[Collectif] Le certif - Annales du certificat d'études primaires - Session 1959
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[Collectif] Le certif - Annales du certificat d'études primaires - Session 1959
Genre : Histoire
Editions : Les quatre chemins
ISBN : 2-84784-178-7
128 pages
Quatrième de couverture :
« Toute la famille est réunie autour de la TSF, cette merveilleuse invention. Racontez la scène. » « Pourquoi doit-on se laver les dents ? » « Que se passe-t-il si l’on met la viande du pot au feu à l’eau froide ? »
Ce sont ces sujets de rédaction ou de sciences que l’on proposait aux candidats au Certificat d’études primaires, le fameux certif, il y a cinquante ans.
La lecture étonnante et pleine de charme de ces annales nous renseigne d’abord sur l’école. Une école républicaine, attentive aux différences entre ses élèves. On ne pose pas les mêmes questions aux enfants d’Algérie et de Paris, aux garçons urbains et aux filles rurales. Une école dont la mission est claire : permettre à ceux qui sortiront de l’école d’entrer dans la vie active : les garçons auront un métier et les filles seront de bonnes mères qui sauront « tenir » une maison. Cela suppose de solides connaissances en Français et en calcul bien sûr, mais aussi en sciences, en histoire et géographie.
Mais c’est aussi à la découverte d’une France encore coloniale et essentiellement rurale que nous emmènent ces sujets. Une France d’avant l’Europe, les autoroutes et le TGV, d’avant la télévision, la consommation de masse et la libération des moeurs. Une France d’un autre temps, d’un autre monde. La France d’il y a seulement 50 ans.
Dans une présentation passionnante, Patrick Cabanel, spécialiste de l’école primaire, professeur d’histoire à l’université de Toulouse-Le Mirail, replace le Certificat d’étude dans son contexte et explique pourquoi ce « monument » de l’école républicaine a disparu.
Pour situer au mieux le Certificat d'études dans son contexte, figurent en fin d'ouvrages quelques statistiques ainsi que 8 cartes murales d'époque, reproduites en couleur.
Mon avis : Ce sont ces sujets de rédaction ou de sciences que l’on proposait aux candidats au Certificat d’études primaires, le fameux certif, il y a cinquante ans.
La lecture étonnante et pleine de charme de ces annales nous renseigne d’abord sur l’école. Une école républicaine, attentive aux différences entre ses élèves. On ne pose pas les mêmes questions aux enfants d’Algérie et de Paris, aux garçons urbains et aux filles rurales. Une école dont la mission est claire : permettre à ceux qui sortiront de l’école d’entrer dans la vie active : les garçons auront un métier et les filles seront de bonnes mères qui sauront « tenir » une maison. Cela suppose de solides connaissances en Français et en calcul bien sûr, mais aussi en sciences, en histoire et géographie.
Mais c’est aussi à la découverte d’une France encore coloniale et essentiellement rurale que nous emmènent ces sujets. Une France d’avant l’Europe, les autoroutes et le TGV, d’avant la télévision, la consommation de masse et la libération des moeurs. Une France d’un autre temps, d’un autre monde. La France d’il y a seulement 50 ans.
Dans une présentation passionnante, Patrick Cabanel, spécialiste de l’école primaire, professeur d’histoire à l’université de Toulouse-Le Mirail, replace le Certificat d’étude dans son contexte et explique pourquoi ce « monument » de l’école républicaine a disparu.
Pour situer au mieux le Certificat d'études dans son contexte, figurent en fin d'ouvrages quelques statistiques ainsi que 8 cartes murales d'époque, reproduites en couleur.
Plus que de simples annales, ce petit ouvrage est une véritable fenêtre ouverte sur le passé.
Textes de dictée et sujets de rédaction valorisent l’écolier travailleur, occupé à de saines activités de plein air, honnête et obéissant - à ses parents, mais surtout aux valeurs de la République.
Les exercices de calcul mental sont solidement ancrés dans le réel : on n’achète pas seulement des gommes et des crayons, mais de la pierre concassée et du goudron pour refaire une route, une maison à retaper pour la louer ensuite, le tout avec de subtiles (?) allusions aux bienfaits de l’épargne et des placements en banque.
