[Kornmehl, Ariella] Le mois des papillons

KORNMEHL Ariella
Le mois des papillons
Actes Sud juin 2010
217 pages

4ème de couverture qui résume très bien l'histoire

Une jeune Néerlandaise, narratrice du roman, vient travailler en Afrique du Sud en tant que médecin. Installée seule dans une grande maison, elle embauche Zanele, une femme zoulou qui se présente spontanément pour entretenir la maison et préparer les repas. Très seule dans ce pays comme dans sa vie affective, Joni se prend d'amitié pour Zanele et ses deux enfants, mais la violence de ce pays n'autorise pas les sentiments. Ainsi dans ce pays ou les haines raciales sont encore d'une extrême violence, les deux femmes apprennent à vivre ensemble. Curieuses l'une de l'autre, elles partagent une véritable intimité, une complicité qui cesse néanmoins dès qu'elle quitte la maison, car sous les regards des autres Zanele ne connaît plus Joni. Entre ses services à l'hôpital, face aux plus dures réalités de la société sud-africaine, les risques qu'elle court au volant de sa voiture et ses longues nuits, Joni mesure sa solitude. Pourtant, avec Zanele et ses enfants, elle a parfois l'impression de former une étrange famille et, l'espace d'un instant, dans la lumière du mois des papillons, alors que le jardin s'éclaire d'une pluie merveilleusement fleurie, elle peut se croire réconciliée avec la vie. Mais le "Dieu de l'Afrique" en a décidé autrement...


Mon avis :

Un très beau roman réaliste par les thèmes abordés, l'amitié et la complicité entre les deux femmes de couleurs différentes, l'ambiance familiale, rapport mère et fille, traumatisme subi par Joni "stérilité", sa mère ayant pris un médicament pendant sa grossesse... Il y est aussi question de racisme, de l'oisiveté des jeunes due au chômage, la drogue et la violence, la mort est aussi présente. Je suis restée sur une question à la fin de ma lecture concernant le désespoir de Joni. Un livre que je recommande vivement pour son réalisme et le style.

Merci Lalyre pour ta critique. Une lecture qui pourrait bien m'intéresser. Je le note.

Je viens de terminer la lecture du "Mois des papillons" qui m'avait été recommandé par ma libraire. La densité du récit est de la qualité de livres tels que "Déluge" ou "Boulevard périphérique" d'Henri Bauchau. Il mérite une relecture ultérieure. En explication (possible) de la question que se pose Lalyre, je dirais que Joni - qui n'est pas une afrikaner - vient seulement de comprendre la mentalité qui conditionne encore la vie et les relations entre blancs et noirs en Afrique du Sud, réalité qu'elle avait refusé jusqu'à présent d'accepter et qu'elle croyait possible d'être dépassée.