[Martin, George R.R.] Le Voyage de Haviland Tuf
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[Martin, George R.R.] Le Voyage de Haviland Tuf
Titre : Le Voyage de Haviland Tuf
Auteur : Georges R.R. Martin
Genre : Science-Fiction
Edition : J’ai Lu
Nombre de pages : 445
4ème de couverture :
Par un exceptionnel concours de circonstances, Haviland Tuf, honnête négociant interstellaire sans grande envergure, se retrouve en possession d'un vaisseau de plusieurs kilomètres de long, Jadis conçu pour être une arme mortelle, le navire abrite le secret d'une science aujourd'hui perdue, capable de cloner des milliers d'espèces végétales et animales disparues. Le potentiel commercial et militaire est énorme ! Pas question, pour les associés véreux de Tuf, de lui laisser une telle mine d'or entre les mains. Mais derrière ses apparences placides, le vieux bonhomme a plus d'un tour dans son sac... Fantasy « Une confirmation de l'excellence de George R.R. Martin. » ActuSF « Une lecture légère, sympathique, distrayante et dépourvue de toute prétention malvenue. » Bifrost
Mon avis :
Je suis un grand fan de Fantasy, mais, en revanche, j’ai toujours eu beaucoup plus de mal à lire de la Science-Fiction. Ce genre me rebute un peu, et seuls les très bons bouquins et auteurs de SF parviennent à me plaire.
Raison pour laquelle j’avais l’œil sur ce livre depuis quelques temps déjà. J’ai en effet lu avec énormément de plaisir « Le Trône de Fer » du même auteur, une œuvre qui tranche (dans tous les sens du terme d’ailleurs) avec la majorité des œuvres de Fantasy qui sont, disons le, bien souvent un brin nunuche.
Pour moi, Martin avait donc déjà amplement prouvé son (grand) talent d’écrivain. Et ce livre ci m’attirait fort, avec dans l’idée de me permettre une transition « en douceur » (sous-entendu, via des auteurs que je connaissais déjà) du monde des épées vers celui des fusées orbitales.
Aussi, quand j’ai vu qu’il était possible de me le procurer via notre partenariat avec J’ai Lu, j’ai sauté sur l’occasion. Passons donc maintenant à ce que j’en ai pensé.
Tout d’abord, bien que nous soyons ici à milles lieues de l’ambiance sombre du Trône de fer, l’écriture de l’auteur fait toujours autant effet. Les descriptions sont claires, précises, et cela permet de se plonger directement dans l’histoire;
Ou plutôt, dans les histoires. En effet, le livre est constitué d’une série de récits qui se suivent, narrant à chaque fois une aventure de l’Arche et de son capitaine, Haviland Tuf. Découpage extrêmement agréable : les histoires s’enchainent sans jamais êtres tirées en longueur, et le changement de cadre de chacun des récits permet un renouvellement des récits sans répétitions.
Les personnages sont assez peu nombreux, mais comme souvent avec Martin, aucun n’est vraiment quelqu’un de franchement sympathique. Même le héros, Haviland, n’est pas présenté sous une forme particulièrement favorable. L’histoire gagne, de ce fait, une grande crédibilité. En effet, plutôt que d’avoir un crétin niais jurant ses grands dieux que «jamais il ne ferait appel aux armes terribles de ce vaisseau », on a affaire à un bonhomme placide et plutôt blasé, ne nourrissant plus aucune illusion sur la nature humaine. Et n’hésitant pas à faire appel, à tout le moins, au pouvoir dissuasif que lui procure le formidable arsenal sur lequel il a mis la main.
Je pense que cet aspect est l’un des cotés les plus importants du livre : la nature humaine, et spécialement le comportement que chacun adopterait mis dans une situation de pouvoir sans devoir rendre de compte à qui que ce soit.
