[Hamilton, Hugo] Comme personne
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Votre avis sur "Comme personne"?
[Hamilton, Hugo] Comme personne
COMME PERSONNE
de Hugo Hamilton (auteur irlandais)
Traduit de l'anglais (irlandais) par Joseph Antoine
Roman
Époque concernée : contemporaine (1945>2009)
Éditeur : Phoebus
Nombre de pages : 330
ISBN : 978-2-7529-0377-8
4è de couverture
Au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale, Maria Liedmann fuit les ruines de Berlin dévasté. Elle vient de perdre son petit garçon lors d'un bombardement. Il s'appelait Gregor, il avait à peine trois ans. Dans son errance vers le sud du pays, Maria, esseulée, bouleversée, retrouve son père Emil.
Bien déterminé à redonner le sourire à sa filleil saisit sa chance, lorsque dans la marée humaine des fuyards, le destin lui fait croiser la route d'un orphelin du même âge que Gregor. Il met la main de l'enfant dans celle de sa fille. Le petit s'appelleera Gregor. Il sera son fils. Personne ne s'apercevra de la substitution.
Soixante ans plus tard, ce souvenir hante encore la mémoire de Gregor. Cette route, ce grand père, cette femme qu'il pense être sa mère. Cette mère qui, il en est certain, lui a toujours caché quelque chose. Sa judéité. Il est aujourd'hui professeur de musique, divorcé; il est devenu père aussi. Mais jamais il n'a trouvé la paix, sans cesse anéanti par le tourment de ses origines. Profitant d'une journée avec sa famille et ses amis dans la quiétude d'un verger, il se penche sur son existence. D'où vient-il ? À quel peuple est lié son destin ? Pourquoi a-t-il l'impression de n'être comme personne ?
Mon appréciation
"Comme personne" est un livre quelque peu austère (mais pas trop quand même) sur un sujet grave : la quête d'identité par un homme, Gregor, qui a bien des difficultés à vivre avec le mensonge qu'a été son éducation.Bien que l'histoire se déroule seulement sur quelques jours - le temps de la récolte des pomme chez des amis - le récit de ces heures de détente - comme une respiration au grand air - est truffé de nombreux flash-backs éclairant des moments-clés de la vie de Gregor de l'enfance à l'âge adulte et jusqu'à ces quelques jours et ses relations difficiles, puis quasi impossible avec sa famille. Les descriptions sont très belles, et la langue superbe. L'état d'esprit de Gregor est écrit avec les mots justes. C'est assez dur parfois.
Gregor s'est enfermé dans le personnage qu'il s'est créé, faute de connaître qui il est réellement. Mais à défaut de trouver enfin la réponse à la question qui l'a obsédé toute sa vie, ces heures un peu bucoliques passées avec ses amis, et surtout sa femme et son fils qu'il avait abandonnés depuis longtemps, et l'obstination de celle-ci à fouiller son passé pour "faire la lumière", vont lui apporter peut-être enfin la paix intérieure.
"Comme personne" n'et pas un livre qu'on dévore en deux temps trois mouvements, mais une lecture qui marque.
de Hugo Hamilton (auteur irlandais)
Traduit de l'anglais (irlandais) par Joseph Antoine
Roman
Époque concernée : contemporaine (1945>2009)
Éditeur : Phoebus
Nombre de pages : 330
ISBN : 978-2-7529-0377-8
4è de couverture
Au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale, Maria Liedmann fuit les ruines de Berlin dévasté. Elle vient de perdre son petit garçon lors d'un bombardement. Il s'appelait Gregor, il avait à peine trois ans. Dans son errance vers le sud du pays, Maria, esseulée, bouleversée, retrouve son père Emil.
Bien déterminé à redonner le sourire à sa filleil saisit sa chance, lorsque dans la marée humaine des fuyards, le destin lui fait croiser la route d'un orphelin du même âge que Gregor. Il met la main de l'enfant dans celle de sa fille. Le petit s'appelleera Gregor. Il sera son fils. Personne ne s'apercevra de la substitution.
