[Simon, Claude] L'acacia
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[Simon, Claude] L'acacia
Titre : L'acacia
Auteur : Claude Simon
Éditeur : Les éditions de minuit
1989
384 pages
ISBN : 2707312967
Auteur : Claude Simon
Éditeur : Les éditions de minuit
1989
384 pages
ISBN : 2707312967
Dans le cadre du challenge des Nobel 2011 dans la catégorie "pétaradant" - 1er livre
L'auteur
Claude Simon est un auteur français (1913 - 2005) qui a reçu le Nobel de littérature en 1985, il est classé dans la "mouvance" du nouveau roman. Comme je n'avais jamais entendu son nom, j'ai trouvé que le challenge des Nobel était la bonne occasion pour combler "cette lacune".
Tentative de résumé
J'ai choisi ce titre un peu au hasard parce que c'était l'un des rares à avoir un résumé dans la base de données de prêt de ma médiathèque : "Un acacia centenaire se dresse dans le jardin d'une vieille demeure du Midi. C'est dans cette maison qu'à la suite d'une bataille perdue un ancêtre s'est jadis suicidé...".
A la lecture, je me suis aperçue que ce n'était pas vraiment un résumé puisque l'acacia mentionné et qui donne son titre au livre apparaît à la page 384, 10 lignes avant la fin ... quant à l'ancêtre, son souvenir hante effectivement la maison mais son histoire est accessoire.
En fait, le livre entremêle 2 histoires, celle d'un père et de son fils, le 1er dont la vie s'arrête le 27 août 1914 sur un champ de bataille, laissant une jeune veuve et un petit garçon, ce petit garçon se retrouvant lui même adulte dans une France en guerre en 1940.
En lisant la biographie de l'auteur, on découvre que ce livre s'inspire des évènements de sa propre vie.
Mon avis
On passe de l'une à l'autre des histoires au fil des chapitres, on se perd dans des phrases faisant parfois plus d'une page et des chapitres pouvant faire 50 pages sans un seul saut de ligne qui pourrait permettre au lecteur de faire une petite pause ...
Au départ, j'ai trouvé que l'errance des personnages était bien rendue par ces phases très longues, sans pause et je me laissais porter par les mots. Mais je dois avouer qu'au milieu du livre, j'ai commencé à me lasser et je me suis fait violence pour aller jusqu'au bout.
En résumé, une lecture sans grand intérêt pour moi si ce n'est le fait d'avoir cherché à en savoir plus sur cet auteur, d'ailleurs je n'exclus pas de tenter un autre livre, pour voir ...
Mon vote : après avoir longuement hésité entre "Moyennement apprécié" et "Pas du tout apprécié", je vais pencher pour le "moyennement" car le début ne m'a pas déplu et parce que je pense que c'est un livre dont je me souviendrai ...
Et comme je suppose que je ne vous ai pas donné envie d'ouvrir un livre de Claude Simon, je vous offre une phrase choisie presque au hasard (p251), juste pour vous montrer le style de son écriture.
