[Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
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[Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Titre: Le compagnon de voyage de
Auteur: Curzio Malaparte
Editeur: Editions de La Table Ronde
Nombre de pages: 106
Résumé:
Fable pudique, baroque et pleine d'humanité, Le Compagnon de voyage a pour cadre l'Italie de 1943. Après le renversement de Mussolini et le chaos que provoque la signature de l'armistice, les hommes de troupe, désormais sans ordres et sans chefs, décident de rentrer chez eux. Au milieu de celle débandade, Calusia, un soldat bergamasque, entame la lente remontée de la Péninsule jusqu'à Naples. Il s'est juré de rendre à sa famille la dépouille de son lieutenant, mort en Calabre lors des ultimes combats désespérés et vains contre le débarquement allié. Cet honnête paysan, fier de ses origines, traverse l'Italie en compagnie de l'âne Roméo et d'une jeune fille qu'il a prise sous sa protection. A travers ses rencontres se dessine un portrait tout en finesse du peuple italien, capable des pires bassesses, mais aussi plein de courage et de générosité.
Vous pouvez désormais poster vos avis sur ce livre !!!!
Auteur: Curzio Malaparte
Editeur: Editions de La Table Ronde
Nombre de pages: 106
Résumé:
Fable pudique, baroque et pleine d'humanité, Le Compagnon de voyage a pour cadre l'Italie de 1943. Après le renversement de Mussolini et le chaos que provoque la signature de l'armistice, les hommes de troupe, désormais sans ordres et sans chefs, décident de rentrer chez eux. Au milieu de celle débandade, Calusia, un soldat bergamasque, entame la lente remontée de la Péninsule jusqu'à Naples. Il s'est juré de rendre à sa famille la dépouille de son lieutenant, mort en Calabre lors des ultimes combats désespérés et vains contre le débarquement allié. Cet honnête paysan, fier de ses origines, traverse l'Italie en compagnie de l'âne Roméo et d'une jeune fille qu'il a prise sous sa protection. A travers ses rencontres se dessine un portrait tout en finesse du peuple italien, capable des pires bassesses, mais aussi plein de courage et de générosité.
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Ironman- Grand sage du forum
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Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Voici ma critique pour ce livre ! :
J'ai été toute surprise de recevoir ce livre dans ma boîte aux lettres. Un grand merci aux éditions Quai Voltaire !
Que dire de ce petit livre ?
Un roman très court (je verrais assez que ce soit simplement l'ébauche pour un roman plus long).
On plonge un peu dans la misère italienne des victimes de la guerre.
Caluzia est un personnage loyal, intègre et honnête qui va mener à bien sa mission sans jamais faillir, au gré des rencontres et des difficultés qui croiseront son chemin.
J'ai bien aimé le style d'écriture. Précis, concis, nerveux, sans temps mort. On se laisse prendre au récit, on chemine avec Caluzia dans cette Italie et on en redemande au niveau des rencontres.
J'aurais aimé que le roman soit plus long !
J'ai été toute surprise de recevoir ce livre dans ma boîte aux lettres. Un grand merci aux éditions Quai Voltaire !
Que dire de ce petit livre ?
Un roman très court (je verrais assez que ce soit simplement l'ébauche pour un roman plus long).
On plonge un peu dans la misère italienne des victimes de la guerre.
Caluzia est un personnage loyal, intègre et honnête qui va mener à bien sa mission sans jamais faillir, au gré des rencontres et des difficultés qui croiseront son chemin.
J'ai bien aimé le style d'écriture. Précis, concis, nerveux, sans temps mort. On se laisse prendre au récit, on chemine avec Caluzia dans cette Italie et on en redemande au niveau des rencontres.
J'aurais aimé que le roman soit plus long !
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Je remercie Les éditions de la Table Ronde et le forum PartageLecture (Surtout Thot!) pour m'avoir permis de découvrir ce livre
"Le compagnon de voyage" de Curzio Malaparte.
L'écriture est simple, sans plus de fioritures qu'il n'est nécessaire, donnant une simplicité à la lecture, permettant au lecteur de mieux entrer dans l'histoire, de s'imprégner de l'ambiance sans s'alourdir d'inutilités.
Les chapitres de longueurs différentes, donnent à l'histoire un rythme appréciable qui suit l'épopée de Calusia, entraînant une cadence au gré des évènements notoires.
J'ai beaucoup apprécié cette facilité de lecture, pas de prise de tête pour comprendre les phrases, tout est à portée, ce qui m'a permis de vraiment m'imprégner de l'histoire et de son atmosphère.
Les descriptions viennent à des moments nécessaires, permettant encore mieux de se fondre dans ce théâtre de sentiments diffus et poignants.
Le "héros" de l'histoire est un personnage imbibé de sa fidélité envers son lieutenant qui va la suivre tout le long de son voyage et expliquer le but de cette entreprise et également ses actes. Il est émouvant dans cette façon de prendre soin du corps de son lieutenant, attachant par ses sentiments humains et humanistes qui en plus d'un guerrier, en font tout simplement un homme.
Ses rencontres vont être marquantes, chacune à sa façon, elles vont laisser leur empreinte sur Calusia, et il n'en ressortira pas indemne mais plus déterminé.
Je me suis beaucoup attachée à ce héros, simple soldat qui se voit soudain confier d'une mission de la plus haute importance et qui va tout faire pour y parvenir. Au fur et à mesure des pages, on vit ses peurs, ses craintes, ses angoisses mais aussi ses moments de quiétude, si peu présents.
La découverte de l'époque, de l'Italie à cette période de la guerre est enrichissante, bien qu'apportant de la peine et de la colère face à tout ce que cela à provoquer chez les civils. Il est intéressant de voir comment tous perdants d'une même guerre, au sein même de ce peuple, se créé une nouvelle guerre, les plus forts l'emportant sur les plus faibles sans détermination.
Cela a toujours été une période émouvante à mes yeux et la découvrir à travers ce pays que je ne connais pas m'a apportée de nouveaux sentiments que je ne saurais pas décrire.
Les femmes tiennent également une place importante dans cette guerre, les plus grandes perdantes n'étant autre qu'elles toutes. A travers les pages, nous découvrons comment chacun à tenter de sauver sa peau et son futur, en fuyant principalement mais également en luttant contre les forts qui tentent d'asseoir leur domination.
L'atmosphère présente est typique de cette période de l'histoire, faite de tristesse, désespoir, fureur de vivre, hypocrisie, chacun tentant de sauver sa peau. L'atmosphère n'est pas fixe au fur et à mesure des pages, évoluant avec l'avancée de Calusia, se chargeant tantôt de peur, tantôt d'électricité.
Les photos présentent au début du livre apporte une dimension encore plus réelle, nous permettant de nous fondre dans ces décors et ces uniformes qui nous sont proposés. J'ai beaucoup aimé voir l'évolution physique de Curzio Malaparte, un trésor qui nous est que trop rarement proposé par les écrivains.
La postface quant à elle, nous permet de mieux comprendre l'histoire du livre, en nous en apprenant plus sur son auteur. Il est plus intéressant qu'elle se trouve à la fin, ne nous empêchant pas de la sorte d'apprécier le roman à sa juste valeur.
Au final, ce livre est tout en pudeur, dévoilant certains aspects de cette guerre en Italie, sans toutefois trop entrer dans les détails qui ne sont pas forcément utiles autrement que par curiosité malsaine.
Ce qui est sûr c'est que ce livre m'a fait pleurée et qu'il gardera une place importante dans mon esprit, n'étant pas mon style habituel de lecture.
Si je devais émettre un bémol, je dirais que je le trouve peut être trop succint, j'aurais aimé en savoir plus, en connaître plus, me perdre d'autant plus dans les paysages et l'atmosphère de ce voyage incongru; mais malgré cela, j'en garde un excellent souvenir.
"Le compagnon de voyage" de Curzio Malaparte.
L'écriture est simple, sans plus de fioritures qu'il n'est nécessaire, donnant une simplicité à la lecture, permettant au lecteur de mieux entrer dans l'histoire, de s'imprégner de l'ambiance sans s'alourdir d'inutilités.
Les chapitres de longueurs différentes, donnent à l'histoire un rythme appréciable qui suit l'épopée de Calusia, entraînant une cadence au gré des évènements notoires.
J'ai beaucoup apprécié cette facilité de lecture, pas de prise de tête pour comprendre les phrases, tout est à portée, ce qui m'a permis de vraiment m'imprégner de l'histoire et de son atmosphère.
Les descriptions viennent à des moments nécessaires, permettant encore mieux de se fondre dans ce théâtre de sentiments diffus et poignants.
Le "héros" de l'histoire est un personnage imbibé de sa fidélité envers son lieutenant qui va la suivre tout le long de son voyage et expliquer le but de cette entreprise et également ses actes. Il est émouvant dans cette façon de prendre soin du corps de son lieutenant, attachant par ses sentiments humains et humanistes qui en plus d'un guerrier, en font tout simplement un homme.
Ses rencontres vont être marquantes, chacune à sa façon, elles vont laisser leur empreinte sur Calusia, et il n'en ressortira pas indemne mais plus déterminé.
Je me suis beaucoup attachée à ce héros, simple soldat qui se voit soudain confier d'une mission de la plus haute importance et qui va tout faire pour y parvenir. Au fur et à mesure des pages, on vit ses peurs, ses craintes, ses angoisses mais aussi ses moments de quiétude, si peu présents.