Soixante ans plus tard, ce souvenir hante encore la mémoire de Gregor. Cette route, ce grand père, cette femme qu'il pense être sa mère. Cette mère qui, il en est certain, lui a toujours caché quelque chose. Sa judéité. Il est aujourd'hui professeur de musique, divorcé; il est devenu père aussi. Mais jamais il n'a trouvé la paix, sans cesse anéanti par le tourment de ses origines. Profitant d'une journée avec sa famille et ses amis dans la quiétude d'un verger, il se penche sur son existence. D'où vient-il ? À quel peuple est lié son destin ? Pourquoi a-t-il l'impression de n'être comme personne ?
Mon appréciation
"Comme personne" est un livre quelque peu austère (mais pas trop quand même) sur un sujet grave : la quête d'identité par un homme, Gregor, qui a bien des difficultés à vivre avec le mensonge qu'a été son éducation.Bien que l'histoire se déroule seulement sur quelques jours - le temps de la récolte des pomme chez des amis - le récit de ces heures de détente - comme une respiration au grand air - est truffé de nombreux flash-backs éclairant des moments-clés de la vie de Gregor de l'enfance à l'âge adulte et jusqu'à ces quelques jours et ses relations difficiles, puis quasi impossible avec sa famille. Les descriptions sont très belles, et la langue superbe. L'état d'esprit de Gregor est écrit avec les mots justes. C'est assez dur parfois.
Gregor s'est enfermé dans le personnage qu'il s'est créé, faute de connaître qui il est réellement. Mais à défaut de trouver enfin la réponse à la question qui l'a obsédé toute sa vie, ces heures un peu bucoliques passées avec ses amis, et surtout sa femme et son fils qu'il avait abandonnés depuis longtemps, et l'obstination de celle-ci à fouiller son passé pour "faire la lumière", vont lui apporter peut-être enfin la paix intérieure.
"Comme personne" n'et pas un livre qu'on dévore en deux temps trois mouvements, mais une lecture qui marque.
Dernière édition par alexielle63 le Ven 27 Aoû 2010 - 10:55, édité 2 fois (Raison : Corection du titre + ajout du sondage + image)
Invité- Invité
RE : HAMILTON HUGO - COMME PERSONNE
Merci aussi d'avoir fait apparaître l'image.alexielle63 a écrit:J'ai rajouté le sondage, tu peux voter Michel!
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
De rien, Michel! N'hésite pas à te tourner vers ton parrain/ marraine si tu ne sais pas comment faire ou demande-moi, on se fera un plaisir de te renseigner
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
C'est gentil. Mon parrain m'a déjà envoyé une belle "tartine" que j'ai lue attentivement et que j'ai essayé d'appliquer. Mais je n'ai pas vu de résultat. Il faut dire que je travaille sur iMac et que les processus ne son pas toujours les mêmes qu'avec un PC. Je ne désespère pas de réussir à un prochain essai.alexielle63 a écrit:De rien, Michel! N'hésite pas à te tourner vers ton parrain/ marraine si tu ne sais pas comment faire ou demande-moi, on se fera un plaisir de te renseigner
Bonne journée et encore merci.
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Alexielle63,
Pourquoi y a-t-il une petite fenêtre "éditer" qui apparaît ?
Pourquoi y a-t-il une petite fenêtre "éditer" qui apparaît ?
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Si tu parles de "Comme personne", c'est exact, mais il faut vraiment "entrer" dans l'histoire pour le percevoir, d'autant que le style de l'auteur (peut-être de la traduction) ne favorise pas le contact émotionnel. Ce serait peut-être le petit reproche que je ferais.Céline72 a écrit:Il a l'air touchant ce roman, merci pour le partage
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Michel33 a écrit:Alexielle63,
Pourquoi y a-t-il une petite fenêtre "éditer" qui apparaît ?
