[Cusk, Rachel] Arlington Park
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[Cusk, Rachel] Arlington Park
Broché: 291 pages
Éditeur : Éditions de l'Olivier (23 août 2007)
Collection : OLIV. LIT.ET
Quatrième de couverture :
Les femmes d’Arlington Park – une banlieue résidentielle en Angleterre – ont tout pour être heureuses. En apparence.
Car il n’en est rien. Derrière ces vies tirées au cordeau, frustrations, jalousies, déceptions règnent sans partage.
Juliet Randall, Maisie Carrington, Amanda Clapp, Solly Keir-Leigh : chacune a le sentiment d’être passée à côté de sa vie. Chacune tente de se révolter, de résister à la banalité, au passage du temps qui émousse le désir, fane la beauté et affaiblit les êtres.
Fille spirituelle de Virginia Woolf et de Nathalie Sarraute, Rachel Cusk raconte vingt-quatre heures de la vie de ces femmes. On entre dans leur cuisine, on les suit au supermarché, dans une cabine d’essayage. On pénètre aussi dans leur conscience et leurs pensées.
Arlington Park dynamite les clichés sur la famille, le couple, la maternité, avec une lucidité dévastatrice. C’est un champ de bataille que Rachel Cusk nous montre, un monde « barbare jusqu’à la moelle ».
Mon avis :
J'ai découvert Arlington Park par hasard à la bibliothèque. Je n'avais jamais entendu parler de Rachel Cusk mais à lire la quatrième de couv', je me suis dit "Chouette ça a l'air sympa! Une bonne lecture détente devant moi". De plus je suis assez friande de littérature anglaise.
L'Éditeur nous dit que l'on suit les héroïnes banlieusardes au supermarché ou dans des cabines d'essayage. Et c'est tout à fait ça! On a même l'honneur de les suivre chez le boucher et elles nous dévoilent leurs pensées. On est d'accord qu'aller à la boucherie, il y a mieux comme activité non? La petite vieille devant nous cherche sa monnaie pendant trois plombes, on échange deux blagues avec la caissière, et on rentre vite chez soi.
Et bien dites vous que dans Arlington Park, c'est pareil... en PIRE! Parce que les femmes que nous dépeint cette brave Rachel n'échangent même pas deux blagues avec la caissière, elles n'ont aucun humour!
Leurs réflexions sont insipides et centrées sur elles. Et Machine n'aime que son mari la touche du coup elle se coupe les cheveux. Et Truc découvre avec effroi que le petit de Untelle a dessiné au feutre indélébile sur son beau canapé blanc. J'ai tenu bon jusqu'à la moitié du bouquin, éternelle optimiste que je suis, je pensais que Mrs Cusk allait me démontrer quelque chose, qu'elle avait un message à passer... Que nenni, ou alors je le cherche encore! Et j'ai failli mourir d'ennui mais ouf, j'ai survécu grâce aux petits bras que me tendaient les merveilles installées sagement sur ma pile de bouquins.
Alors mes amis partageurs un petit conseil : Courage, fuyez Arlington Park!!!"
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
ça y est, je suis déjà loin, !
Merci du conseil Velouria.
B
Merci du conseil Velouria.
B
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
d'ailleurs je crois que je n'ai jamais été à proximité: ce livre ne parlait pas à sa parution, et il n'a jamais rejoint ma liste à lire.
aucune crainte qu'il m'endorme, j'y toucherai pas
aucune crainte qu'il m'endorme, j'y toucherai pas
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Ouf Mimi toi aussi tu es sauvée du syndrome de l'ennui!!
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Mon avis :
Je l'ai lu lors de sa sortie en poche, jusqu'au bout, et mon avis sur lui est assez mitigé (j'écris "de mémoire").
Ce n'est pas un avis très littéraire, mais j'aurai eu envie de secouer ces jeunes femmes. Je ne tomberai pas dans le syndrôme "elles ont tout pour être heureuses, de quoi se plaignent-elles ?", je dirai juste qu'elles vivent dans une cage dorée, et qu'elles ne pensent même pas qu'elles pourraient en sortir. Surtout, certaines réflexions m'ont fait bondir,
Bref, vingt-quatre heures de vies pleines de rancoeur et d'insatisfaction, d'amies qui font semblant de s'apprécier, de couples qui ne s'aiment plus, et qui au final ne débouchent sur aucun dénouement intéressant.
