[Ammaniti, Niccolo] Comme Dieu le veut
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[Ammaniti, Niccolo] Comme Dieu le veut
Titre : Comme Dieu le veut
(Titre original : Come Dio comanda)
Auteur : Niccolò AMMANITI
Nombre de pages : 542
Editeur : Grasset & Fasquelle (3 septembre 2008)
Quatrième de couverture:
Rino Zena et son fils Cristiano vivent dans une plaine désolée, dans une ville qui pourrait être n’importe où. Si Cristiano est un collégien ordinaire, Rino n’est pas un père comme les autres : chômeur alcoolique et profondément fasciste, il vit sous la surveillance des Services sociaux qui menacent de lui retirer la garde de son fils. Malgré l’amour viscéral qu’il a pour Cristiano, il l’éduque dans la violence et la force brutale. Tous deux luttent pour survivre et pour rester ensemble, avec une sorte de dignité dénaturée. Rino et ses deux amis Danilo et Quattro Formaggi forment un trio de petits malfrats. Un jour, ils décident qu’il est temps d’améliorer leur existence misérable en fracturant un distributeur automatique de billets. Cette nuit-là, la pluie, les crues du fleuve et les torrents de boue balaient tout sur leur passage. De cette tempête apocalyptique et meurtrière émerge la figure lumineuse d’une jeune victime expiatoire, qui va changer à jamais le destin de chacun. La tendresse de l’auteur envers ses personnages imprègne d’une troublante humanité ce récit dans lequel cohabitent horreur et humour désenchanté. Ce roman fort et palpitant nous accroche de bout en bout, en dépit de la noirceur du sujet.
Mon avis :
Comme dans ses romans précédents, Niccolò Ammaniti nous tient en haleine tout au long de ce roman en nous dévoilant petit à petit le lourd passé de ses nombreux personnages.
Les adultes qui entourent Cristiano sont tous un peu névrosés : son père est violent et ne cache pas ses penchants nazis. Quattro Formaggi, n’a pas tous ses facultés mentales et Danilo est dépressif et alcoolique.
Ils sont tous capables du pire, pourtant il y a du bon en chacun d’eux, c’est sans doute ce qui les rend attachants : Rino aime profondément son fils et lui essaie de lui inculquer quelques valeurs bien qu’il ne lui donne pas le bon exemple.
On découvre au fil des chapitres que la vie n’a pas été tendre avec Quattro Formaggi et Danilo et on ne peut s'empêcher d'éprouver un peu de compassion à leur égard.
C'est là que réside tout le talent d'Ammaniti: il brosse des portraits très noirs à première vue, pour les éclairer d'humanité un peu plus loin. Sans doute pour nous rappeler qu'il ne faut pas porter de jugement trop hâtifs.
Les personnages "secondaires" ne sont pas moins intéressants: ainsi l'assistant social, n'est pas si "lisse" qu'on pourrait le croire et joue un rôle important dans l'histoire.
Comme Dieu le veut porte un regard sans complaisance sur les problèmes de notre société (chômage, exclusion, violence, superficialité,familles éclatées...) et dénonce le mépris et l'indifférence qui entourent souvent les laissés-pour- compte.
C'est une histoire sombre qui précipite dans la tragédie, mais c'est aussi une très belle histoire d'amour entre un père et son fils.
Le style d'Ammaniti, on l'aime ou on le déteste: il est incisif et cru, mais si juste! à vous de juger:
b]Quelques citations :[/b]
« Toi et moi nous ne sommes liés que par un fil, tu comprends ça oui ou non ? Et tout le monde veut le couper. Mais personne n’y arrivera. Je serai toujours avec toi et toi, tu seras toujours avec moi. Je t’aiderai et tu m’aideras. Avec ta cervelle de moineau, tu ne comprends pas qu’il ne faut jamais tendre sa gorge devant le couteau? Pense aux tortues et à leur carapace. Souviens-toi que tu dois être fort, si fort que personne ne peut te faire du mal ».
« Ne parle pas de liberté. Ils sont tous bons pour parler de liberté. Liberté par-ci, liberté par-là. Ils en ont plein la bouche. Mais, bon Dieu, t'en fais quoi de ta liberté ? Si t'as pas un rond, pas de boulot, t'as toute la liberté du monde mais tu sais pas quoi en faire. Tu pars. Et où tu vas ? Les clochards sont les plus libres de la terre et ils crèvent congelés sur les bancs des parcs. La liberté est un mot qui sert seulement à baiser les gens. Tu sais combien de cons sont morts pour la liberté alors qu'ils ne savaient même pas ce que c'était ? Tu sais qui c'est, les seuls à l'avoir ? Les gens qui ont du pognon. Ceux-là oui... »
Ma note: 18/20
(Titre original : Come Dio comanda)
Auteur : Niccolò AMMANITI
Nombre de pages : 542
Editeur : Grasset & Fasquelle (3 septembre 2008)
Quatrième de couverture:
Rino Zena et son fils Cristiano vivent dans une plaine désolée, dans une ville qui pourrait être n’importe où. Si Cristiano est un collégien ordinaire, Rino n’est pas un père comme les autres : chômeur alcoolique et profondément fasciste, il vit sous la surveillance des Services sociaux qui menacent de lui retirer la garde de son fils. Malgré l’amour viscéral qu’il a pour Cristiano, il l’éduque dans la violence et la force brutale. Tous deux luttent pour survivre et pour rester ensemble, avec une sorte de dignité dénaturée. Rino et ses deux amis Danilo et Quattro Formaggi forment un trio de petits malfrats. Un jour, ils décident qu’il est temps d’améliorer leur existence misérable en fracturant un distributeur automatique de billets. Cette nuit-là, la pluie, les crues du fleuve et les torrents de boue balaient tout sur leur passage. De cette tempête apocalyptique et meurtrière émerge la figure lumineuse d’une jeune victime expiatoire, qui va changer à jamais le destin de chacun. La tendresse de l’auteur envers ses personnages imprègne d’une troublante humanité ce récit dans lequel cohabitent horreur et humour désenchanté. Ce roman fort et palpitant nous accroche de bout en bout, en dépit de la noirceur du sujet.
