[Van Cauwelaert, Didier] Vingt ans et des poussières

Imaginez une actrice qui ne tourne pas, un écrivain qui n’écrit rien. Sortir de sa retraite un meneur de revues mythomane.
Les disperser sur une pièce de théâtre en déroute à bord d’un lycée niçois. Saisir au  moment des législatives à l’aide d’une paire de politiciens pointus. Saupoudrer de quelques empoignades syndicats-parents d’élèves bien épicées. Ajouter un jardinier trop cultivé pour être heureux, puis relever le tout d’un voyage au pays des call-girls.
Laisser réduire le côté gris de la vie et déguster Sandra dans ses dix-huit ans. Verser une larme, rire à feu vif… et puis renoncer à tout: vous le savez bien, pour réussir un roman, il n ‘y a pas de recette qui tienne. Ouvrez plutôt le premier livre d’un auteur de vingt et un ans.

Van Cauwelaert, dans son tout premier roman, nous montre un petit morceau de la vie de plusieures personnes : jeunes gens d’ à peine vingt ans qui sont en train de faire un pas vers l’âge adulte,  ados qui sont à mi chemin entre un vivre la vie et un la laisser passer sans rien faire; et aussi la vie d’un bon vieillard de 70 ans qui semble re-vivre ses vingt ans, mais avec un peu plus de poussières, mais à fond, il n’y a temps à perdre pour lui.
Tout au long de l’histoire on retrouve des personages qui vivent dans ses rêves: Émile, le septuagénaire, à qui lui manque sa jeunesse pleine d’émotions et d’emportements, de succès et d’échecs… Sandra, qui ne veut que devenir actrice, le jardinier savant  fol amoureux de la directrice de l’institut, etc etc
Les réflexions à propos de la jeunesse, la vieillesse, la littérature, les spectacles, la politique, l’éducation ou l’amitié, ne sont qu’une excuse pour nous offrir un roman plein de changements imprévus, comme dans presque toute la production de Van Cauwelaert, de l’imagination, de la surprise, un mélange de drame et de comédie…
J’ai vraiment un faible pour tout ce que l’auteur écrit et ce premier roman à toute la fraicheur et l’émotion pour que je l’adore