Si tu parles de la case (qui apparait dans tous tes messages, en haut à droite ) c'est normal. Elle sert à modifier ton message, si tu t'aperçois que tu as fait des fautes d'orthographe ou un oubli, n'hésite pas à l'utiliser...
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Merci Alexielle63 et bon week-end, j'espère pour toi, car ici en Belgique, si nous avons un peu de soleil ce matin, c'est un cadeau en attendant la pluie annoncée, car les nuages arrivent de plus en plus nombreux.
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Je le rajoute à ma LAL. L'histoire a l'air très intéressante.
Invité- Invité
[HAMILTON, Hugo] Comme Personne
Hugo HAMILTON, Comme Personne
315 pages
Editeur : Points (10 mars 2011)
ISBN-13: 978-2757820650
QUATRIEME DE COUVERTURE :
L'Allemagne nazie vit ses derniers jours. Maria fuit la capitale, tombeau de son fils Gregor. Dans la foule des réfugiés, sa main saisit celle d'un petit garçon : elle nommera l'orphelin du nom de son enfant défunt. Cet héritage va hanter le garçon sa vie durant et le jeter sur les routes de l'Europe. Persuadé d'être juif, il quitte sa famille adoptive, en quête de ses véritables origines...
MON AVIS :
Texte austère sur un sujet grave, Comme Personne s'ouvre sur un champ de ruines dans le Berlin dévasté de la fin de la Seconde Guerre mondiale. C'est là que vit Maria Liedmann, là qu'elle assiste à la fin tragique de Gregor, son fils unique de 3 ans, emporté dans son sommeil pendant un bombardement. Maria décide alors de quitter cette ville, qui n'est autre que le tombeau de son fils et où plus rien ne la retient désormais. Elle rejoint son père, Emil, en route pour le Sud de l'Allemagne, où ils espèrent trouver une paix relative. De la foule des réfugiés surgit un petit garçon qu'Emil recueille et confie à sa fille. "Il venait de trouver sa mère et elle avait retrouvé le fils qu'elle avait perdu." écrit l'auteur. Tout est dit. Maria nomme l'orphelin du nom de son fils défunt et fait à Emil le serment de ne jamais révéler à quiconque sa véritable identité.
Gregor grandit dans les faubourgs de Nuremberg. Mais à l'âge trouble de l'adolescence, il apprend incidemment qu'il a été recueilli à Berlin, à l'âge de 3 ans. S'enclenche alors la quête identitaire d'un homme hanté par ses véritables origines. D'où vient-il ?! Est-il juif comme il semble en être persuadé ?! Comment vivre avec le mensonge qu'a constitué son éducation ?! Autant de questions qui resteront sans réponse et qui pousseront Gregor à abandonner sa famille pour parcourir les routes d'Europe. D'abord à Berlin, à Londres, puis à travers l'Irlande et jusqu'en Grèce, on assiste alors à l'errance d'un homme dans la tourmente, d'un homme sans visage, fragile et perturbé, qui "a grandi avec l'idée qu'il avait été empaillé, tel un animal mort". Vagabondant désespérément dans un monde où il ne trouvera jamais sa place, vivant de petits boulots et s'accrochant désespérément à sa guitare et à la musique, seules capables de lui procurer un refuge et un réconfort, le récit de la vie de Gregor est poignant, bouleversant.
Entre ces pages, qu'habite une perpétuelle tension, les descriptions d'une sympathique et insouciante partie de campagne entre amis offrent une bulle d'oxygène salvatrice, une respiration bienvenue. On y retrouve Gregor, la cinquantaine avancée, son ex-épouse, leur fils et quelques amis communs pour la cueillette des pommes dans la campagne berlinoise. L'écriture, la description des lieux sont superbes, apaisantes. Comme si Gregor, en dépit de trouver les réponses aux questions qui l'ont obsédé toute sa vie, trouvait enfin le chemin d'une paix intérieure au contact de la nature... Ne dit-on pas après tout que la nature est mère de toutes choses ?!
