[Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
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[Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
Quatrième de couverture
Lors d’un voyage scolaire en Allemagne, un jeune professeur découvre au camp de concentration de Buchenwald la photographie d’un détenu dont la ressemblance avec son propre père le stupéfie et ne cesse de l’obséder. Ce prisonnier, David Wagner, est en fait son véritable grand-père. Peu à peu se met en place l’autre famille, la branche cachée, celle dont personne chez les Fabre n’évoque l’existence… Au cours de sa quête, le jeune homme comprend qu’en remontant à l’origine de la violence, c’est sa propre violence qu’on finit par rencontrer…
Ma critique
"c’est sa propre violence qu’on finit par rencontrer…". Cette dernière phrase sensée intriguer l'éventuel lecteur est quelque peu trompeuse, car ce n'est pas tant sa propre violence (qui n'a rien de plus terrible que la violence de n'importe lequel individu bipède derrière un volant) que les raisons de son angoisse sourde qui cherche une résilience de manière inconsciente dont-il s'agit. Et ce grand-père découvert au hasard d'un voyage scolaire va en devenir le déclencheur. Le hasard existe t-il ? A travers sa quête de vérité le jeune enseignant va découvrir, presque fasciné, comment un système bureaucratique a organisé la déportation et la condamnation à mort de millions d'individus ; mais aussi comment certains se sont servi de ce système pour jouir sans limite de leurs propres pulsions sadiques, en dehors de tout système. Certains seront même condamnés par le régime nazi lui-même, c'est dire l'absurdité de l'époque... Puis l'histoire familiale devient à la fois plus limpide et pourtant toujours trouble. Quel est le jeu que joue son "grand-père" de substitution, et quel secret cache son père ? Loin de ce qu'il croyait connaître, il va devoir revoir son jugement sur ce qu'il croyait établi...
Un bon roman, agréablement écrit, malgré quelques digressions superflues parfois. Ecrire sur l'horreur des camps est risqué, mais Fabrice Humbert s'en sort très bien.
8/10
Invité- Invité
Re: [Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
J'avais oublié, merci.
Mais pourquoi l'avoir conjugué au féminin ?
Mais pourquoi l'avoir conjugué au féminin ?
Invité- Invité
Re: [Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
Le thème m'interesse, la façon dont il est abordé m'intrigue et ta critique titille ma curiosité. , je le note.
Invité- Invité
Re: [Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
Je le note également, j'avais entendu parler de cet auteur lors de La grande librairie et son dernier roman me tentait déjà. Deux romans qui tentent signifie que l'on doit découvrir l'auteur .
Invité- Invité
Re: [Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
Ce livre est bien en vue sur mon étagère (une de mes trop nombreuses étagères chargées de livres) depuis plus d'un un an et demi, il va vraiment falloir que je m'y penches..
Re: [Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
Mon avis
Mon intérêt pour ce livre a fortement varié au fil des pages. J'ai trouvé le début plutôt original : les circonstances dans lesquelles le narrateur découvre l'homme sur la photo puis la quête de l'identité de cet homme et la recherche des liens avec sa famille m'ont intéressées.
Par contre, une fois l'homme identifié, j'ai failli arrêter ma lecture au milieu du livre quand le récit s'éternise sur sa vie à Buchenwald, simplement parce que je ne vois pas l'intérêt de décrire une N plus unième fois l'horreur des camps.
J'ai cependant poursuivi car ce livre m'avait été recommandé par une collègue et je voulais en avoir une vision globale : j'ai alors beaucoup apprécié les confidences du grand-père avec des phrases fortes telles que celle-ci que je cite de mémoire :
"il faut connaître la vérité non pas pour la ressasser mais pour mieux l'oublier"
ou encore lorsqu'il explique que :
"on ne pouvait pas juger l'Histoire après cinquante ans, que même les juges les mieux intentionnés étaient incapables de démêler exactement le rôle des différents acteurs à un époque où "les esprits n'étaient pas les mêmes"".