L'auteur a écrit un autre livre, je ne me suis pas laissée tenter.
Je l'ai lu lors de sa sortie en poche, jusqu'au bout, et mon avis sur lui est assez mitigé (j'écris "de mémoire").
Ce n'est pas un avis très littéraire, mais j'aurai eu envie de secouer ces jeunes femmes. Je ne tomberai pas dans le syndrôme "elles ont tout pour être heureuses, de quoi se plaignent-elles ?", je dirai juste qu'elles vivent dans une cage dorée, et qu'elles ne pensent même pas qu'elles pourraient en sortir. Surtout, certaines réflexions m'ont fait bondir,
- Spoiler:
- telle que la joie de montrer que l'on est enceinte, parce que cela prouve aux yeux du monde que votre mari vous touche encore (les termes sont plus crus), ou cette femme, enceinte, qui considère que sa locataire, une italienne de trente ans, a raté sa vie car elle n'a pas d'enfants (elle en a un, elle l'a confié à son mari).
Bref, vingt-quatre heures de vies pleines de rancoeur et d'insatisfaction, d'amies qui font semblant de s'apprécier, de couples qui ne s'aiment plus, et qui au final ne débouchent sur aucun dénouement intéressant.
L'auteur a écrit un autre livre, je ne me suis pas laissée tenter.
Sharon- Modérateur
-
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Emploi/loisirs : professeur
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Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Sharon a écrit:Mon avis :
Je l'ai lu lors de sa sortie en poche, jusqu'au bout, et mon avis sur lui est assez mitigé (j'écris "de mémoire").
Ce n'est pas un avis très littéraire, mais j'aurai eu envie de secouer ces jeunes femmes. Je ne tomberai pas dans le syndrôme "elles ont tout pour être heureuses, de quoi se plaignent-elles ?", je dirai juste qu'elles vivent dans une cage dorée, et qu'elles ne pensent même pas qu'elles pourraient en sortir. Surtout, certaines réflexions m'ont fait bondir,
- Spoiler:
telle que la joie de montrer que l'on est enceinte, parce que cela prouve aux yeux du monde que votre mari vous touche encore (les termes sont plus crus), ou cette femme, enceinte, qui considère que sa locataire, une italienne de trente ans, a raté sa vie car elle n'a pas d'enfants (elle en a un, elle l'a confié à son mari).
Bref, vingt-quatre heures de vies pleines de rancoeur et d'insatisfaction, d'amies qui font semblant de s'apprécier, de couples qui ne s'aiment plus, et qui au final ne débouchent sur aucun dénouement intéressant.
L'auteur a écrit un autre livre, je ne me suis pas laissée tenter.
Les mêmes réflexions que toi m'ont fait bondir Sharon! Il y a eu aussi le passage magnifique où la nana parle des pauvres, de famine etc mais qu'elle elle s'en fout... Ce qui compte c'est elle... Là je me suis dit bon ok elle veut passer un message... mais non en fait... Certains arrivent à faire passer certaines de ces réflexions avec de l'ironie, ça fait bondir mais ça fait réfléchir... sauf que Rachel Cusk n'y arrive pas du tout!
et comme tu dis , elle a écrit un autre livre dans la même veine apparemment.. en plus elle ne se renouvelle pas génial!
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Même si j'ai terminé cet ouvrage, je me suis sérieusement ennuyée ! On pourrait se croire dans les années 50, ces femmes ont les mêmes centres d'intérêt : mari, enfants, ménage, voisins... les mêmes "réflexions existentielles" : une femme doit-elle afficher ses opinions politiques, bannir sa féminité en se coupant les cheveux afin qu'acquérir son autonomie ??? il vaut mieux soit lire un D. Logde soit regarder "Desperate Housewives", au moins c'est amusant et divertissant !