La découverte de l'époque, de l'Italie à cette période de la guerre est enrichissante, bien qu'apportant de la peine et de la colère face à tout ce que cela à provoquer chez les civils. Il est intéressant de voir comment tous perdants d'une même guerre, au sein même de ce peuple, se créé une nouvelle guerre, les plus forts l'emportant sur les plus faibles sans détermination.
Cela a toujours été une période émouvante à mes yeux et la découvrir à travers ce pays que je ne connais pas m'a apportée de nouveaux sentiments que je ne saurais pas décrire.
Les femmes tiennent également une place importante dans cette guerre, les plus grandes perdantes n'étant autre qu'elles toutes. A travers les pages, nous découvrons comment chacun à tenter de sauver sa peau et son futur, en fuyant principalement mais également en luttant contre les forts qui tentent d'asseoir leur domination.
L'atmosphère présente est typique de cette période de l'histoire, faite de tristesse, désespoir, fureur de vivre, hypocrisie, chacun tentant de sauver sa peau. L'atmosphère n'est pas fixe au fur et à mesure des pages, évoluant avec l'avancée de Calusia, se chargeant tantôt de peur, tantôt d'électricité.
Les photos présentent au début du livre apporte une dimension encore plus réelle, nous permettant de nous fondre dans ces décors et ces uniformes qui nous sont proposés. J'ai beaucoup aimé voir l'évolution physique de Curzio Malaparte, un trésor qui nous est que trop rarement proposé par les écrivains.
La postface quant à elle, nous permet de mieux comprendre l'histoire du livre, en nous en apprenant plus sur son auteur. Il est plus intéressant qu'elle se trouve à la fin, ne nous empêchant pas de la sorte d'apprécier le roman à sa juste valeur.
Au final, ce livre est tout en pudeur, dévoilant certains aspects de cette guerre en Italie, sans toutefois trop entrer dans les détails qui ne sont pas forcément utiles autrement que par curiosité malsaine.
Ce qui est sûr c'est que ce livre m'a fait pleurée et qu'il gardera une place importante dans mon esprit, n'étant pas mon style habituel de lecture.
Si je devais émettre un bémol, je dirais que je le trouve peut être trop succint, j'aurais aimé en savoir plus, en connaître plus, me perdre d'autant plus dans les paysages et l'atmosphère de ce voyage incongru; mais malgré cela, j'en garde un excellent souvenir.
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"La vie est comme un arc-en-ciel: il faut de la pluie et du soleil pour en voir les couleurs."
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Elyuna- Modérateur
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Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Le compagnon de voyage : critique
Avant de commencer je remercie les éditions La Table Ronde ainsi que Thot de m’avoir donné la possibilité de lire cette histoire en partenariat.
Je suis souvent surprise au démarrage par les lectures en partenariat car elles ne ressemblent pas à celles que je lis habituellement. Le compagnon de voyage n’a pas fait exception.
La surprise tenait de l’écriture qui va droit au but. Elle décrit l’essentiel comme des clichés (ce terme n’a rien de péjoratif) photos pris en rafale. Pour exemple l’attaque ennemie décrite au début de l’histoire. J’avais l’impression que le Calusia notait sur un carnet tout ce qu’il voyait autour de lui. C’est d’ailleurs comme un témoignage pris sur le vif que j’ai parcouru le livre.
Les rencontres avec les différents personnages sont touchants et décrit nettement le désordre tel qu’il est vécu par la population et les soldats. Le charisme de Calusia m’a beaucoup plu. Il m’a parfois fais sourire mais je reste persuadé que ce n’était pas l’intention première de l’auteur.
Quant à la fin elle m’a donné un sentiment d’espoir, de consolation en voyant Calusia et Mariaguilia se remettre en route ensemble.
Une lecture qui m’a beaucoup touchée.
Avant de commencer je remercie les éditions La Table Ronde ainsi que Thot de m’avoir donné la possibilité de lire cette histoire en partenariat.
Je suis souvent surprise au démarrage par les lectures en partenariat car elles ne ressemblent pas à celles que je lis habituellement. Le compagnon de voyage n’a pas fait exception.
La surprise tenait de l’écriture qui va droit au but. Elle décrit l’essentiel comme des clichés (ce terme n’a rien de péjoratif) photos pris en rafale. Pour exemple l’attaque ennemie décrite au début de l’histoire. J’avais l’impression que le Calusia notait sur un carnet tout ce qu’il voyait autour de lui. C’est d’ailleurs comme un témoignage pris sur le vif que j’ai parcouru le livre.
Les rencontres avec les différents personnages sont touchants et décrit nettement le désordre tel qu’il est vécu par la population et les soldats. Le charisme de Calusia m’a beaucoup plu. Il m’a parfois fais sourire mais je reste persuadé que ce n’était pas l’intention première de l’auteur.
Quant à la fin elle m’a donné un sentiment d’espoir, de consolation en voyant Calusia et Mariaguilia se remettre en route ensemble.
Une lecture qui m’a beaucoup touchée.
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Voici mon avis (envoyé à Thot le 07/04)
Première approche du livre :
Liseret gris argent sur couverture bleu pâle, sur-couverture glacée avec une photo très sympa d’une route de campagne dans un paysage verdoyant. (d’Italie ?) Le petit format et la présentation soignée de l’ouvrage rappelle un cahier de voyage qui incite déjà à partir.
Mon avis :
J’ai apprécié ce livre pour la facilité à le lire. L’auteur a un vrai talent de metteur en scène en alternant des phases rapides (principalement les déplacements) avec des phases plus lentes et descriptives. (Cela ne m’a pas étonné de lire qu’un film avait été réalisé à partir de ce livre.) Le récit est très fluide et je suis arrivé à la fin sans m’en apercevoir.
Dans la lignée des plus connus « La Peste » ou du « Hussard sur le toit », (pourtant écrits plus tard) ce voyage nous emmène à travers un pays malade et déboussolé, l’Italie de 1943. L’honnête naïveté et le sens du devoir viscéral du personnage principal, Calusia, détonnent devant la passivité, le fatalisme ou la cupidité de la majorité de ses concitoyens.
Les messages sont multiples : éloge de la persévérance, de la droiture, de la simplicité, de la modération et de l’honnêteté. Ici aussi, la vie serait belle si l’homme pouvait dépenser autant d’énergie à aider son prochain qu’à essayer de lui en mettre plein la vue ou de s’enrichir à ses dépens….
Un message d’optimisme que je conseille et que j’ai été heureux de découvrir grâce aux éditions de la Table Ronde.
Merci !
Première approche du livre :
Liseret gris argent sur couverture bleu pâle, sur-couverture glacée avec une photo très sympa d’une route de campagne dans un paysage verdoyant. (d’Italie ?) Le petit format et la présentation soignée de l’ouvrage rappelle un cahier de voyage qui incite déjà à partir.
Mon avis :
J’ai apprécié ce livre pour la facilité à le lire. L’auteur a un vrai talent de metteur en scène en alternant des phases rapides (principalement les déplacements) avec des phases plus lentes et descriptives. (Cela ne m’a pas étonné de lire qu’un film avait été réalisé à partir de ce livre.) Le récit est très fluide et je suis arrivé à la fin sans m’en apercevoir.
Dans la lignée des plus connus « La Peste » ou du « Hussard sur le toit », (pourtant écrits plus tard) ce voyage nous emmène à travers un pays malade et déboussolé, l’Italie de 1943. L’honnête naïveté et le sens du devoir viscéral du personnage principal, Calusia, détonnent devant la passivité, le fatalisme ou la cupidité de la majorité de ses concitoyens.
Les messages sont multiples : éloge de la persévérance, de la droiture, de la simplicité, de la modération et de l’honnêteté. Ici aussi, la vie serait belle si l’homme pouvait dépenser autant d’énergie à aider son prochain qu’à essayer de lui en mettre plein la vue ou de s’enrichir à ses dépens….
Un message d’optimisme que je conseille et que j’ai été heureux de découvrir grâce aux éditions de la Table Ronde.
Merci !
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Italie 1943
Au début du livre, neuf pages de photographies noir et blanc dont la première : un portait de l’auteur à dix-sept ans, engagé volontaire dans la Légion Garibaldienne.
L’histoire commence en Calabre (au Sud de l’Italie), début Septembre 1943. Quinze soldats et leur lieutenant guettent les forces alliées qui doivent débarquer. Pas d’excitation, ni de peur, ils attendent sans renoncer à leur engagement : ils devront se battre... Ils veulent, même s’ils imaginent le combat voué à l’échec, rester dignes pour eux mais aussi pour tout le peuple italien. Les relations entre le lieutenant et les hommes sont empreintes de respect, le chef étant, semble t-il, issu d’une haute « lignée ».
Les anglais débarquent, le combat a lieu. Des soldats meurent, le lieutenant tombe et avant de mourir, il demande à son ordonnance(Calusio) de ramener sa dépouille à Naples, vers sa mère.
Le décor est planté.
Nous allons, au fil des pages suivre Calusio et un âne (qui porte le « cercueil improvisé »), jusqu’à Naples. A travers les rencontres faites sur la route, nous allons au devant de l’Italie « du dedans », croiser ces gens qui ont souffert, des réfugiés, des soldats ennemis qui ne savent plus comment agir, des femmes qui accompagneront Calusio…. Il ne lâchera rien pour tenir sa promesse. De difficultés en difficultés, de rencontres en rencontres, il fera tout pour amener « son » lieutenant à Naples.
Ce petit roman est poétique, émouvant, parfois cocasse par certaines situations évoquées, dur aussi, tendre enfin. Les scènes se succèdent comme dans un film, parfois détaillées, parfois survolées mais toujours très « parlantes », très réelles.