"Il avait encore plu pendant la nuit : maintenant il bruinait seulement ou plutôt, en suspens dans l'air frais du matin, s'affalait un voile de minuscules gouttelettes qui ne mouillaient même pas, entretenaient seulement le vernis des feuillages, se déposaient en une poudre grise, comme d'impalpables gouttes de mercure, sur le drap des uniformes - et des bouches des sous-officiers, puis du maréchal des logis de jour, puis du capitaine lorsqu'il parla, s'échappait à chaque fois un faible brouillard, même pas de la consistance d'une bouffée de cigarette, se dissolvant aussitôt, comme si le bref échange des formules réglementaires se déroulait dans une sorte d'aquarium où les bouches des poissons s'ouvrent et se referment sans bruit, laissant parfois échapper d'argentins chapelets de bulles, sans plus de réalité et de signification que n'importe quel rituel réglé une fois pour toutes et dont aucun des acteurs n'attendait quoi que ce fût sinon que l'une après l'autre les bouches s'ouvrent pour laisser échapper de petits nuages de buée aussitôt évanouis ; le capitaine remerciant le maréchal des logis de jour en portant la main à son bonnet de police mais le maréchal des logis étant sous les armes ne salua pas, exécuta simplement un quart de tour, avança de trois pas, exécuta un second quart de tour, vint se placer sur la droite du capitaine et à sa hauteur, puis, après un demi-tour complet, s'immobilisa, figé, les talons joints, la coquille astiquée du sabre étincelant toujours au creux se son coude, demeurant ainsi même après que la voix du capitaine eut articulé les deux syllabes du mot "Repos", un confus relâchement se produisant alors sur les trois cotés du carré, puis les cavaliers de nouveau immobiles tandis qu'il (le capitaine) se raclait la gorge, son visage couperosé, charnu et sanguin s'empourprant seulement un peu plus lorsqu'il commença à parler, sa voix s'élevant alors avec netteté dans le silence, poussant devant elle, à chaque articulation de voyelles, de diphtongues ou de consonnes les petits nuages de vapeur aussitôt dissous, de sorte qu'il semblait aux cavaliers que ce qu'ils pouvaient entendre maintenant (c'est à dire simplement que la guerre était commencée) n'avait pas plus de signification et de réalité concrète qu'un peu plus tôt l'échange des formules réglementaires entre le capitaine et le maréchal des logis de jour, clôturé par l'inévitable cliquetis d'éperons."
L'auteur
Claude Simon est un auteur français (1913 - 2005) qui a reçu le Nobel de littérature en 1985, il est classé dans la "mouvance" du nouveau roman. Comme je n'avais jamais entendu son nom, j'ai trouvé que le challenge des Nobel était la bonne occasion pour combler "cette lacune".
Tentative de résumé
J'ai choisi ce titre un peu au hasard parce que c'était l'un des rares à avoir un résumé dans la base de données de prêt de ma médiathèque : "Un acacia centenaire se dresse dans le jardin d'une vieille demeure du Midi. C'est dans cette maison qu'à la suite d'une bataille perdue un ancêtre s'est jadis suicidé...".
A la lecture, je me suis aperçue que ce n'était pas vraiment un résumé puisque l'acacia mentionné et qui donne son titre au livre apparaît à la page 384, 10 lignes avant la fin ... quant à l'ancêtre, son souvenir hante effectivement la maison mais son histoire est accessoire.
En fait, le livre entremêle 2 histoires, celle d'un père et de son fils, le 1er dont la vie s'arrête le 27 août 1914 sur un champ de bataille, laissant une jeune veuve et un petit garçon, ce petit garçon se retrouvant lui même adulte dans une France en guerre en 1940.
En lisant la biographie de l'auteur, on découvre que ce livre s'inspire des évènements de sa propre vie.
Mon avis
On passe de l'une à l'autre des histoires au fil des chapitres, on se perd dans des phrases faisant parfois plus d'une page et des chapitres pouvant faire 50 pages sans un seul saut de ligne qui pourrait permettre au lecteur de faire une petite pause ...
Au départ, j'ai trouvé que l'errance des personnages était bien rendue par ces phases très longues, sans pause et je me laissais porter par les mots. Mais je dois avouer qu'au milieu du livre, j'ai commencé à me lasser et je me suis fait violence pour aller jusqu'au bout.
En résumé, une lecture sans grand intérêt pour moi si ce n'est le fait d'avoir cherché à en savoir plus sur cet auteur, d'ailleurs je n'exclus pas de tenter un autre livre, pour voir ...
Mon vote : après avoir longuement hésité entre "Moyennement apprécié" et "Pas du tout apprécié", je vais pencher pour le "moyennement" car le début ne m'a pas déplu et parce que je pense que c'est un livre dont je me souviendrai ...
Et comme je suppose que je ne vous ai pas donné envie d'ouvrir un livre de Claude Simon, je vous offre une phrase choisie presque au hasard (p251), juste pour vous montrer le style de son écriture.
