[Lebeau, Guillaume] La dernière guerre 2008-2011
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[Lebeau, Guillaume] La dernière guerre 2008-2011
Trilogie : la dernière guerre 2008-2011
Auteur : Guillaume Lebeau
Quelques mots pour le connaître : Fervent adepte de cinéma de genre et de littérature déviante, Guillaume Lebeau est né à Fontainebleau en 1971. Il travaille dans l'édition puis dans la presse musicale pop-rock. Prix Cognac 1999, avec le techno-thriller L'Algèbre du besoin, Masque de l'année 2000 avec L'Agonie des sphères, il se consacre aujourd'hui entièrement à l'écriture.
Trois tomes : Pentagone, Hexagone, Trigone.
Editions : Phébus
Tome 1 : Pentagone
Nombre de pages : 295
Sorti en mai 2007
Quatrième de couverture :
Juin 2007. Santiago du Chili. Le colonel Jean d’Estavil est à la tête de l’UTCENVIR, discrète unité de l’armée française dédiée à l’étude et à l’enseignement de l’impact des nouvelles technologies de guerre sur l’environnement. Alors qu’il dirige une formation consacrée à la destruction «propre» des plantes narcotiques, il apprend la mort brutale de son épouse, elle-même militaire, au cours de son accouchement. Mais l’accès au corps lui est interdit, pour raisons de sécurité nationale. Muré dans sa douleur, l’officier discipliné, que sa rigidité empêche de s’élever contre sa hiérarchie, se retranche dans son domaine du Sud de la France, refusant d’écouter qui que ce soit… Jusqu’au jour où une journaliste islandaise vient forcer sa retraite: elle enquête sur le syndrome de la guerre du Golfe, sur l’utilisation de l’uranium appauvri en Irak, et laisse entendre qu’elle possède des informations sur la mort de sa femme… Alors, Jean d’Estavil va se retrouver presque malgré lui emporté dans une course-poursuite mortelle. Qui cherche à l’empêcher de découvrir la vérité, et jusqu’où remontent les ramifications de ce complot qui va l’entraîner des tours de la Défense aux couloirs du Pentagone?
Mon avis :
« Mon » bibliothécaire m’avait prévenue : « Voila une trilogie qui vous plaira mais attendez les vacances pour la commencer, elle est très prenante… »
Il avait, bien entendu, raison…
Le premier tome de cette série de thrillers socio politiques m’a emballée.
Très bien construit, plein de rebondissements, intelligemment menés, le tout accompagné de façon subtile et géniale d’une « bande originale du livre », morceaux de musique nommés au cours de la lecture et dont on retrouve la tracklist en annexe.
On suit Jean d’Estavil, un militaire dans son parcours de soldat obéissant, discipliné, qui perd sa femme au cours de son accouchement. Secret défense … il ne reverra pas le corps …. Armée et douleur obligent, il ne posera que peu de questions … d’ailleurs à quoi bon ? Ne doit-il pas survivre seul ? En savoir plus lui ramènerait-il sa femme ? Non, alors inutile de chercher à mener une enquête …
Jusqu’au moment où une rencontre va redonner du sel à son existence … Il sait maintenant pourquoi il lutte, il veut connaître la vérité et pas seulement sur le décès de sa femme …
J’ai apprécié le personnage de Jean.
Jean d’Escatil, attachant dans sa douleur d’homme veuf, qui ne veut plus regarder d’autres femmes pour ne pas trahir sa défunte épouse … Jean, attachant, en tant qu’homme qui ne veut pas croire qu’il ait pu être trompé par ses supérieurs (l’armée n’est-elle pas une grande famille ?)
Jean, attachant, quand il comprend, quand la révolte le fait agir …
Jean …. un homme comme les autres ….
Irak, Chili, USA, Islande, France …. Les lieux s’enchaînent, les situations aussi, les personnages aux caractères déterminés, bien « trempés » pour la plupart se croisent, s’entrecroisent … Les références musicales nous accompagnent au cours de ces rencontres, choisies avec soin, douloureuses parfois, vives et bruyantes à d’autres moments, comme autant d’états d’âme que nous transmettraient les personnages, ajoutant une autre dimension à ce livre.
