[Harris, Joanne] L'Eté des saltimbanques
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Votre avis sur L'Eté des saltimbanques ?
[Harris, Joanne] L'Eté des saltimbanques
Traduit de l’anglais par Jeannette Short-Payen
Editeur : Quai Voltaire
Nombre de pages : 382
Code ISBN : 2-7103-2678-7
Quatrième de couverture :
En ce début de XVIIè siècle, les bûchers des procès en sorcellerie, des tentatives de régicides et des guerres de religion embrasent la France. Actrice, danseuse, acrobate, Juliette, dépositaire d’un trop lourd secret, doit dire adieu à la troupe avec laquelle elle a couru les routes et les places. Elle trouve refuge à l’abbaye de Sainte-Marie-de-la-Mer, en Vendée. Enceinte, elle y donnera naissance à la petite Fleur. Ayant pris le voile, elle y deviendra sœur Auguste.
Mais réussit-on jamais à fuir son passé ? A la mort de la mère abbesse, est nommée une nouvelle prieure, âgée de douze ans, que manipule le père Colombin. Un inconnu pour tous. Sauf pour Juliette (…).
(J’arrête là la quatrième de couverture, de peur de trop en dire et pour mieux ménager le suspense…).
Mon avis :
Le récit est découpé en quatre parties : Juliette, Le Merle, Isabelle (la nouvelle abbesse) et Perette. Dans la première, Juliette est la narratrice. Le Merle commence la seconde et là, panique : on retrouve la voix de Juliette dans cette seconde partie. Du coup, j’ai été surprise car pour couronner le tout, le personnage qui raconte l’histoire n’est jamais annoncé. On le devine en lisant les premières lignes. Du coup, je n’ai pas compris ce découpage en quatre parties car la narratrice principale reste Juliette, avec quelques interventions de Le Merle mais nous n’écoutons jamais la version des deux autres et leur rôle dans l’histoire reste mineure (Isabelle et Perette). Voilà pour le petit bémol qui m’a quelquefois gênée : je ne savais plus qui parlait…
Pour le reste, je n’ai eu aucun souci à entrer dans l’histoire : Juliette raconte sa vie avant son entrée à l’abbaye, lorsqu’elle était sur la route avec la troupe de comédiens menée par Le Merle. Ce dernier personnage est d’ailleurs très bien dépeint, une vraie réussite. C’est un filou, sans foi ni loi qui n’a aucun scrupule et aucune attache. Il n’est pas fiable et Juliette l’apprendra à ses dépens… Mais pourtant, il m’a fascinée et je l’ai même admiré car c’est aussi un meneur charismatique, manipulateur, certes mais on n’arrive pas à lui en vouloir. Il est animé par un esprit de vengeance et est prêt à tout pour arriver à ses fins, quitte à faire souffrir de pauvres innocents. Mais, que vient-il faire à l’abbaye ? Que cherche-t-il ? Une fois arrivé, il va corrompre les âmes de ses ouailles avec un génie naturel ! Juliette va tout faire pour déjouer ses sombres desseins, tiraillée entre son amour et son ressenti pour lui et prise au piège par ce talentueux maître chanteur ! Les pages défilent à tout allure : j’avais envie de savoir ce qu’il cachait et surtout comment tout cela allait finir. Je ne dirai pas que l’action est trépidante mais l’auteur sait tout de même tenir son lecteur en haleine, par ses personnages tellement bien représentés qu’ils en deviennent presque vivants ! Toutes les pièces du puzzle se mettent en place progressivement, pour finir en apothéose. Je ne saurais trop vous conseiller de le lire. J’ai moi-même beaucoup aimé.
Merci au forum pour cette lecture commune. De Joanne Harris, je ne connaissais que Chocolat pour son adaptation cinématographique (que je n’ai jamais vue d’ailleurs). Ce fut donc une totale découverte qui m’a donnée envie d’en lire plus !
Invité- Invité
Re: [Harris, Joanne] L'Eté des saltimbanques
Merci pour cette critique .
J'ai l'impression que Joanne Harris écrit des romans totalement différents les uns des autres, au vu des critiques publiées.
J'ai l'impression que Joanne Harris écrit des romans totalement différents les uns des autres, au vu des critiques publiées.
Invité- Invité
Re: [Harris, Joanne] L'Eté des saltimbanques
pour ta critique qui donne envie. La couverture me plait moins...
Invité- Invité
Re: [Harris, Joanne] L'Eté des saltimbanques
Merci pour ta critique Alexielle.
Les romans historiques ne sont pas mon genre littéraire de prédiclection.
Les romans historiques ne sont pas mon genre littéraire de prédiclection.