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Tiens D. Lodge je ne connais pas Toutatys! T'en aurais un à me conseiller en particulier?
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
D. Lodge "Changement de décor" ou "La chute du British museum"
ou alors version féminine A. Laurie "La vérité sur Lorin Jones" dont il faut que je poste la critique
ou alors version féminine A. Laurie "La vérité sur Lorin Jones" dont il faut que je poste la critique
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Ok merci pour le conseil! Je checkerai à la bibliothèque.
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Au risque de vous paraître à mon tour ennuyeuse, j'ai beaucoup, mais beaucoup aimé ce livre ! J'aime beaucoup David Lodge, Allison Lurie, Angela Huth, mais Rachel Cusk a une acidité, une finesse dans l'étude psychologique, qui n'appartiennent qu'à elle.
Voici ma critique :
Après Les variations Bradshaw, c'est ma deuxième lecture de Rachel Cusk, pour son premier roman traduit en français. Et j'ai une fois de plus été époustouflée par la maîtrise, le sens de la construction et de la narration, en un mot l'intelligence de cet écrivain. Si Les variations parcouraient une année, ici l'action est resserrée sur une journée, et encore une fois le début et la fin se rejoignent : le matin, Juliet Randall émerge d'une nuit de cauchemar, un lendemain de soirée trop arrosée, et la soirée s'achève chez Christine Lanham, complètement bourrée après une journée "difficile".
Le roman pourrait presque être une suite de nouvelles, puisque chaque moment de la journée correspond à un univers féminin bien particulier, à un type de frustration, souvent lié au mariage, aux maternités, à l'incommunicabilité profonde entre els êtres, aux jalousies, aux rêves brisés, ou à l'impossibilité de retrouver en soi ses rêves, ses désirs d'enfant. Certaines frôlent ou s'enfoncent sans le savoir dans la dépression, voire même la folie, certaines parviennent à survivre grâce à un détachement, une forme d'absence aux autres, ou en se glissant dans la vie d'une autre qui occupe la chambre d'amis.
Mais ces femmes sont liées par cette banlieue de Londres qu'elles connaissent depuis toujours, ou qu'elles ont choisi pour horizon de leurs velléités de bonheur. En arpentant jour après jour les rues de la ville, les cours d'école, le parc et le centre commercial, elles prennent la mesure du vide, elles extirpent les racines de leur mal-être pour mieux les enfouir et se réengloutir dans un quotidien noyé de pluie. Car la pluie ne cesse de tomber sur Arlington Park tout au long de cette journée, comme un symbole de gris et de boue sur ces destins perdus. Autre élément récurrent : les cuisines familiales, dont le décor reflète les ambitions ou les défections des unes et des autres.
"Toute la nuit, la pluie tomba sur Arlington Park.
Les nuages arrivèrent de l'ouest : des nuages pareils à de sombres cathédrales, des nuages pareils à des machines, des nuages pareils à des bourgeons noirs fleurissant dans le ciel aride illuminé d'étoiles. Ils arrivèrent sur la campagne anglaise, plongée dans son sommeil agité. Ils arrivèrent sur les collines basses et populeuses où des éparpillements de lumières palpitaient dans l'obscurité. A minuit, ils atteignirent la ville qui scintillait vaillamment dans son bassin provincial. Discrètement, ils s'épanouirent telle une seconde ville aérienne, s'étendant, dressant leurs monuments sauvages, leurs tours, leurs monstrueux palais de nuages inhabités." (début du roman)
"Derrière les vitres, un amoncellement de nuages tuméfiés fondit sur la prairie grise du parking, éteignant les lances de lumière qui partout gisaient en diagonales désordonnées tels des éclairs défectueux mis au rebut. Le restaurant s'obscurcit. Un violent déluge s'abattit brutalement sur le paysage sans défense." (p. 133)
Sans défense contre elles-mêmes, toutes ces femmes d'Arlington Park le sont sans doute. Elles m'ont fait penser parfois aux héroïnes des Heures de Michael Cunningham ou à la Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Mais elles m'ont un peu flanqué le cafard, je dois bien l'avouer ! Si le roman est aussi passionnant dans son intelligence, je garderai peut-être une petite préférence pour Les variations Bradshaw, parce que c'était ma première rencontre avec Rachel Cusk !