Les références sont nombreuses sur des sujets d’actualités qui nous ont touchés, qui pourraient nous toucher. Connaît-on tout ce que les dirigeants des pays mettent en place entre eux ? Certainement pas … Guillaume Lebeau sait rester dans le « possible », c’est pour cela que son ton est « juste » et que la lecture nous entraîne si vite …
Ces éléments liés à l’actualité peuvent semer le trouble, faire poser des questions, entraîner des interrogations … nous, pauvres membres du « vulgum pecus » sommes ainsi incités à regarder l’actualité sous un autre œil. Est-ce qu’on nous dit tout ? Et surtout ce que nous dit, ce qu’on nous suggère, est-ce toujours vrai ?
Dix parties entourées d’un prologue et d’un épilogue, représentant une dizaine de journées dont les dates sont annoncées en début de partie. Chacune étant introduite par quelques lignes d’une dépêche AFP, Fil News CNN ou autre « papier » officiel. Chaque partie étant ensuite subdivisée en quelques chapitres de plusieurs pages.
L’écriture est alerte, rythmée, vive, incisive, précise, les dialogues bien introduits. C’est très visuel et je pense que l’on pourrait adapter ce roman au cinéma (Je compte sur Guillaume Canet qui a bien réussi avec « Ne le dis à personne. »)....
Un premier tome à découvrir et qui donne envie de poursuivre l’aventure avec Jean d’Escatil ….
Tome 2 : Hexagone
Nombre de pages : 400
Sorti en mai 2008
Quatrième de couverture :
2 janvier 2009. Paris s'embrase, victime d'une série d'attentats kamikazes. Le Président et son gouvernement tentent de faire face. 4 janvier 2009. La tension en Iran monte d'un cran. Les États-Unis bombardent le complexe de Natanz. Mais au cœur de ce séisme politique mondial, une autre guerre plus intime, se joue. Le colonel Jean d'Estavil enquête toujours sur la mort mystérieuse de sa femme et de son fils, lorsque le WOPR, un réseau anarchiste de renseignement virtuel, le contacte : les clés de sa recherche vont faire la lumière sur les terrifiantes menaces lancées contre le territoire français. Corruption, manipulation et folie meurtrière... Il devra se faire agent double pour mener de front ses deux missions. Expliquer d'énigmatiques Secrets Défense pour mieux mettre à mal une organisation encore plus puissante qu'Al-Quaida. Il en va de la paix de son âme, comme de celle du monde.
Mon avis :
« Bien ou mal, le terrorisme existera toujours ….. Le comprendre est la seule solution pour le combattre efficacement. Les orties repoussent si vous laissez une seule racine en terre, alors il faut fouiller. »
Ecrire un deuxième tome est toujours risqué car, l’effet de surprise n’étant plus là, il faut trouver d’autres moyens pour maintenir le lecteur sous le charme. Guillaume Lebeau a réussi à me séduire une deuxième fois.
C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Jean d’Escatil et que je l’ai suivi dans son combat contre le terrorisme et sa quête de la vérité.
Dès le début, nous tombons dans une ambiance de terreur avec des attentats qui embrasent Paris et qui ne sont pas sans nous rappeler un passé pas si lointain et des menaces, elles, bien, réelles. On est alors tout de suite « dans l’histoire », concerné par cette actualité brûlante, très brûlante … Comment et au nom de quoi, des hommes peuvent-ils choisir de tuer au hasard, parfois même en offrant leur vie en sacrifice ? Comment un être humain peut-il se laisser influencer à ce point, n’ayant plus de sens commun ?
Le livre est construit de façon semblable : un générique et dix parties se déroulant du 2 au 6 Janvier 2009, le tout brillamment accompagné de la « bande originale du livre » avec des morceaux de musique et des chansons à écouter.
D’ailleurs, il serait intéressant de savoir si l’auteur a choisi les morceaux parce qu’ils « évoquaient » (sonorité, mélodie…) ce qu’il écrivait ou si ce sont des extraits pris au hasard mais qui accompagnaient son écriture au moment où, ou s’il s’agit d’une liste personnelle qu’il veut faire partager ou …
J’ai ma petite idée là-dessus car j’ai été frappée des choix qui me semblent en parfaite harmonie non seulement avec le personnage qui les écoute mais aussi avec l’instant précis où ils sont évoqués. Ces morceaux « collent » parfaitement au roman et apportent un plus indéniable. C'est une originalité qui doit être soulignée.