Sujets d’histoire et de géographie comptent davantage sur le « par-coeur » que sur la réflexion : placer des villes, situer des personnages historiques, dater des découvertes, mais j’ai été surprise par leur pertinence. Je m’attendais par exemple à des questions sur les chefs-lieux et autres sous-divisions françaises énigmatiques, et à des dissertations sur « Nos ancêtres les Gaulois... ». Or les sujets font la part belle aux ressources et à l’histoire locale, ainsi qu’aux pays étrangers (en tête : les Etats-Unis, la Chine, l’URSS, l’Afrique).
Les questions de science peuvent paraître naïves (« D’où vient le vent ? », « Comment soigner une plaie ? Une fracture ? ») mais certaines sont franchement pointues (personnellement, je ne suis pas parfaitement claire sur le principe de fonctionnement d'un baromètre, la façon de graduer un thermomètre à mercure, la vue en coupe d’une fleur de pois, pourtant j’ai fait des études scientifiques...) et elles sont, une fois encore, ancrées dans le réel : méfaits de l’alcoolisme, comment garder des dents saines, comment préserver sa digestion, comment tenir une maison propre... Certains adultes de ma connaissance auraient gagné à revoir certains de ces principes de base .
Bien sûr, la ségrégation entre « questions pour les filles » et « questions pour les garçons », peut faire bondir : aux filles les soins du bébé, la cuisine, le repassage et la lessive, aux garçons le jardinage, les croquis de chauffage central, l’entretien des outils... Mais je l’ai perçu comme le témoin d’une autre époque et cela m’a plus amusée qu’agacée.
Pour ne rien gâcher, la préface de Patrick Cabanel donne au lecteur des indications très utiles pour mieux appréhender le contexte social de l’époque.
Une lecture distrayante et instructive.
Ma note : 6/10Textes de dictée et sujets de rédaction valorisent l’écolier travailleur, occupé à de saines activités de plein air, honnête et obéissant - à ses parents, mais surtout aux valeurs de la République.
Les exercices de calcul mental sont solidement ancrés dans le réel : on n’achète pas seulement des gommes et des crayons, mais de la pierre concassée et du goudron pour refaire une route, une maison à retaper pour la louer ensuite, le tout avec de subtiles (?) allusions aux bienfaits de l’épargne et des placements en banque.
Sujets d’histoire et de géographie comptent davantage sur le « par-coeur » que sur la réflexion : placer des villes, situer des personnages historiques, dater des découvertes, mais j’ai été surprise par leur pertinence. Je m’attendais par exemple à des questions sur les chefs-lieux et autres sous-divisions françaises énigmatiques, et à des dissertations sur « Nos ancêtres les Gaulois... ». Or les sujets font la part belle aux ressources et à l’histoire locale, ainsi qu’aux pays étrangers (en tête : les Etats-Unis, la Chine, l’URSS, l’Afrique).
Les questions de science peuvent paraître naïves (« D’où vient le vent ? », « Comment soigner une plaie ? Une fracture ? ») mais certaines sont franchement pointues (personnellement, je ne suis pas parfaitement claire sur le principe de fonctionnement d'un baromètre, la façon de graduer un thermomètre à mercure, la vue en coupe d’une fleur de pois, pourtant j’ai fait des études scientifiques...) et elles sont, une fois encore, ancrées dans le réel : méfaits de l’alcoolisme, comment garder des dents saines, comment préserver sa digestion, comment tenir une maison propre... Certains adultes de ma connaissance auraient gagné à revoir certains de ces principes de base .
Bien sûr, la ségrégation entre « questions pour les filles » et « questions pour les garçons », peut faire bondir : aux filles les soins du bébé, la cuisine, le repassage et la lessive, aux garçons le jardinage, les croquis de chauffage central, l’entretien des outils... Mais je l’ai perçu comme le témoin d’une autre époque et cela m’a plus amusée qu’agacée.
Pour ne rien gâcher, la préface de Patrick Cabanel donne au lecteur des indications très utiles pour mieux appréhender le contexte social de l’époque.
Une lecture distrayante et instructive.
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