Voici ma critique :
Après Les variations Bradshaw, c'est ma deuxième lecture de Rachel Cusk, pour son premier roman traduit en français. Et j'ai une fois de plus été époustouflée par la maîtrise, le sens de la construction et de la narration, en un mot l'intelligence de cet écrivain. Si Les variations parcouraient une année, ici l'action est resserrée sur une journée, et encore une fois le début et la fin se rejoignent : le matin, Juliet Randall émerge d'une nuit de cauchemar, un lendemain de soirée trop arrosée, et la soirée s'achève chez Christine Lanham, complètement bourrée après une journée "difficile".
Le roman pourrait presque être une suite de nouvelles, puisque chaque moment de la journée correspond à un univers féminin bien particulier, à un type de frustration, souvent lié au mariage, aux maternités, à l'incommunicabilité profonde entre els êtres, aux jalousies, aux rêves brisés, ou à l'impossibilité de retrouver en soi ses rêves, ses désirs d'enfant. Certaines frôlent ou s'enfoncent sans le savoir dans la dépression, voire même la folie, certaines parviennent à survivre grâce à un détachement, une forme d'absence aux autres, ou en se glissant dans la vie d'une autre qui occupe la chambre d'amis.
Mais ces femmes sont liées par cette banlieue de Londres qu'elles connaissent depuis toujours, ou qu'elles ont choisi pour horizon de leurs velléités de bonheur. En arpentant jour après jour les rues de la ville, les cours d'école, le parc et le centre commercial, elles prennent la mesure du vide, elles extirpent les racines de leur mal-être pour mieux les enfouir et se réengloutir dans un quotidien noyé de pluie. Car la pluie ne cesse de tomber sur Arlington Park tout au long de cette journée, comme un symbole de gris et de boue sur ces destins perdus. Autre élément récurrent : les cuisines familiales, dont le décor reflète les ambitions ou les défections des unes et des autres.
"Toute la nuit, la pluie tomba sur Arlington Park.
Les nuages arrivèrent de l'ouest : des nuages pareils à de sombres cathédrales, des nuages pareils à des machines, des nuages pareils à des bourgeons noirs fleurissant dans le ciel aride illuminé d'étoiles. Ils arrivèrent sur la campagne anglaise, plongée dans son sommeil agité. Ils arrivèrent sur les collines basses et populeuses où des éparpillements de lumières palpitaient dans l'obscurité. A minuit, ils atteignirent la ville qui scintillait vaillamment dans son bassin provincial. Discrètement, ils s'épanouirent telle une seconde ville aérienne, s'étendant, dressant leurs monuments sauvages, leurs tours, leurs monstrueux palais de nuages inhabités." (début du roman)
"Derrière les vitres, un amoncellement de nuages tuméfiés fondit sur la prairie grise du parking, éteignant les lances de lumière qui partout gisaient en diagonales désordonnées tels des éclairs défectueux mis au rebut. Le restaurant s'obscurcit. Un violent déluge s'abattit brutalement sur le paysage sans défense." (p. 133)
Sans défense contre elles-mêmes, toutes ces femmes d'Arlington Park le sont sans doute. Elles m'ont fait penser parfois aux héroïnes des Heures de Michael Cunningham ou à la Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Mais elles m'ont un peu flanqué le cafard, je dois bien l'avouer ! Si le roman est aussi passionnant dans son intelligence, je garderai peut-être une petite préférence pour Les variations Bradshaw, parce que c'était ma première rencontre avec Rachel Cusk !
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Adtraviata tu n'es pas la seule à avoir aimé ce livre, j'ai vraiment adoré. Mais j'avais aussi beaucoup aimé "Les variations Bradshaw" qui explorent le même thème de la bourgeoisie Anglaise avec une autre histoire. je n'ai pas grand chose à rajouter à ta critique, j'aurais pu écrire la même (mais en moins bien car ta critique est remarquable, bravo). Mais je ne conseillerais pas de lire ce roman à une lectrice vers la quarantaine, femme au foyer, vivant dans une de nos banlieues classe moyenne aisée, en Novembre avec un moral un peu bas !!!!