Comme dans le tome un, l’histoire est « imbibée » d’actualité, parlante, très parlante, nous retrouvons même Nicolas Sarkozy …
Cela donne le souhait de revisiter certains événements, d’analyser, de chercher à comprendre et découvrir ce qu’il y a « derrière » …
L’écriture est identique, le contenu un peu plus dans l’action, parfois violente, que dans la réflexion. On observe, malgré tout, l’évolution de Jean d’Escatil dans son « travail » de deuil, qui ne sera possible que lorsqu’il « saura ». On ne peut qu’être admiratif devant ce qui pourrait passer pour de l’obstination, et qui n’est, en fait, qu’une façon pour lui, d’honorer l’amour qu’il portait à son épouse.
Le côté « geek », avec Suricate, un hacker de génie, a forcément attiré la passionnée d’informatique que je suis. Détourner des informations, les transformer, les crypter, savoir tout des uns et des autres …. Nous n’en sommes pas si loin …
La force de Guillaume Lebeau est sans doute, pour moi, que son roman (donc par définition œuvre de fiction) me donne à réfléchir sur plusieurs sujets bien présents dans notre quotidien ….
Tome 3 : Trigone
Nombre de pages : 340
Sorti en Février 2010
Quatrième de couverture :
Gaza, 2010. Un enfant court pour échapper à ses poursuivants. Quel message doit-il délivrer à celui que tous les combattants de l'ombre surnomment Tarek, et qui serait dépositaire d'un secret capital ? Stockholm. Alors qu'il commençait à lâcher prise, et à admettre la mort de sa femme, un agent remet à Jean d'Estavil une disquette, censée le guider dans sa quête intime. Mais l'agent est abattu sur-le-champ, et Jean doit disparaître. Singapour. Une disquette identique échoue dans les mains de Suricate, le hacker dont l'aide a déjà été précieuse au colonel d'Estavil. Leurs destins semblent à nouveau liés... Que peuvent bien aujourd'hui révéler d'ancestrales disquettes, qu'aucun lecteur ne peut plus lire ? Qui manipule Jean ? Dans quel but ? De Paris à Damas, les esprits s'échauffent et la terre s'embrase. Meurtres sacrificiels, menaces éco-terroristes, Jean d'Estavil n'a d'autre choix que de s'allier à ses ennemis d'hier. L'issue de sa dernière guerre en dépend.
Mon avis :
« L’esprit inquiet se dirige vers les abîmes. Sa mélancolie ne le quitte jamais, et le passé étend ses plaies…
Au fond de vous, vous avez gardé l’espoir. Et finalement, c’est ce sentiment qui peut nous sauver. Sans espoir, le bras le mieux armé ne peut rien. »
En commençant ce troisième et dernier tome dans la foulée des deux premiers, une pensée m’a effleurée : le rythme allait-il s’essouffler, et surtout, moi lectrice, est-ce que je n’allais pas être lassée ?
Et bien non, cette trilogie se termine de manière magistrale et restera pour moi un formidable coup de cœur.
Après une terrible dépression et le souhait de renoncer à tout, même à la vie, Jean d’Escatil repart en quête de vérité …
Nous allons le suivre d’un coin à l’autre du monde, de déception en espoir, de rencontres en rencontres …
Ce dernier tome est plus « mathématique », plus « technique » que les deux autres, plus
« masculin » laissant moins de place aux sentiments, à l'analyse des états d'âme. Il y a moins de personnages secondaires et tout tourne autour de quelques protagonistes dont on pourrait se demander comment ils ont pu être réunis. Les données informatiques, satellites, les médias ont une place importante et donnent à ce livre un côté scientifique qui amène à se poser des questions ... Nous ne sommes pas si loin de certaines situations envisagées par l'auteur...