Les phrases sont courtes, rythmées. On n’a pas le souhait de poser le livre avant d’avoir accompagné Calusia et son fardeau jusqu’au bout.
La postface est accompagnée de deux autres photos de Malaparte, en civil cette fois. Cette partie nous éclaire sur les rapports du romancier avec l’Italie, l’armée, rapports tourmentés, tumultueux car, comme beaucoup, face à la guerre et la violence, Curzio Malaparte, ne sait plus comment se situer, comment agir…
J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette œuvre. C’est une histoire simple mais tellement remplie qu’on reste émue des heures après l’avoir lue.
Au début du livre, neuf pages de photographies noir et blanc dont la première : un portait de l’auteur à dix-sept ans, engagé volontaire dans la Légion Garibaldienne.
L’histoire commence en Calabre (au Sud de l’Italie), début Septembre 1943. Quinze soldats et leur lieutenant guettent les forces alliées qui doivent débarquer. Pas d’excitation, ni de peur, ils attendent sans renoncer à leur engagement : ils devront se battre... Ils veulent, même s’ils imaginent le combat voué à l’échec, rester dignes pour eux mais aussi pour tout le peuple italien. Les relations entre le lieutenant et les hommes sont empreintes de respect, le chef étant, semble t-il, issu d’une haute « lignée ».
Les anglais débarquent, le combat a lieu. Des soldats meurent, le lieutenant tombe et avant de mourir, il demande à son ordonnance(Calusio) de ramener sa dépouille à Naples, vers sa mère.
Le décor est planté.
Nous allons, au fil des pages suivre Calusio et un âne (qui porte le « cercueil improvisé »), jusqu’à Naples. A travers les rencontres faites sur la route, nous allons au devant de l’Italie « du dedans », croiser ces gens qui ont souffert, des réfugiés, des soldats ennemis qui ne savent plus comment agir, des femmes qui accompagneront Calusio…. Il ne lâchera rien pour tenir sa promesse. De difficultés en difficultés, de rencontres en rencontres, il fera tout pour amener « son » lieutenant à Naples.
Ce petit roman est poétique, émouvant, parfois cocasse par certaines situations évoquées, dur aussi, tendre enfin. Les scènes se succèdent comme dans un film, parfois détaillées, parfois survolées mais toujours très « parlantes », très réelles.
Les phrases sont courtes, rythmées. On n’a pas le souhait de poser le livre avant d’avoir accompagné Calusia et son fardeau jusqu’au bout.
La postface est accompagnée de deux autres photos de Malaparte, en civil cette fois. Cette partie nous éclaire sur les rapports du romancier avec l’Italie, l’armée, rapports tourmentés, tumultueux car, comme beaucoup, face à la guerre et la violence, Curzio Malaparte, ne sait plus comment se situer, comment agir…
J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette œuvre. C’est une histoire simple mais tellement remplie qu’on reste émue des heures après l’avoir lue.
Cassiopée- Admin
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Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Avant de commencer à vous exposer mon court avis sur Le compagnon de voyage, court mais très élogieux, je voulais remercier encore une fois Partage Lecture et les Editions de la Table Ronde pour avoir proposé ce roman qui fut une découverte magnifique. C'est une histoire magnifique qui m'a transporté. Ce voyage initiatique m'a enchanté ! J'ai suivi avec joie les péripéties de Calusia, ses rencontres plus ou moins heureuses, ... J'avais l'impression de marcher à côté de lui, j'ai pu ressentir sa colère face aux évènements, ... Cependant, ce n'est pas l'histoire qui m'a le plus plu. Le style d'écriture de l'auteur m'a beaucoup touché. C'est un style très épuré, sans frioriture mais qui néanmoins fait bien passer les émotions du personnage principale. Je l'ai aussi trouvé très poétique. Par ailleurs, je me suis beaucoup attachée au personnage de Calusia. Il est simple et touchant dans sa fidélité à toutes épreuves. J'admire son courage, sa tenacité, ...
Ce roman fut un énorme coup de coeur et je le conseille.
Ce roman fut un énorme coup de coeur et je le conseille.
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Je vous avais demandé de m'envoyer ces critiques par MP pour les envoyer au fur et à mesure à l'éditeur.
Comme d'habitude, et à la demande de certains membres, les sujets réservés aux livres de la lecture commune ne sont ouverts que vers la moitié du deuxième mois.
Il est normal que vos avis soient en définitive postés sur le forum.
Merci à tous
Comme d'habitude, et à la demande de certains membres, les sujets réservés aux livres de la lecture commune ne sont ouverts que vers la moitié du deuxième mois.
Il est normal que vos avis soient en définitive postés sur le forum.
Merci à tous
Thot- Admin
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Genre littéraire préféré : Je lis de tout, mais j'aime moins la science-fiction.
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Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Je ne connaissais pas du tout Curzio Malaparte et je dois dire que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire "le compagnon de voyage".
Le style est sobre, les personnages extrêmement bien plantés.
Calusia, militaire rendu à la vie civile pour cause de défaite, apparaît d'une intégrité inébranlable, mû uniquement par son élan de loyauté, surnageant dans un monde chaotique. Calusia a survécu aux ultimes combats, il représente l'espoir de l'Italie après la chute de Mussolini, il symbolise la partie du peuple qui souhaite reconstruire et renouer avec ses valeurs d'honnêteté et de travail.
Dans son périple à travers l'Italie pour rejoindre son domicile et accomplir sa mission, Calusia rencontrera Concetta, jeune orpheline avide de liberté, prête à se perdre pour secouer le joug qui l'oppresse.
Il continuera sa route avec Mariagiulia, femme robuste et travailleuse qui, comme lui incarne les valeurs "justes" et même une certaine forme de résistance au désordre ambiant.
Ce texte est une allégorie presque religieuse du chemin, semé d'embûches, qui mène à la vérité. Malaparte dénonce clairement les écueils à éviter: les voleurs qu'il nomme "pires ennemis de l'Italie", les maquerelles et proxénètes en tous genres qui cherchent à pervertir les jeunes gens...
C'est un texte moralisateur, une fable édifiante mais cela se lit facilement et on oublie le projet si peu masqué pour se laisser porter par l'humanité des personnages.
Le style est sobre, les personnages extrêmement bien plantés.
Calusia, militaire rendu à la vie civile pour cause de défaite, apparaît d'une intégrité inébranlable, mû uniquement par son élan de loyauté, surnageant dans un monde chaotique. Calusia a survécu aux ultimes combats, il représente l'espoir de l'Italie après la chute de Mussolini, il symbolise la partie du peuple qui souhaite reconstruire et renouer avec ses valeurs d'honnêteté et de travail.
Dans son périple à travers l'Italie pour rejoindre son domicile et accomplir sa mission, Calusia rencontrera Concetta, jeune orpheline avide de liberté, prête à se perdre pour secouer le joug qui l'oppresse.
Il continuera sa route avec Mariagiulia, femme robuste et travailleuse qui, comme lui incarne les valeurs "justes" et même une certaine forme de résistance au désordre ambiant.
Ce texte est une allégorie presque religieuse du chemin, semé d'embûches, qui mène à la vérité. Malaparte dénonce clairement les écueils à éviter: les voleurs qu'il nomme "pires ennemis de l'Italie", les maquerelles et proxénètes en tous genres qui cherchent à pervertir les jeunes gens...
C'est un texte moralisateur, une fable édifiante mais cela se lit facilement et on oublie le projet si peu masqué pour se laisser porter par l'humanité des personnages.
Véronique M.- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : un peu de tout, romans en tous genres,biographies, essais mais pas trop la science fiction.
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Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Mon avis :
J'ai beaucoup aimé ce livre qui parait léger mais, après réflexion, soulève bien des interrogations. Il s'agit essentiellement d'une ode à la liberté. Les Britanniques et les Américains ne sont pas décrits comme des ennemis mais plutôt comme des libérateurs (même s'ils ne brillent pas par leur intelligence), ils vont aider Calusia dans sa "mission". Finalement, les ennemis à la liberté viennent de l'intérieur (les voleurs ou la maquerelle). Ils profitent de la faiblesse des autres, notamment celle des femmes ou des enfants, les premières victimes de la guerre. Durant son périple, notre héros va rencontrer Concettina, une orpheline recueillie par les soeurs mais dont l'orphelinat a été bombardé et qui goûte avec joie au bonheur de la liberté. Elle est tout l'opposé de Calusia, encore jeune et portant bien déterminée à ne plus être enfermée, assez expansive alors que Calusia est plutôt réservé. Il fait un peu "ours" même si l'on sent que derrière cela, il cache un coeur en or. Notre héros n'est pas épargné par l'auteur. Il n'est pas exempt de lâcheté (avec Concettina notamment ou lors de la remise du corps de son lieutenant à la famille). Il rencontrera également la belle Mariaguilia, qui lui ressemble plus de caractère. J'ai beaucoup aimé leur "relation", tout en pudeur et en non-dits.
Le style de l'auteur mérite également d'être souligné. Il est parfois très poétique. Je pense notamment à la scène du débarquement : il rend beau ce qui ne l'est pas. La scène est décomposée, on voit chaque mouvement, comme si le temps était suspendu. Le tout est très fluide et se lit rapidement, d'autant que le livre compte peu de pages (101). La postface m'a permis de mieux comprendre où souhaitait en venir l'auteur avec ce livre. Elle est très intéressante.
