[Zweig, Stefan] Marie-Antoinette

Auteur : Stefan Zweig (1933)
Titre : Marie-Antoinette
Editeur : Le Livre de poche, 1999
Nombre de pages : 506

Présentation de l'éditeur :

Vilipendée par les uns, sanctifiée par les autres, l'« Autrichienne » Marie-Antoinette est la reine la plus méconnue de l'histoire de France. Il fallut attendre Stefan Zweig, en 1933, pour que la passion cède à la vérité.
S'appuyant sur les archives de l'Empire autrichien et sur la correspondance du comte Axel de Fersen, qu'il fut  le premier à pouvoir consulter intégralement, Stefan Zweig retrace avec sensibilité et rigueur l'évolution de la jeune princesse, trop tôt appelée au trône, que la faiblesse et l'impuissance temporaire de Louis XVI vont précipiter dans un tourbillon de distractions et de fêtes.
Dans ce contexte, la sombre affaire du collier, habilement exploitée par ses nombreux ennemis à la cour de France, va inexorablement éloigner Marie-Antoinette de son peuple.
Tracé avec humanité et pénétration, ce portrait est assurément un des chefs-d'œuvre de la biographie classique, où excella l'auteur de Trois poètes de leur vie et de Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.

Mon point de vue :

C'est l'abord psychologique de cette biographie qui m'a d'abord attirée - ami et grand lecteur de Freud, Zweig se livre à un essai de psychanalyse appliquée, plutôt réussi si l'on considère que les concepts qu'il utilise sont en cours d'élaboration. Certes, on peut sourire aujourd'hui de certaines naïvetés, mais la présentation de Louis XVI en personnalité obsessionnelle à tendance dépressive et celle de Marie-Antoinette en jeune femme hystérique, sexuellement insatisfaite pendant les premières années de son mariage, ne manquent pas de pertinence.
Au-delà de ces considérations, on assiste à la mise en place et au déroulement d'une tragédie : ces deux êtres, qui ne sont pas à la hauteur du destin dont ils héritent, courent inéluctablement à leur perte, chacun prisonnier de son propre aveuglement. Le style précis de Zweig, peut-être un tantinet ampoulé parfois, fait ici merveille, déroulant la suite des événements avec une implacable rigueur. Si Louis XVI reste obscur au lecteur, comme il l'était sans doute à lui-même, on finit par s'attacher à cette reine évaporée à qui les épreuves vont permettre de manifester enfin un peu de grandeur.
Pour les cinéphiles, il est à noter que le film de Sofia Coppola, Marie-Antoinette, s'est principalement et largement inspiré de la biographie de Zweig.

Tu m'as, aussi, donné envie de le lire

Ayant été émerveillé par sa biographie de Balzac, je ne doute pas de la qualité de celle-ci.

pour ta critique.

Je l'ai lu il y a déjà quelque années, mais j'en garde un excellent souvenir.

L'analyse que Stefan Zweig fait de la personnalité de Marie-Antoinette est effectivement très fine et très vivante. On y découvre une fillette ayant reçu une éducation superficielle et frivole, confrontée trop tôt au monde des adultes et, pire, au monde des courtisans.

Une vraie leçon d'histoire, loin des clichés de "l'Autrichienne" et des anecdotes lapidaires à la "qu'on leur donne de la brioche".

Zweig est toujours un grand moment de lecture.. merci Mina

Bonjour,

Je termine ce livre, il est très bon. J'apprécie toujours autant le style de Sweig. Je ne connaissais pas bien la vie de Marie Antoinette, son histoire. j'ai maintenant envie de poursuivre mes lectures avec des livres sur la révolution puis sur Napoléon... des conseils pour choisir ?

Je l'ai lu il y quelques temps, je me suis régalée.

Je l'ai emprunté à la bibliothèque. Je le garde pour les vacances . Merci pour ta critique.

Pour être honnête, je ne l'ai pas terminé. Je n'étais pas du tout d'accord avec son analyse qui va à l'encontre de ce que j'ai déjà lu sur le sujet.
De plus, si mes souvenirs sont bons, Zweig dit que Louis XIV s'éloigne de Paris parce qu'il veut montrer sa puissance (quelque chose comme ça) et il oublie de dire le ressentiment de ce roi pour cette ville.

Lu avec plaisir. Même si dans la première partie j'ai trouvé que Zweig se répétait sur la superficialité de Marie -Antoinette dans ses jeunes années.

Semble interessant dans l'approche ! mis sur ma LAL !

J'aime beaucoup cette Biographie par ZWEIG.
Et je pense, que cette toute jeune fille, élevée a la cour d'Autriche assez libre- et naturellement, a du avoir beaucoup de mal a se couler dans cette cour ampoulée et assez malsaine de Versailles. On peut beaucoup lui pardonner, car ce changement brutal, ou elle a du abandonner sa patrie, ses habitudes, même ses vêtements et ses serviteurs, a son age devait être terrible. ZWEIG a bien cerné ce personnage.