L’histoire monte d’un cran en violence et semble plus sombre. Le terrorisme est omniprésent. On passe d’un côté à l’autre de la barrière, retrouvant parfois les terroristes assaillis de questions intérieures, se demandant s’ils ont fait le bon choix mais …. n’ayant plus le choix …. « Il voulait résister. Il voulait désobéir. Mais qu’auraient signifié ces années d’entraînement, de conditionnement passif ? » On irait jusqu’à les plaindre (attention, je caricature !!!), ne sont-ils pas eux-mêmes victimes ? Victimes de leur propre peur de ne pas être celui qui agit pour sauver le monde ?
Les scènes d’action, dont certaines très grand spectacle sont légion et donnent un côté très visuel au récit qui serait adapté sans peine au cinéma, d’autant plus que, comme dans les tomes précédents, la bande son, playlist, est à disposition et accompagne magnifiquement le récit.
Cinq parties encadrées par un générique et un générique de fin ponctuent cet opus qui ne laisse rien au hasard, le côté mathématique et technique, beaucoup plus présent que dans les deux précédents, permettant de renouveler le genre.
C’est donc avec brio que Guillaume Lebeau conclut cette trilogie, bravo !
Auteur : Guillaume Lebeau
Quelques mots pour le connaître : Fervent adepte de cinéma de genre et de littérature déviante, Guillaume Lebeau est né à Fontainebleau en 1971. Il travaille dans l'édition puis dans la presse musicale pop-rock. Prix Cognac 1999, avec le techno-thriller L'Algèbre du besoin, Masque de l'année 2000 avec L'Agonie des sphères, il se consacre aujourd'hui entièrement à l'écriture.
Trois tomes : Pentagone, Hexagone, Trigone.
Editions : Phébus
Tome 1 : Pentagone
Nombre de pages : 295
Sorti en mai 2007
Quatrième de couverture :
Juin 2007. Santiago du Chili. Le colonel Jean d’Estavil est à la tête de l’UTCENVIR, discrète unité de l’armée française dédiée à l’étude et à l’enseignement de l’impact des nouvelles technologies de guerre sur l’environnement. Alors qu’il dirige une formation consacrée à la destruction «propre» des plantes narcotiques, il apprend la mort brutale de son épouse, elle-même militaire, au cours de son accouchement. Mais l’accès au corps lui est interdit, pour raisons de sécurité nationale. Muré dans sa douleur, l’officier discipliné, que sa rigidité empêche de s’élever contre sa hiérarchie, se retranche dans son domaine du Sud de la France, refusant d’écouter qui que ce soit… Jusqu’au jour où une journaliste islandaise vient forcer sa retraite: elle enquête sur le syndrome de la guerre du Golfe, sur l’utilisation de l’uranium appauvri en Irak, et laisse entendre qu’elle possède des informations sur la mort de sa femme… Alors, Jean d’Estavil va se retrouver presque malgré lui emporté dans une course-poursuite mortelle. Qui cherche à l’empêcher de découvrir la vérité, et jusqu’où remontent les ramifications de ce complot qui va l’entraîner des tours de la Défense aux couloirs du Pentagone?
Mon avis :
« Mon » bibliothécaire m’avait prévenue : « Voila une trilogie qui vous plaira mais attendez les vacances pour la commencer, elle est très prenante… »
Il avait, bien entendu, raison…
Le premier tome de cette série de thrillers socio politiques m’a emballée.
Très bien construit, plein de rebondissements, intelligemment menés, le tout accompagné de façon subtile et géniale d’une « bande originale du livre », morceaux de musique nommés au cours de la lecture et dont on retrouve la tracklist en annexe.
On suit Jean d’Estavil, un militaire dans son parcours de soldat obéissant, discipliné, qui perd sa femme au cours de son accouchement. Secret défense … il ne reverra pas le corps …. Armée et douleur obligent, il ne posera que peu de questions … d’ailleurs à quoi bon ? Ne doit-il pas survivre seul ? En savoir plus lui ramènerait-il sa femme ? Non, alors inutile de chercher à mener une enquête …
Jusqu’au moment où une rencontre va redonner du sel à son existence … Il sait maintenant pourquoi il lutte, il veut connaître la vérité et pas seulement sur le décès de sa femme …
J’ai apprécié le personnage de Jean.