Comme Personne est une confession bouleversante, un roman grave, secret, qui, s'il ne se lit pas facilement, marque profondément celui qui prend le temps de le découvrir. Je remercie Partage Lecture et les Editions Points de me l'avoir fait découvrir.
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Je ne peux que te croire.
edit: je viens d'ailleurs de le commander.
edit: je viens d'ailleurs de le commander.
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
LOL, en effet, je pense que tu ne seras pas déçue ! Bonne lecture !
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Mon avis :
C’est à une véritable réflexion sur l’identité individuelle que nous invite Hugo Hamilton à travers ce roman.
Qu’est-ce qui constitue notre identité ? Nos origines sont-elles si importantes pour la construction de notre individualité ?
Pour Gregor, personnage principal de ce récit, la réponse est oui. Le doute sur ses origines le hantera toute sa vie au point de mettre son couple et les relations avec son fils en péril.
Gregor se cherche, s’invente (ou pas) une origine basée sur les dires d’un vieil ami de la famille. Marqué par une enfance difficile, souffrant de l’absence de sa mère adoptive contrainte de travailler pour subvenir à leurs besoins jusqu’au retour du père du front, élevé de façon stricte par ce père traumatisé par son expérience de la guerre, Gregor n’a que peu connu l’amour et n’a pu, de ce fait, que se sentir étranger à ces gens qui se prétendaient ses parents.
On suit donc la vie de Gregor à travers des flashbacks, on aperçoit son enfance, son adolescence, sa rencontre avec sa femme. Mais on est également plongé dans des récits d’une extrême dureté, la guerre, le front, les exodes des réfugiés, les exactions commises par les soldats ennemis sur la population civile.
Etrangement, j’ai ressenti peu d’émotions pendant la première moitié du livre. J’ai trouvé que tout était raconté avec tant de froideur que je ne parvenais pas à me sentir touchée. Puis d’un coup, tout s’est accumulé, la noirceur m’a sauté au visage et j’ai terminé ma lecture en apnée.
J’ai lu ce livre en 2 jours complètement happée et bouleversée par l’histoire de Gregor qui va jusqu’à s’inventer une vie et mentir à son épouse et ses amis.
Alors je me suis demandée comment j’aurais réagi à sa place, si je découvrais que mes parents ne sont pas mes vrais parents et que j’ignore absolument tout de l’identité de mes véritables géniteurs et même de l’endroit d’où je viens.
Est-il possible de se construire réellement et solidement avec un tel manque ?
« Chacun a besoin d’une identité, d’un masque, d’une histoire dans laquelle se sentir chez soi, d’une route à suivre. Avec le corps de survivant qui était le sien, Gregor avait réussi à se construire une assez bonne vie. Après tout, ne faisait-il pas bon usage du nom que sa mère lui avait donné, quand bien même ce nom l’éloignait de ses origines ? Qu’il habite ou non l’âme d’un enfant mort, il habitait une âme. Une âme qu’il avait faite sienne. En quoi différait-il de ses semblables ? Ne sommes-nous pas tous en partie inventés ? Êtres vivants et fantômes à la fois. A la fois réels, et inventés. Existant principalement dans le regard des autres – sa famille, ses amis, ses concitoyens. Lui aussi revendiquait une place dans leur imagination. Lui aussi était demi-échec et demi-succès. Individu doté d’une histoire complexe qui tenait peut-être à de la fiction, à laquelle il avait envie de croire, plutôt que de croire à une biographie imposée. »
Comme personne est donc un roman très fort, très profond, réfléchi et qui marque. Et en plus, j’y ai appris des choses.
D’ailleurs, je vous propose un petit jeu (voir sur mon blog)
Pour avoir la réponse, je vous invite fortement à lire Comme personne de Hugo Hamilton (mais pas seulement pour ça non plus hein ?)
Et pour les impatients, un petit indice ici.
Je remercie donc infiniment le site Partage Lecture ainsi que les Editions Points pour m’avoir accordé leur confiance et attribué ce partenariat et donc de m’avoir ainsi permis une si belle découverte. Je lirai sans aucun doute les autres romans de Hugo Hamilton.