Je trouve ces propos, en particulier le dernier, très vrai, je ne comprends pas la "mode" ces derniers temps de livres sur le sujet des juifs durant la dernière guerre. Qu'est-ce que cela change à l'histoire passée et est-ce de nature à éviter que cela ne se reproduise ?
Mon intérêt pour ce livre a fortement varié au fil des pages. J'ai trouvé le début plutôt original : les circonstances dans lesquelles le narrateur découvre l'homme sur la photo puis la quête de l'identité de cet homme et la recherche des liens avec sa famille m'ont intéressées.
Par contre, une fois l'homme identifié, j'ai failli arrêter ma lecture au milieu du livre quand le récit s'éternise sur sa vie à Buchenwald, simplement parce que je ne vois pas l'intérêt de décrire une N plus unième fois l'horreur des camps.
J'ai cependant poursuivi car ce livre m'avait été recommandé par une collègue et je voulais en avoir une vision globale : j'ai alors beaucoup apprécié les confidences du grand-père avec des phrases fortes telles que celle-ci que je cite de mémoire :
"il faut connaître la vérité non pas pour la ressasser mais pour mieux l'oublier"
ou encore lorsqu'il explique que :
"on ne pouvait pas juger l'Histoire après cinquante ans, que même les juges les mieux intentionnés étaient incapables de démêler exactement le rôle des différents acteurs à un époque où "les esprits n'étaient pas les mêmes"".
Je trouve ces propos, en particulier le dernier, très vrai, je ne comprends pas la "mode" ces derniers temps de livres sur le sujet des juifs durant la dernière guerre. Qu'est-ce que cela change à l'histoire passée et est-ce de nature à éviter que cela ne se reproduise ?
Invité- Invité
Re: [Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
Odile,
On ne peut pas juger l'histoire après 50 ans, c'est vrai.
Mais on peut tenter de comprendre.
Et on peut continuer à être indigné.
Juste pour se souvenir que les nazis n'étaient pas des monstres sortis de nul part, mais des hommes, des voisins, des pères, fruit d'une époque de privation et d'humiliation.
C'est peut-être ainsi que l'on évitera d'autres tentations totalitaires.
Mais ce n'est qu'un avis.
On ne peut pas juger l'histoire après 50 ans, c'est vrai.
Mais on peut tenter de comprendre.
Et on peut continuer à être indigné.
Juste pour se souvenir que les nazis n'étaient pas des monstres sortis de nul part, mais des hommes, des voisins, des pères, fruit d'une époque de privation et d'humiliation.
C'est peut-être ainsi que l'on évitera d'autres tentations totalitaires.
Mais ce n'est qu'un avis.
Invité- Invité
Re: [Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
De mon point de vue, Odile, je ne pense pas, comme tu l'écris, qu'il s'agisse "d'une mode". Je n'ai pas lu ce livre ci en particulier, et je ne connais donc pas qu'elle est la part de réalité, et la part de fiction puisqu'il s'agit d'un roman.odile a écrit:Mon avis
Mon intérêt pour ce livre a fortement varié au fil des pages. J'ai trouvé le début plutôt original : les circonstances dans lesquelles le narrateur découvre l'homme sur la photo puis la quête de l'identité de cet homme et la recherche des liens avec sa famille m'ont intéressées.
Par contre, une fois l'homme identifié, j'ai failli arrêter ma lecture au milieu du livre quand le récit s'éternise sur sa vie à Buchenwald, simplement parce que je ne vois pas l'intérêt de décrire une N plus unième fois l'horreur des camps.
J'ai cependant poursuivi car ce livre m'avait été recommandé par une collègue et je voulais en avoir une vision globale : j'ai alors beaucoup apprécié les confidences du grand-père avec des phrases fortes telles que celle-ci que je cite de mémoire :
"il faut connaître la vérité non pas pour la ressasser mais pour mieux l'oublier"
ou encore lorsqu'il explique que :
"on ne pouvait pas juger l'Histoire après cinquante ans, que même les juges les mieux intentionnés étaient incapables de démêler exactement le rôle des différents acteurs à un époque où "les esprits n'étaient pas les mêmes"".