"Il avait encore plu pendant la nuit : maintenant il bruinait seulement ou plutôt, en suspens dans l'air frais du matin, s'affalait un voile de minuscules gouttelettes qui ne mouillaient même pas, entretenaient seulement le vernis des feuillages, se déposaient en une poudre grise, comme d'impalpables gouttes de mercure, sur le drap des uniformes - et des bouches des sous-officiers, puis du maréchal des logis de jour, puis du capitaine lorsqu'il parla, s'échappait à chaque fois un faible brouillard, même pas de la consistance d'une bouffée de cigarette, se dissolvant aussitôt, comme si le bref échange des formules réglementaires se déroulait dans une sorte d'aquarium où les bouches des poissons s'ouvrent et se referment sans bruit, laissant parfois échapper d'argentins chapelets de bulles, sans plus de réalité et de signification que n'importe quel rituel réglé une fois pour toutes et dont aucun des acteurs n'attendait quoi que ce fût sinon que l'une après l'autre les bouches s'ouvrent pour laisser échapper de petits nuages de buée aussitôt évanouis ; le capitaine remerciant le maréchal des logis de jour en portant la main à son bonnet de police mais le maréchal des logis étant sous les armes ne salua pas, exécuta simplement un quart de tour, avança de trois pas, exécuta un second quart de tour, vint se placer sur la droite du capitaine et à sa hauteur, puis, après un demi-tour complet, s'immobilisa, figé, les talons joints, la coquille astiquée du sabre étincelant toujours au creux se son coude, demeurant ainsi même après que la voix du capitaine eut articulé les deux syllabes du mot "Repos", un confus relâchement se produisant alors sur les trois cotés du carré, puis les cavaliers de nouveau immobiles tandis qu'il (le capitaine) se raclait la gorge, son visage couperosé, charnu et sanguin s'empourprant seulement un peu plus lorsqu'il commença à parler, sa voix s'élevant alors avec netteté dans le silence, poussant devant elle, à chaque articulation de voyelles, de diphtongues ou de consonnes les petits nuages de vapeur aussitôt dissous, de sorte qu'il semblait aux cavaliers que ce qu'ils pouvaient entendre maintenant (c'est à dire simplement que la guerre était commencée) n'avait pas plus de signification et de réalité concrète qu'un peu plus tôt l'échange des formules réglementaires entre le capitaine et le maréchal des logis de jour, clôturé par l'inévitable cliquetis d'éperons."
Invité- Invité
Re: [Simon, Claude] L'acacia
Et bien Odile, pour ton premier Nobel, tu n'a pas fait dans la dentelle.
Voilà une seule phrase qui ne m'incite guère à en lire une seconde.....
Merci de ta participation, et bonnes prochaines lectures
Voilà une seule phrase qui ne m'incite guère à en lire une seconde.....
Merci de ta participation, et bonnes prochaines lectures
Invité- Invité
Re: [Simon, Claude] L'acacia
Mon avis:
Ayant lu ce livre à sa sortie, je l'ai laissé bien en vue dans ma bibliothèque toutes ces dernières années, me disant que j'étais, sans doute, passée à côté de quelque chose et qu'il faudrait une relecture.
L'avis d'Odile me conforte dans l'idée qu'il peut encore attendre ... longtemps ...
Je me souviens d'un livre qui m'avait paru sans vie, sans tonalité, comme monocorde. J'avais l'impression que ce type d'écriture allait bien avec certaines situations évoquées mais pas du tout avec d'autres ...
Et cet acacia! Comme Odile, j'en attendais plus ....
Ayant lu ce livre à sa sortie, je l'ai laissé bien en vue dans ma bibliothèque toutes ces dernières années, me disant que j'étais, sans doute, passée à côté de quelque chose et qu'il faudrait une relecture.
L'avis d'Odile me conforte dans l'idée qu'il peut encore attendre ... longtemps ...
Je me souviens d'un livre qui m'avait paru sans vie, sans tonalité, comme monocorde. J'avais l'impression que ce type d'écriture allait bien avec certaines situations évoquées mais pas du tout avec d'autres ...
Et cet acacia! Comme Odile, j'en attendais plus ....
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