C’est à une véritable réflexion sur l’identité individuelle que nous invite Hugo Hamilton à travers ce roman.
Qu’est-ce qui constitue notre identité ? Nos origines sont-elles si importantes pour la construction de notre individualité ?
Pour Gregor, personnage principal de ce récit, la réponse est oui. Le doute sur ses origines le hantera toute sa vie au point de mettre son couple et les relations avec son fils en péril.
Gregor se cherche, s’invente (ou pas) une origine basée sur les dires d’un vieil ami de la famille. Marqué par une enfance difficile, souffrant de l’absence de sa mère adoptive contrainte de travailler pour subvenir à leurs besoins jusqu’au retour du père du front, élevé de façon stricte par ce père traumatisé par son expérience de la guerre, Gregor n’a que peu connu l’amour et n’a pu, de ce fait, que se sentir étranger à ces gens qui se prétendaient ses parents.
On suit donc la vie de Gregor à travers des flashbacks, on aperçoit son enfance, son adolescence, sa rencontre avec sa femme. Mais on est également plongé dans des récits d’une extrême dureté, la guerre, le front, les exodes des réfugiés, les exactions commises par les soldats ennemis sur la population civile.
Etrangement, j’ai ressenti peu d’émotions pendant la première moitié du livre. J’ai trouvé que tout était raconté avec tant de froideur que je ne parvenais pas à me sentir touchée. Puis d’un coup, tout s’est accumulé, la noirceur m’a sauté au visage et j’ai terminé ma lecture en apnée.
J’ai lu ce livre en 2 jours complètement happée et bouleversée par l’histoire de Gregor qui va jusqu’à s’inventer une vie et mentir à son épouse et ses amis.
Alors je me suis demandée comment j’aurais réagi à sa place, si je découvrais que mes parents ne sont pas mes vrais parents et que j’ignore absolument tout de l’identité de mes véritables géniteurs et même de l’endroit d’où je viens.
Est-il possible de se construire réellement et solidement avec un tel manque ?
« Chacun a besoin d’une identité, d’un masque, d’une histoire dans laquelle se sentir chez soi, d’une route à suivre. Avec le corps de survivant qui était le sien, Gregor avait réussi à se construire une assez bonne vie. Après tout, ne faisait-il pas bon usage du nom que sa mère lui avait donné, quand bien même ce nom l’éloignait de ses origines ? Qu’il habite ou non l’âme d’un enfant mort, il habitait une âme. Une âme qu’il avait faite sienne. En quoi différait-il de ses semblables ? Ne sommes-nous pas tous en partie inventés ? Êtres vivants et fantômes à la fois. A la fois réels, et inventés. Existant principalement dans le regard des autres – sa famille, ses amis, ses concitoyens. Lui aussi revendiquait une place dans leur imagination. Lui aussi était demi-échec et demi-succès. Individu doté d’une histoire complexe qui tenait peut-être à de la fiction, à laquelle il avait envie de croire, plutôt que de croire à une biographie imposée. »
Comme personne est donc un roman très fort, très profond, réfléchi et qui marque. Et en plus, j’y ai appris des choses.
D’ailleurs, je vous propose un petit jeu (voir sur mon blog)
Pour avoir la réponse, je vous invite fortement à lire Comme personne de Hugo Hamilton (mais pas seulement pour ça non plus hein ?)
Et pour les impatients, un petit indice ici.
Je remercie donc infiniment le site Partage Lecture ainsi que les Editions Points pour m’avoir accordé leur confiance et attribué ce partenariat et donc de m’avoir ainsi permis une si belle découverte. Je lirai sans aucun doute les autres romans de Hugo Hamilton.
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Partenariat avec le Forum PARTAGE LECTURE et les éditions Points.
Un grand merci pour ce nouveau partenariat qui m'a permis de renouer avec Hugo Hamilton dont j'avais beaucoup aimé "Le Marin de Dublin".