Je trouve ces propos, en particulier le dernier, très vrai, je ne comprends pas la "mode" ces derniers temps de livres sur le sujet des juifs durant la dernière guerre. Qu'est-ce que cela change à l'histoire passée et est-ce de nature à éviter que cela ne se reproduise ?
Certains rescapés ont, de leur propre aveu, "essayé" d'oublier, d'autres au contraire ont tout mis en oeuvre pour que l'oubli n'existe pas. Il ne s'agit pas de juger l'Histoire, mais plutôt de porter un regard attentif sur le fait que des millions d'hommes, de femmes, d'enfants ont, de manière arbitraire, à cette période là, rencontré le MAL ABSOLU. Et, comme le souligne Marsiho, essayer d'en connaitre les causes et les mécanismes qui ont rendu possible cette "industrie" du meurtre en masse, nous permet de rester vigilants et pro-actifs afin que cela n'arrive plus jamais.
Invité- Invité
Re: [Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
j'ai bien aimé la 1ere partie ou le jeune professeur enquête sur ce jeune détenu.En enquêtant,il découvre la vie des camps de concentrations et la vérité.Par contre,la 2nde partie,moins aimé,trop de détails de la violence en France à notre époque,aucun rapport avec l'histoire et trop de détails sur sa vie en Allemagne.
Note:6/10
Note:6/10
angele13127- Grand sage du forum
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Re: [Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
j'ai vraiment aimé ce livre
la quête d'identité au détour d'un banal voyage qui va changer à jamais la vie du narrateur, le regard qu'il porte sur les choses va se nuancer, les limites qu'il croyaient définies bougent... et tout cela au travers de l'horreur absolue, qu'il ressort de l'oubli où tout un chacun l'avait enterré... croyait-on
j'aime ce roman-docu-fiction où le narrateur s'interroge lui-même et se donne les réponses, voire plusieurs réponses possibles, ce qui nous permet de nous identifier ou d'en trouver d'autres...
et la bouillonnement intérieur qui l'habite n'est que la réponse au silence de son père.
la quête d'identité au détour d'un banal voyage qui va changer à jamais la vie du narrateur, le regard qu'il porte sur les choses va se nuancer, les limites qu'il croyaient définies bougent... et tout cela au travers de l'horreur absolue, qu'il ressort de l'oubli où tout un chacun l'avait enterré... croyait-on
j'aime ce roman-docu-fiction où le narrateur s'interroge lui-même et se donne les réponses, voire plusieurs réponses possibles, ce qui nous permet de nous identifier ou d'en trouver d'autres...
et la bouillonnement intérieur qui l'habite n'est que la réponse au silence de son père.
fred7469- Membre assidu
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Date d'inscription : 31/01/2012
Re: [Humbert, Fabrice] L'origine de la violence
Pourquoi un énième livre sur les camps ? L'explication donnée par le narrateur (et l'auteur qui se cache derrière lui sans doute) est que nous n'avons pas encore fini de nous débattre dans les conséquences de cette violence passée. Il reste en nous, enfants et petits-enfants des acteurs et victimes de la seconde guerre mondiale, des nœuds que l'enquête et l'écriture peuvent contribuer à démêler. Pour nous apaiser, afin de construire et transmettre le monde serein, débarrassé de haine, que tous ont promis suite aux atrocités de la guerre.
La thèse se défend. Le livre est par ailleurs plutôt bien écrit. On s'identifie à ce professeur sur la trace de ses origines. Je crois cependant que j'ai trouvé le tout un peu classique, scolaire presque. D'un point de vue littéraire, j'avais préféré le Kinderzimmer de Valentine Goby, qui m'avait aussi beaucoup plus émue.
La thèse se défend. Le livre est par ailleurs plutôt bien écrit. On s'identifie à ce professeur sur la trace de ses origines. Je crois cependant que j'ai trouvé le tout un peu classique, scolaire presque. D'un point de vue littéraire, j'avais préféré le Kinderzimmer de Valentine Goby, qui m'avait aussi beaucoup plus émue.
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