Jean d’Escatil, attachant dans sa douleur d’homme veuf, qui ne veut plus regarder d’autres femmes pour ne pas trahir sa défunte épouse … Jean, attachant, en tant qu’homme qui ne veut pas croire qu’il ait pu être trompé par ses supérieurs (l’armée n’est-elle pas une grande famille ?)
Jean, attachant, quand il comprend, quand la révolte le fait agir …
Jean …. un homme comme les autres ….
Irak, Chili, USA, Islande, France …. Les lieux s’enchaînent, les situations aussi, les personnages aux caractères déterminés, bien « trempés » pour la plupart se croisent, s’entrecroisent … Les références musicales nous accompagnent au cours de ces rencontres, choisies avec soin, douloureuses parfois, vives et bruyantes à d’autres moments, comme autant d’états d’âme que nous transmettraient les personnages, ajoutant une autre dimension à ce livre.
Les références sont nombreuses sur des sujets d’actualités qui nous ont touchés, qui pourraient nous toucher. Connaît-on tout ce que les dirigeants des pays mettent en place entre eux ? Certainement pas … Guillaume Lebeau sait rester dans le « possible », c’est pour cela que son ton est « juste » et que la lecture nous entraîne si vite …
Ces éléments liés à l’actualité peuvent semer le trouble, faire poser des questions, entraîner des interrogations … nous, pauvres membres du « vulgum pecus » sommes ainsi incités à regarder l’actualité sous un autre œil. Est-ce qu’on nous dit tout ? Et surtout ce que nous dit, ce qu’on nous suggère, est-ce toujours vrai ?
Dix parties entourées d’un prologue et d’un épilogue, représentant une dizaine de journées dont les dates sont annoncées en début de partie. Chacune étant introduite par quelques lignes d’une dépêche AFP, Fil News CNN ou autre « papier » officiel. Chaque partie étant ensuite subdivisée en quelques chapitres de plusieurs pages.
L’écriture est alerte, rythmée, vive, incisive, précise, les dialogues bien introduits. C’est très visuel et je pense que l’on pourrait adapter ce roman au cinéma (Je compte sur Guillaume Canet qui a bien réussi avec « Ne le dis à personne. »)....
Un premier tome à découvrir et qui donne envie de poursuivre l’aventure avec Jean d’Escatil ….
Tome 2 : Hexagone
Nombre de pages : 400
Sorti en mai 2008
Quatrième de couverture :
2 janvier 2009. Paris s'embrase, victime d'une série d'attentats kamikazes. Le Président et son gouvernement tentent de faire face. 4 janvier 2009. La tension en Iran monte d'un cran. Les États-Unis bombardent le complexe de Natanz. Mais au cœur de ce séisme politique mondial, une autre guerre plus intime, se joue. Le colonel Jean d'Estavil enquête toujours sur la mort mystérieuse de sa femme et de son fils, lorsque le WOPR, un réseau anarchiste de renseignement virtuel, le contacte : les clés de sa recherche vont faire la lumière sur les terrifiantes menaces lancées contre le territoire français. Corruption, manipulation et folie meurtrière... Il devra se faire agent double pour mener de front ses deux missions. Expliquer d'énigmatiques Secrets Défense pour mieux mettre à mal une organisation encore plus puissante qu'Al-Quaida. Il en va de la paix de son âme, comme de celle du monde.
Mon avis :
« Bien ou mal, le terrorisme existera toujours ….. Le comprendre est la seule solution pour le combattre efficacement. Les orties repoussent si vous laissez une seule racine en terre, alors il faut fouiller. »
Ecrire un deuxième tome est toujours risqué car, l’effet de surprise n’étant plus là, il faut trouver d’autres moyens pour maintenir le lecteur sous le charme. Guillaume Lebeau a réussi à me séduire une deuxième fois.
C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Jean d’Escatil et que je l’ai suivi dans son combat contre le terrorisme et sa quête de la vérité.
Dès le début, nous tombons dans une ambiance de terreur avec des attentats qui embrasent Paris et qui ne sont pas sans nous rappeler un passé pas si lointain et des menaces, elles, bien, réelles. On est alors tout de suite « dans l’histoire », concerné par cette actualité brûlante, très brûlante … Comment et au nom de quoi, des hommes peuvent-ils choisir de tuer au hasard, parfois même en offrant leur vie en sacrifice ? Comment un être humain peut-il se laisser influencer à ce point, n’ayant plus de sens commun ?