Je n'avais pas lu grand chose jusque là qui raconte l'histoire de Marie Antoinette car mon intérêt envers cette figure historique n'est que tout récent.
J'avais entendu parler de la grande qualité des oeuvre biographiques de Zweig et de ce fait, je me suis tout d'abord décidée à me procurer cette biographie là en priorité. Et c'est un pur plaisir à travers ,le travail de reconstitution et d'analyse de l'auteur ,que d'observer l'évolution de Marie Antoinette et de son mari, des ses amis jusqu'à leur inexorable chute.
A travers la correspondance avec sa mère, et son chevalier servant Fersen, Zweig analyse la personnalité de la jeune femme avec brio, ainsi que celle de Louis XVI. Et on s'attache , un peu avec pitié en songeant à leur fatale destinée , à ces deux personnes qui n'avaient pas la carrure pour endosser les rôles de monarques de la France. A cela se mélange une sensation de gâchis ou d'énervement car bon nombres de fois , si ils avaient été plus intelligents, ils auraient pu s'en sortir mais ils n'ont pas su ou non pas voulus tout simplement.
Zweig a tendance parfois à se répéter un peu, mais cela n'est pas gênant, c'est juste parfois un peu redondant. Le style a tendance aussi à être un peu ampoulé , et certaines phrases sont d'une longueur ... Mais je le redis, cela n'est ne me fût pas gênant tellement j'ai été comme happée par son récit. Car malgré tout cela reste très agréable à lire, le style n'est pas inaccessible pour autant. Le débat sur la question de la concrétisation des sentiments envers Fersen laisse songeur, là l'auteur a pris je pense quelques raccourcis mais après tout son propos se tient quand même. Idem sur l'approche des relations intimes entre Louis XVI et Marie Antoinette mais là encore je trouve que son raisonnement se tient , même si on peut dire qu'à la base déjà l'archiduchesse d'Autriche n'était tout simplement pas attirée par ce jeune homme lourd et gauche. Le portrait de Marie Antoinette n'est pas en reste, rien ne nous a été épargnés sur les détails de sa vie frivole, de son caractère insolant et libre lors de la première partie de son règne. De sorte qu'au début je la trouvais plutôt antipathique. Mais elle m'a émue ensuite , elle s'est montré si digne et fière , la tête haute face à ses bourreaux ( on ne la laissera même pas dire adieu ses enfants avant de mourir ) que cela ne peut que susciter le respect.

En somme, une lecture que j'ai adoré, j'ai même fait durer volontairement le plaisir que de le finir, la fin m'a bouleversée ( bien que prévisible quand on connait l'Histoire ), l'auteur grâce à son talent de conteur immense m'a donné l'envie d'en savoir plus sur cette reine encore décriée de nos jours. Du coup je me suis acheter la biographie de Simone Bertière que je lirais dans les mois à venir. En tout cas cette biographie est tout simplement un chef d'oeuvre qu'il faut lire.

J'ai voté bien sûr : coup de coeur.

BESMAR a écrit:Semble interessant dans l'approche ! mis sur ma LAL !

Absolument idem pour moi.  

A travers cet ouvrage biographique, Stefan Zweig nous dresse le portrait de Marie-Antoinette, dite l'Autrichienne, et retrace son destin tragique jusqu'à son exécution sur l'échafaud. Il s'agit plus précisément d'une analyse (au sens psychologique) de cette reine qui fût si détestée du Peuple français.

Une enfance insouciante et protégée en Autriche, Marie-Antoinette devra épouser à 16ans le Dauphin, futur roi Louis XVI.Frivole et écervelée, n'ayant aucun goût pour l'étude ou l'effort, la reine se réfugiera dans un univers de plaisir et de frivolité à la cour, jusqu'à ce que le couple royal soit rattrapé par une tempête qui allait tout ravager sur son passage : la Révolution française.

La plume est belle et le travail mené par Zweig à l'époque assez impressionnant : il se base sur la correspondance entre Marie-Antoinette et sa mère l'impératrice Marie-Thérèse, ainsi que sur les archives du Comte de Fersen, dernier (mais véritable) amour de sa vie. J'ai trouvé très intéressant le caractère presque prémonitoire des lettres de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, véritable femme d'Etat, pressentant les jeux de pouvoir et la nature totalement inadaptée de sa fille pour l'exercice du pouvoir.

Oui mais voilà... malgré les qualités certaines de cet ouvrage, l'auteur a pour moi pris quelques libertés avec l'Histoire et les faits.Que Louis XVI et Marie-Antoinette ne se soient pas révélés être des personnes capables d'affronter les tourments de la Révolution Française, cela paraît évident, qu'ils aient pu contribuer par leurs agissements à accentuer et attiser la colère du Peuple et servir les intérêts de leurs ennemis, c' est certain. Bien que l'on se situe du côté de l'analyse psychologique, j'ai cependant trouvé réductrice la présentation faite par l'auteur de cet événement politique  et notamment de ses causes.  Voilà les raisons de ma note.