Merci au forum Partage Lecture et aux éditions de La Table ronde, notamment à la collection Quai Voltaire pour cette belle découverte.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui parait léger mais, après réflexion, soulève bien des interrogations. Il s'agit essentiellement d'une ode à la liberté. Les Britanniques et les Américains ne sont pas décrits comme des ennemis mais plutôt comme des libérateurs (même s'ils ne brillent pas par leur intelligence), ils vont aider Calusia dans sa "mission". Finalement, les ennemis à la liberté viennent de l'intérieur (les voleurs ou la maquerelle). Ils profitent de la faiblesse des autres, notamment celle des femmes ou des enfants, les premières victimes de la guerre. Durant son périple, notre héros va rencontrer Concettina, une orpheline recueillie par les soeurs mais dont l'orphelinat a été bombardé et qui goûte avec joie au bonheur de la liberté. Elle est tout l'opposé de Calusia, encore jeune et portant bien déterminée à ne plus être enfermée, assez expansive alors que Calusia est plutôt réservé. Il fait un peu "ours" même si l'on sent que derrière cela, il cache un coeur en or. Notre héros n'est pas épargné par l'auteur. Il n'est pas exempt de lâcheté (avec Concettina notamment ou lors de la remise du corps de son lieutenant à la famille). Il rencontrera également la belle Mariaguilia, qui lui ressemble plus de caractère. J'ai beaucoup aimé leur "relation", tout en pudeur et en non-dits.
Le style de l'auteur mérite également d'être souligné. Il est parfois très poétique. Je pense notamment à la scène du débarquement : il rend beau ce qui ne l'est pas. La scène est décomposée, on voit chaque mouvement, comme si le temps était suspendu. Le tout est très fluide et se lit rapidement, d'autant que le livre compte peu de pages (101). La postface m'a permis de mieux comprendre où souhaitait en venir l'auteur avec ce livre. Elle est très intéressante.
Merci au forum Partage Lecture et aux éditions de La Table ronde, notamment à la collection Quai Voltaire pour cette belle découverte.
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Mon avis : Malgré que ce roman soit court, il est très touchant. On est transporté avec ce brave militaire qu'est Calusia durant son voyage où il traverse quelques obstacles comme les femmes paysannes qui sont "maltraitées" par leur chef..... mais il fait aussi de belles rencontres avec tout d'abord cette jeune fille nommée Concetta qui pour la première fois se sent libre après s'être évadée de son orphelinat que Calusia considère comme une sœur et, ensuite vient la rencontre avec cette femme grande et forte se prénommant Mariagiula que Calusia aime beaucoup et souhaite qu'elle reste à ses côtés.
J'ai beaucoup aimé le style d'écriture de cet auteur, ce côté pur qui nous fais ressentir les émotions à travers les rencontres et les péripéties que croise Calusia durant son voyage.
De plus, on s'attache vraiment à ce brave homme qui est très attachant ainsi qu'à Concetta avec sa ténacité et à Mariagiula avec son courage.
Je n'aurai pas pensé lire un livre de ce genre et pourtant se fût un coup de cœur, je remercie Partage-Lecture ainsi que les éditions de la Table Ronde.
J'ai beaucoup aimé le style d'écriture de cet auteur, ce côté pur qui nous fais ressentir les émotions à travers les rencontres et les péripéties que croise Calusia durant son voyage.
De plus, on s'attache vraiment à ce brave homme qui est très attachant ainsi qu'à Concetta avec sa ténacité et à Mariagiula avec son courage.
Je n'aurai pas pensé lire un livre de ce genre et pourtant se fût un coup de cœur, je remercie Partage-Lecture ainsi que les éditions de la Table Ronde.
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Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Mon Avis
L’histoire du compagnon de voyage prend place dans l’Italie de 1943, à la suite du débarquement anglais et de la chute de Mussolini. Les hommes se retrouvent dans le chaos, et ne savent plus de qui recevoir leurs ordres. Calusia va entreprendre une mission, qu’il considère être comme la dernière que lui a ordonnée son officier : ramener son corps à sa mère. Cette histoire courte d’une centaine de pages relate le parcours de Calusia, depuis la Calabre jusqu’à Naples, et est parsemé de rencontres avec des personnages plus tous atypiques les uns que les autres.
J’ai aimé cette lecture, j’ai aimé rencontrer ces personnages (tout particulièrement l’âne Roméo), j’ai aimé la manière dont ils rentraient un peu brusquement dans l’histoire et la manière tout aussi brusque dont ils en sortaient. J’ai aussi apprécié le côté « à la limite de l’absurde » que l’on retrouve tout au long du livre dans les descriptions des personnages et les situations un peu cocasses face auxquelles se retrouve Calusia, ce qui, à mon sens, ne fait qu’accentuer le caractère de perdition dans lequel se trouve la population italienne et Calusia. J’ai perçu ce voyage comme une bouée de sauvetage pour ce dernier, qui sans cette mission n’aurait plus su où aller. Dans un pays en perte de repères Calusia a su se sauver en se trouvant un but qui lui a permis de traverser ces jours difficiles.
Tout ce récit est servi par une écriture puissante et brute, formées de phrases courtes et poignantes. L’histoire nous est comptée au présent, ce qui donne à cette écriture un pouvoir inclusif fort. En effet, tout au long du récit j’ai eu l’impression de me trouver aux côtés de Calusia, en tant que spectatrice, pas une spectatrice passive mais une spectatrice sollicitée par toutes les images que Calusia était amené à rencontrer. Les phrases courtes et le présent ont, en outre, permis de renforcer l’aspect chaotique de la situation en Italie au moment des faits. Ce style donne en effet l’impression que l’auteur, tout comme Calusia, ne sait plus où donner de la tête face aux événements soudain qui touchent l’Italie.
En bref, ce roman est un roman que je qualifierais d’expérientiel, qui m’a fait atterrir en pleine seconde Guerre Mondiale dans une Italie en perte de repères. Une lecture à laquelle je ne m’attendais pas et qui a su me surprendre.
Très apprécié, A Découvrir
Je remercie Partage Lecture et les éditions de La Table Ronde pour cette jolie découverte et ce moment atypique.
L’histoire du compagnon de voyage prend place dans l’Italie de 1943, à la suite du débarquement anglais et de la chute de Mussolini. Les hommes se retrouvent dans le chaos, et ne savent plus de qui recevoir leurs ordres. Calusia va entreprendre une mission, qu’il considère être comme la dernière que lui a ordonnée son officier : ramener son corps à sa mère. Cette histoire courte d’une centaine de pages relate le parcours de Calusia, depuis la Calabre jusqu’à Naples, et est parsemé de rencontres avec des personnages plus tous atypiques les uns que les autres.
J’ai aimé cette lecture, j’ai aimé rencontrer ces personnages (tout particulièrement l’âne Roméo), j’ai aimé la manière dont ils rentraient un peu brusquement dans l’histoire et la manière tout aussi brusque dont ils en sortaient. J’ai aussi apprécié le côté « à la limite de l’absurde » que l’on retrouve tout au long du livre dans les descriptions des personnages et les situations un peu cocasses face auxquelles se retrouve Calusia, ce qui, à mon sens, ne fait qu’accentuer le caractère de perdition dans lequel se trouve la population italienne et Calusia. J’ai perçu ce voyage comme une bouée de sauvetage pour ce dernier, qui sans cette mission n’aurait plus su où aller. Dans un pays en perte de repères Calusia a su se sauver en se trouvant un but qui lui a permis de traverser ces jours difficiles.
Tout ce récit est servi par une écriture puissante et brute, formées de phrases courtes et poignantes. L’histoire nous est comptée au présent, ce qui donne à cette écriture un pouvoir inclusif fort. En effet, tout au long du récit j’ai eu l’impression de me trouver aux côtés de Calusia, en tant que spectatrice, pas une spectatrice passive mais une spectatrice sollicitée par toutes les images que Calusia était amené à rencontrer. Les phrases courtes et le présent ont, en outre, permis de renforcer l’aspect chaotique de la situation en Italie au moment des faits. Ce style donne en effet l’impression que l’auteur, tout comme Calusia, ne sait plus où donner de la tête face aux événements soudain qui touchent l’Italie.
En bref, ce roman est un roman que je qualifierais d’expérientiel, qui m’a fait atterrir en pleine seconde Guerre Mondiale dans une Italie en perte de repères. Une lecture à laquelle je ne m’attendais pas et qui a su me surprendre.
Très apprécié, A Découvrir
Je remercie Partage Lecture et les éditions de La Table Ronde pour cette jolie découverte et ce moment atypique.
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Mon avis :
C'est avec curiosité que j'ai ouvert ce court volume. J'aime beaucoup les récits, les témoignages qui se rapportent au conflit du siècle précédent, et j'étais très intéressée par la lecture de ce texte.
Ce qui m'a frappé d'abord est que le récit est raconté au présent, ce qui m'a donné vraiment l'impression que le compagnon de voyage de Calusia, c'était moi, et non quelqu'un d'autres. Les phrases sont courtes et simples, les adjectifs sont choisis avec soin. Quatre fois dans les premières pages, l'auteur réaffirme l'identité italienne de ses personnages : l'unité de l'Italie est encore récente en 1943, et il ne faudrait pas, au moment de la défaite, qu'une profonde désunion disloque un pays déjà mal en point."Gris" est la notation de couleur qui domine pendant le combat, la couleur que nous retrouvons jusqu'à la fin du récit, en touche discrète, comme si un voile de tristesse et de deuil recouvrait le pays tout entier. Le récit emploie des tons très variés, le drame et la tragédie côtoient la farce la plus burlesque.