C’est une particularité que l’on retrouve dans d’autres livres de l’auteur, qui nous dévoilent un aspect pas vraiment joyeux de l’humanité, ne nourrissant guère d’illusions sur les motivations réelles de chacun, montrant largement les atrocités dont chacun est capable. Et ici, la question se repose : que feriez-vous si vous avez le pouvoir de contraindre des gouvernements entiers à votre volonté, de soumettre des planètes entières à votre bon vouloir ? Surtout si le restant de la galaxie vous envie ce pouvoir, et cherche à vous le dérober.
La personne placée face à ce choix est ici Haviland Tuf. Et le choix de Martin de donner à Haviland Tuf cette personnalité placide qui, sous des dehors de mollasson un peu simplet, révèle en réalité un cerveau redoutable, fermement accroché à certains principes, dont une honnêteté frisant le suicide au vu de ses partenaires, donne à l’histoire une dynamique tout à fait particulière et fort plaisante.
Mais Haviland est placé au final face à des questionnements allant loin au-delà de son honnêteté intrinsèque. Avec le pouvoir d’un dieu, faut-il agir comme un homme ou comme un dieu ? Lorsque l’on a la possibilité d’agir pour le bien des gens, faut-il le faire, même si il faut pour cela aller à l’encontre de leur volonté ? Qu’est-ce qui nous donne le droit de décider pour les autres ? Qu’est-ce que le bien commun ? Comment savoir si ce que l’on fait est bien ou pas, moral ou pas, juste ou pas ? Quelle est la différence entre un dieu et un homme ayant les pouvoirs d’un dieu ? Face à ce questionnement, et à la lecture de la fin du livre, pas sûr qu’Haviland ait réussi à trouver les réponses.
Enfin bref, si je devais résumer rapidement mes impressions sur le livre, elles seraient simples : un récit très bien construit, des détails bien conçus et travaillés, des personnages rarement vraiment attachants, mais bien souvent beaucoup plus humains que ce que l’on retrouve habituellement, et, petit plus vraiment agréable, un beau questionnement sur l’humanité et sa soif de pouvoir. En bref, un excellent livre que je recommande à tous ceux qui aiment Martin ou la SF. Un grand merci à J’ai Lu et à Partage lecture pour m’avoir permis de le découvrir.
Ma note : 9/10
Auteur : Georges R.R. Martin
Genre : Science-Fiction
Edition : J’ai Lu
Nombre de pages : 445
4ème de couverture :
Par un exceptionnel concours de circonstances, Haviland Tuf, honnête négociant interstellaire sans grande envergure, se retrouve en possession d'un vaisseau de plusieurs kilomètres de long, Jadis conçu pour être une arme mortelle, le navire abrite le secret d'une science aujourd'hui perdue, capable de cloner des milliers d'espèces végétales et animales disparues. Le potentiel commercial et militaire est énorme ! Pas question, pour les associés véreux de Tuf, de lui laisser une telle mine d'or entre les mains. Mais derrière ses apparences placides, le vieux bonhomme a plus d'un tour dans son sac... Fantasy « Une confirmation de l'excellence de George R.R. Martin. » ActuSF « Une lecture légère, sympathique, distrayante et dépourvue de toute prétention malvenue. » Bifrost
Mon avis :
Je suis un grand fan de Fantasy, mais, en revanche, j’ai toujours eu beaucoup plus de mal à lire de la Science-Fiction. Ce genre me rebute un peu, et seuls les très bons bouquins et auteurs de SF parviennent à me plaire.
Raison pour laquelle j’avais l’œil sur ce livre depuis quelques temps déjà. J’ai en effet lu avec énormément de plaisir « Le Trône de Fer » du même auteur, une œuvre qui tranche (dans tous les sens du terme d’ailleurs) avec la majorité des œuvres de Fantasy qui sont, disons le, bien souvent un brin nunuche.
Pour moi, Martin avait donc déjà amplement prouvé son (grand) talent d’écrivain. Et ce livre ci m’attirait fort, avec dans l’idée de me permettre une transition « en douceur » (sous-entendu, via des auteurs que je connaissais déjà) du monde des épées vers celui des fusées orbitales.
