[Azzeddine, Saphia] Confidences à Allah
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[Azzeddine, Saphia] Confidences à Allah
Auteur : Saphia Azzeddine
Editeur : Léo Scheer
ISBN : 978-2-7561-0119-4
Nb. de pages : 145 pages
4ème de couverture :
A qui parler quand on est pauvre, perdue, rejetée de sa famille ? Jbara, petite bergère des montagnes du Maghreb, parle à Allah.
Il est, dans un monde qui ne voulait pas d'elle, son seul confident. Elle lui raconte sa vie, la misère, le mépris, son père ignorant et brutal qui la traite en servante, les hommes qui la traitent en objet, la découverte progressive du pouvoir de la beauté, la prostitution, la prison, le désir d'ailleurs : une vie semblable à tant de vies de femmes, aujourd'hui. Monologue fiévreux, porté par une rage irrépressible, que la verve et l'humour rendent encore plus acérée, Confidences à Allah est un témoignage direct, cru, sur l'oppression des femmes, mais aussi, et d'abord, le portrait d'une jeune fille résolue à exister par elle-même, et qui ne se soumettra pas.
Mon avis :
Jbara, jeune bergère marocaine, s'enfuit de la maison familiale. Pour survivre, elle va devenir bonne dans une riche famille puis prostituée et même escort-girl. Elle finira cependant sa vie de manière respectable en devenant la femme d'un imam.
Comme le dit le résumé, le roman est un long monologue. Mais rassurez-vous, aucun temps mort dans ce récit.
Le début est dur, très dur, comme tout le reste d’ailleurs (accouchement clandestin, viol, prostitution…). J’ai pleuré (ou quasiment) presque tout le long (je suis une grande sensible) même si à chaque fois une petite remarque dit sur le ton de l’humour essaie de nous remonter le moral, de nous dire que ce n’est pas si terrible, que c’est la vie. La vie, l’héroïne s’y accroche de toutes ses forces. Elle lui parle d’ailleurs en s’adressant de vive-voix à son Dieu, Allah.
Le style est cru, voire beaucoup trop ce qui, à mon avis, gêne la fluidité de la lecture.
Bouleversant
Dernière édition par abo2008 le Ven 12 Avr 2013 - 14:59, édité 2 fois (Raison : Ajout du sondage)
Invité- Invité
Re: [Azzeddine, Saphia] Confidences à Allah
Je lis, du même auteur "Mon père est femme de ménage" raconté comme si un garçon de 14 ans parlait...172 pages de pur bonheur...
Cassiopée- Admin
-
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Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Azzeddine, Saphia] Confidences à Allah
Ayant vu des interviews de cette auteure à propos de ce livre grâce à mon chéri, je souhaite vraiment le lire mais j'attends que mon homme me l'offre (c'est lui qui l'a dis)
Merci abo2008 pour la présentation de ce roman.
Merci abo2008 pour la présentation de ce roman.
Invité- Invité
Re: [Azzeddine, Saphia] Confidences à Allah
L'histoire a l'air d'être très intéressante mais je suis également une grande sensible et j'ai peur que ce roman soit un peu trop dur pour moi.
Invité- Invité
Re: [Azzeddine, Saphia] Confidences à Allah
bonjour
Je viens de le terminer. C'est un émerveillement. Ne vous effrayez pas du mot monologue, cela ne se voit pas. C'est une histoire réelle, vrai, mais assez curieusement ...........optimiste ? Et oui, cela me surprend aussi mais c'est le mot qui me vient à l'esprit.
Je viens de le terminer. C'est un émerveillement. Ne vous effrayez pas du mot monologue, cela ne se voit pas. C'est une histoire réelle, vrai, mais assez curieusement ...........optimiste ? Et oui, cela me surprend aussi mais c'est le mot qui me vient à l'esprit.
Invité- Invité
Re: [Azzeddine, Saphia] Confidences à Allah
Mon avis :
Je commencerai ce billet par un avertissement : âme sensible s'abstenir. Il n'est pas question de pruderie, même si je devais en être accusée. Ce n'est pas la crudité du langage qui me choque - l'auteur différencie bien crudité et grossièreté - mais ce que véritablement ces mots racontent et recouvrent. Et le récit a été vraiment très dur à lire pour moi. Je plussoie donc : si Purge vous a semblé marquer vos limites (chacun a les siennes, loin de moi l'idée de juger), Confidences à Allah vous semblera insoutenable.
Le livre est court, il est une claque. Monologue, oui, monologue rétrospectif de Jbara qui a tant vécu et tant souffert que je me suis demandé comment il lui était encore possible de survivre après cela. Plutôt que dresser la liste de ce qu'elle a enduré (viol, prostitution...), il serait plus rapide de dire ce qu'elle n'a pas subi. Je me serai presque cru dans Pot-Bouille de Zola, que certaines scènes m'ont rappelé, tant le destin de Jbara paraît improbable, comme si une telle accumulation d'horreurs sur une seule et même jeune femme était impossible.
