[Le Clézio, Jean-Marie Gustave] Mondo et autres histoires
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[Le Clézio, Jean-Marie Gustave] Mondo et autres histoires
Titre ; Mondo et autres nouvelles
Auteur : J.M.G Le Clézio
Genre: Nouvelles
Editeur : Gallimard
Collection : Folio
Pages :310
ISBN : 9782070373659
Quatrième de couverture;
Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque. Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.
Mon avis :
Ces contes ont tous un schéma commun : rejetant le monde des adultes et de la civilisation contemporaine où les vrais amis sont trop rares, des enfants soit mal-aimés soit abandonnés quittent l'école, leur maison et partent à l'aventure vers l'objet de leurs désirs ou de leurs rêves.
Un vrai coup de cœur pour l'histoire de Mondo, ce petit garçon qui erre dans une ville. On ne sait pas pourquoi il est ici, ni où se trouve sa famille. Il travaille, récolte quelques pièces au marché. Il avait un ami, l'arroseur public. Il dormait dans les rochers. Il aimait être près de la mer,là il a rencontré un vieux pêcheur, celui-ci lui a promis de lui apprendre à lire.
Mondo rencontre une Thi Chin, il s'était endormi dans son jardin.Cette femme l'invite chez elle, et pendant quelques temps il s'endormira chaque soir sur des coussins au fond de la grande salle, dans une maison. Dans la journée, il repartait à l'aventure , il n'a pas retrouvé son ami, emmené à l'hôpital. Puis Mondo se retrouva à l'assistance publique...
J'ai noté tout un extrait de passage sur la transcription de l'alphabet décrite dans ce livre .
" L'homme parlait de A qui est comme une grande bouche avec ses ailes repliées à l'arrière, de B qui est drôle avec ses deux ventres de C et D qui sont comme la lune, en croissant et à demi-pleine et O qui est la lune toute entière dans le ciel noir....."
Ma note : 5/5
Auteur : J.M.G Le Clézio
Genre: Nouvelles
Editeur : Gallimard
Collection : Folio
Pages :310
ISBN : 9782070373659
Quatrième de couverture;
Les contes de Le Clézio, qui semblent nés du rêve et du recueillement, nous parlent pourtant de notre époque. Venu d'ailleurs, Mondo le petit garçon qui passe, Lullaby la voyageuse, Jon, Juba le sage, Daniel Sindbad qui n'a jamais vu la mer, Alia, Petite Croix, et tant d'autres, nous sont délégués comme autant d'enfants-fées. Ils nous guident. Ils nous forcent à traverser les tristes opacités d'un univers où l'espoir se meurt. Ils nous fascinent par leur volonté tranquille, souveraine, accordée au silence des éléments retrouvés. Ils nous restituent la cadence limpide du souffle, clé de notre âme.
Mon avis :
Ces contes ont tous un schéma commun : rejetant le monde des adultes et de la civilisation contemporaine où les vrais amis sont trop rares, des enfants soit mal-aimés soit abandonnés quittent l'école, leur maison et partent à l'aventure vers l'objet de leurs désirs ou de leurs rêves.
Un vrai coup de cœur pour l'histoire de Mondo, ce petit garçon qui erre dans une ville. On ne sait pas pourquoi il est ici, ni où se trouve sa famille. Il travaille, récolte quelques pièces au marché. Il avait un ami, l'arroseur public. Il dormait dans les rochers. Il aimait être près de la mer,là il a rencontré un vieux pêcheur, celui-ci lui a promis de lui apprendre à lire.
Mondo rencontre une Thi Chin, il s'était endormi dans son jardin.Cette femme l'invite chez elle, et pendant quelques temps il s'endormira chaque soir sur des coussins au fond de la grande salle, dans une maison. Dans la journée, il repartait à l'aventure , il n'a pas retrouvé son ami, emmené à l'hôpital. Puis Mondo se retrouva à l'assistance publique...
J'ai noté tout un extrait de passage sur la transcription de l'alphabet décrite dans ce livre .
" L'homme parlait de A qui est comme une grande bouche avec ses ailes repliées à l'arrière, de B qui est drôle avec ses deux ventres de C et D qui sont comme la lune, en croissant et à demi-pleine et O qui est la lune toute entière dans le ciel noir....."
Ma note : 5/5
Re: [Le Clézio, Jean-Marie Gustave] Mondo et autres histoires
Merci pour ton commentaire. J'apprécie aussi les nouvelles en général, et je suis heureux de connaître ton avis sur Mondo que je possède, mais n'ai pas encore lu.
Invité- Invité
Re: [Le Clézio, Jean-Marie Gustave] Mondo et autres histoires
Merci pour ta critique.
J'apprécie aussi beaucoup les nouvelles.
On reproche à cet auteur une écriture dépouillée, hachée, faite d'une juxtaposition de phrases courtes.
C'est vraiment le style d'écriture qui me fatigue.
Je vérifierai en librairie.
J'apprécie aussi beaucoup les nouvelles.
On reproche à cet auteur une écriture dépouillée, hachée, faite d'une juxtaposition de phrases courtes.
C'est vraiment le style d'écriture qui me fatigue.
Je vérifierai en librairie.
Invité- Invité
Re: [Le Clézio, Jean-Marie Gustave] Mondo et autres histoires
Je n'aime pas beaucoup les nouvelles, mais j'aime l"écriture de J.M.G Le Clézio.