Le livre est construit de façon semblable : un générique et dix parties se déroulant du 2 au 6 Janvier 2009, le tout brillamment accompagné de la « bande originale du livre » avec des morceaux de musique et des chansons à écouter.
D’ailleurs, il serait intéressant de savoir si l’auteur a choisi les morceaux parce qu’ils « évoquaient » (sonorité, mélodie…) ce qu’il écrivait ou si ce sont des extraits pris au hasard mais qui accompagnaient son écriture au moment où, ou s’il s’agit d’une liste personnelle qu’il veut faire partager ou …
J’ai ma petite idée là-dessus car j’ai été frappée des choix qui me semblent en parfaite harmonie non seulement avec le personnage qui les écoute mais aussi avec l’instant précis où ils sont évoqués. Ces morceaux « collent » parfaitement au roman et apportent un plus indéniable. C'est une originalité qui doit être soulignée.
Comme dans le tome un, l’histoire est « imbibée » d’actualité, parlante, très parlante, nous retrouvons même Nicolas Sarkozy …
Cela donne le souhait de revisiter certains événements, d’analyser, de chercher à comprendre et découvrir ce qu’il y a « derrière » …
L’écriture est identique, le contenu un peu plus dans l’action, parfois violente, que dans la réflexion. On observe, malgré tout, l’évolution de Jean d’Escatil dans son « travail » de deuil, qui ne sera possible que lorsqu’il « saura ». On ne peut qu’être admiratif devant ce qui pourrait passer pour de l’obstination, et qui n’est, en fait, qu’une façon pour lui, d’honorer l’amour qu’il portait à son épouse.
Le côté « geek », avec Suricate, un hacker de génie, a forcément attiré la passionnée d’informatique que je suis. Détourner des informations, les transformer, les crypter, savoir tout des uns et des autres …. Nous n’en sommes pas si loin …
La force de Guillaume Lebeau est sans doute, pour moi, que son roman (donc par définition œuvre de fiction) me donne à réfléchir sur plusieurs sujets bien présents dans notre quotidien ….
Tome 3 : Trigone
Nombre de pages : 340
Sorti en Février 2010
Quatrième de couverture :
Gaza, 2010. Un enfant court pour échapper à ses poursuivants. Quel message doit-il délivrer à celui que tous les combattants de l'ombre surnomment Tarek, et qui serait dépositaire d'un secret capital ? Stockholm. Alors qu'il commençait à lâcher prise, et à admettre la mort de sa femme, un agent remet à Jean d'Estavil une disquette, censée le guider dans sa quête intime. Mais l'agent est abattu sur-le-champ, et Jean doit disparaître. Singapour. Une disquette identique échoue dans les mains de Suricate, le hacker dont l'aide a déjà été précieuse au colonel d'Estavil. Leurs destins semblent à nouveau liés... Que peuvent bien aujourd'hui révéler d'ancestrales disquettes, qu'aucun lecteur ne peut plus lire ? Qui manipule Jean ? Dans quel but ? De Paris à Damas, les esprits s'échauffent et la terre s'embrase. Meurtres sacrificiels, menaces éco-terroristes, Jean d'Estavil n'a d'autre choix que de s'allier à ses ennemis d'hier. L'issue de sa dernière guerre en dépend.
Mon avis :
« L’esprit inquiet se dirige vers les abîmes. Sa mélancolie ne le quitte jamais, et le passé étend ses plaies…
Au fond de vous, vous avez gardé l’espoir. Et finalement, c’est ce sentiment qui peut nous sauver. Sans espoir, le bras le mieux armé ne peut rien. »
En commençant ce troisième et dernier tome dans la foulée des deux premiers, une pensée m’a effleurée : le rythme allait-il s’essouffler, et surtout, moi lectrice, est-ce que je n’allais pas être lassée ?
Et bien non, cette trilogie se termine de manière magistrale et restera pour moi un formidable coup de cœur.