Ce qui m'a frappé ensuite est l'alternance de point de vue. Nous avons d'abord un narrateur extérieur à l'intrigue qui narre l'attente puis le combat initial. Ce point de vue réapparaîtra à plusieurs reprises, notamment pour décrire le flux de réfugiés. Nous découvrons ensuite Calusia, simple chasseur alpin bergamasque, et c'est avec lui que nous allons vivre cette Odyssée. En effet, j'ai tout de suite pensé à l'épopée d'Homère à cause de l'allusion à Scylla, dès la première page. Scylla, récif bien réel et non montre marin décrit par Homère. Comme Ulysse, Calusia a suivi un long périple semé d'embûches pour retourner chez lui, il va devoir affronter maints obstacles avant de pouvoir se reposer, et si les dieux ne sont pas avec lui, il peut compter sur les démonstrations d'une vive piété populaire et de la solidarité chrétienne.
Calusia ne paraît pas avoir l'étoffe d'un héros, et pourtant, il est un homme d'honneur. Il met tout en oeuvre pour respecter la promesse qu'il a faite à son lieutenant mourant. Il a des valeurs, un code de l'honneur qu'il respecte (même s'il est parfois incompris) et prend toujours la défense des opprimés. Sur ce point, alors qu'il est entouré par le flot des refugiés, il est souvent le seul à réagir, le seul à avoir encore le courage de se battre. Je pourrai lui reprocher d'être mysogyne, car ses goûts en matière de femme sont plus pragmatiques que sensibles.
Durant son périple, il va affronter des péripéties qui risquent de l'empêcher de mener à bien sa promesse. Et c'est là que ces rencontre sont étonnantes. Alors que le danger devrait venir des envahisseurs, il n'en est rien. Les soldats anglais et américains paraissent certes pétris de préjugés envers les italiens, mais pas belliqueux pour deux sous. Ils sont là pour accomplir leur devoir, mais restent sympathiques, parfois même drôles et juvéniles. En revanche, plus Callusia monte vers le Nord, plus les obstacles réels s'accumulent. Marché noir, vol, prostitution, rien n'est épargné au lecteur dans ce tableau de la débâcle. Les profiteurs de guerre sont uniquement italiens, et c'est ce qui est le plus désolant dans son récit : l'ennemi est déjà là avant même le débarquement, il profite de la lâcheté des hommes et de la faiblesse des femmes. Le dénouement (presque) heureux ne dissipe pas l'amertume du propos.
Cet livre court se lit très rapidement, mais ne s'oublie pas facilement.
Je remercie les éditions de la Table Ronde, le forum Partage-Lecture et Thot pour m'avoir permis de participer à ce nouveau partenariat.
C'est avec curiosité que j'ai ouvert ce court volume. J'aime beaucoup les récits, les témoignages qui se rapportent au conflit du siècle précédent, et j'étais très intéressée par la lecture de ce texte.
Ce qui m'a frappé d'abord est que le récit est raconté au présent, ce qui m'a donné vraiment l'impression que le compagnon de voyage de Calusia, c'était moi, et non quelqu'un d'autres. Les phrases sont courtes et simples, les adjectifs sont choisis avec soin. Quatre fois dans les premières pages, l'auteur réaffirme l'identité italienne de ses personnages : l'unité de l'Italie est encore récente en 1943, et il ne faudrait pas, au moment de la défaite, qu'une profonde désunion disloque un pays déjà mal en point."Gris" est la notation de couleur qui domine pendant le combat, la couleur que nous retrouvons jusqu'à la fin du récit, en touche discrète, comme si un voile de tristesse et de deuil recouvrait le pays tout entier. Le récit emploie des tons très variés, le drame et la tragédie côtoient la farce la plus burlesque.
Ce qui m'a frappé ensuite est l'alternance de point de vue. Nous avons d'abord un narrateur extérieur à l'intrigue qui narre l'attente puis le combat initial. Ce point de vue réapparaîtra à plusieurs reprises, notamment pour décrire le flux de réfugiés. Nous découvrons ensuite Calusia, simple chasseur alpin bergamasque, et c'est avec lui que nous allons vivre cette Odyssée. En effet, j'ai tout de suite pensé à l'épopée d'Homère à cause de l'allusion à Scylla, dès la première page. Scylla, récif bien réel et non montre marin décrit par Homère. Comme Ulysse, Calusia a suivi un long périple semé d'embûches pour retourner chez lui, il va devoir affronter maints obstacles avant de pouvoir se reposer, et si les dieux ne sont pas avec lui, il peut compter sur les démonstrations d'une vive piété populaire et de la solidarité chrétienne.
Calusia ne paraît pas avoir l'étoffe d'un héros, et pourtant, il est un homme d'honneur. Il met tout en oeuvre pour respecter la promesse qu'il a faite à son lieutenant mourant. Il a des valeurs, un code de l'honneur qu'il respecte (même s'il est parfois incompris) et prend toujours la défense des opprimés. Sur ce point, alors qu'il est entouré par le flot des refugiés, il est souvent le seul à réagir, le seul à avoir encore le courage de se battre. Je pourrai lui reprocher d'être mysogyne, car ses goûts en matière de femme sont plus pragmatiques que sensibles.
Durant son périple, il va affronter des péripéties qui risquent de l'empêcher de mener à bien sa promesse. Et c'est là que ces rencontre sont étonnantes. Alors que le danger devrait venir des envahisseurs, il n'en est rien. Les soldats anglais et américains paraissent certes pétris de préjugés envers les italiens, mais pas belliqueux pour deux sous. Ils sont là pour accomplir leur devoir, mais restent sympathiques, parfois même drôles et juvéniles. En revanche, plus Callusia monte vers le Nord, plus les obstacles réels s'accumulent. Marché noir, vol, prostitution, rien n'est épargné au lecteur dans ce tableau de la débâcle. Les profiteurs de guerre sont uniquement italiens, et c'est ce qui est le plus désolant dans son récit : l'ennemi est déjà là avant même le débarquement, il profite de la lâcheté des hommes et de la faiblesse des femmes. Le dénouement (presque) heureux ne dissipe pas l'amertume du propos.
Cet livre court se lit très rapidement, mais ne s'oublie pas facilement.
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Sharon- Modérateur
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Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Ce petit roman est très agréable à lire, il est surtout riche en émotion, en effet Calusia est un homme au grand coeur, sensible et courageux à la fois. Très attaché à « ses compagnons de voyage » il devient lui même très attachant.
A travers son périple on découvre une Italie d'apres guerre, pendant les cours d'histoire on nous apprend que Allemagne/Russie et Italie … tout ceci est ennemie, dans ce livre on se sent pourtant proche de ce peuple et ce pays,le désarroi et la détresse d'un peuple qui vient de vivre une terrible guerre ne laisse personne insensible, ici il n'y a pas de rival, mais des personnes qui ont peur et sont perdues, ça touche énormément. On voit voit la guerre d'un autre oeil, elle prend un autre sens, il n'y a plus ni d'allié ni d'ennemis, mais des hommes et des femmes qui défendent leur pays, leur vie....Et une défaite reste dur à vivre même si de notre point de vue elle semblait « méritée » à cause de Mussolini.
J'ai tout de même été surprise de la soudaine disparition de Concetta, vite remplacée par une femme plus digne de Bergame, il y a de l'amour dans ce livre,mais il reste juste...évoqué, se laisse deviner surtout si on tente d'imaginer la suite. J'aurais personnellement aimé en lire un peu plus et savoir ce que l'auteur lui voulait faire avec ces personnages et ses révélations finales!
Mais ça ne devait pas être le but de ce roman , tout simplement.
Merci aux éditions "La table ronde" pour cette jolie découverte!
A travers son périple on découvre une Italie d'apres guerre, pendant les cours d'histoire on nous apprend que Allemagne/Russie et Italie … tout ceci est ennemie, dans ce livre on se sent pourtant proche de ce peuple et ce pays,le désarroi et la détresse d'un peuple qui vient de vivre une terrible guerre ne laisse personne insensible, ici il n'y a pas de rival, mais des personnes qui ont peur et sont perdues, ça touche énormément. On voit voit la guerre d'un autre oeil, elle prend un autre sens, il n'y a plus ni d'allié ni d'ennemis, mais des hommes et des femmes qui défendent leur pays, leur vie....Et une défaite reste dur à vivre même si de notre point de vue elle semblait « méritée » à cause de Mussolini.
J'ai tout de même été surprise de la soudaine disparition de Concetta, vite remplacée par une femme plus digne de Bergame, il y a de l'amour dans ce livre,mais il reste juste...évoqué, se laisse deviner surtout si on tente d'imaginer la suite. J'aurais personnellement aimé en lire un peu plus et savoir ce que l'auteur lui voulait faire avec ces personnages et ses révélations finales!
Mais ça ne devait pas être le but de ce roman , tout simplement.
Merci aux éditions "La table ronde" pour cette jolie découverte!
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Mon avis :
Le compagnon de voyage est une œuvre inédite de Cruzio Malaparte. Avant cette lecture en partenariat avec les Editions de la Table Ronde, je ne connaissais point l’auteur. Cela m’a donc ravie de découvrir une « nouvelle tête ». J’ai littéralement fondue devant les photographies présente au début et à la fin du livre : on devrait voir cela plus souvent, ça permet de « rencontrer » l’auteur, de le visualiser en train d’écrire son roman, comme si on le regarder à travers la fenêtre d’un train en marche, furtivement, simplement.