Ma note : 5/10

Je partage assez l'avis de Fleya : J'ai moyennement apprécié cet biographie, non pas à cause du style, toujours aussi impeccable de Zweig, mais à cause de ses partis pris, voire de ses jugements.

Ma note : 11/20

J'ai lu ce livre dans le cadre de mon Challenge Partage-Lecture 2014/2015.
Et je ne le regrette pas....

Je l'ai terminé depuis 3 jours et il ne me quitte pas, pourtant j'ai lu autre chose depuis.
Quand un livre ne me quitte pas ainsi, c'est un coup de cœur.

J'ai beaucoup aimé la première partie de ce livre, la jeune Marie Antoinette dont le destin est scellé dès 11 ans, elle sera mariée à un roi ou le dauphin de France afin d'assurer la paix entre les Bourbons et les Habsbourgeois.

Sa Mère la grande Marie-Thérèse n'aura de cesse de concrétiser ce mariage, et elle réussira lors des 16 ans de sa fille (soit disant préférée), sachant pertinemment qu'elle signe son malheur car elle sait qui est le dauphin et elle connait sa fille qui n'a pas été élevée pour être Reine, et surtout pas Reine de France ou l'étiquette est la plus dure des cours européennes. De plus elle a de funestes pressentiments qui en général ne la trompe pas.

Mais la raison d'état l'emporte et Marie Thérèse, impératrice impitoyable, fait passer son royaume avant l'amour pour son enfant.

Personnellement j'ai eu pitié de cette  enfant mariée à un benêt incapable et momentanément impuissant, dont tout le monde se gausse, j'ai eu pitié pour sa signature enfantine avec tache d'encre! pour sceller une union de cette importance, confrontée à cette étiquette stupide qui l'oblige à se déshabiller pour ne plus rien avoir d'Autrichien sur elle, de perdre ainsi en quelques heures sa famille, ses amis, sa personnalité, sa langue...

Tout l'oppose à son époux:

"Marie-Antoinette et Louis XVI sont vraiment à tous les points de vue un modèle d’antithèse. Il est lourd, elle est légère, il est maladroit, elle est souple, il est terne, elle est pétillante, il est apathique, elle est enthousiaste. Et dans le domaine moral : il est indécis, elle est spontanée, il pèse lentement ses réponses, elle lance un « oui » ou un « non » rapide, il est d'une piété rigide, elle est éperdument mondaine, il est humble et modeste, elle est coquette et orgueilleuse, il est méthodique, elle est inconstante, il est économe, elle est dissipatrice, il est trop sérieux, elle est infiniment enjouée, il est calme et profond comme un courant sous-marin elle est toute écume et surface miroitante." etc.....

Personne ne lui a appris à aller au devant du peuple, un peuple prêt à l'aimer si elle était sortie de Versailles, mais elle n'a pas su intuitivement devenir reine, elle ne verra même jamais les rivages de France, son nouveau pays, le peuple ruiné par les deux précédents rois le lui feront payer très cher.

Ce livre est finement écrit, analysé et l'affaire du collier très embrouillé dans d'autres parutions sur Marie-Antoinette est très bien expliqué.

Lorsque les nuages s’amoncellent, c'est à dire  lorsqu'elle va s'en rendre compte, elle va changer mais il est trop tard.....Le mal est profond, le mal est exploité.

J'ai moins apprécié la deuxième partie parce que peut-être trop scolaire et également par trop de répétitions, mais l'amour que porte Zweig à sa reine est toujours là jusqu'à la dernière ligne.

Il faut également reconnaitre que l'auteur a pu bénéficier d'archives que personne n'avait pu lire avant lui.

Malgré la lourdeur de certaines répétitions je donne 9,5/10

Merci Step. Beau résumé de ton appréciation.

Merci pour cette belle critique Step

Merci d'être passés me lire Kély et Moulin

Jolie critique Step! Comme Zweig, tu sembles t'être prise d'affection pour Marie-Antoinette on dirait

Fleya a écrit:Jolie critique Step!  Comme Zweig, tu sembles t'être prise d'affection pour Marie-Antoinette on dirait

Bien vu Fleya, j'avais lu tout autre chose sur elle, c'est Zweig qui me l'a rendue aimable! Il faudrait que je lise d'autres écrits pour ne pas être partiale.

Des avis partagés ... vous m'avez donné envie de le lire pour me faire ma propre opinion

Lu également dans le cadre partage challenge lecture 2014/2015. J'ai d'abord été par l'épaisseur du livre  puis je me suis attachée à cette jeune enfant, femme enfant et femme au destin tragique et historique.

Step pour ton avis auquel j'adhère