Avis et commentaires :
Nous repartons, avec cette œuvre sensible sur les racines mêmes de l'auteur entre l'Allemagne et l'Irlande et sur la traditionnelle quête identitaire qui a toujours hanté Hugo Hamilton.
L'histoire est inédite, nous voilà jeté sur les routes de l'Allemagne Nazie défaite, ce peuple goûtant aussi à ce qu'il fit subir au monde quelques années plus tard dans toute l'Europe, les scènes de bombardement et de longues colonnes de réfugiés avec ses drames se succèdent alors que les derniers membres de la gestapo traquent les allemands trafiquants et profiteurs (revendeurs de carburant, marché noir). C'est dans ce chaos que Maria, femme berlinoise dont le mari est prisonnier des russes, voit son fils unique tué dans le bombardement de leur immeuble. A la limite de la folie, elle prend la route et son père lui confie un jeune garçon orphelin qu'il a recueilli. Le lui présentant comme un enfant de substitution (il a un peu près le même âge et corpulence), il lui demande de ne surtout jamais révélé cela à qui que ce soit, y-compris à son mari s'il revient de Russie avant de disparaître à jamais.
Voici la trame de départ, même s'il semble être trop jeune lorsque Gregor (Maria lui a donné le même prénom que son fils disparu), est recueilli par Maria, il va toute sa vie durant douter de ses origines, allant jusqu'à s'inventer une origine juive et après avoir quitté, avec pertes et fracas, sa famille adoptive, s'unir à Mara en revendiquant le fait qu'il soit orphelin et juif. Bâtissant ainsi un mensonge dans sa relation de couple puis de père à l'égard de son fils Daniel.
Cette quête va être reprise par Mara, lui pardonnant ainsi le fait qu'il lui ait caché qu'il avait un père et une mère adoptive mais rejeté par Daniel.
L'occasion de la récolte des pommes chez Mara, permet au lecteur, à travers les échanges, les souvenirs, les débats, de suivre l'errance, entre Irlande et Allemagne, de Gregor devenu musicien, le rapprochement de Mara avec Maria, la mère adoptive de Gregor, et du constant malaise et mal -être de chacun. Un puzzle qui se met en place tout doucement, une longue réflexion sur l'identité ("Notre identité est la source de ces déséquilibres que nous nommons alternativement désir, adaptation, envie de connaître nos origines, volonté de laisser derrière nous telle ou telle image"), la famille et ce qui constitue son socle, l'histoire de l'Allemagne de la défaite à la chute du mur.
Gregor, en rejetant sa famille adoptive va renouveler le schéma avec son fils, autre thème développé ici, la relation Père / fils et ce qui la construit, gâcher d'une certaine façon sa propre vie, sa propre histoire ("L'histoire est une question à laquelle nous ne cessons jamais d'essayer de répondre"
Un livre si riche en questionnements et avec une thématique si sensible que j'ai suspendu, toute autre lecture en simultanée pour m'en imprégner. Un très bon livre, merci encore.
_________________
Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Ce livre a été lu dans le cadre d 'un partenariat et j'en remercie le site Partage Lecture et les éditions Points.
Voici donc mon avis.
Lecture
Gregor, la soixantaine, est musicien. A l’occasion d’un week-end à la campagne, il retrouve ses amis, sa (plus ou moins ex-)femme et son fils. Après avoir parcouru le monde, c’est l’occasion pour lui de se présenter à nouveau devant les siens, de s’expliquer sur ses fuites et surtout de faire le point sur ses origines. Enfant d’une famille allemande de la guerre, il serait en fait un orphelin juif adopté. Gregor a-t-il construit son identité sur un drame ou sur un fantasme ?
Avis
Ce livre ne m’a pas vraiment emballé. Gregor en est le personnage principal, l’ensemble de l’ouvrage est une relecture de son passé et de la façon dont il s’est approprié cette histoire d’orphelin juif de trois ans sauvé à la toute fin de la guerre. Son émancipation d’une famille routinière, anxiogène, blessée et autocentrée se fait sur cette croyance. Une mère inquiète et suffocante, un père détruit par la guerre, aux idées proches du nazisme, ne parlant que de rancœur, de souffrance et de survie, ne lui laissent d’autre choix que la fuite pour respirer.