L’histoire en elle-même n’est pas bien compliqué : un soldat qui ramène le corps de son lieutenant chez sa maman à la fin de la guerre. Le fond n’est donc pas palpitant, mais la forme... un régal !
Un contraste saisissant caractérise parfaitement le style frai et puritain de l’auteur : (page 27) « Peu à peu, le vent balaie le rideau de fumée et de brouillard, le soleil illumine la campagne déserte, la mer encore incertaine dans la brume des explosions, le terrain jonchés de cadavres. »
Pour nous plonger encore plus dans cette atmosphère du « calme d’après la tempête », l’auteur utilise le présent de l’indicatif ; on s’y croirait, dans ces champs déserts, cette brume acariâtre, ces villes vidées de leurs occupants par la guerre.
Un style magique donc et qui mène à bien cette belle histoire.
Le point fort de cette histoire, ce sont les personnages touchants et sincères.
Calusia, le bon gros gentil, honnête et courageux (bel homme de surcroît). Concetta, jeune, vive et insouciante, pleine de fraîcheur et de gaîté mais qui a était quelque peu dégouttée de la vie par les nonnes. Mariagulia, la grande et belle paysanne, triste mais courageuse. Et enfin (ne l’oublions pas) le lieutenant Eduardo qui occupe une des places centrales du roman et qui apporte un côté sinistre, plus obscur que les autres (rappel du contraste précédemment évoqué).
Dernière cette morne attitude de façade, on trouve des moments drôles : l’épisode des Anglais nus dans la mare et bourrés comme des coins, ou la scène du « ding-dong » des deux américains.
Cependant, la fin nous rappelle la triste face de la vérité : Calusia, seul face aux gendarmes pour défendre le corps de son lieutenant, puis ensuite aidé par les villageoise pour éloigner les gendarmes. Fidèle à jamais.
La scène terriblement émouvante de la mère m’a profondément touchée.
En bref : « Fable pudique, baroque et pleine d’humanité », je dis OUI ! Un grand OUI ! Cette « fable » est pleine de douceur et de sensibilité, d’amitié et d’entraide dans ce monde atroce qu’est la guerre. A lire.
Note : 4/5
Le compagnon de voyage est une œuvre inédite de Cruzio Malaparte. Avant cette lecture en partenariat avec les Editions de la Table Ronde, je ne connaissais point l’auteur. Cela m’a donc ravie de découvrir une « nouvelle tête ». J’ai littéralement fondue devant les photographies présente au début et à la fin du livre : on devrait voir cela plus souvent, ça permet de « rencontrer » l’auteur, de le visualiser en train d’écrire son roman, comme si on le regarder à travers la fenêtre d’un train en marche, furtivement, simplement.
L’histoire en elle-même n’est pas bien compliqué : un soldat qui ramène le corps de son lieutenant chez sa maman à la fin de la guerre. Le fond n’est donc pas palpitant, mais la forme... un régal !
Un contraste saisissant caractérise parfaitement le style frai et puritain de l’auteur : (page 27) « Peu à peu, le vent balaie le rideau de fumée et de brouillard, le soleil illumine la campagne déserte, la mer encore incertaine dans la brume des explosions, le terrain jonchés de cadavres. »
Pour nous plonger encore plus dans cette atmosphère du « calme d’après la tempête », l’auteur utilise le présent de l’indicatif ; on s’y croirait, dans ces champs déserts, cette brume acariâtre, ces villes vidées de leurs occupants par la guerre.
Un style magique donc et qui mène à bien cette belle histoire.
Le point fort de cette histoire, ce sont les personnages touchants et sincères.
Calusia, le bon gros gentil, honnête et courageux (bel homme de surcroît). Concetta, jeune, vive et insouciante, pleine de fraîcheur et de gaîté mais qui a était quelque peu dégouttée de la vie par les nonnes. Mariagulia, la grande et belle paysanne, triste mais courageuse. Et enfin (ne l’oublions pas) le lieutenant Eduardo qui occupe une des places centrales du roman et qui apporte un côté sinistre, plus obscur que les autres (rappel du contraste précédemment évoqué).
Dernière cette morne attitude de façade, on trouve des moments drôles : l’épisode des Anglais nus dans la mare et bourrés comme des coins, ou la scène du « ding-dong » des deux américains.
Cependant, la fin nous rappelle la triste face de la vérité : Calusia, seul face aux gendarmes pour défendre le corps de son lieutenant, puis ensuite aidé par les villageoise pour éloigner les gendarmes. Fidèle à jamais.
La scène terriblement émouvante de la mère m’a profondément touchée.
En bref : « Fable pudique, baroque et pleine d’humanité », je dis OUI ! Un grand OUI ! Cette « fable » est pleine de douceur et de sensibilité, d’amitié et d’entraide dans ce monde atroce qu’est la guerre. A lire.
Note : 4/5
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Ce petit livre est pour moi une très belle découverte.
Je connais très peu la littérature italienne et, en lisant le résumé, je me suis dit que ce livre avait l’air particulièrement attirant.
Mon impression positive s’est trouvée renforcée quand j’ai reçu le livre, qui est très élégant et recouvert d’une jaquette avec une magnifique photo.
Étant donc plutôt bien disposée, j’ai entamé ma lecture et une soirée m’a suffi pour dévorer cette histoire.
Le sujet, tout simple, est celui d’un soldat rentrant de la guerre et ayant à cœur de remplir une mission.
Cet homme honnête, droit, va rencontrer de nombreuses embûches et faire de belles et moins belles rencontres. Face à lui (et donc face à nous), c’est tout l’espèce humaine dans sa beauté et sa médiocrité que nous allons voir défiler.
Ce livre se lit aisément, le style étant précis et vraiment agréable à lire. On a même par moment l’impression d’être dans un film, avec ses gros plans, ses travellings, …
Les personnages sont bien vivants : faibles, lâches, courageux, peureux, fidèles, envieux, généreux, …mais tous ô combien humains.
Cette belle fable communique un vrai beau message d’espoir au milieu de ce chaos et m’a beaucoup touchée par sa délicatesse.
Un grand merci à Thot et aux éditions La Table Ronde.
Je connais très peu la littérature italienne et, en lisant le résumé, je me suis dit que ce livre avait l’air particulièrement attirant.
Mon impression positive s’est trouvée renforcée quand j’ai reçu le livre, qui est très élégant et recouvert d’une jaquette avec une magnifique photo.
Étant donc plutôt bien disposée, j’ai entamé ma lecture et une soirée m’a suffi pour dévorer cette histoire.
Le sujet, tout simple, est celui d’un soldat rentrant de la guerre et ayant à cœur de remplir une mission.
Cet homme honnête, droit, va rencontrer de nombreuses embûches et faire de belles et moins belles rencontres. Face à lui (et donc face à nous), c’est tout l’espèce humaine dans sa beauté et sa médiocrité que nous allons voir défiler.
Ce livre se lit aisément, le style étant précis et vraiment agréable à lire. On a même par moment l’impression d’être dans un film, avec ses gros plans, ses travellings, …
Les personnages sont bien vivants : faibles, lâches, courageux, peureux, fidèles, envieux, généreux, …mais tous ô combien humains.
Cette belle fable communique un vrai beau message d’espoir au milieu de ce chaos et m’a beaucoup touchée par sa délicatesse.
Un grand merci à Thot et aux éditions La Table Ronde.
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Mon avis :
Nous sommes en Italie, en 1943, plus précisément en septembre. L'armistice a été signé, les dictateurs sont tombés. Le peuple exprime sa joie ou son désarrois
Le débarquement aura raison du lieutenant Eduardo Cafiero et d'une grande partie de ses hommes.
Juste avant son dernier souffle, il fera promettre au chasseur alpin Calusia de ramener son corps à sa mère.
Commence alors pour Calusia un long périple sur les routes d'italie, des rencontres dont une que l'on pourrait penser durable mais qui se révèlera éphémère.
Calusia m'a semblé distant, froid, austère. Il croisera la route de Concetta une jeune fille vive et pétillante qui a profité des bombardements pour fuir son orphelinat. Qu'est-elle devenue par la suite ?
Puis il rencontrera Mariagiula, une femme robuste qui plaît à Calusia.
Ce n'est pas un duo qui cheminera sur les routes italiennes puisque Calusia tiendra parole. Il mettra son lieutenant décédé dans une caisse en bois, un âne se chargera de porter ce funeste "colis".
"Colis" tel est le mot qui convient après la façon dont Calusia le laisse à sa famille.
Il a certes été choqué en voyant les proches de sont lieutenant, mais tout de même ! Laisser ce défunt qu'il respecte comme ça sans un mot pour les siens, une réaction incohérente avec le caractère de Calusia qui est un homme droit...peut-trop droit finalement !
Ce roman est intéressant d'un point de vue historique même si quelques pages de plus auraient permis d'approfondir un peu plus le sujet.
Quant à l'histoire en elle-même, je n'ai pas été vraiment touché ni interpellé, j'ai ressenti un manque de finesse, de sensibilité dans l'écriture. Un roman court agréable à lire.
Un grand merci pour cette lecture à Partage Lecture, à Thot et aux éditions de La Table Ronde
Nous sommes en Italie, en 1943, plus précisément en septembre. L'armistice a été signé, les dictateurs sont tombés. Le peuple exprime sa joie ou son désarrois
Le débarquement aura raison du lieutenant Eduardo Cafiero et d'une grande partie de ses hommes.
Juste avant son dernier souffle, il fera promettre au chasseur alpin Calusia de ramener son corps à sa mère.
Commence alors pour Calusia un long périple sur les routes d'italie, des rencontres dont une que l'on pourrait penser durable mais qui se révèlera éphémère.