Sharon- Modérateur
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Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Harris, Joanne] L'Eté des saltimbanques
Sharon a écrit:Merci pour ta critique Alexielle.
Les romans historiques ne sont pas mon genre littéraire de prédiclection.
Je ne le classerais pas dans les romans historiques, Sharon : c'est vrai qu'on est au 17è siècle mais l'auteur ne s'étale pas plus que ça sur le contexte. Ce sont surtout les personnages et leurs interactions qui sont mis en avant.
Invité- Invité
Re: [Harris, Joanne] L'Eté des saltimbanques
Une fois de plus, j’ai découvert grâce au forum un auteur que je ne connaissais pas, et une œuvre que je n’aurais probablement jamais lue sans ce petit coup de pouce. Cela aurait été dommage, car il est réellement excellent.
Le style est à la fois soigné et vivant, avec des expressions et des tournures très recherchées, mais allégées par un rythme soutenu et des images évocatrices, aussi bien dans les descriptions des lieux, des objets, que des personnages. Le récit est entièrement bâti sur les deux récits croisés, à la première personne, de Juliette et de Guy Le Merle, ce qui m’a parfois déroutée. En effet, le style reste le même d’une confession à l’autre et le petit signe (cœur ou pique, amusant clin d'œil aux personnalités des intéressés) indiquant la transition m’a échappé plus d’une fois, m’imposant quelques retours en arrière.
Cette structure de récit, qui nous fait entrer dans les pensées les plus secrètes, honorables ou non, des deux principaux protagonistes, a le mérite de nous les rendre très réels et très attachants. A l’inverse, les personnages satellites - les sœurs, l’évêque d’Evreux, Mère Isabelle - ne sont décrits que de façon superficielle. C’est d’ailleurs cette différence de traitement qui fait la force du récit, car elle le recentre sur la relation ambiguë qui unit Juliette et Le Merle, véritable cœur du roman.
Entre désirs de revanche et de reconnaissance, tendresse et méfiance, égoïsme et fidélité, les deux amants, trop semblables pour cohabiter sans heurt, vont se retrouver puis s’affronter. Lequel va l’emporter ? Le Merle, égoïste et calculateur, mais attendrissant dans sa recherche frénétique de reconnaissance ? Ou la farouche Juliette, dont la droiture pourrait être une arme autant qu’un handicap ?
Ne comptez pas sur moi pour vous le révéler. En revanche, je vous encourage vivement à le découvrir par vous-même, vous ne devriez pas le regretter.
Un petit coup de cœur
Ma note : 8/10Le style est à la fois soigné et vivant, avec des expressions et des tournures très recherchées, mais allégées par un rythme soutenu et des images évocatrices, aussi bien dans les descriptions des lieux, des objets, que des personnages. Le récit est entièrement bâti sur les deux récits croisés, à la première personne, de Juliette et de Guy Le Merle, ce qui m’a parfois déroutée. En effet, le style reste le même d’une confession à l’autre et le petit signe (cœur ou pique, amusant clin d'œil aux personnalités des intéressés) indiquant la transition m’a échappé plus d’une fois, m’imposant quelques retours en arrière.
Cette structure de récit, qui nous fait entrer dans les pensées les plus secrètes, honorables ou non, des deux principaux protagonistes, a le mérite de nous les rendre très réels et très attachants. A l’inverse, les personnages satellites - les sœurs, l’évêque d’Evreux, Mère Isabelle - ne sont décrits que de façon superficielle. C’est d’ailleurs cette différence de traitement qui fait la force du récit, car elle le recentre sur la relation ambiguë qui unit Juliette et Le Merle, véritable cœur du roman.
Entre désirs de revanche et de reconnaissance, tendresse et méfiance, égoïsme et fidélité, les deux amants, trop semblables pour cohabiter sans heurt, vont se retrouver puis s’affronter. Lequel va l’emporter ? Le Merle, égoïste et calculateur, mais attendrissant dans sa recherche frénétique de reconnaissance ? Ou la farouche Juliette, dont la droiture pourrait être une arme autant qu’un handicap ?
Ne comptez pas sur moi pour vous le révéler. En revanche, je vous encourage vivement à le découvrir par vous-même, vous ne devriez pas le regretter.
Un petit coup de cœur
Invité- Invité
Re: [Harris, Joanne] L'Eté des saltimbanques
Saphyr a écrit:le petit signe (cœur ou pique, amusant clin d'œil aux personnalités des intéressés) indiquant la transition m’a échappé plus d’une fois, m’imposant quelques retours en arrière.
Alors là! Tu m'apprends quelque chose : je n'avais même pas fait attention alors que ça m'aurait été bien utile parfois!!!!!!!!
Invité- Invité
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