Elle est naïve, Jbara, au début du récit, elle est naïve et pourtant elle emploie un langage très précis, sans doute parce que ce monologue est rétrospectif et qu'elle est maintenant capable de nommer ce qu'elle a enduré, sans pour autant user de l'ironie. L'ironie, elle la réserve aux autres, aux hommes, à ceux qui jugent que tout est interdit pour les femmes. Rastignac du Maghreb (encore une comparaison avec le roman réaliste, décidément, je me raccroche à ce que je connais), Jbara se servira de ce qu'elle ne doit pas montrer pour exister et pour obtenir ce qu'elle veut. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette petite bergère est aussi une victime de la société de consommation, qui se sent mieux quand, grâce à un produit des plus banals (ou pas...), elle peut se raccrocher à une autre réalité que la sienne.
Ces petits moments ne sont même pas des moments d'apaisement. A aucun moment sa révolte ne faiblira. L'humour perce aussi parfois, bien que cela paraisse improbable dans un tel contexte. Ce n'est pas contre Allah qu'elle se révolte, il est son seul confident, elle se révolte contre les coutumes, contre ce que les hommes ont fait de la religion.
Confidences à Allah est un livre court, à lire chapitre par chapitre.
Je commencerai ce billet par un avertissement : âme sensible s'abstenir. Il n'est pas question de pruderie, même si je devais en être accusée. Ce n'est pas la crudité du langage qui me choque - l'auteur différencie bien crudité et grossièreté - mais ce que véritablement ces mots racontent et recouvrent. Et le récit a été vraiment très dur à lire pour moi. Je plussoie donc : si Purge vous a semblé marquer vos limites (chacun a les siennes, loin de moi l'idée de juger), Confidences à Allah vous semblera insoutenable.
Le livre est court, il est une claque. Monologue, oui, monologue rétrospectif de Jbara qui a tant vécu et tant souffert que je me suis demandé comment il lui était encore possible de survivre après cela. Plutôt que dresser la liste de ce qu'elle a enduré (viol, prostitution...), il serait plus rapide de dire ce qu'elle n'a pas subi. Je me serai presque cru dans Pot-Bouille de Zola, que certaines scènes m'ont rappelé, tant le destin de Jbara paraît improbable, comme si une telle accumulation d'horreurs sur une seule et même jeune femme était impossible.
Elle est naïve, Jbara, au début du récit, elle est naïve et pourtant elle emploie un langage très précis, sans doute parce que ce monologue est rétrospectif et qu'elle est maintenant capable de nommer ce qu'elle a enduré, sans pour autant user de l'ironie. L'ironie, elle la réserve aux autres, aux hommes, à ceux qui jugent que tout est interdit pour les femmes. Rastignac du Maghreb (encore une comparaison avec le roman réaliste, décidément, je me raccroche à ce que je connais), Jbara se servira de ce qu'elle ne doit pas montrer pour exister et pour obtenir ce qu'elle veut. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette petite bergère est aussi une victime de la société de consommation, qui se sent mieux quand, grâce à un produit des plus banals (ou pas...), elle peut se raccrocher à une autre réalité que la sienne.
Ces petits moments ne sont même pas des moments d'apaisement. A aucun moment sa révolte ne faiblira. L'humour perce aussi parfois, bien que cela paraisse improbable dans un tel contexte. Ce n'est pas contre Allah qu'elle se révolte, il est son seul confident, elle se révolte contre les coutumes, contre ce que les hommes ont fait de la religion.
Confidences à Allah est un livre court, à lire chapitre par chapitre.
Sharon- Modérateur
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Re: [Azzeddine, Saphia] Confidences à Allah
Quelle déception pour ma part...
Je m'attendais à tout sauf à ça. Un livre que j'ai récupéré de quelqu'un qui se débarassait de livre, j'avais pris le livre par rapport au titre.
Je suis loin d'être prude mais quand même... On à la limite de "50 nuances de Grey"
Je m'attendais en fait à un livre philosophique avec un vrai débat sur la place de la femme dans la religion musulmane. Bon, le débat est là, d'accord mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit abordé de cette façon.
Ceci dit, il se lit très vite, la façon dont le livre est écrit donne l'impression qu'on attend Jbara parler à Allah. Elle écrit comme si elle parlait.
Seul chose qui m'a un peu pincé le coeur, c'est de me dire qu'au delà du fait que le livre est une fiction, ce n'est plus que probablement pas le cas pour certaines femmes.
Je m'attendais à tout sauf à ça. Un livre que j'ai récupéré de quelqu'un qui se débarassait de livre, j'avais pris le livre par rapport au titre.
