[Rostain, Michel] Le Fils
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Le Fils de Michel Rostain
[Rostain, Michel] Le Fils
Le Fils
Michel Rostain
Editions Oh!
171 pages
Quatrième de couverture :
« Le onzième jour après ma mort, papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu’il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste quelque chose de moi dans les replis blanc s qu’il porte à la teinturerie comme on porterait le Saint-Sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin.
Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. le teinturier – recondoléances, etc. – débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d’attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se débrouille, il perd, il perd. »
Mes impressions :
Perdre un enfant est, paraît-il, la pire chose qu’il puisse arriver à des parents. Et même à l’être humain.
A travers ces lignes, Michel Rostain a choisi de faire parler son fils à sa place. C’est donc Lion qui nous raconte de là haut ce qu’il voit, ce qu’il entend et comment ses parents vivent le drame de sa disparition. Il faut avouer que cela allège la lecture mais peut-être trop à certains moments, au point d’être moins touchée que si cela venait du père.
Lion a un regard de jeune adulte de 21 ans, encore étudiant au moment de sa mort, aimant la fête, les sorties, la vie tout simplement. Il pose donc sur cette situation un regard plus distant, plus objectif que celui de son père.
Et parfois, j’ai trouvé cela dommage car il est plus difficile de se sentir concerné lorsque le narrateur lui-même n’est pas concerné par la perte d’un être cher.
Cependant, ce livre a des passages vraiment émouvants. Il est touchant de voir à quel point ses parents sont prêts à croire aux « signes ». Et bien sûr, en lisant, on ne se moque absolument pas car nous sommes nombreux à avoir cherché des signes lorsque nous avons perdu un proche. Ces signes font relever la tête, ils donnent de l’espoir, ils donnent envie de croire tout simplement. Et qu’importe qu’ils soient vrais ou non puisque l’essentiel, c’est qu’ils fassent du bien, qu’ils donnent envie d’avancer.
Malgré ce thème, malgré ce drame, ce livre est plein d’espoir. A vrai dire, j’ai souri beaucoup plus que je n’ai eu la larme à l’œil. Ce livre est un message pour la vie, pour l’amour et pour tout ce qui nous faire faire un pas de plus.
Invité- Invité
Re: [Rostain, Michel] Le Fils
J'ai l’impression que c'est un mélange de La nostalgie de l'ange de A. Sebold et de Puisque rien ne durede L. Tardieu, qui par ailleurs est un livre magnifique et bouleversant.
Sarfre- Grand expert du forum
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Re: [Rostain, Michel] Le Fils
Sarfre a écrit:J'ai l’impression que c'est un mélange de La nostalgie de l'ange de A. Sebold et de Puisque rien ne durede L. Tardieu, qui par ailleurs est un livre magnifique et bouleversant.
Je n'ai pas lu La nostalgie de l'ange mais j'ai vu le film et il n'y a pas vraiment de similitude. Certes, l'enfant parle de l'au-delà mais l'ambiance est totalement différente ici. Elle est beaucoup plus réaliste.
Concernant l'autre livre, je ne l'ai pas lu.
Invité- Invité
Re: [Rostain, Michel] Le Fils
Le sujet de ce livre est assez difficile, puisqu'il est question de la mort d'un enfant, d'un fils. Michel Rostain décide de donner la parole à ce fils, puisqu'il est le seul narrateur de cette histoire. Le ressenti à la lecture est ainsi totalement différent. C'est la douleur d'une famille à travers les yeux de la personne disparue, c'est la vision de ce fils sur les sentiments de ses parents, de ses proches. Il nous emmène dans sa vie d'avant le drame, dans celle de sa famille, nous fait découvrir l'apparition de sa maladie, terrible et rapide, puis de sa mort et avec elle l'apparition de la douleur de la perte. C'est pour cette raison, il me semble, que le récit ne tombe jamais dans le pathos, dans les bons sentiments. Ce fils, à qui l'auteur donne la parole, n'est ni plaintif ni en colère, il donne surtout l'impression de regarder la vie de ce père à travers une vitre teintée, de le suivre tout au long de deuil, de l'accompagner dans l'ombre...
Invité- Invité
Re: [Rostain, Michel] Le Fils
Mon avis :
Dans ce roman à la fois mi-réalité et mi-fiction, Michel Rostain nous livre un récit poignant à l'écriture saisissante dans lequel il fait parler son fils Lion décédé à l'âge de vingt ans d'une méningite foudroyante.
Ce qui fait le charme de ce livre, c'est que l'auteur donne la parole à Lion pour décrire les tourments d'un père en deuil, ainsi cela nous permet de mieux analyser cette douleur terrible.
Même si ce témoignage est émouvant dû aux larmes et à la colère que peut causer la perte d'un enfant, il n'est pas déprimant pour autant car notre narrateur nous décrit tout ceci avec un brin d'humour et d'impudence et aussi il nous fait part de quelques questions imaginées nous donnant parfois le sourire.
En conclusion, j'ai été touchée par cette lecture, étant aussi un hymne à la vie dont la fin est pleine d'espoir.
Un prix bien mérité pour ce premier roman de l'auteur !
Dans ce roman à la fois mi-réalité et mi-fiction, Michel Rostain nous livre un récit poignant à l'écriture saisissante dans lequel il fait parler son fils Lion décédé à l'âge de vingt ans d'une méningite foudroyante.
Ce qui fait le charme de ce livre, c'est que l'auteur donne la parole à Lion pour décrire les tourments d'un père en deuil, ainsi cela nous permet de mieux analyser cette douleur terrible.
Même si ce témoignage est émouvant dû aux larmes et à la colère que peut causer la perte d'un enfant, il n'est pas déprimant pour autant car notre narrateur nous décrit tout ceci avec un brin d'humour et d'impudence et aussi il nous fait part de quelques questions imaginées nous donnant parfois le sourire.
En conclusion, j'ai été touchée par cette lecture, étant aussi un hymne à la vie dont la fin est pleine d'espoir.
Un prix bien mérité pour ce premier roman de l'auteur !
Invité- Invité
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