Aussi, quand j’ai vu qu’il était possible de me le procurer via notre partenariat avec J’ai Lu, j’ai sauté sur l’occasion. Passons donc maintenant à ce que j’en ai pensé.
Tout d’abord, bien que nous soyons ici à milles lieues de l’ambiance sombre du Trône de fer, l’écriture de l’auteur fait toujours autant effet. Les descriptions sont claires, précises, et cela permet de se plonger directement dans l’histoire;
Ou plutôt, dans les histoires. En effet, le livre est constitué d’une série de récits qui se suivent, narrant à chaque fois une aventure de l’Arche et de son capitaine, Haviland Tuf. Découpage extrêmement agréable : les histoires s’enchainent sans jamais êtres tirées en longueur, et le changement de cadre de chacun des récits permet un renouvellement des récits sans répétitions.
Les personnages sont assez peu nombreux, mais comme souvent avec Martin, aucun n’est vraiment quelqu’un de franchement sympathique. Même le héros, Haviland, n’est pas présenté sous une forme particulièrement favorable. L’histoire gagne, de ce fait, une grande crédibilité. En effet, plutôt que d’avoir un crétin niais jurant ses grands dieux que «jamais il ne ferait appel aux armes terribles de ce vaisseau », on a affaire à un bonhomme placide et plutôt blasé, ne nourrissant plus aucune illusion sur la nature humaine. Et n’hésitant pas à faire appel, à tout le moins, au pouvoir dissuasif que lui procure le formidable arsenal sur lequel il a mis la main.
Je pense que cet aspect est l’un des cotés les plus importants du livre : la nature humaine, et spécialement le comportement que chacun adopterait mis dans une situation de pouvoir sans devoir rendre de compte à qui que ce soit.
C’est une particularité que l’on retrouve dans d’autres livres de l’auteur, qui nous dévoilent un aspect pas vraiment joyeux de l’humanité, ne nourrissant guère d’illusions sur les motivations réelles de chacun, montrant largement les atrocités dont chacun est capable. Et ici, la question se repose : que feriez-vous si vous avez le pouvoir de contraindre des gouvernements entiers à votre volonté, de soumettre des planètes entières à votre bon vouloir ? Surtout si le restant de la galaxie vous envie ce pouvoir, et cherche à vous le dérober.
La personne placée face à ce choix est ici Haviland Tuf. Et le choix de Martin de donner à Haviland Tuf cette personnalité placide qui, sous des dehors de mollasson un peu simplet, révèle en réalité un cerveau redoutable, fermement accroché à certains principes, dont une honnêteté frisant le suicide au vu de ses partenaires, donne à l’histoire une dynamique tout à fait particulière et fort plaisante.
Mais Haviland est placé au final face à des questionnements allant loin au-delà de son honnêteté intrinsèque. Avec le pouvoir d’un dieu, faut-il agir comme un homme ou comme un dieu ? Lorsque l’on a la possibilité d’agir pour le bien des gens, faut-il le faire, même si il faut pour cela aller à l’encontre de leur volonté ? Qu’est-ce qui nous donne le droit de décider pour les autres ? Qu’est-ce que le bien commun ? Comment savoir si ce que l’on fait est bien ou pas, moral ou pas, juste ou pas ? Quelle est la différence entre un dieu et un homme ayant les pouvoirs d’un dieu ? Face à ce questionnement, et à la lecture de la fin du livre, pas sûr qu’Haviland ait réussi à trouver les réponses.
Enfin bref, si je devais résumer rapidement mes impressions sur le livre, elles seraient simples : un récit très bien construit, des détails bien conçus et travaillés, des personnages rarement vraiment attachants, mais bien souvent beaucoup plus humains que ce que l’on retrouve habituellement, et, petit plus vraiment agréable, un beau questionnement sur l’humanité et sa soif de pouvoir. En bref, un excellent livre que je recommande à tous ceux qui aiment Martin ou la SF. Un grand merci à J’ai Lu et à Partage lecture pour m’avoir permis de le découvrir.
Ma note : 9/10
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