Re: [Le Clézio, Jean-Marie Gustave] Mondo et autres histoires
Je viens de terminer ces quatre nouvelles, qui sont un appel d'air : elles ont toutes les quatre en commun un personnage d'enfant, ou d'adolescent, seul au monde et livré à lui-même, en rupture avec la société, vivant de trois fois rien dans la nature, avec un amour presque sauvage pour celle-ci, pour le soleil qui règne sur ses sensations.
Mondo est arrivé de nulle part dans la ville, et sans bruit, avare de paroles, il s'est fait une place. Tout le monde l'apprécie, mais il doit se garder des hommes en camion gris, qui ramassent les animaux égarés et les enfants. Mondo vit dans des cachettes et ne sort que lorsque la voie est libre, qu'il sera tranquille. Il rejoint ses amis, des gitans, un pêcheur... Grâce à un vieil homme sur la plage, il apprend à lire. Il est aussi recueilli par Thi Chin, une petite femme vietnamienne, qui lui fait à manger et l'héberge.
Lullaby est aussi en rupture de ban, elle a décidé de quitter le lycée, et écrit des lettres à son père, qui vit loin. Elle passe plusieurs jours en totale liberté, explorant la côte, découvrant des bâtiments abandonnés. Elle rencontre un jeune garçon avec qui elle sympathise, et s'enivre de la mer, du soleil, du vent...
Le Garçon qui n'avait jamais vu la mer est taciturne et secret ; il s'évade de l'internat pour aller voir la mer, son rêve le plus cher. Il s'installe dans une grotte sur la plage, vit de ce qu'il ramasse, se familiarise avec la puissance de la mer, sympathise avec les animaux qui peuplent les creux de rochers, les oiseaux...
Les Bergers raconte l'aventure de Gaspar, qui parvient à un village abandonné où il rencontre une bande d'enfants qui vivent seuls. Ils partent rejoindre la vallée de Genna avec le troupeau de chèvres, emmenant Gaspar avec eux. Gaspar oublie progressivement sa vie d'avant, dont on ne sait rien, et vit une saison ou deux avec les enfants, chassant à la fronde, rencontrant différents milieux naturels, animaux...
Ces quatre nouvelles se lisent à un rythme assez lent, elles instaurent plus une ambiance qu'elles ne relatent des actions, elles nous plongent dans des paysages, des sensations puissantes. C'est une vie totalement sauvage et libre qui s'y déploie, faite de tout petits riens, peu d'événements, mais pourtant une histoire, qui rejoint les éléments dans une permanence, une éternité de l'instant. L'écriture nous fait vivre une expérience méditative, une mystique de la nature. Ces nouvelles sont un appel et donnent envie de goûter à autre chose, de regarder davantage autour de soi, de faire attention au moindre brin d'herbe et chant d'oiseau, de regarder le monde dans le silence et l'immobilité.
C'est un peu encore comme si nous prenions subitement conscience du fait qu'il nous manque quelque chose, que nous l'avons toujours su, et qu'il faut à présent se mettre en route pour être au monde, pleinement.
Extraits :
"Mondo connaissait beaucoup de gens, ici, dans cette ville, mais il n'avait pas tellement d'amis. Ceux qu'il aimait rencontrer, c'étaient ceux qui ont un beau regard brillant et qui sourient quand ils vous voient comme s'ils étaient heureux de vous rencontrer. Alors Mondo s'arrêtait, il leur parlait un peu, il leur posait quelques questions sur la mer, le ciel ou sur les oiseaux, et quand les gens s'en allaient ils étaient tout transformés. Mondo ne leur demandait pas des choses très difficiles, mais c'étaient des choses que les gens avaient oubliées, auxquelles ils avaient cessé de penser depuis des années, comme par exemple pourquoi les bouteilles sont vertes, ou pourquoi il y a des étoiles filantes."
"C'étaient les questions aussi. La plupart des gens ne savent pas poser les bonnes questions. Mondo savait poser les questions, juste quand il fallait, quand on ne s'y attendait pas. Les gens s'arrêtaient quelques secondes, ils cessaient de penser à leurs affaires, ils réfléchissaient, et leurs yeux devenaient un peu troubles, parce qu'ils se souvenaient d'avoir demandé cela autrefois." (Mondo)
"Le soleil brûlait avec force dans le ciel. Les rochers blancs étincelaient, et l'écume éblouissait comme la neige. On était heureux ici, comme au bout du monde. On n'attendait plus rien, on n'avait plus besoin de personne." (Lullaby)
"C'était bien la mer, sa mer, pour lui seul maintenant, et il savait qu'il ne pourrait plus jamais s'en aller. Daniel resta longtemps couché sur le sable dur, il attendit si longtemps, étendu sur le côté, que la mer commença à monter le long de la pente et vint toucher ses pieds nus." (Celui qui n'avait jamais vu la mer)
"Il y avait beaucoup de choses à apprendre, ici à Genna. On ne les apprenait pas avec les paroles, comme dans les écoles des villes ; on ne les apprenait pas de force, en lisant des livres ou en marchant dans les rues pleines de bruit et de lettres brillantes. On les apprenait sans s'en apercevoir, quelquefois très vite, comme une pierre qui siffle dans l'air, quelquefois très lentement, journée après journée." (Les Bergers)
elea2020- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
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Re: [Le Clézio, Jean-Marie Gustave] Mondo et autres histoires
Merci Elea pour ta critique ainsi qu'Astazie
louloute- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Le Clézio, Jean-Marie Gustave] Mondo et autres histoires
Merci @Louloute.
elea2020- Grand sage du forum
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