[Gran, Sara] Viens plus près

J'ai découvert Sara Gran dans le cadre d'un partenariat offert par le forum avec le roman « Dope » un polar noir dont j'avais beaucoup aimé l'ambiance et l'écriture très mâture de cette auteure.

C'est donc avec un grand plaisir que je me suis attaquée à la lecture de « Viens plus près », hier soir calée dans mon fauteuil avec comme bruit de fond la pluie et le vent....

Il s'agit du second roman de Sara Gran, un roman énigmatique, la couverture de l'édition Sonatine est elle même une première énigme: une jeune femme en robe rouge allongée sur escalier de marbre la tête vers le bas, aucune expression sur ses traits... Cette image m'a rappelé une scène de « L'exorciste » célèbre figure cinématographique de la possession démoniaque.

L'héroïne Amanda est une jeune femme « normale », avec une vie « normale » et une relation « normale » avec son époux.
Et pourtant dès les premières pages des évènements curieux vont être assenés d'un ton froid. Amanda est la narratrice et tout au long du récit nous n'aurons que son point de vue de l'histoire.

Les premiers chapitres sont très courts, non numérotés, avec des répétitions qui sonnent comme un glas, et qui vont contribuer à installer un climat plutôt inquiétant, on ressent l'inquiétude de l'héroïne, qui va répéter par deux fois au début de son récits : « On pourrait passer notre vie à essayer de comprendre l'étrange, la coïncidence, l'inexplicable. Mais la plupart des gens ne le font pas, et c'était mon cas ». Ces phrases m'ont glacée ….

Sara Gran parvient à dessiner avec des scènes simples à peine esquissées un climat d'angoisse et d'étrange. Dès le début du roman sans prendre la peine d'introduire ses personnages elle nous entraîne imperceptiblement vers une très sombre histoire où son héroïne va perdre pied très rapidement.
Les interrogations fusent rapidement et elles resteront présentes jusqu'au dernier mot du roman.

Sandra est-elle l'objet d'une possession démoniaque ou bien a-t'elle sombré dans la folie?

L'écriture contient une perversité captivante car Sara GRAN nous laisse sans cesse deviner par un procédé de suggestion le déroulement de la plupart des scènes sanglantes.

Le roman se déroule comme un film en noir et blanc, caméra à l'épaule le lecteur est à l'intérieur de l'héroïne, et de temps en temps perçoit une seule couleur le rouge...Des scènes mystérieuses, angoissantes, inexplicables.

Ce roman me laisse un sentiment de gêne, de questionnement, j'aurai vraiment aimé en savoir un peu plus sur les personnages secondaires qui sont hélas juste ébauchés .

J'aurai sans doute souhaité que l'auteure développe un peu plus son texte, le roman est si bref ! Mais je reconnaîs que s'il avait été plus long il n'aurait certainement pas eu le même impact.
Peut-être que l'auteure nous réserve une suite qui répondra aux questions restées sans réponses.

Il est a signalé que les droits d'adaption cinématographique de ce livre ont déjà été achetéss par Miramax, ce qui nous promet un film à l'ambiance pesante peut-être à l'image de « Paranormal activity » si vous voyez ce que je veux dire.