'en dit la presse:
Le Monde (Janvier 2005)
Andreï Kourkov nous livre un vrai roman comique, qui décrit la corruption en Ukraine. Les personnages sont placés dans des situations déprimantes mais le livre ne l'est pas, car Kourkov crée un décalage où l'absurde devient normal et le sordide comique. Polyglotte et scénariste de cinéma, il a fait un 'Pingouin' triste à rire.

Télérama (Janvier 2005)
Impossible (et peu souhaitable, la lecture en est si savoureuse !) de résumer les mille et une aventures que partagent un homme naïf et un pingouin mélancolique.

Personnellement, je ne parlerais pas d'un roman comique car on ne rit pas à franchement parler mais plutôt de roman burlesque.
En effet, comment ne pas trouver cocasse et fou d'avoir un pingouin pour animal de compagnie?
Et finalement, tout le roman repose là-dessus!
Kourkov symbolise la folie qui s'est emparée de son pays à la chute du bloc de l'est avec un seul élément, le pingouin comme animal de compagnie.
J'ai beaucoup apprécié ce livre.
Dans un style assez simple et direct, l'auteur nous emmène dans son pays, dans cet univers fait de solitudes juxtaposées ou des évènements plus qu'insolites semblent à peine effleurer les protagonistes.
Les personnages ont besoin les uns des autres, ils développent une forme de dépendance les uns à l'égard des autres mais curieusement, ils n'éprouvent pas de sentiments, ils ne semblent pas vraiment s'aimer.
Des choses vraiment bizarres se produisent (on s'introduit en pleine nuit dans son appartement pour y déposer de l'argent et une arme, sans qu'aucune serrure ne soit forcée) mais Victor s'en émeut à peine.
On dirait qu'il est le spectateur fataliste de sa propre vie, tout comme il est le témoin passif de la déliquescence de son pays.
C'est un roman vraiment atypique, insolite.
C'est un roman assez engagé aussi, l'auteur dénonce les travers d'une société à reconstruire et la difficulté qu'ont eu les gens à s'adapter à tous ces bouleversements.

Olorin, c'est pour toi... Tu voulais un pingouin et bien voilà, c'est fait, grâce à Laëtitia!

Laëtitia!

Ben je l'avais proposé comme lecture commune pour mars-avril mais il n'a pas eu le succès que j'escomptais alors je l'ai lu toute seule dans mon coin et...je ne suis pas déçue!
J'espère donner envie à d'autres de le lire parce que je trouve qu'il y a vraiment matière à débat...

Je me le note ! En plus, j'aime bien la couverture et ça serait l'occasion de découvrir un auteur ukrainien.

J'ai découvert Kourkov grâce à ma librairie préférée qui avait invité l'auteur lors d'un brunch.. Curieuse, j'avais consulté les quatrièmes de couverture de ses différents romans et ils ont encore plus attisé cette curiosité!

J'ai d'abord découvert le Dernier amour du président, où les travers politiques ukrainiens y sont exposés de manière toute aussi absurde. Puis le pingouin qui est un vrai régal d'humour soviétique. Dans le pingouin, on discute avec un pingouin dépressif et cardiaque, mange des œufs durs et on picole de la vodka et du cognac. Et derrière tout ça on trouve des politiques verreux, des meurtres, des pots de vin...

Quand un livre est réussi, je pense qu'on est un peu triste de tourner la dernière page, et lorsqu'il existe une suite, on a envie de se jeter dessus. Ça a été le cas avec le pingouin et en ce moment, je suis plongée dans les pingouins n'ont jamais froid

Super bouquin! A la fois policier mâtiné d'espionnage, historique et un brin surréaliste, avec une pointe d'humour! J'ai adoré, si bien que j'ai acheté la suite... Qui m'a déçue!

après avoir lu laitier de nuit j'ai vraiment envie de le lire

N'hésite pas! Il est GENIAL!

Mon ressenti

Une histoire complètement décalée : un pingouin dépressif comme animal de compagnie, un écrivain qui gagne sa vie en écrivant des nécrologies de personnes vivantes… voici pour le coup des situations cocasses.

C’est ce décalage qui permet à l’auteur de nous donner une peinture de la société Ukrainienne, avec humour et cynisme, le tableau de Kiev apparait après l’explosion du bloc communiste. Violence, règlement de compte, clans mafieux, corruption, difficultés économiques… la vie quotidienne est précaire… L’auteur en relève les absurdités et les dérèglements.

C’est au hasard de ses rencontres, que j’ai suivi avec plaisir les tribulations de cet écrivain fataliste et passif avec son pingouin… j’adore les pingouins !

Ce polar est l’histoire de Victor Zolotaref et de Micha, un pingouin sauvé d’un zoo qui avait fait faillite. Micha est dépressif, il faut l’imaginer sans se congénères et vivant dans une atmosphère qui ne lui convient pas du tout. Quand à Victor, un journaliste, est aussi mal dans sa peau que son pingouin, il faut dire que le travail que vient de lui procurer le patron d’un journal ne saurait l’inciter à la bonne humeur. Alors que faut-il penser de ce travail ? Car beaucoup de crimes ont un rapport avec ses écrits….Serait-ce des règlements de comptes commandés par la Maffia ? Il n’empêche que Victor et son ami Micha sont complètement déboussolés….Ce roman est truffé de suspense , de personnages attachants, d’autres beaucoup moins, Micha habite toutes les pages jusqu’au jour ou il tombe malade….La petite Sonia qui à la demande son père est hébergée par Victor est souvent émouvante par ses propos. Un bon roman avec de l’humour tragique, de l’absurdité et du sordide ou domine la loi du plus fort….

Décidément j'ai toujours autant de mal avec l'esprit slave. La littérature russe enfin ukrainienne en l'occurrence - En ces temps troubles, on ne sait plus trop si c'est la même chose ou pas - ne me parle pas vraiment. Pourtant j'aime bien l'absurde et le coté décalé dans la vie en général mais faut croire qu’en littérature ca ne fonctionne pas pour moi.
Lecture très ennuyeuse.

2/10