C'est un livre que je relirai volontiers car il y a tellement d'idées, d'analyses de notre société que je suis surement passé à coté de pas mal de choses à la première lecture. "Les variations ..." m'avaient fait le même effet.
Juste pour le plaisir quelques extraits pour peut être donner envie de lire:
" Elles quittèrent le parking et franchirent les grandes portes en verre avec leur portique en chrome pour pénétrer dans l'atrium où des escalators en verre exécutaient une rotation constante sur trois étages jusqu'au dôme transparent du toit, de sorte que toutes les couches du bâtiment étaient visibles d'en bas . C'était comme une illustration des cavités du cœur: les gens étaient transportés vers le haut par les escalators pour finir par émerger de nouveau, oxygénés par le shopping" j'ai trouvé l'image superbe et l'acte du shopping finement analysé et une autre que j'ai adorée:
" Qu'était un homme sinon une chose rugueuse contre laquelle on se frottait et qui vous donnait toute cette douceur ? Un homme devait être une chose rugueuse et pleine d'échardes, il devait être solide, imparfait, abrasif et épais de peau comme un tronc d'arbre à l'écorce rugueuse. On avait besoin de se sentir purifiée au contact d'un homme. On avait besoin de se confronter à lui et de sentir que l'usure du conflit vous rendait plus douce, polie, récurée. Mais Dom était comme du marbre. "
C'est un livre que je relirai volontiers car il y a tellement d'idées, d'analyses de notre société que je suis surement passé à coté de pas mal de choses à la première lecture. "Les variations ..." m'avaient fait le même effet.
Juste pour le plaisir quelques extraits pour peut être donner envie de lire:
" Elles quittèrent le parking et franchirent les grandes portes en verre avec leur portique en chrome pour pénétrer dans l'atrium où des escalators en verre exécutaient une rotation constante sur trois étages jusqu'au dôme transparent du toit, de sorte que toutes les couches du bâtiment étaient visibles d'en bas . C'était comme une illustration des cavités du cœur: les gens étaient transportés vers le haut par les escalators pour finir par émerger de nouveau, oxygénés par le shopping" j'ai trouvé l'image superbe et l'acte du shopping finement analysé et une autre que j'ai adorée:
" Qu'était un homme sinon une chose rugueuse contre laquelle on se frottait et qui vous donnait toute cette douceur ? Un homme devait être une chose rugueuse et pleine d'échardes, il devait être solide, imparfait, abrasif et épais de peau comme un tronc d'arbre à l'écorce rugueuse. On avait besoin de se sentir purifiée au contact d'un homme. On avait besoin de se confronter à lui et de sentir que l'usure du conflit vous rendait plus douce, polie, récurée. Mais Dom était comme du marbre. "
Dernière édition par Le motard le Mer 31 Aoû 2011 - 18:50, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Le motard a écrit:Adtraviata tu n'es pas la seule à avoir aimé ce livre, j'ai vraiment adoré. Mais j'avais aussi beaucoup aimé "Les variations Bradshaw" qui explorent le même thème de la bourgeoisie Anglaise avec une autre histoire. je n'ai pas grand chose à rajouter à ta critique, j'aurais pu écrire la même. Mais je ne conseillerais pas de lire ce roman à une lectrice vers la quarantaine, femme au foyer, vivant dans une de nos banlieues classe moyenne aisée, en Novembre avec un moral un peu bas !!!!
C'est un livre que je relirai volontiers car il y a tellement d'idées, d'analyses de notre société que je suis surement passé à coté de pas mal de choses à la première lecture. "Les variations ..." m'avaient fait le même effet.
C'est un écrivain que je suis prête à suivre les yeux fermés ! J'ai d'abord lu Les variations Bradshaw et je lui donne une petite note en plus, parce que c'était mon premier de l'auteur et que j'ai vraiment beaucoup aimé cette construction musicale et cette maison étroite et haute. (j'ai écrit un avis ici, je crois ?)