Mon avis :
Comme dans ses romans précédents, Niccolò Ammaniti nous tient en haleine tout au long de ce roman en nous dévoilant petit à petit le lourd passé de ses nombreux personnages.
Les adultes qui entourent Cristiano sont tous un peu névrosés : son père est violent et ne cache pas ses penchants nazis. Quattro Formaggi, n’a pas tous ses facultés mentales et Danilo est dépressif et alcoolique.
Ils sont tous capables du pire, pourtant il y a du bon en chacun d’eux, c’est sans doute ce qui les rend attachants : Rino aime profondément son fils et lui essaie de lui inculquer quelques valeurs bien qu’il ne lui donne pas le bon exemple.
On découvre au fil des chapitres que la vie n’a pas été tendre avec Quattro Formaggi et Danilo et on ne peut s'empêcher d'éprouver un peu de compassion à leur égard.
C'est là que réside tout le talent d'Ammaniti: il brosse des portraits très noirs à première vue, pour les éclairer d'humanité un peu plus loin. Sans doute pour nous rappeler qu'il ne faut pas porter de jugement trop hâtifs.
Les personnages "secondaires" ne sont pas moins intéressants: ainsi l'assistant social, n'est pas si "lisse" qu'on pourrait le croire et joue un rôle important dans l'histoire.
Comme Dieu le veut porte un regard sans complaisance sur les problèmes de notre société (chômage, exclusion, violence, superficialité,familles éclatées...) et dénonce le mépris et l'indifférence qui entourent souvent les laissés-pour- compte.
C'est une histoire sombre qui précipite dans la tragédie, mais c'est aussi une très belle histoire d'amour entre un père et son fils.
Le style d'Ammaniti, on l'aime ou on le déteste: il est incisif et cru, mais si juste! à vous de juger:
b]Quelques citations :[/b]
« Toi et moi nous ne sommes liés que par un fil, tu comprends ça oui ou non ? Et tout le monde veut le couper. Mais personne n’y arrivera. Je serai toujours avec toi et toi, tu seras toujours avec moi. Je t’aiderai et tu m’aideras. Avec ta cervelle de moineau, tu ne comprends pas qu’il ne faut jamais tendre sa gorge devant le couteau? Pense aux tortues et à leur carapace. Souviens-toi que tu dois être fort, si fort que personne ne peut te faire du mal ».
« Ne parle pas de liberté. Ils sont tous bons pour parler de liberté. Liberté par-ci, liberté par-là. Ils en ont plein la bouche. Mais, bon Dieu, t'en fais quoi de ta liberté ? Si t'as pas un rond, pas de boulot, t'as toute la liberté du monde mais tu sais pas quoi en faire. Tu pars. Et où tu vas ? Les clochards sont les plus libres de la terre et ils crèvent congelés sur les bancs des parcs. La liberté est un mot qui sert seulement à baiser les gens. Tu sais combien de cons sont morts pour la liberté alors qu'ils ne savaient même pas ce que c'était ? Tu sais qui c'est, les seuls à l'avoir ? Les gens qui ont du pognon. Ceux-là oui... »
Ma note: 18/20
Dernière édition par Olorin le Lun 25 Oct 2010 - 21:25, édité 1 fois (Raison : Correction titre)
Invité- Invité
Re: [Ammaniti, Niccolo] Comme Dieu le veut
Excellent roman que l'on ne lâche pas avant de l'avoir terminé.
Jusqu'où la misère et les aléas de la vie mènent -t'ils ?
Roman très bien mené, tout se tient. Une écriture limpide mais parfois très crue, à fleur de peau, écorchée vive.
De par cette façon d' écrire, le décor est irrémédiablement planté.
De plus, il existe une intrigue, un suspens qui nous nous lâche pas.
On s'immisce dans la tête des personnages, des "pourris", des "paumés" pour qui on se surprend parfois à trouver des circonstances atténuantes ... Ou presque.
Jusqu'où la misère et les aléas de la vie mènent -t'ils ?
Roman très bien mené, tout se tient. Une écriture limpide mais parfois très crue, à fleur de peau, écorchée vive.
De par cette façon d' écrire, le décor est irrémédiablement planté.
De plus, il existe une intrigue, un suspens qui nous nous lâche pas.
On s'immisce dans la tête des personnages, des "pourris", des "paumés" pour qui on se surprend parfois à trouver des circonstances atténuantes ... Ou presque.
Invité- Invité
Re: [Ammaniti, Niccolo] Comme Dieu le veut
Je m'étonne que ce roman n'ai pas plus de succès.
Je me permets de vous le recommander à nouveau.
18/20 sera aussi la note que je lui attribue.
Je me permets de vous le recommander à nouveau.
18/20 sera aussi la note que je lui attribue.
Invité- Invité
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