Calusia m'a semblé distant, froid, austère. Il croisera la route de Concetta une jeune fille vive et pétillante qui a profité des bombardements pour fuir son orphelinat. Qu'est-elle devenue par la suite ?
Puis il rencontrera Mariagiula, une femme robuste qui plaît à Calusia.
Ce n'est pas un duo qui cheminera sur les routes italiennes puisque Calusia tiendra parole. Il mettra son lieutenant décédé dans une caisse en bois, un âne se chargera de porter ce funeste "colis".
"Colis" tel est le mot qui convient après la façon dont Calusia le laisse à sa famille.
Il a certes été choqué en voyant les proches de sont lieutenant, mais tout de même ! Laisser ce défunt qu'il respecte comme ça sans un mot pour les siens, une réaction incohérente avec le caractère de Calusia qui est un homme droit...peut-trop droit finalement !
Ce roman est intéressant d'un point de vue historique même si quelques pages de plus auraient permis d'approfondir un peu plus le sujet.
Quant à l'histoire en elle-même, je n'ai pas été vraiment touché ni interpellé, j'ai ressenti un manque de finesse, de sensibilité dans l'écriture. Un roman court agréable à lire.
Un grand merci pour cette lecture à Partage Lecture, à Thot et aux éditions de La Table Ronde
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Mon avis :
Septembre 1943. En Italie c'est la fin de la guerre, la débâcle. A l'arrivée des troupes alliées, un lieutenant et ses hommes tentent vainement de résister encore. Ils sont tous tués sauf un, le soldat Calusia. Avant d'agoniser son lieutenant lui demande comme une faveur de ne pas laisser son corps sur place mais de le ramener à sa mère à Naples. Calusia fabrique alors un cercueil, trouve un âne et se met en route. Il traverse un pays ruiné, des habitants perdus, une très jeune fille qui s'est enfuie d'un couvent, des femmes désespérées et prête à vendre leur corps, des hommes qui profitent du désespoir du peuple italien,... Il rencontre aussi une femme qui saura le toucher...
Curzio Malaparte dresse tout au long de ce court roman un portrait touchant et tout en finesse du peuple italien qui a peur et se sent perdu après la débâcle, un peuple affamé qui se bat pour survivre. Calusia est un personnage attachant, loyal, courageux et fondamentalement honnête, un personnage que le lecteur est heureux de suivre tout au long de ce périple. On sent également toute la tendresse de l'auteur pour son personnage.
Le roman a également comme intérêt d'aborder un sujet mal connu (enfin pour ma part), celui de l'après-guerre en Italie. L'auteur a une écriture très fluide et très précise, le tout teinté de poésie... Une très jolie découverte pour moi. Un seul regret : que le voyage soit passé si vite !
Un petit coup de coeur pour moi et un auteur à surement mieux connaitre !
Merci aux Editions de la Table Ronde et à Partage lecture pour cette découverte !
Septembre 1943. En Italie c'est la fin de la guerre, la débâcle. A l'arrivée des troupes alliées, un lieutenant et ses hommes tentent vainement de résister encore. Ils sont tous tués sauf un, le soldat Calusia. Avant d'agoniser son lieutenant lui demande comme une faveur de ne pas laisser son corps sur place mais de le ramener à sa mère à Naples. Calusia fabrique alors un cercueil, trouve un âne et se met en route. Il traverse un pays ruiné, des habitants perdus, une très jeune fille qui s'est enfuie d'un couvent, des femmes désespérées et prête à vendre leur corps, des hommes qui profitent du désespoir du peuple italien,... Il rencontre aussi une femme qui saura le toucher...
Curzio Malaparte dresse tout au long de ce court roman un portrait touchant et tout en finesse du peuple italien qui a peur et se sent perdu après la débâcle, un peuple affamé qui se bat pour survivre. Calusia est un personnage attachant, loyal, courageux et fondamentalement honnête, un personnage que le lecteur est heureux de suivre tout au long de ce périple. On sent également toute la tendresse de l'auteur pour son personnage.
Le roman a également comme intérêt d'aborder un sujet mal connu (enfin pour ma part), celui de l'après-guerre en Italie. L'auteur a une écriture très fluide et très précise, le tout teinté de poésie... Une très jolie découverte pour moi. Un seul regret : que le voyage soit passé si vite !
Un petit coup de coeur pour moi et un auteur à surement mieux connaitre !
Merci aux Editions de la Table Ronde et à Partage lecture pour cette découverte !
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Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Ce roman a pour cadre l'Italie en 1943. Après la signature de l'armistice, les soldats doivent rendre les armes et rentrer chez eux.
Le héros de l’histoire est Calusia, un soldat bergamasque. Il s'est juré de rendre à sa famille la dépouille de son lieutenant, mort en Calabre lors de l’ultime combat. Il traverse l'Italie en compagnie d’un âne et d'une jeune orpheline, Concetta. Il passe par des villages abandonnés et détruits, et rencontre des soldats anglais, des gens affamés, des réfugiés, des mères maquerelles, mais également la belle Mariagiulia qui décide de le suivre vers le Nord.
A la base, ce n’est absolument pas mon genre de lecture, mais je dois avouer que j’ai été agréablement surpris. Le roman se lit rapidement et très facilement. Une fois qu’on le commence, on est presque certain de le terminer directement car on se laisse emporter par l’histoire. Le style est particulièrement simple et m’a fait penser à un scénario de film. D’ailleurs, j’imagine parfaitement bien cette histoire au cinéma.
On sent bien que Malaparte a été particulièrement touché par cette guerre. Il a choisi comme héros, un homme complètement dépassé par les événements, et qui n’a fait que son devoir en servant son pays du mieux qu’il pouvait, sans se poser de question et sans aucune gloire.
Les personnages secondaires ont une importance capitale dans le déroulement de l’histoire, que ce soit Concetta, faible et naïve, ou Mariagiulia, qui est exactement son opposé.
Au final, l’histoire est assez sombre et plutôt déprimante, mais on sent toujours, au fil des pages, l’espoir qui n’est pas très loin. D’ailleurs, j’ai sorti une phrase du livre, qui pour moi résume bien l’ensemble : « Depuis toujours, la défaite représente pour les populations misérables, malheureuses, une sorte de merveilleuse et terrible occasion de liberté, de vie nouvelle plus aisée et plus digne » (p79).
C’est donc une belle découverte pour moi !! Simple, court, mais très efficace !!!
Merci à Partage-lecture et aux éditions de la Table ronde!!!
Le héros de l’histoire est Calusia, un soldat bergamasque. Il s'est juré de rendre à sa famille la dépouille de son lieutenant, mort en Calabre lors de l’ultime combat. Il traverse l'Italie en compagnie d’un âne et d'une jeune orpheline, Concetta. Il passe par des villages abandonnés et détruits, et rencontre des soldats anglais, des gens affamés, des réfugiés, des mères maquerelles, mais également la belle Mariagiulia qui décide de le suivre vers le Nord.
A la base, ce n’est absolument pas mon genre de lecture, mais je dois avouer que j’ai été agréablement surpris. Le roman se lit rapidement et très facilement. Une fois qu’on le commence, on est presque certain de le terminer directement car on se laisse emporter par l’histoire. Le style est particulièrement simple et m’a fait penser à un scénario de film. D’ailleurs, j’imagine parfaitement bien cette histoire au cinéma.
On sent bien que Malaparte a été particulièrement touché par cette guerre. Il a choisi comme héros, un homme complètement dépassé par les événements, et qui n’a fait que son devoir en servant son pays du mieux qu’il pouvait, sans se poser de question et sans aucune gloire.
Les personnages secondaires ont une importance capitale dans le déroulement de l’histoire, que ce soit Concetta, faible et naïve, ou Mariagiulia, qui est exactement son opposé.
Au final, l’histoire est assez sombre et plutôt déprimante, mais on sent toujours, au fil des pages, l’espoir qui n’est pas très loin. D’ailleurs, j’ai sorti une phrase du livre, qui pour moi résume bien l’ensemble : « Depuis toujours, la défaite représente pour les populations misérables, malheureuses, une sorte de merveilleuse et terrible occasion de liberté, de vie nouvelle plus aisée et plus digne » (p79).
C’est donc une belle découverte pour moi !! Simple, court, mais très efficace !!!
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Ironman- Grand sage du forum
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Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
1943, sur les côtes d'Italie, l'armée alliée s'apprête à débarquer. Sans chef, l'armée italienne en état de désarroi, est en pleine déréliction.
Alors que les soldats américains font figure de clowns plutôt sympathiques, les véritables ennemis semblent venir de l'intérieur par les italiens des plaines qui se font voleurs, profiteurs ou se conduisent tout simplement comme des lâches en laissant leurs femmes se démener pour nourrir leurs enfants ou se faire abuser par les plus mauvais d'entre-eux.
C'est dans ce contexte que Calusia, jeune soldat bergamasque va rejoindre Naples pour remettre le corps de son lieutenant à la mère de celui-ci, suite à la promesse qu'il lui a faite lors de leur ultime combat. Accompagné de l'âne Roméo et de Concetta, une jeune orpheline qu'il a prise sous son aile , il va traverser la Péninsule, rencontrer Mariagiulia et mener sa mission à son terme.
Au fil des villages que Calusia traverse, de ses rencontres , ce voyage initiatique va le révéler à lui-même , lui permettre ainsi de devenir un adulte capable de fonder une famille pendant que sous le regard du lecteur c'est tout un pays en fin de guerre qui se dévoile .