L’auteur raconte bien l’ambiance de fin d’un monde de la reconquête de l’Allemagne, la jeunesse du héros, la construction du mur, puis sa chute, les voyages du musicien. Mais tout cela reste relativement anecdotique, cette vie semble exposée plus que vécue. Même si l’on sent que le propos voulu est de montrer qu’un homme est ce qu’il fait de sa vie, qu’il se définit par ses actes et par ses relations aux autres et non pas uniquement par son histoire et ses origines, il y manque conviction et passion. Tout baigne dans une espèce de torpeur fataliste et anesthésiée qui n’est pas très attirante.
Seuls quelques moments d’intimité heureuse, d’amitié lumineuse lors de la partie de campagne, viennent mettre un peu de joie de vivre et de sensibilité.
Ce récit pour intéressant qu’il soit, m’a laissé extérieur si ce n’est indifférent aux personnages. Mara, l’épouse de Gregor, apporte humanité et ferveur mais elle reste un personnage trop secondaire.
Le style d’écriture est riche, rendant agréablement les différents épisodes relatés. Mais il emprunte parfois des détours dans des phrases difficilement compréhensibles qui bloquent la lecture. Une mention spéciale pour la justesse de la retranscription de l’ambiance étouffante et mortifère de la famille de Gregor. La peinture d’une certaine société allemande à la fin de guerre et à l’époque de l’érection du mur est également intéressante.
J’ai suivi sans déplaisir mais sans entrain ce bilan. Le chemin initiatique, la longue route de la vie de Gregor s’avèrent en fait assez mornes, alors que tout aurait été là pour en faire un périple intéressant. La recherche de Gregor pour se définir « comme personne », personne à part entière ou « comme personne » puisqu’il ne serait pas celui qu’il croit, qu’il ne serait personne, sous-tend l’ensemble du livre. Mais il en est plus l’objet que l’acteur.
Conclusion :
Une histoire pleine d’aspérités prometteuses que l’on ne retrouve malheureusement ni dans les sentiments ni dans des personnages falots.
Ma note : 12/20.
Voici donc mon avis.
Lecture
Gregor, la soixantaine, est musicien. A l’occasion d’un week-end à la campagne, il retrouve ses amis, sa (plus ou moins ex-)femme et son fils. Après avoir parcouru le monde, c’est l’occasion pour lui de se présenter à nouveau devant les siens, de s’expliquer sur ses fuites et surtout de faire le point sur ses origines. Enfant d’une famille allemande de la guerre, il serait en fait un orphelin juif adopté. Gregor a-t-il construit son identité sur un drame ou sur un fantasme ?
Avis
Ce livre ne m’a pas vraiment emballé. Gregor en est le personnage principal, l’ensemble de l’ouvrage est une relecture de son passé et de la façon dont il s’est approprié cette histoire d’orphelin juif de trois ans sauvé à la toute fin de la guerre. Son émancipation d’une famille routinière, anxiogène, blessée et autocentrée se fait sur cette croyance. Une mère inquiète et suffocante, un père détruit par la guerre, aux idées proches du nazisme, ne parlant que de rancœur, de souffrance et de survie, ne lui laissent d’autre choix que la fuite pour respirer.
L’auteur raconte bien l’ambiance de fin d’un monde de la reconquête de l’Allemagne, la jeunesse du héros, la construction du mur, puis sa chute, les voyages du musicien. Mais tout cela reste relativement anecdotique, cette vie semble exposée plus que vécue. Même si l’on sent que le propos voulu est de montrer qu’un homme est ce qu’il fait de sa vie, qu’il se définit par ses actes et par ses relations aux autres et non pas uniquement par son histoire et ses origines, il y manque conviction et passion. Tout baigne dans une espèce de torpeur fataliste et anesthésiée qui n’est pas très attirante.