Je suis loin d'être prude mais quand même... On à la limite de "50 nuances de Grey"
Je m'attendais en fait à un livre philosophique avec un vrai débat sur la place de la femme dans la religion musulmane. Bon, le débat est là, d'accord mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit abordé de cette façon.
Ceci dit, il se lit très vite, la façon dont le livre est écrit donne l'impression qu'on attend Jbara parler à Allah. Elle écrit comme si elle parlait.
Seul chose qui m'a un peu pincé le coeur, c'est de me dire qu'au delà du fait que le livre est une fiction, ce n'est plus que probablement pas le cas pour certaines femmes.
Invité- Invité
Re: [Azzeddine, Saphia] Confidences à Allah
Je suis restée scotchée à ce roman jusqu’à la dernière ligne.
Jbara est une jeune bergère. Elle vit dans une famille pauvre, dans un village pauvre au milieu de nulle part. Mais Jbara veut autre chose, alors elle vend son corps pour quelques sucreries, puis elle vendra son corps pour un logement, puis pour beaucoup de billets. Son corps, son physique c’est tout ce qu’elle a, alors elle utilise ce qu’elle a pour se faire une autre vie.
Le récit est cru, très cru, mais très beau. Il est ponctué par quelques touches d’humour.
J’ai vraiment adoré la relation de Jbara et d’Allah, le monologue qu’elle lui tient, son regard sur la vie, sur cette vie, et la volonté qu’elle a de liberté.
C’est un gros coup de cœur
Extraits : « Ils disent qu'il faut cacher ses ornements afin que l'homme n'ait pas de pensées inavouables. C'est écrit comme ça et ça n'a l'air de déranger personne. C'est lui qui a des pensées inavouables et c'est moi qui dois me cacher. Ça n'a pas de sens. De quel droit je deviendrais l'otage d'un homme qui ne sait pas se contrôler ? C'est à l'homme de s'éduquer, ce n'est pas à moi de me cacher. Et s'il ne veut pas s'éduquer, je n'ai qu'un conseil: la douche froide. Je ne vois rien d'autre pour soulager vos pensées inavouables, messieurs. Mais laissez-moi tranquille, moi et mes ornements, moi et mes cheveux, moi et ma chasteté! Si des chevilles vous font bander, il est temps d'aller consulter. Pas moi. Vous. Pour troubles avancés de la zézette. C'est une punition divine ce zizi, ma parole! »
« Ma mère, je l’aime parce qu’elle me fait pitié. Elle met des oignons dans tous les plats pour pouvoir pleurer en paix. »
« Les belles-mères d'ici veulent des esclaves pour leurs fistons, qu'elles ont élevés comme des petits rois. Et surtout elles veulent se venger sur nous les belles-filles de leurs propres belles-mères, qui les ont fait chier toute leur vie aussi. »
Jbara est une jeune bergère. Elle vit dans une famille pauvre, dans un village pauvre au milieu de nulle part. Mais Jbara veut autre chose, alors elle vend son corps pour quelques sucreries, puis elle vendra son corps pour un logement, puis pour beaucoup de billets. Son corps, son physique c’est tout ce qu’elle a, alors elle utilise ce qu’elle a pour se faire une autre vie.
Le récit est cru, très cru, mais très beau. Il est ponctué par quelques touches d’humour.
J’ai vraiment adoré la relation de Jbara et d’Allah, le monologue qu’elle lui tient, son regard sur la vie, sur cette vie, et la volonté qu’elle a de liberté.
C’est un gros coup de cœur
Extraits : « Ils disent qu'il faut cacher ses ornements afin que l'homme n'ait pas de pensées inavouables. C'est écrit comme ça et ça n'a l'air de déranger personne. C'est lui qui a des pensées inavouables et c'est moi qui dois me cacher. Ça n'a pas de sens. De quel droit je deviendrais l'otage d'un homme qui ne sait pas se contrôler ? C'est à l'homme de s'éduquer, ce n'est pas à moi de me cacher. Et s'il ne veut pas s'éduquer, je n'ai qu'un conseil: la douche froide. Je ne vois rien d'autre pour soulager vos pensées inavouables, messieurs. Mais laissez-moi tranquille, moi et mes ornements, moi et mes cheveux, moi et ma chasteté! Si des chevilles vous font bander, il est temps d'aller consulter. Pas moi. Vous. Pour troubles avancés de la zézette. C'est une punition divine ce zizi, ma parole! »
« Ma mère, je l’aime parce qu’elle me fait pitié. Elle met des oignons dans tous les plats pour pouvoir pleurer en paix. »
« Les belles-mères d'ici veulent des esclaves pour leurs fistons, qu'elles ont élevés comme des petits rois. Et surtout elles veulent se venger sur nous les belles-filles de leurs propres belles-mères, qui les ont fait chier toute leur vie aussi. »
lili78- Grand sage du forum
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