La honte, le dégoût, la pitié sont des thèmes malapartiens. Il n'a pas fait exception avec Le Compagnon de voyage. Mais aussi noirs que peuvent paraître ces thèmes, son récit offre des aspects positifs et n'est pas exempt d'espoir ou de foi dans la nature humaine.
L'humour tout d'abord est très présent dans ce roman court, rapide, au style cinématographique dont l'écriture est celle de l'immédiateté. L'attitude noble du lieutenant, par exemple, incite notre brave soldat à s'imaginer une mère digne, aussi noble que son fils. Or son arrivée devant une femme à l'aspect vulgaire, paraissant à moitié folle ainsi que le tour que va lui jouer Calusia, rendent cette scène, tragique au demeurant, parfaitement grand-guignolesque.
Les personnages principaux ensuite sont extrêmement positifs, attachants.
Dans Calusia le Bergamasque, on retrouve l'attachement de Malaparte pour l'Italie, sa terre, ses traditions. Calusia est un soldat timide et honnête, humble et entier qui incarne une nation toute entière. Son attitude quasi enfantine cache une force qu'il puise dans ses racines, dans la pureté et la profondeur de son attachement à des valeurs premières.
Concetta, petite orpheline, rebelle et têtue n'est pas sans rappeler Malaparte lui-même qui a 16 ans a lui aussi fui les institutions -scolaires dans son cas- mais pour faire la guerre. La jeune fille apporte de la fraîcheur au récit, y insuffle une certaine énergie, de l'humour aussi et révèle le caractère protecteur de Calusia ainsi que son bon sens.
Mariagiulia, femme forte et silencieuse, image parfaite de la mère est à la fois semblable à Calusia par son honnêteté, sa droiture, sa solitude également mais différente par son assurance. Il est évident, dès l'instant de leur rencontre, que ces deux êtres pris ensemble forment un tout.
Un très beau roman donc qui a fait l'unanimité au sein de la dizaine de personnes à laquelle j'ai fait partager cette lecture.
Mes vifs remerciements à l'éditeur qui m'a permis de le découvrir ainsi qu'à Partage lecture et à Thot, bien sûr !
Alors que les soldats américains font figure de clowns plutôt sympathiques, les véritables ennemis semblent venir de l'intérieur par les italiens des plaines qui se font voleurs, profiteurs ou se conduisent tout simplement comme des lâches en laissant leurs femmes se démener pour nourrir leurs enfants ou se faire abuser par les plus mauvais d'entre-eux.
C'est dans ce contexte que Calusia, jeune soldat bergamasque va rejoindre Naples pour remettre le corps de son lieutenant à la mère de celui-ci, suite à la promesse qu'il lui a faite lors de leur ultime combat. Accompagné de l'âne Roméo et de Concetta, une jeune orpheline qu'il a prise sous son aile , il va traverser la Péninsule, rencontrer Mariagiulia et mener sa mission à son terme.
Au fil des villages que Calusia traverse, de ses rencontres , ce voyage initiatique va le révéler à lui-même , lui permettre ainsi de devenir un adulte capable de fonder une famille pendant que sous le regard du lecteur c'est tout un pays en fin de guerre qui se dévoile .
La honte, le dégoût, la pitié sont des thèmes malapartiens. Il n'a pas fait exception avec Le Compagnon de voyage. Mais aussi noirs que peuvent paraître ces thèmes, son récit offre des aspects positifs et n'est pas exempt d'espoir ou de foi dans la nature humaine.
L'humour tout d'abord est très présent dans ce roman court, rapide, au style cinématographique dont l'écriture est celle de l'immédiateté. L'attitude noble du lieutenant, par exemple, incite notre brave soldat à s'imaginer une mère digne, aussi noble que son fils. Or son arrivée devant une femme à l'aspect vulgaire, paraissant à moitié folle ainsi que le tour que va lui jouer Calusia, rendent cette scène, tragique au demeurant, parfaitement grand-guignolesque.
Les personnages principaux ensuite sont extrêmement positifs, attachants.
Dans Calusia le Bergamasque, on retrouve l'attachement de Malaparte pour l'Italie, sa terre, ses traditions. Calusia est un soldat timide et honnête, humble et entier qui incarne une nation toute entière. Son attitude quasi enfantine cache une force qu'il puise dans ses racines, dans la pureté et la profondeur de son attachement à des valeurs premières.
Concetta, petite orpheline, rebelle et têtue n'est pas sans rappeler Malaparte lui-même qui a 16 ans a lui aussi fui les institutions -scolaires dans son cas- mais pour faire la guerre. La jeune fille apporte de la fraîcheur au récit, y insuffle une certaine énergie, de l'humour aussi et révèle le caractère protecteur de Calusia ainsi que son bon sens.
Mariagiulia, femme forte et silencieuse, image parfaite de la mère est à la fois semblable à Calusia par son honnêteté, sa droiture, sa solitude également mais différente par son assurance. Il est évident, dès l'instant de leur rencontre, que ces deux êtres pris ensemble forment un tout.
Un très beau roman donc qui a fait l'unanimité au sein de la dizaine de personnes à laquelle j'ai fait partager cette lecture.
Mes vifs remerciements à l'éditeur qui m'a permis de le découvrir ainsi qu'à Partage lecture et à Thot, bien sûr !
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Je viens de découvrir ce post. Ma critique a été envoyé par mp. Est-ce que je dois la remettre ici? Le problème est que je ne l'ai plus.
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Ce court roman est une véritable invitation. Une invitation à découvrir l’auteur, une invitation à découvrir cette période de l’histoire (L’Italie en 1943). Comme une carte de visite accessible à tous, une invitation à lire.
A travers le voyage de Calusia, on découvre une armée et surtout un pays en chaos. J’ai apprécié la vision originale de l’auteur. Les romans de fin de guerre sont souvent focalisés sur les soldats perdus, déboussolés, arrachés de la vie à jamais.
Dans la première partie, on partage les valeurs des soldats. Il n’y a plus d’ordre, plus d’informations mais malgré cela, la division est prête à agir. Consciente qu’elle n’a aucune chance, mais elle est là et défend son pays malgré tout cela.
Puis on découvre le véritable chaos : les femmes veuves qui s’échappent de la campagne pour chercher du travail en ville, les jeunes orphelins un peu perdues, des familles qui fuient la famine, des maisons vides et les pillards véritables fléaux du pays. J’ai aimé ce partage et cette vision de l’après guerre car elle est rare en littérature mais surement très fidèle à la réalité.
Le style d’écriture est très fluide, les chapitres très courts, les pages aérées. La priorité est donnée à l’action, aux faits. On y voit très peu de descriptions détaillées, très peu de sentiments. Malgré ceci, l’auteur réussi à nous plonger dans l’univers du héros et c’est certainement là une grande preuve de talent.
Un roman donc un peu trop court à mon goût qui m’a laissé sur ma faim mais qui m’a donné envie de découvrir cet auteur. Un grand merci aux éditions de la table ronde et à Thot pour cette découverte.
A travers le voyage de Calusia, on découvre une armée et surtout un pays en chaos. J’ai apprécié la vision originale de l’auteur. Les romans de fin de guerre sont souvent focalisés sur les soldats perdus, déboussolés, arrachés de la vie à jamais.
Dans la première partie, on partage les valeurs des soldats. Il n’y a plus d’ordre, plus d’informations mais malgré cela, la division est prête à agir. Consciente qu’elle n’a aucune chance, mais elle est là et défend son pays malgré tout cela.
Puis on découvre le véritable chaos : les femmes veuves qui s’échappent de la campagne pour chercher du travail en ville, les jeunes orphelins un peu perdues, des familles qui fuient la famine, des maisons vides et les pillards véritables fléaux du pays. J’ai aimé ce partage et cette vision de l’après guerre car elle est rare en littérature mais surement très fidèle à la réalité.
Le style d’écriture est très fluide, les chapitres très courts, les pages aérées. La priorité est donnée à l’action, aux faits. On y voit très peu de descriptions détaillées, très peu de sentiments. Malgré ceci, l’auteur réussi à nous plonger dans l’univers du héros et c’est certainement là une grande preuve de talent.
Un roman donc un peu trop court à mon goût qui m’a laissé sur ma faim mais qui m’a donné envie de découvrir cet auteur. Un grand merci aux éditions de la table ronde et à Thot pour cette découverte.
Invité- Invité
Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Il est intéressant de voir qu'au final presque tout le monde est resté sur sa faim et aurait aimé que le livre soit plus long
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Elyuna- Modérateur
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Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Elyuna a écrit:Il est intéressant de voir qu'au final presque tout le monde est resté sur sa faim et aurait aimé que le livre soit plus long
oui et qu'en règle générale, à des degrés divers, tout le monde a apprécié!
Bon choix au final!
Véronique M.- Grand sage du forum
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Re: [Malaparte, Curzio] Le compagnon de voyage
Mon avis :
Un livre très court et très bien écrit. Je l'ai beaucoup aimé, sans aller jusqu'au coup de coeur.
Il raconte bien l'atmosphère qu'il y avait dans l'Italie de 1943, après la guerre. La postface à la fin est très intéressante, car elle explique bien le contexte de l'histoire et de l'écriture...
Un livre très court et très bien écrit. Je l'ai beaucoup aimé, sans aller jusqu'au coup de coeur.
Il raconte bien l'atmosphère qu'il y avait dans l'Italie de 1943, après la guerre. La postface à la fin est très intéressante, car elle explique bien le contexte de l'histoire et de l'écriture...
Invité- Invité
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