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Effectivement j'attends avec impatience son prochain, elle fait vraiment partie, pour ma part, des grands auteurs Anglo Saxon avec une finesse d'analyse et un humour décalé exceptionnel.
De manière générale j'apprécie beaucoup les auteurs édités par L'Olivier, c'est souvent très original et remarquablement écrit, cet éditeur devient pour moi une référence.
De manière générale j'apprécie beaucoup les auteurs édités par L'Olivier, c'est souvent très original et remarquablement écrit, cet éditeur devient pour moi une référence.
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Je n'ai pas du tout accroché, j'ai carrément survolé certains passages.
J'ai trouvé l'ensemble d'un ennui mortel, un groupe "d'amies" sans intérêt qui ne sont même pas amies d'ailleurs, je les ai trouvé glauques, voir détraquées par moment .....
Non décidément, je passe mon tour, sans commentaire pour moi !
J'ai trouvé l'ensemble d'un ennui mortel, un groupe "d'amies" sans intérêt qui ne sont même pas amies d'ailleurs, je les ai trouvé glauques, voir détraquées par moment .....
Non décidément, je passe mon tour, sans commentaire pour moi !
Invité- Invité
Re: [Cusk, Rachel] Arlington Park
Avis aux amateurs/trices de romans d’action, d’intrigues familiales à rebondissements ou même de potins de voisinage, passez votre chemin, Arlington Park ne peut rien pour vous.
Car il ne se passe rien dans cette petite ville anglaise de la banlieue londonienne. Rien, à part les embouteillages du centre-ville, le parcours du combattant des mères de famille conduisant leurs enfants à l’école, la virée shopping culpabilisante parce que jouissive (ou l’inverse) de ces mêmes mères dans un de ces centres commerciaux sinistres en bordure d’autoroute, la routine métro-boulot-dodo des maris de ces dames, et la pluie, la pluie. Tout ça est d’un ennui mortel.
Mortel, vous avez dit mortel ? Oui, car bien qu’il n’y ait ni meurtre ni autre fait divers sanglant, il est pourtant question ici d’assassinat. Rassurez-vous, rien de violent, ni même d’illégal. Rien qu’une lente mais sûre tuerie de masse dont les victimes sont les femmes et les coupables leurs maris, leurs enfants, le regard des autres et la pression de la société, qui exige la perfection.
Vous commencez à comprendre, l’auteur nous parle du mariage, « l’autre nom de la haine », et de la maternité, ces assassins qui prennent les femmes au piège dès la noce à la mairie.
L’auteur nous présente donc tour à tour Juliet, Christine, Maisie et quelques autres (je dois avouer n’avoir pas retenu les prénoms de ces dignes ménagères, ni ceux des maris et enfants, tellement ils m’ont semblé interchangeables). Ces jeunes mères au foyer en pilotage automatique traînent leur ennui et leur épuisement de la même façon qu’elles traînent à bout de bras leur progéniture sur le chemin de l’école. Esclaves du train-train quotidien, voilà que tout à coup leurs consciences se rappellent à leur souvenir pour leur demander ce qu’elles ont fait de leurs rêves et de leurs espérances, et pourquoi elles ont été incapables de résister et de vivre par et pour elles-mêmes.
Il y aurait eu là matière à un essai sociologique sur la condition de la femme au foyer de la middle class britannique. Mais en faire un sujet de roman, je trouve que c’est un peu raté. Ce livre est ennuyeux, déprimant, énervant. Ces bonnes femmes sont pathétiques (mention spéciale à Christine), aussi attachantes que des portes de grange, on a juste envie de les secouer pour les sortir de leur torpeur. On passe les 350 pages du roman dans leurs têtes, en introspections lugubres et aseptisées. Car il pourrait y avoir des cris, de la colère, de la révolte, des larmes, mais non. Tout est plat. A peine quelques actes de rébellion pour relever un électroencéphalogramme moribond: un changement de coiffure, une boîte en plastique jetée contre un mur, un maquillage provocant,…Comme des hurlements qu’on oserait seulement chuchoter.