Seuls quelques moments d’intimité heureuse, d’amitié lumineuse lors de la partie de campagne, viennent mettre un peu de joie de vivre et de sensibilité.
Ce récit pour intéressant qu’il soit, m’a laissé extérieur si ce n’est indifférent aux personnages. Mara, l’épouse de Gregor, apporte humanité et ferveur mais elle reste un personnage trop secondaire.
Le style d’écriture est riche, rendant agréablement les différents épisodes relatés. Mais il emprunte parfois des détours dans des phrases difficilement compréhensibles qui bloquent la lecture. Une mention spéciale pour la justesse de la retranscription de l’ambiance étouffante et mortifère de la famille de Gregor. La peinture d’une certaine société allemande à la fin de guerre et à l’époque de l’érection du mur est également intéressante.
J’ai suivi sans déplaisir mais sans entrain ce bilan. Le chemin initiatique, la longue route de la vie de Gregor s’avèrent en fait assez mornes, alors que tout aurait été là pour en faire un périple intéressant. La recherche de Gregor pour se définir « comme personne », personne à part entière ou « comme personne » puisqu’il ne serait pas celui qu’il croit, qu’il ne serait personne, sous-tend l’ensemble du livre. Mais il en est plus l’objet que l’acteur.
Conclusion :
Une histoire pleine d’aspérités prometteuses que l’on ne retrouve malheureusement ni dans les sentiments ni dans des personnages falots.
Ma note : 12/20.
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Et toutes mes excuses pour le léger retard à la publication de la chronique, les ires de Zeus ayant transformé ma Box en grille-pain...
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Je dirais donc que je n'ai pas réussie à entrer dans cette histoire ... Je n'ai pas ressentie d'attachement pour les personnages, on a l'impression d'être tenue à l'écart.Michel33 a écrit:Si tu parles de "Comme personne", c'est exact, mais il faut vraiment "entrer" dans l'histoire pour le percevoir, d'autant que le style de l'auteur (peut-être de la traduction) ne favorise pas le contact émotionnel. Ce serait peut-être le petit reproche que je ferais.
Le post de Spyd Skorpionnan, résume bien ce que j'ai pensé de ce roman.
Il m'a beaucoup ennuyée, je ne relirais certainement pas cet auteur.
Invité- Invité
Re: [Hamilton, Hugo] Comme personne
Comment se construire, comment avancer quand une pièce manque au puzzle de notre vie? C'est ce que Gregor, rescapé de la Seconde guerre mondiale fait depuis son plus jeune âge. A 3 ans il est recueilli par Maria Liedmann qui fuit Berlin après avoir perdu son fils dans un bombardement. Ce petit garçon du même âge que son fils disparu sera à présent le sien et personne n'en saura jamais rien, pas même son mari. Gregor n'apprendra la vérité arrivé à l'adolescence. Aujourd'hui Grégor à la cinquantaine, il s'est marié, a eu des enfants, il est devenu musicien mais il a toujours vécu avec ce sentiment qu'on lui avait caché quelque chose d'important, ce sentiment quelque part de n'être personne. Il est invité un jour chez son ex femme pour participer avec des amis, son fils à la cueillette des pommes. Le roman est constitué de retours en arrière. On suit tour à tour la vie de Grégor évoluant dans sa famille adoptive avec les relations difficiles qui se sont installées et le séjour à la campagne chez son ex femme. Gregor est touchant, bouleversant. L'écriture est belle, parfois presque poétique. Certaines phrases m'ont paru parfois complexes, lourdes dans la compréhension mais l'ensemble se lit très bien. Ayant toujours été intéressée par les évènements de la Seconde Guerre Mondiale, j'ai eu plaisir à me plonger dans ce récit.
Merci à Partage Lecture et aux éditions Points pour cette belle découverte.
Merci à Partage Lecture et aux éditions Points pour cette belle découverte.
Dernière édition par Doll le Mar 3 Jan 2012 - 17:12, édité 1 fois
Invité- Invité
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