Après une terrible dépression et le souhait de renoncer à tout, même à la vie, Jean d’Escatil repart en quête de vérité …
Nous allons le suivre d’un coin à l’autre du monde, de déception en espoir, de rencontres en rencontres …
Ce dernier tome est plus « mathématique », plus « technique » que les deux autres, plus
« masculin » laissant moins de place aux sentiments, à l'analyse des états d'âme. Il y a moins de personnages secondaires et tout tourne autour de quelques protagonistes dont on pourrait se demander comment ils ont pu être réunis. Les données informatiques, satellites, les médias ont une place importante et donnent à ce livre un côté scientifique qui amène à se poser des questions ... Nous ne sommes pas si loin de certaines situations envisagées par l'auteur...
L’histoire monte d’un cran en violence et semble plus sombre. Le terrorisme est omniprésent. On passe d’un côté à l’autre de la barrière, retrouvant parfois les terroristes assaillis de questions intérieures, se demandant s’ils ont fait le bon choix mais …. n’ayant plus le choix …. « Il voulait résister. Il voulait désobéir. Mais qu’auraient signifié ces années d’entraînement, de conditionnement passif ? » On irait jusqu’à les plaindre (attention, je caricature !!!), ne sont-ils pas eux-mêmes victimes ? Victimes de leur propre peur de ne pas être celui qui agit pour sauver le monde ?
Les scènes d’action, dont certaines très grand spectacle sont légion et donnent un côté très visuel au récit qui serait adapté sans peine au cinéma, d’autant plus que, comme dans les tomes précédents, la bande son, playlist, est à disposition et accompagne magnifiquement le récit.
Cinq parties encadrées par un générique et un générique de fin ponctuent cet opus qui ne laisse rien au hasard, le côté mathématique et technique, beaucoup plus présent que dans les deux précédents, permettant de renouveler le genre.
C’est donc avec brio que Guillaume Lebeau conclut cette trilogie, bravo !
Cassiopée- Admin
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Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Lebeau, Guillaume] La dernière guerre 2008-2011
1000 pages en 3 jours..............
avec mes 50 pages à l'heure quand tout va bien......je ne suis pas rendue
avec mes 50 pages à l'heure quand tout va bien......je ne suis pas rendue
Invité- Invité
Re: [Lebeau, Guillaume] La dernière guerre 2008-2011
Ceci dit, c'est tentant, très tentant......les trucs un peu politiques, thriller me tentent bien, beaucoup même
Comme d'habitude Cassiopée a plus d'un tour dans sa besace pour allécher le chaland
Seulement voilà, ma médiathèque ne l'a pas.......
et il me faudrait une permission un peu plus longue
Comme d'habitude Cassiopée a plus d'un tour dans sa besace pour allécher le chaland
Seulement voilà, ma médiathèque ne l'a pas.......
et il me faudrait une permission un peu plus longue
Invité- Invité
Re: [Lebeau, Guillaume] La dernière guerre 2008-2011
Ils ne prennent pas les suggestions dans ta médiathèque?
En plus, il y a de la musique classique dans la "bande originale du livre"!!!
En plus, il y a de la musique classique dans la "bande originale du livre"!!!
Cassiopée- Admin
-
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Re: [Lebeau, Guillaume] La dernière guerre 2008-2011
si, dans une j'ai fait 1 suggestion.......j'attends toujoursCassiopée a écrit:Ils ne prennent pas les suggestions dans ta médiathèque?
En plus, il y a de la musique classique dans la "bande originale du livre"!!!
trop administratif pour cela
Invité- Invité
Re: [Lebeau, Guillaume] La dernière guerre 2008-2011
J'aime beaucoup ce genre de thriller! Et hop, dans ma LAL!
Invité- Invité
Re: [Lebeau, Guillaume] La dernière guerre 2008-2011
Bravo Cassiopée pour la perfomance de lecture et pour cette magnifique critique. Je note, avec engouement, cette trilogie qui est, tout à fait, dans le style de bouquins que j'aime lire.
B
B
Invité- Invité
Re: [Lebeau, Guillaume] La dernière guerre 2008-2011
pour tes critiques.
Allez hop, dans ma LAL.
Allez hop, dans ma LAL.
Invité- Invité
Re: [Lebeau, Guillaume] La dernière guerre 2008-2011
Je le savais que cette trilogie plairait aux hommes
Cassiopée- Admin
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