Bref, je n’ai pas aimé ce livre, à vous dégoûter des enfants. Trop cérébral, trop négatif. Car il n’est jamais question de joie, de bonheur, de tendresse, ni, surtout, d’amour. Ca manque terriblement de chaleur humaine. La vie de couple et la maternité ne sont certainement pas toujours roses (et l’auteur se charge de faire voler en éclats tous les clichés du genre), mais j’ai du mal à concevoir que la vie de ces femmes puisse être aussi triste et pauvre. C’est peut-être ça que l’auteur essaie de nous dire : il ne sert à rien de rester assis à se lamenter sur son sort : soit on se contente de ce qu’on a et on arrête de se plaindre, soit on se révolte et on cherche le bonheur là où il se cache.
Car il ne se passe rien dans cette petite ville anglaise de la banlieue londonienne. Rien, à part les embouteillages du centre-ville, le parcours du combattant des mères de famille conduisant leurs enfants à l’école, la virée shopping culpabilisante parce que jouissive (ou l’inverse) de ces mêmes mères dans un de ces centres commerciaux sinistres en bordure d’autoroute, la routine métro-boulot-dodo des maris de ces dames, et la pluie, la pluie. Tout ça est d’un ennui mortel.
Mortel, vous avez dit mortel ? Oui, car bien qu’il n’y ait ni meurtre ni autre fait divers sanglant, il est pourtant question ici d’assassinat. Rassurez-vous, rien de violent, ni même d’illégal. Rien qu’une lente mais sûre tuerie de masse dont les victimes sont les femmes et les coupables leurs maris, leurs enfants, le regard des autres et la pression de la société, qui exige la perfection.
Vous commencez à comprendre, l’auteur nous parle du mariage, « l’autre nom de la haine », et de la maternité, ces assassins qui prennent les femmes au piège dès la noce à la mairie.
L’auteur nous présente donc tour à tour Juliet, Christine, Maisie et quelques autres (je dois avouer n’avoir pas retenu les prénoms de ces dignes ménagères, ni ceux des maris et enfants, tellement ils m’ont semblé interchangeables). Ces jeunes mères au foyer en pilotage automatique traînent leur ennui et leur épuisement de la même façon qu’elles traînent à bout de bras leur progéniture sur le chemin de l’école. Esclaves du train-train quotidien, voilà que tout à coup leurs consciences se rappellent à leur souvenir pour leur demander ce qu’elles ont fait de leurs rêves et de leurs espérances, et pourquoi elles ont été incapables de résister et de vivre par et pour elles-mêmes.
Il y aurait eu là matière à un essai sociologique sur la condition de la femme au foyer de la middle class britannique. Mais en faire un sujet de roman, je trouve que c’est un peu raté. Ce livre est ennuyeux, déprimant, énervant. Ces bonnes femmes sont pathétiques (mention spéciale à Christine), aussi attachantes que des portes de grange, on a juste envie de les secouer pour les sortir de leur torpeur. On passe les 350 pages du roman dans leurs têtes, en introspections lugubres et aseptisées. Car il pourrait y avoir des cris, de la colère, de la révolte, des larmes, mais non. Tout est plat. A peine quelques actes de rébellion pour relever un électroencéphalogramme moribond: un changement de coiffure, une boîte en plastique jetée contre un mur, un maquillage provocant,…Comme des hurlements qu’on oserait seulement chuchoter.
Bref, je n’ai pas aimé ce livre, à vous dégoûter des enfants. Trop cérébral, trop négatif. Car il n’est jamais question de joie, de bonheur, de tendresse, ni, surtout, d’amour. Ca manque terriblement de chaleur humaine. La vie de couple et la maternité ne sont certainement pas toujours roses (et l’auteur se charge de faire voler en éclats tous les clichés du genre), mais j’ai du mal à concevoir que la vie de ces femmes puisse être aussi triste et pauvre. C’est peut-être ça que l’auteur essaie de nous dire : il ne sert à rien de rester assis à se lamenter sur son sort : soit on se contente de ce qu’on a et on arrête de se plaindre, soit on se révolte et on cherche le bonheur là où il se cache.
Invité- Invité
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